Etre mère : mission impossible ?

Etre mère consiste à traverser une épreuve psychique essentielle : aimer quelqu'un qui s'en va, l'aimer pour qu'il s'en aille.

L'effet magique de son sourire sur le bébé peut donner l'illusion à la jeune mère de disposer d'un pouvoir absolu sur les émotions et le bien-être de son petit. Très vite, elle sera néanmoins confrontée à son impuissance. Car l'enfant va connaître souffrances, échecs et déceptions, autant de violences que sa mère ne pourra pas lui épargner. Toutes les mères éprouvent le déchirement de n'avoir aucon des pouvoirs dont elles aimeraient disposer. Celui d'apaiser les larmes, certes, mais plus fondamentalement celui de rendre leurs enfants heureux.
Le pouvoir est un leurre autant qu'un piège. Mais le pouvoir se partage.

L'amour, le pouvoir et la mort marquent les mères du double sceau incontournable et indélébile de la souffrance et de l'espoir.
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Enjeu inéluctable, voire implacable, pour les femmes, les couples et les familles, la maternité reste pour les mères un challenge mêlant enchantements et désillusions. Etre mère est une mission impossible. Une mission acceptée comme un défi, avec la part de méconnaissance et de lucidité, de souffrance et de ravissement qui caractérise les plus belles entreprises humaines.

En écoutant certaines jeunes femmes parler de leur projet de maternité, comment ne pas être frappé par l'hédonisme qui colore les propos ? Tout sera parfait et, surtout, tout sera facile.

Celles qui travaillent à l'extérieur et dont la vie sociale est bien remplie semblent parfois animées par l'ambition de compléter un cursus qui ne peut rester incomplet.
On les entend parler de leur future maternité comme elles évoqueraient leur carrière. Leur projet d'enfant est conçu et mis au point dans les moindres détails. Il n'a pas de zone d'ombre et ne souffre pas la moindre imprécision ni la moindre imperfection.

La femme qui croit qu'être mère, c'est épargner son enfant, le protéger et le consoler ne le prépare pas à affronter les épreuves de la vie et ne se prépare pas aux souffrances qu'elle le verra endurer

Pour devenir lui-même, l'enfant a besoin d'être reconnu tout en restant inconnu