AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,08

sur 155 notes
5
20 avis
4
24 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis
Je ne connaissais pas cette auteure. Je l'ai découverte grâce à l'émission d' Augustin Trapenard. J'ai trouvé son roman "Consolée" éblouissant , tellement lourd en émotion et tellement bien écrit. Plusieurs thèmes y sont abordés: celui de la colonisation en Afrique , de la maltraitance des enfants enlevés à leur famille, à leur terre, de leur souffrance et des séquelles qu'ils gardent à vie. Est aussi traité le thème du racisme et de l'intolérance, de la viellesse, et de la solitude! C'est un des meilleurs livres que j'ai lu et je le recommande absolument.
Commenter  J’apprécie          30
Un sacré livre !
A travers l'histoire de la mulâtresse rwandaise Consolée, ce livre s'avère un redoutable pamphlet contre les exactions coloniales de la Belgique et de la France, le racisme français, les Ehpad ! le mal être des différentes générations d'immigrés africains en France est largement abordé sous le prisme du racisme et des liens souvent coupés avec les pays d'origine. Les deux premières générations se sont senties rejetées malgré un comportement modèle, où ils se sont coupés de leurs origines.et qui ne leur a même pas permis d'être reconnus.
Figurent aussi la maladie d'Alzheimer - avec son incroyable conséquence sur les populations immigrées- et l'art-thérapie. Il faut s'accrocher avec les descriptions de fin de vie en Ehpad, les évocations de fin de vie tout court. La vie est vraiment dure !
Bref, c'est une oeuvre riche, superbement construite et écrite. Les passages du début qui évoquent la petite enfance de Consolée avec les moments de complicité avec son grand-père sont d'une beauté à couper le souffle. Je déplore juste une ponctuation inexistante parfois et quelques propos excessifs ici ou là (pas beaucoup !)
Un sacré livre, oui, à lire absolument !
Commenter  J’apprécie          20
Très bon livre à 3 voix: celle de Consolée, jeune métisse rwandaise qui en 1957 est retirée de sa famille noire pour être placée dans une institution avec d'autres enfants "mulâtres", cette même personne qu'on retrouve sous le nom de Madame Astrida dans un Ehpad en France et enfin Ramata, d'origine sénégalaise qui effectue un stage dans ce même Ehpad.

Ramata va chercher à connaitre l'histoire d'Astrida, qui atteinte de la maladie d'Alzheimer, n'arrive plus à s'exprimer en français mais uniquement dans une langue inconnue.

Ce roman est magnifique par sa douceur tout ne traitant de sujets graves comme la colonisation, le déracinement violent des enfants métis et du problème de dialogues des personnes immigrées qui sont atteintes de maladie neuro-dégénérative et qui ont plus de facilité à échanger dans leur langue d'origine.

Ce livre décrit également les différents générations d'immigration et leurs différences de vision d'une intégration plus ou moins réussie.

C'était donc une très belle découverte et je me ferai un plaisir d'acheter d'autres livres de cette autrice.
Commenter  J’apprécie          130
Consolée est née au Rwanda à l'« époque où il était acceptable d'enfermer les enfants pâles, nés de la collision entre Noires et Blancs, dans des orphelinats, loin de leurs parents encore vivants(…) »

On retrouve Consolée soixante ans plus tard dans un Ehpad en France, rebaptisée Astrida, alors que la maladie d'Alzheimer a déjà accompli son oeuvre de dégénérescence. le personnel ignore tout de son histoire, de son vécu et encore plus de ses origines rwandaises. Elle passe des heures sur la terrasse à regarder le ciel, semblant attendre un signe. Mais lequel ? Seule Ramata, la nouvelle stagiaire art-thérapeute, est intriguée par cette seule femme non blanche de l'Ehpad qui semble livrée à elle-même. Ramata entreprend d'assembler le puzzle du passé de Consolée, tout en se confrontant à sa propre histoire personnelle, elle qui n'ignore rien des difficultés à être une femme noire en France malgré tous ses efforts d'assimilation.

Lire Consolée, c'est (re)découvrir le passé colonial du Rwanda, le sort ignoble réservé à ces enfants issus de mères noires et des colons blancs, enlevés par la force, envoyés en Belgique, à qui on a nié leur identité, qu'on a invisibilisé. C'est prendre conscience, s'il le fallait encore, que le racisme infecte toute la société, que les personnes sont systématiquement renvoyées à leur couleur de peau et à leurs origines. C'est se rendre compte que les Ehpad manquent cruellement de temps et de moyens pour s'occuper correctement des résidents, quand ce ne sont pas simplement des institutions tout juste bonnes à engranger du fric. C'est apprendre la réalité de certains malades d'Alzheimer qui perdent peu à peu leur seconde langue au profit de leur langue natale, au risque de sombrer dans l'isolement le plus total.

