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J'ai beaucoup moins aimé ce livre que le premier de la trilogie. Déjà car il ne s'agit plus vraiment de la même période et surtout car le style narratif change (à mon sens).
Le héros nous narre ses années de jeunesse, de galère pour trouver un travail, un logement tout en tenant ses convictions politiques. le style m'a semblé parfois s'épuiser lui-même, et pourtant j'apprécie ce ton mordant et cynique qui tourne tout au ridicule. Je pense juste que je ne suis pas faite pour l'auto-fiction puisque même celle-ci, avec toutes les qualités narratives et son caractère de référence ne me plaît pas.
Ce qui me gène aussi plus c'est le côté anecdotique des évènements. Certes, la vie est faite de petites choses, de petits changements mais est-il besoin pour autant de nous les décrire tous en détail?
Et puis la cohérence du personnage me semble parfois un peu bancale, le personnage traverse les bévues et petites joies sans jamais se retourner vers son passé, vers ce qu'il a vécu, ce n'est qu'un détail mais qui n'en est pas un pour moi.
Je ne veux pas écorner le génie de Valès, je dis juste que je n'en ai pas saisi toute la substance.
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"A ceux qui nourrit de grec et de latin sont morts de faim
Je dédie ce livre"
Nous retrouvons donc Jacques Vingtras dans le Bachelier, prêt à partir pour Paris, libre : "je n'ai qu'une petite malle, mais j'ai mon éducation".
Si Paris représentait dans L'Enfant une certaine forme de liberté, en-dehors de la main mise parentale, ce retour de Jacques dans la capitale va devenir une nouvelle aliénation. Son souhait initial de devenir imprimeur se confrontera vite à la réalité de classe : un homme éduqué ne devient pas ouvrier.
Incapable de trouver une place fixe, de par son manque d'entregent, mais aussi à cause de son refus du compromis, Jacques erre de place en place, de gourbi en taudis, et tire le diable par la queue, toujours en manque d'argent et sur le départ.
Sa vie se résume à compter ses sous, dans l'espoir de ne pas mourir de faim le lendemain, ou de ne pas céder au suicide, hors quelques parenthèses, dont celle où Jacques revient au Puy, et imagine ce qu'aurait pu être sa vie si ses parents étaient restés paysans.
Le Bachelier est bien la suite de L'Enfant, où Jacques était de trop entre ses parents, il est à présent trop tout court, trop éduqué, trop lucide sur la société qui l'entoure, trop pauvre pour que sa voix porte, trop idéaliste pour accepter son sort.
Ce deuxième opus poursuit l'édification d'un pan de l'Histoire mal connu à travers cette trajectoire singulière. La précarité de Jacques, mot sans doute pas encore utilisé, est telle qu'on rirait presque de la nôtre. Et en effet, c'est le rire qui sauve ces romans désespérants de Jules Vallès : Jacques est drôle dans son malheur. "L'humour est la politesse du désespoir", comme disait l'autre.
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"A tous ceux qui, nourris de grec et de latin, sont morts de faim, je dédie ce livre."
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Deuxième tome de la trilogie autobiographique de Jules Valles, j'ai d'abord moins accroché à celui-ci mais finalement la deuxième moitié m'a bien plut. L'auteur raconte sa jeunesse à Paris où étudiant pauvre, il vit difficilement, dort dans des mansardes sordides et peine à se nourrir correctement ! On retrouve d'un côté l'humour du narrateur, notamment dans des scènes hilarantes où il essaie de s'habiller comme il faut pour être présentable dans le monde; de l'autre côté, nous est présenté une critique sociale où l'on voit la triste vie à Paris, la pauvreté des étudiants même, la difficulté de trouver un travail . La fin du livre est vraiment bien écrite, Jules Valles, rebelle, républicain, sent la nécessité de s'intégrer à la société de l'empire via ses institutions pour ensuite pouvoir faire parvenir ses idées de lutte sociale.
Je lirai avec plaisir le volume 3.
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Une écriture d'une modernité etonnante.
Une plulme légère, un sens de l'humour certain malgrès la gravité du sujet...Si les illusion de Vingtras s'éteignent peu à peu dans sa pauvreté parisienne, ses idéaux d'égalité et de fraternité ne changent pas,sa colère sociale ne faiblit pas. On sent, malgrès le cadre bien noir, et les déboires nombreux, la force bouillonante de la jeunesse sourdre dans ce roman autobiographique. Une seule hâte:lire "l'insurgé"!
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IL y a une vie incroyable dans l'écriture de Jules Valles, un souffle qui traverse cette epopée d'un mec brillant mais trop intègre, qui tire le diable par la queue et prend Paris à bras le corps. Incroyable livre d'une incroyable vie, vécue à tombeau ouvert entre les chambres de bonnes, les petits boulots et la future révolte qui couve déjà.
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Après l'Enfance, suite du roman très autobiographique de Jules Valles: enfin libre et à Paris! Mais que de déconvenues pour cet étudiant républicain confronté à la misère et au coup d'état de Napoléon. Un vrai reportage sur les conditions des diplômés dans cette époque du second Empire.
