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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deuxième volet de la trilogie de Jules Vallès, le moins connu, le Bachelier traite des années vécues par le héros Jacques Vingtras après l'obtention de son bachot, qu'il passa à Paris. « Je suis LIBRE ! LIBRE ! LIBRE ! » .

C'est à cette période que Vingtras connaît plusieurs désillusions : celle des études (il renonce à faire son droit), celle du travail (il ne peut gagner sa vie avec seulement son diplôme, étant toujours trop peu ou trop diplômé), celle de l'amour (aucun durable), celle de l'indépendance (il dépend toujours de ses parents), enfin celle de la révolte (avortée, il était pourtant le plus enthousiaste des jeunes révolutionnaires).

C'est donc un roman de l'entre-deux, entre enfance et âge adulte, où le héros, qui n'est ni le plus fort, le plus beau, le plus honnête, le plus intelligent des hommes, cherche à survivre dans la jungle parisienne des années 1850, après le coup d'État de Napoléon III. J'y ai retrouvé avec plaisir – après un temps de réadaptation – le style très heurté, très passionné de Jules Vallès qui – à grande force de points d'exclamations et de retours à la ligne – exprime la jeunesse et la naïveté de son jeune héros qui fait ses premiers pas dans le monde … « Nous avons dix-huit ans, nous sommes un siècle à nous cinq ; nous voulons sauver le monde, mourir pour la patrie. »

Avec un humour très présent, Vallès nous transporte dans ce XIXe siècle, au coeur du Quartier Latin où traînent les éternels étudiants, et nous rend très présentes les difficultés de la vie à cette époque, pour une certaine classe sociale, celle des bourgeois éduqués, mais sans le sou. « Tu nous le paieras, société bête ! » Il prendra sa revanche avec L‘Insurgé …
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Dans ce second roman, après" L'Enfant", Vallès raconte son parcours de jeune diplômé en quête d'une situation.
Il aspire à la liberté, à la République, au bonheur, mais se heurte à ses parents toujours plus soucieux de leur image que des aspirations de leur fils ; mais il se heurte à une société craintive et dictatoriale dans laquelle il n'est pas bon d'être républicain ; mais il se heurte à la misère qui le fait courir partout pour trouver une place honnête.
Cette famille et ce contexte social créent une situation oppressante avec laquelle le jeune bachelier se bat, pour survivre et pour rester lui-même. Mais ce n'est pas facile, lorsque l'on a des lettres, de trouver une situation. Jeune diplômé, il a trop d'éducation et est trop âgé pour se tourner vers les métiers manuels qui lui assureraient une situation. Trop d'éducation et trop d'idéaux lui font refuser le déshonneur, l'humiliation quotidienne et les pistons des bonapartistes. Mais, pour autant, Il n'est pas assez formé pour trouver une situation d'intellectuel indépendant.
La seule possibilité ? l'enseignement, comme son père. Mais aussitôt se dresse l'image de ce père haï et longtemps incompris, de cette école blessante pour les élèves, méprisante pour le personnel qui se trouve en bas de l'échelle, sûre de son droit, de son pouvoir et, finalement, qui échoue à faire entrer les détenteurs du bachot dans la vie active.
S'il rejette ce chemin tout tracé pour lui (il est "né dans l'enseignement", comme il ne cesse de le répéter), le jeune Vingtras n'a plus qu'à vivre en miséreux, dans la bohème de Paris, avec le peu d'argent qui lui est envoyé tous les mois. Et il lui en faut, du courage, pour ne pas succomber à la tentation du vice, au désespoir, au bonapartisme.

