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3,51

sur 93 notes
Je viens de terminer ce livre que j'ai adoré. L'auteur retranscrit très bien à mon avis la recherche de sens dans laquelle s'inscrit une génération de jeunes et comment cette recherche fait échos aux enjeux religieux autour d'Israel. le narrateur nous fait découvrir la naissance d'une relation maître-disciple en même temps qu'il raconte la guerre sous différentes formes et continents. La description en toute simplicité des paysages m'a donné très envie de visiter le Liban. Je regrette simplement certaines impressions de redite dans le livre autour des épreuves du Vieux. Mais en conclusion, je recommande vivement le livre !
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Nous sommes en 1985, auprès d'un check-point de Ras-el-Bayada, une zone tampon en territoire libanais où les soldats sont chargés de préserver Israël des attaques du Hezbollah. En ce lieu où l'attaque terroriste est une menace permanente, nous assistons à la relation naissante entre Belleface, le responsable du check-point et Favrier, un jeune soldat français nouvellement affecté.

Belleface, un surnom que nous comprendrons au fil de l'histoire, est un juif polonais de cinquante-huit ans, rescapé des camps de Treblinka. Peut-on survivre à la Shoah? Ancien légionnaire, retraité colonel de l'armée israélienne, il renonce à son grade pour intégrer l'Armée du Liban Sud. Énigmatique et secret, peu de gens connaissent réellement son histoire et c'est ce qui fascine Favrier, jeune homme incompris de son propre père.

D'ailleurs que fait-il là, ce jeune français? Fuit-il le confort familial, un amour perdu ou honore-t-il la mémoire d'un ami libanais en venant défendre cette terre si belle et chargée de la présence de Dieu? Comprendre Belleface pourrait lui apporter une réponse.

« Un idéal permet de pousser un homme jusqu'au bout de lui-même, jusqu'à ses dernières extrémités – et cela, c'était le territoire même des soldats, et leur quotidien en temps de guerre. »

Mais Belleface ne parle pas de lui, même si il sent en Favrier ce fils qu'il n'a jamais eu et auquel il pourrait transmettre sa mémoire.

» Il était bien gentil, ce Favrier, mais il ne connaissait encore rien de la vie. Que pouvait-il savoir, à son âge, de la souffrance? Et du désir de survie – ou plutôt de la nécessité de vaincre? »

Au fil des soirées solitaires et opiacées de Belleface, nous découvrons les périodes de son existence dont il ne parvient pas à tourner la page. La drogue lui permet d'atteindre ses souvenirs les plus enfouis, le drame de son enfance, les horreurs de la guerre au Vietnam aux côtés de légionnaires parfois sortis des rangs des nazis. La vie de Belleface est semée de pertes d'êtres chers. La mort se lit dans les yeux de celui qui n'a jamais tenu à la vie. Qui se souviendra de lui après sa mort?

» Compter aux yeux d'une personne, cela voulait dire qu'on avait servi à quelque chose lors de notre passage sur terre. »

Favrier peut-il être cette personne pour le soldat qui ne possède qu'une vieille bible et s'obstine à citer en permanence L'Ecclésiaste.

La rencontre des deux hommes est très belle en ce lieu perdu où le danger est imminent. Malgré un récit plutôt lent et lourd, marqué par l'attente et le poids de la guerre, Jean-René van der Plaetsen maintient le suspense en ne nous dévoilant qu'au fil de l'eau le mystère qui entoure la vie de Belleface et l'issue que l'on sent tragique de cette rencontre.
L'auteur, ancien casque bleu au Liban en 1985, connaît bien ce milieu. Je ne suis pas très réceptive aux métiers de la guerre même si je comprends et respecte l'engagement de certains, risquant leur vie pour sauvegarder les nôtres. Si les personnages sont très beaux, que nous comprenons les motivations de leur engagement, il n'en reste pas moins qu'il y a au fond d'eux ce besoin de vengeance, ce désir de mort, parfois difficile à accepter.
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Un check-point à la frontière israélienne-libanaise. le jeune français Favrier s‘est enfuit de sa patrie pour oublier et pour savoir à quoi ça sert sa vie. A Ras-el-Bayada, en mai 1985, il rencontre le vieux soldat Belleface qui, avec sa sagesse et son expérience de décennies de vie de soldat, gère son groupe. Ils savent tous que, chaque jour, il pourrait y avoir une attaque du Hezbollah, il n‘y a que quelques jours un autre check-point a été attaqué et quelques de leurs confrères ont été tués. Favrier comprend vite que Belleface n‘est pas un soldat ordinaire, c‘est un homme avec une longue histoire qu‘il va connaître pendant les trois jours à venir. Mais ce n‘est non seulement le jeune qui profite de leur rencontre, Belleface lui aussi reconnaît son sort en parlant à ce jeune idéaliste.