Vous l'aurez deviné, j'ai adoré ce roman aux multiples enjeux sociétaux. Il devrait figurer en bonne place dans toutes vos PAL. Il bouleverse, interroge et donne à réfléchir. Inoubliable et important.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40
Beata Umubyeyi Mairesse aborde plusieurs sujets importants, avec un regard qui m'a paru fin et juste. Intégration des premières générations d'immigré(e)s, problématiques différentes mais pas plus simples pour la génération suivante, scandale des enfants métisses enlevés à leurs parents noirs au Rwanda dans les années 1950, prise en charge des personnages âgées d'origine étrangère dans les ephad... Tout cela mériterait d'être abordé plus souvent d'ailleurs. Mais l'autrice m'a semblé ici chercher à être très exhaustive au détriment de l'émotion. J'ai trouvé le tout trop didactique. Pas démonstratif, mais trop objectif et plus analytique qu'empathique. Un livre intéressant donc mais loin d'être marquant.
Commenter  J’apprécie          30
Consolée est le roman que j'ai reçu dans ma Sipour Box de février. Encore merci à Laura pour l'envoi de cette box et donc de ce roman car sans lui, je suis persuadée que je n'aurais jamais lu Consolée !

Ramata est en pleine reconversion professionnelle : à la suite d'un burn-out, elle décide de se former à l'art-thérapie. Pour valider son diplôme, Ramata doit effectuer un stage et c'est ainsi qu'elle se retrouve à l'EPHAD des Oiseaux. Très vite, elle est attirée par Astrida, une patiente dont la mémoire vacille : cette dernière perd l'usage de son français et s'exprime dans sa langue maternelle, que personne ne comprend à l'EPHAD. Bien décidée à trouver un moyen pour communiquer avec cette patiente, Ramata, aidée de la psychologue de la structure, retrace la vie d'Astrida.

Dans ce roman, l'autrice a fait le choix d'alterner les histoires de trois femmes : Astrida, qui se retrouve donc isolée aux Oiseaux à cause de son français qui s'éteint ; Ramata qui veut découvrir d'où vient Astrida pour réussir à communiquer avec elle ; et Consolée, une petite Rwandaise qui, dans les années 50, a été retirée de sa famille pour être élevée dans un orphelinat catholique puis adopter par un couple belge. Trois histoires, qui nous font voyager dans le temps, mais aussi du Rwanda à la France et la Belgique et qui se rejoignent, d'une très jolie façon.

L'autrice met avant plusieurs sujets très forts dans ce roman, des sujets sur lesquels il est important d'écrire comme la difficulté d'intégration de certains immigrés, avec cette injonction de ne pas faire de vagues afin d'être acceptés. Mais avec la fille de Ramata, on se rend compte que l'intégration est loin d'être facile et que le racisme est encore très fort. L'autrice aborde également le sujet du déracinement culturel, mais aussi la place de nos aînés dans les EPHAD. Ce sont des thématiques abordées avec justesse.

Au fil des chapitres, je me suis attachée à ces femmes, que j'ai trouvées très fortes et inspirantes. J'ai appris des choses sur l'histoire des enfants « mulâtres », des enfants dont je n'avais absolument aucune idée de ce qu'ils avaient vécu. C'est un très beau roman qui interroge sur les origines et la difficulté de trouver sa place lorsqu'on est d'ici et d'ailleurs…
Commenter  J’apprécie          30


L'histoire se déroule sur deux époques.

1954 Consolée une petite fille métisse est envoyé en Belgique pour y vivre avec les blancs et y être plus tard adoptée alors qu'elle a des parents au Rwanda.
2019 Ramata effectue un stage dans un EPPAD et y rencontre Astrida qui perd la mémoire qui ne parle plus le français, mais s'exprime par moments dans une langue que personne ne comprend.
Intriguée Ramata va chercher à découvrir qui est Astrada...

Un roman sur l'identité, la mémoire, le racisme, les enfants immigrés. Des thèmes très intéressants, mais j'ai eu un peu de mal avec l'écriture et la construction du roman.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre mais certainement pas à ça, j'ai adoré cette lecture, j'ai été touchée par ces femmes, Mme Astrida bien entendu mais aussi Ramata. Avec des mots très simples et une histoire sans fioritures, l'auteure nous montre le parcours de deux femmes qui ont ou cherchent toujours leur place dans la société ou dans un pays.

Mme Astrida est une femme métisse dont on va découvrir la vie au fur et à mesure du roman, les abandons auxquels elle faut fasse, les souvenirs qui s'effacent, qui reviennent, les regrets. Comment ne rien ressentir pour cette femme qui à la fin de sa vie retrouve ce qui lui a été arraché et qui attend le signe. oui, vous vous doutez j'ai pleuré comme une madeleine face au récit silencieux de Mme Astrida. Comment ne pas être émue face à cette femme qui perd la langue apprise au profit de sa langue originelle, une langue que personne ne connait et qui semble resurgir d'un passé oublié, comment ne pas se questionner, et si mes grands parents avaient eu cette maladie, auraient ils perdus eux aussi le français, est ce que pour les comprendre j'aurais dû apprendre ces langues dont j'ignore tout ou presque? Vous vous doutez bien que si je me suis posée ces questions, je ne suis pas seule, et c'est une bonne transition je pense pour vous parler d'un autre personnage, Ramata.