Dans ce roman assez sombre, la plume de Vallès fait encore des merveilles. Que de légèreté pour parler de ses malheurs personnels, quelle ironie, quelle désinvolture pour nous montrer les petites joies d'un jeune homme qui se cherche, ses grandes misère et la situation absurde et malsaine dans laquelle il se trouve ! Par cette écriture foncièrement lyrique, on vit les bafouillements, les incertitudes, les pantalons troués de ce héros qui parvient à nous faire sourire de ses malheurs. La vie décrite est peut-être sombre, mais le roman, bien qu'il frappe efficacement là où ça fait mal, est assez léger.
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Dans l'Enfant, la révolte de Jacques s'adressait à ses parents, sa mère qui le battait et l'humiliait - pour son bien, son père qui l'humiliait et l'abrutissait à force d'apprentissage de latin et de grec - pour son bien. Et plus généralement, l'Ecole était le lieu de l'humiliation et de la souffrance - pour le bien de ses élèves, Jacques sort bachelier, ce qui lui offre une stature sociale.
Dans ce deuxième tome, la révolte s'élargit, Jacques est en colère contre l'Ecole qui l'a gavé de citations des auteurs mais ne lui a pas permis de réussir à vivre. Pour survivre, il faut avoir des relations, des recommandations, être prêt à "lécher" les bottes pour gravir les échelons. Or, Jacques est incapable de compromis, et sa révolte s'étend à ce régime qui prive les hommes de liberté, et à cette société de classes qui laisse certains hommes vivre dans la misère. Mais nulle épopée à la manière de Hugo dans la description des barricades, Jacques est dans l'action mais sans comprendre.
C'est aussi la naissance progressive d'un écrivain, qui se rend compte qu'il ne peut écrire sur commande ou selon son imagination, mais qu'il faut qu'il parte de ce qu'il vit, de son expérience de souffrances et de misères. En tant qu'historienne, j'ai apprécié cette peinture du XIXème siècle dans les milieux qui ne sont pas encore bohèmes, ce quartier latin vu du côté de ceux qui n'ont pas réussi. C'est un autre regard que Balzac où l'ambition peut réussir, là toute tentative est vouée à l'échec. Toujours beaucoup d'émotion aussi de voir cette description si négative de la connaissance et des études qui sont destructrices.
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Dans le Bachelier, deuxième volet de la fameuse trilogie à haute teneur autobiographique , Vallès ne se départit pas de l'écriture dynamique tout en rupture et incroyablement moderne à l'oeuvre dans l'Enfant. Ici c'est plus précisément la violence sociale qui est décrite , celle qui condamne à la faim, au froid et à l'inconfort extrême un jeune homme de 17 ans ,provincial monté à Paris, une fois le bac à poche. Pages magnifiques et douloureuses sur ses tentatives dérisoires et pathétiques pour survivre économiquement dans un monde déjà marqué par la Lutte et le mépris de Classe et que côtoient et alimentent comme un antidote providentiel, la rage et le ferment révolutionnaire d'un adolescent viscéralement en guerre contre l'Ordre dominant et son cortège d'injustices, dans un Paris qui se remet à peine de la l'épisode révolutionnaire de Février 1848.
De la Littérature à haute intensité
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Deuxième tome de la trilogie autobiographique de Jules Valles, j'ai d'abord moins accroché à celui-ci mais finalement la deuxième moitié m'a bien plut. L'auteur raconte sa jeunesse à Paris où étudiant pauvre, il vit difficilement, dort dans des mansardes sordides et peine à se nourrir correctement ! On retrouve d'un côté l'humour du narrateur, notamment dans des scènes hilarantes où il essaie de s'habiller comme il faut pour être présentable dans le monde; de l'autre côté, nous est présenté une critique sociale où l'on voit la triste vie à Paris, la pauvreté des étudiants même, la difficulté de trouver un travail . La fin du livre est vraiment bien écrite, Jules Valles, rebelle, républicain, sent la nécessité de s'intégrer à la société de l'empire via ses institutions pour ensuite pouvoir faire parvenir ses idées de lutte sociale.
Je lirai avec plaisir le volume 3.
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Après l'Enfance, suite du roman très autobiographique de Jules Valles: enfin libre et à Paris! Mais que de déconvenues pour cet étudiant républicain confronté à la misère et au coup d'état de Napoléon. Un vrai reportage sur les conditions des diplômés dans cette époque du second Empire.
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Jacques Vingtras, devenu bachelier, quitte enfin ses parents pour faire sa vie d'homme à Paris. Malheureusement, il connaîtra de nombreux déboires professionnels, exécrant le métier d'enseignant auquel ses études l'ont destiné et souffrant d'être sans moyens financiers suffisants pour assouvir sa passion première, écrire. Révolté contre la société et le régime impérial, il promènera dans Paris ses vicissitudes et se ralliera à un groupe d'anciens insurgés de la révolution de 1848 à laquelle lui-même avait pris part. le style littéraire de Jules Vallès permet de ressentir profondément toute la douleur exprimée par le personnage principal ainsi que ses errances déchirantes : devenir un jeune homme bien sous tous rapports ou bien se laisser aller aux pulsions inhérentes à la jeunesse. J'entreprends la suite de ce portrait autobiographique avec L'insurgé qui traitera des années 1858 à 1871.
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L'auteur passe son bac et decouvre les affres de la vie adolescente et en tire un roman sublime trait d'union entre l'enfance et l'age adulte qui font l'objet des deux autres tomes de la saga.Tres bon livre comme les deux autres des ouvrages incontournables de la litterature francaise !
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18 ans, étudiant sans le sou. Arrive la révolution de 1848, puis le massacre de juin. Sa décision est prise : sa vie sera vouée à la révolution... qui ne peut manquer de repartir...
En attendant, rester pur, rester pauvre - à tout prix (on en rit jaune).
Anecdote : vous n'avez pas les moyens d'acheter des livres. Que faites-vous ? Vous lisez en douce les livres neufs des bacs des librairies - c'est-à-dire que vous lisez... une page sur 4 ou 8. Les pages ne sont pas séparées... (entre parenthèse cela me rappelle le témoignage de Kamel Daoud qui n'avait qu'un livre à lire, auquel il manquait les 20 premières pages, dernier quart du 20e siècle, en Algérie).
Ou bien : votre chambre est ainsi dimensionnée, que vos pieds... en dépassent. Impossible de fermer la porte.
Nombreux détails sordides de cette vie de misère, de sacrifices. Un mort, encore (après le premier tome sur son enfance).
Finalement, la révolution va revenir... en 1871, 23 ans plus tard.
Elle en trouvera de très nombreux, des hommes (et des femmes) de cette détermination.
Suite dans "l'Insurgé".


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Les débuts malheureux de l'auteur dans la vie parisienne. Son bac en poche, comment vivre ? livre ancré dans l'histoire (personnages, faits historiques) donc moins littéraire et beaucoup moins facile à lire et à appréhender.
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