Cette maudite race humaine

"Trajectoire fulgurante reliant le haut et le bas, la science et la vie pieds nus, les idées nobles et le parler populaire, la philosophie et la pègre, Mark Twain traversa telle une comète le monde."

Wha ! me suis-je dit en lisant ceci. Et je suis restée à Wha !

J'avoue. J'ai préféré la préface de Nancy Huston aux récits de Mark Twain (aïe) parce que ses mots me parlent. Elle explique aussi l'origine du pseudo de Twain (je ne savais même pas).

Alors je reste honnête et vous livre tout l'intérêt de ces récits avec les mots les plus justes, ceux de Nancy Huston : " Quand il fustige l'espèce humaine pour son amour de l'injustice, sa préférence pérenne pour la bêtise, ses prétentions, sa suffisance ou son anthropocentrisme presque touchant de naïveté, son message est terriblement sérieux, et donc blessant pour nous tous… mais ses formulations désopilantes nous réjouissent le coeur !"

Des cinq récits repris dans ce petit livret intitulé Cette maudite race humaine, deux m'ont particulièrement intéressé : "La terre de Zola" et "L'animal inférieur" (non ce n'est pas le pangolin…)

Mark Twain n'est pas tendre avec nous, pauvres humains ...Mais j'avoue que j'ai eu du mal à ne pas sourire devant les critiques très justes et ironiques sur l'homme et sa supériorité. C'est très subtil, très sarcastique, mais assez tendre finalement .
La préface de Nancy Huston est superbement écrite, et éclaire bien sur ces textes édités après la mort de leur auteur.

Cette maudite race humaine est un recueil de texte très courts écrits par Mark Twain préfacés ici par Nancy Huston.

Mark Twain n'était pas uniquement l'auteur de textes pour enfants réputé mais il était également essayiste et journaliste.

Mark Twain manie l'ironie, le doute, l'absurde pour proposer un autre raisonnement.
Bien avant l'heure du réchauffement climatique, Mark Twain alerte sur l'égo démesuré de l'homme qui lui fait croire qu'il est supérieur à la nature et aux animaux et qu'en se pensant le maître du monde il court à sa perte.

La race humaine, seule à être dotée de sens moral, est pourtant la seule qui fait preuve de cruauté, violente et tue sans scrupule, sans que cela soit dicté par un besoin de survie et qui a soif de revanche (sentiment inconnu des animaux).

Parmi les 5 textes, mon préféré est le 1er "Le monde a -il été fait pour l'homme" qui se termine sur cette phrase : "Si la tour Eiffel représentait l'âge du monde, la couche de peinture sur le mamelon du sommet représenterait la part de l'homme à l'échelle de cet âge et n'importe qui verrait que cette couche était ce pour quoi la tour a été construite. J'imagine, chaix pas."

Cinq textes dans ce court recueil. Mention spéciale pour le dernier texte : "l'animal inférieur".