Jean-René van der Plaetsen a créé une ambiance très intense dans son roman « le métier de mourir » qui est parmi la première sélection du Prix Renaudot 2020. Il ne lui faut qu‘un seul endroit où il n‘y a plus ou moins rien et à part de Belleface et Favrier, il n‘y a presque personne. En fait, c‘est une rencontre de deux personnes qui est plus importante et révélateur que parfois toute une vie ensemble.

Pendant tout la lecture, c‘est le danger qui est à l'affût des personnages, ils se trouvent dans une situation de tension maximale et on craint tout le temps qu‘un malheur puisse se produire. Quoique à première vue, les deux hommes semblent bien différents, ils partagent aussi des similarités : tous les deux sont venus en Israël volontairement, mais aussi parce qu‘ils s‘enfuyaient. Tous les deux ont subi de graves pertes de personnes aimées, des pertes incompréhensibles d‘innocents.

« Non, il n‘y a pas de justice sur terre. Et je ne vois pas d‘autre solution que de croire à la justice de Dieu. »

D‘autre côté, Belleface est un survivant de la Shoah qui a perdu toute sa famille quoique Favrier soit un jeune catholique de la France moderne qui a connu la vie légère de Paris. Néanmoins, il y a un lien qui les joint immédiatement, le vieux reconnait soi-même dans le jeune et pour lui, Favrier est une sorte de fils qu‘i, n‘a jamais eu. En revanche, celui-ci a l‘impression d‘avoir trouvé un père et un maître, quelqu‘un de sage de qui il peut apprendre beaucoup.

« L‘important, songeait le jeune homme, c‘était de faire les choses pour lesquelles on était fait, et d‘apprendre à les faire auprès de ceux qui savent les faire. »

Une histoire intense qui pose les questions les plus importantes : à quoi ça sert la vie, comment vivre, et en quoi croire ?

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Le prix Renaudot des lycéens 2020 décerné à Jean-René van der Plaetsen, éclaire sur notre époque et sur la quête des grands sentiments de notre jeunesse. L'auteur exalte la solidarité, la fraternité, la loyauté, le courage, des valeurs qui ne font plus du tout recette ces dernières décennies. Il faut croire que la jeunesse d'aujourd'hui en est avide…
Un jeune parisien, issu d'une famille bourgeoise catholique, s'est engagé dans l'armée après une déception amoureuse. Il se retrouve à la frontière israélo-libanaise dans un paysage grandiose, porteur des origines des religions du Livre. Sous les ordres d'un personnage exceptionnel, admiré et respecté de tous. Il se trouve que cet homme vieillissant, mystérieux et taiseux, Belleface, se prend d'amitié pour le jeune français dont la fréquentation provoque chez lui, un sentiment filial ainsi que la remémoration des évènements heureux et tragiques de sa destinée. Petit à petit, au fil de la narration, on en apprend plus sur les tragédies qui ont frappé cet homme. Belleface fait remonter à la surface de sa pensée, les bons et les pires souvenirs car il a pour projet de les livrer à Favrier, le jeune homme, afin que quelqu'un sur terre se souvienne de lui et perpétue sa mémoire et celle des siens, assassinés de la pire des manières. le héros cite l'Ecclésiaste dont il connaît chaque passage et dont il illustre chacun des événements passés, présents et à venir de sa vie. le jeune homme de son côté est très admiratif, respectueux et cherche à être à la hauteur de l'intérêt que lui porte son héros.
Ce récit romantique et exaltant, situé dans cette région du monde tourmentée et meurtrie, en guerre depuis si longtemps, fait vibrer le lecteur des angoisses vécues par les sentinelles de ce bout de terre brûlant sous un soleil de plomb qui grouille des criminels d'aujourd'hui.
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Roman immobile, un soleil de plomb, l'attente, une ambiance, une atmosphère trop calme et 2 personnages que l'on va découvrir pendant 3 jours seulement 3 petits jours.
Un roman dense ou sont abordé l'engagement, la transmission, la religion dans un contexte de guerre du Liban.
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Une autre vision de cette période. En 1985 le Liban est déchiré par la guerre et les attentats et ces soldats d'un techk point perdu au milieu de nulle part nous apporte un regard nouveau sur la guerre et ses méthodes. Nous plongeons dans leurs propres histoires et leurs propres parcours de combattants.
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In the mood for…vivre et laisser vivre.
Est-ce parce qu'en ce moment le Liban est plus que jamais au creux de mes prières ?
Ou encore pour ce personnage énigmatique au passé douloureux qui se fait appeler Belleface ?
Ou enfin parce que j'ai aimé suivre une histoire qui ne couvre que deux jours de vie ?

