Thomas a dix ans. Il est autiste et vit entouré de ses super-héros de comic books. Est-il malheureux ? Il est brillant, doté d'une mémoire phénoménale, d'une intelligence mécanique, pratique et analytique, mais semble dénué de sentiments. Une bonne chose déjà : même s'il n'a pas d'amis, au moins n'est-il pas le souffre-douleur du collège.
Nous sommes en 1968 et comme dans la plupart des familles de classe moyenne, sa mère est femme au foyer. Elle le vit mal, déprime, mais comment travailler à l'extérieur avec un fils qui requiert autant d'attention ?
Un roman sur l'autisme dont le côté froid, lisse et presque naïf m'a d'abord déconcertée et même déçue. Il faut dire que j'avais en tête les textes de
Kochka qui décrivent les relations mère/enfant autiste de manière très physique, "sensuelle". Mais cet ouvrage réserve finalement bien des surprises, les sujets sont variés et abordés de manière pertinente à travers le regard de ce garçon dénué de sentiments, peut-être, mais qui observe, analyse, et n'est pas si insensible au sort de ses proches, déployant des trésors d'imagination pour les aider lorsqu'ils sont en difficulté. Il est question d'émancipation féminine en cette fin des années 60, de psychanalyse, de dépression, de maladie d'Alzheimer, d'amitié entre adultes, de culpabilité de l'enfant lorsque le couple parental bat de l'aile, des vertus thérapeutiques du théâtre... J'ai de plus en plus apprécié au fil de la lecture, après avoir été un moment sceptique : mièvre ou pas ? Je dis "non", finalement, en dépit de ce titre, de cette couverture, et de la fin tire-larmes.
Paul Vacca a également signé '
La petite cloche au son grêle', qui a séduit de nombreux lecteurs.
- 2 avril, journée mondiale de sensibilisation à l'autisme -