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Jacques Vingtras, devenu bachelier, quitte enfin ses parents pour faire sa vie d'homme à Paris. Malheureusement, il connaîtra de nombreux déboires professionnels, exécrant le métier d'enseignant auquel ses études l'ont destiné et souffrant d'être sans moyens financiers suffisants pour assouvir sa passion première, écrire. Révolté contre la société et le régime impérial, il promènera dans Paris ses vicissitudes et se ralliera à un groupe d'anciens insurgés de la révolution de 1848 à laquelle lui-même avait pris part. le style littéraire de Jules Vallès permet de ressentir profondément toute la douleur exprimée par le personnage principal ainsi que ses errances déchirantes : devenir un jeune homme bien sous tous rapports ou bien se laisser aller aux pulsions inhérentes à la jeunesse. J'entreprends la suite de ce portrait autobiographique avec L'insurgé qui traitera des années 1858 à 1871.
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Le bachelier/ Jules Vallès (1832-1885)
Dans le Bachelier, Jules Vallès continue de raconter sa vie à travers celle de son héros et narrateur Jacques Vingtras. Plus encore que dans L'Enfant, l'auteur décrit jusqu'aux moindres détails les vicissitudes d'un provincial né au Puy en Velais et débarquant à Paris plein d'illusions. Deuxième volet de la trilogie, succédant à « L'enfant » et se poursuivant par « L'Insurgé », ce roman paru en 1879 raconte les premières années de l'âge d'homme de Jacques Vingtras, en décrivant le milieu politique dans lequel il évolua et prospéra, celui des républicains.
D'entrée, Jacques annonce la couleur avec un en-tête évocateur qui dédicace ce récit à tous ceux qui nourris de grec et de latin sont morts de faim. Il écrit plus loin : « Oui, je me suis heurté contre les stupidités de la bachellerie qui m'a laissé la tête gonflée de grec et le ventre presque toujours vide en face d'un monde qui me rit au nez. »
Nous sommes en 1849. Quittant Nantes, où son père a été nommé professeur au collège royal, avec juste une petite malle, mais avec son éducation, s'échappant de l'étouffante tutelle de ses parents, plein de haine pour la bourgeoisie et de convictions républicaines, il rejoint Paris où il fait connaissance de jeunes activistes politiques. Il a dix-sept ans, il a vingt-quatre sous et « des épaules de lutteur, une voix de cuivre, des dents de chien, la peau olivâtre les mains comme du citron, et les cheveux comme du bitume. Il se dit maître de ses gestes, maître de sa parole et de son silence. Il pense avoir une tournure de sauvage, mais une timidité terrible qui le rend malheureux et gauche. Il renonce à faire ses études de droit et ne trouve pas de travail avec seulement son bac, et ne connaît que des amours éphémères.
Rapidement il connaît la misère et la faim et mène une vie de bohème. Ne dédaignant pas l'humour pour évoquer ses galères, Vingtras se raconte sans complaisance. Apprenti dans une imprimerie, il vit au jour le jour ne songeant pas plus au lendemain que s'il avait des millions en poche. Il écrit : « On était simples comme des enfants, presque graves comme des hommes, on n'était pas poètes, artiste ou étudiant…Je ne voyais pas éclore mon avenir et je voyais pourrir mes fleurs. »
Il reconnaît alors que lorsqu'il n'est plus poli, il devient casseur, violent, aveugle, insoumis. Battu toute son enfance, il a accumulé une haine qui ne demande qu'à s'extérioriser. Il se veut satiriste, insoumis, révolté. Il écrit : « je cherche à devenir dans la mesure de mes forces le porte-voix et le porte-drapeau des insoumis. Cette idée veille à mon chevet depuis les premières heures libres de ma jeunesse… Je suis un révolté. Mon existence sera une existence de combat. Je l'ai voulu ainsi…J'ai vécu et je vis comme un loup. »
Vingtras aime ceux qui souffrent, cela est le fond de sa nature et ce qui a pris possession du plus grand coin de son coeur, c'est la foi politique, le feu républicain. Avec ses quatre amis du même âge que lui, ils ont un siècle à eux cinq et ils veulent sauver le monde, mourir pour la patrie.
le 2 décembre 1851 voit arriver Napoléon III à la tête du pays. Jacques fuit Paris un temps afin de ne pas se faire arrêter comme activiste opposé au régime. de retour plus tard à Paris, il cherche du travail : surveillant, cours particuliers, mais jamais bien longtemps.
Il découvre finalement la prison pour avoir participé à un complot contre Napoléon III. À sa sortie de geôle, il connaît la misère avant de se lancer dans le journalisme, mais son talent à cette époque ne suffit pas à le faire vivre. Poussé à bout et tenaillé par la faim il en vient à se battre en duel contre son meilleur ami.
La Commune se profile à l'horizon et en attendant de pouvoir réaliser ses rêves révolutionnaires, lui l'insoumis, il redevient surveillant de lycée car il faut bien vivre.
Ce deuxième volet de la trilogie est un ouvrage témoignage sur une époque et aussi sur un homme qui ne renonce jamais à ses idées. Écrit dans un style haché et passionné comme un journal intime, ce récit ne manque pas d'humour même dans les pires situations. Il met en lumière finalement la naïveté d'un homme esclave de ses convictions face à la dureté du monde.
Jules Vallès qui plus tard fut journaliste, écrivain et homme politique fut le fondateur du journal « le Cri du peuple » et fit partie des élus de la Commune de Paris en 1871. Condamné à mort, il s'exila d'abord en Suisse puis à Londres jusqu'en 1880 et mourut à Paris en 1885 à l'âge de 53 ans.
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L'auteur passe son bac et decouvre les affres de la vie adolescente et en tire un roman sublime trait d'union entre l'enfance et l'age adulte qui font l'objet des deux autres tomes de la saga.Tres bon livre comme les deux autres des ouvrages incontournables de la litterature francaise !
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