Ramata, née en France mais d'origine sénégalaise, ses propres enfants ne connaissent pas le dialecte dans lequel elle a grandi. Sa rencontre avec Mme Astrida va continuer de changer sa vie et la vision de sa vie. Pour beaucoup, hélas, elle n'est pas d'ici, mais elle ne sent pas non plus de là bas . Avec beaucoup de vérité, l'auteure nous livre un message toujours dur à entendre à notre époque, même si tu es né ici, tu seras toujours considéré comme de là bas.

J'ai aimé ces deux femmes, j'ai pleuré mais croyez moi, ce livre, tout en simplicité est tendre, touchant. On ne tombe jamais dans l'excès ou le « pathos ». C'est un roman plein de réalisme sur de beaucoup de points, en plus de la vie de ces femmes: les soignants, les maisons de retraite…

C'est un livre coloré, émouvant et vrai, une superbe découverte.

Lien : https://loeildesauron1900819..
Commenter  J’apprécie          50
Mme Astrida est en EHPAD elle ne parle plus beaucoup le français mais une langue inconnue du personnel.
elle reste dans son coin jusqu'à ce que Ramata, quinquagénaire noire en reconversion professionnelle fasse un stage art thérapie dans l'établissent .
Ramata est une française d'origine sénégalaise marié à un marocain.
Elle n'aura de cesse de découvrir l'histoire d'astrida.
Ce roman nous compte la difficile histoire du Ruanda sous colonisation belge et le problème des enfants non prévus entre femme ruandaise et homme belge.
le livre fait des aller retour entre la jeunesse d'Astrida et maintenant.
une belle découvert

Commenter  J’apprécie          30
La mémoire des mots
Ramata est en reconversion professionnelle : elle qui occupait un poste à très hautes responsabilités, se destine maintenant à l'art thérapie. Il ne lui reste qu'un stage à faire pour valider sa formation, et c'est dans l'Ehpad « Les Oiseaux » qu'elle va l'effectuer. Accueillie très fraîchement par la directrice, Ramata a bien l'intention de mettre en place des ateliers avec les résidents, notamment ceux qui sont atteints de la maladie d'Alzheimer et qui perdent, peu à peu, la mémoire. Lors du premier atelier, l'attention de Ramata est attirée par l'une des pensionnaires : Madame Astrida. Peut-être parce qu'Astrida est la seule de l'Ehpad a ne pas avoir la peau blanche… Ramata est elle-même noire, d'origine Sénégalaise. Astrida semble être un mystère pour tout le monde aux Oiseaux. Elle est très calme, reste des heures assise à l'extérieur, et s'exprime dans une langue que personne ne comprend. D'ailleurs, Astrida perd peu à peu l'usage du français qu'elle parlait pourtant parfaitement à son entrée dans la résidence. Avec l'aide de Claude, la psychologue de l'établissement, Ramata va peu à peu tenter de percer l'énigme Astrida et de remonter le fil du temps, jusqu'aux années 50 au « Ruanda-Urundi ».
L'histoire de Madame Astrida est tragique. Dans les années 50, le Rwanda était une colonie belge. Les enfants nés de pères blancs et de mères noires étaient on ne peut plus gênants… Ces petits métisses (qu'on appelait « mulâtres ») trop blancs pour leurs familles maternelles vivaient souvent cachés, jusqu'au jour où ils devaient brutalement quitter les leurs pour un orphelinat catholique (https://information.tv5monde.com/international/ni-noirs-ni-blancs-les-enfants-metis-durant-la-colonisation-belge-1521). Un comble pour ces enfants qui n'étaient nullement orphelins… On leur vole tout, leur famille, leur culture, leur langue, jusqu'à leur nom… A la veille de l'indépendance, ces enfants sont exfiltrés en Belgique où certains seront adoptés.
En alternant habilement les temporalités, les histoires de Consolée-Astrida et de Ramata s'entremêlent, car toutes deux ont en commun plus qu'on pourrait le croire.
Roman poignant sur l'immigration, l'exil, la mémoire, Consolée est aussi une histoire passionnante que l'auteure a su ancrer dans le passé à travers le destin de Consolée-Astrida et inscrire dans le présent, avec le personnage de Ramata qui a fait de l'intégration un emblème.
Beata Umubyeyi-Mairesse nous fait également visiter l'envers du décor de ces Ehpad, appelés pudiquement « maisons de retraite » où nos anciens terminent leurs jours (enfin, s'ils en ont les moyens).
J'ai beaucoup aimé ce roman écrit avec une grande sensibilité, les passages les plus touchants étant ceux qui racontent l'enfance de Consolée.
Ce livre m'a bouleversée, à plus d'un titre et j'ai eu plusieurs fois la larme à l'oeil…
Commenter  J’apprécie          230




Lecteurs (403) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Afrique dans la littérature

Dans quel pays d'Afrique se passe une aventure de Tintin ?

Le Congo
Le Mozambique
Le Kenya
La Mauritanie

10 questions
291 lecteurs ont répondu
Thèmes : afriqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}