Toujours est-il que la lecture de ce roman m'a bouleversée, m'a transportée dans une bulle hors du temps et profondément universelle.

1985, Sud-Liban. Belleface est commandant d'un avant-poste pour protéger Israël des attaques du Hezbollah. Ses hommes, qui pourtant l'estiment, ignorent tout de lui tant il est secret.
Si le temps semble dilaté pour Belleface, déterminé à veiller au grain pour protéger le groupe, sans cesse à la recherche du moindre signe de menace, il lui donne un rythme avec la lecture quotidienne du livre de L'Ecclésiaste.

Un jour, un jeune Français idéaliste, bavard, rejoint l'équipe. Et au milieu de ce désert, il sera le grain de sable dans l'engrenage, mettant le commandant face à lui-même.

Transmission, guerre, idéaux, mémoire, sont-ce seulement des mots ?
Un très belle plume qui questionne sur le métier de vivre.

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Ce récit nous plonge en pleine tension au Sud Liban. En 1985, le lecteur suit quelques jours de la vie d'un checkpoint tenu par un contingent armé israélien mené par Belleface, militaire aguerri.

L'attente y règne. L'attente du tour de garde, celle du pire comme une voiture explosive ou une attaque, celle d'un jour meilleur, celle d'une bière assez fraîche, celle de la reconnaissance de ses pairs... Une attente propice aux confessions pudiques d'un Belleface à un jeune militaire français venu se perdre dans un conflit qui ne semble pourtant pas le concerner directement. Même s'il en est finalement bien autrement... Il est aussi question d'honneur, d'horreur, de fidélité, d'engagement et d'oubli de soi comme parfois de son passé dans ce métier de mourir.

Les décors sont plantés, on peut s'y voir et se retrouver à accompagner Bellman et ses hommes dans leur baraquement...mais...si les personnages ne manquent pas de consistence, le récit décousu n'emporte pas autant dans les vies et discussions des personnages. Alors qu'il paraissait si discret, Bellman se laisse vite aux confidences d'un sous-officier bien curieux. On n'y croit pas assez.
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Belleface, 58 ans, responsable d'un Check Point Israélien dans le sud Liban a un passé douloureux que nous découvrons progressivement au cours de la narration. Soldat émérite de Tsahal, il est aimé des hommes qu'il encadre et malgré une retraite possible, il a décidé de continuer à consacrer ses forces à « ce métier de mourir », il n'a pas peur de la mort pour lui-même, et n'ayant plus aucune attache familiale, il s'en remet un peu au hasard qui l'a bien épargné jusque là. Il rencontre le jeune « Favrier », engagé volontaire avec lequel il se lie d'amitié et auquel il raconte son histoire en souhaitant en faire son fils spirituel. Belle évocation du devoir, de la responsabilité, de l'entraide au travers de cette amitié naissante entre les deux hommes.
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LE MÉTIER DE MOURIR de Jean-René van der Plaetsen

Malgré ma bonne volonté, j'ai dû interrompre cette lecture qui me donnait le sentiment d'éplucher des curriculum vitæ : il a fait ceci, il est allé là, ses études, ses motivations... et une écriture prometteuse mais décevante :

« C'était une très étrange impression qu'il éprouvait alors : celle d'être aussi fragile et chétif qu'un nouveau-né [...] » p84

« Comment une si jolie femme pouvait-elle exposer sa beauté ainsi ? » p88
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