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sur 280 notes
Bienvenu en Patagonie, " le monde du bout du monde ", l'immense steppe de l'Amérique du Sud qui débute au sud de Buones Aires et se termine dans les fjords du détroit de Magellan et de la Terre de Feu. On va y faire un bout de chemin avec le mystérieux Parker, saxophoniste de son état, qui " transporte des fruits depuis les vallées jusqu'au port, en évitant l'espèce humaine".
Patagonie, un lieu qui a ses propres règles,
où l'humain est soumise aux mêmes conditions que la faune et la flore,
où la vérité est une question d'interprétation,
où la certitude et la notion de temps se brouillent,
et où La Logique suit son propre chemin.
Un vide primordial qui obéissant à ses propres règles modifient les causes et les effets, des bourgs qui changent de nom selon qui l'on rencontre, des adresses indiquées par un simple "Par là-bas, Par là-bas !", des personnages à l'humour et logique décalés avec qui vaut mieux ne pas faire le malin surtout si on a besoin d'eux, et des rencontres insolites comme un journaliste qui enquête sur des sous-marins allemands coulés pendant la deuxième guerre mondial, des neo-nazis fraîchement débarqués d'Allemagne de l'Est et même des cannibales....
Y débarque aussi L'AMOUR là où on l'attend le moins.....La Màyten, patronne d'un stand forain , mari dangereux, "Faites gaffe, la Patagonie, c'est pas pour n'importe qui, ça peut coûter très cher aux imbéciles," ET surtout éviter de monter dans les wagonnets du "Train Fantôme " dans les Fêtes foraines.........

Un road-trip à travers une contrée immense et perdue,
Un road-trip à travers l'âme des deux protagonistes qui s'emboîtent l'une dans l'autre presque à la perfection.
Un livre à la saveur exquise de l'Argentine et des romans argentins, avec un Parkercito compagnon idéal de voyage, qui vous guidera avec les étoiles au gré des caprices de la nature. Donc fortement conseillé de vous y embarquer le plus vite possible, vu qu'aussi pour le moment c'est le seul moyen de voyager, même si vous risquez de ne pas en sortir indemne, voir pas du tout, si par malchance vous croisiez la route du terrible assassin récemment arrivé d'Allemagne, Adolf Killer* 😁 !



"-C'est loin, Teniente Primero López ?
-Deux jours, s'il n'y a pas de vent. Tu files tout droit et demain tu tournes à gauche, tu traverses la colline, puis encore à gauche pendant une demi-journée, plus ou moins."

*Dans le texte....pas mon invention 😁.
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Depuis qu'il a fui son ancienne vie à Buenos Aires, Parker sillonne la Patagonie à bord d'un camion dont il n'a pas les papiers, transportant des marchandises non déclarées pour le compte d'un obscur patron qui l'emploie illégalement. Sa vie errante s'écoule désormais au jour le jour, libre, solitaire et sans avenir, à éviter rencontres et axes fréquentés, si tant est que ce dernier terme puisse s'appliquer à ce territoire parmi les moins peuplés du monde. Contre toute attente, la route de Parker finit par croiser celle de la belle Maytén, malheureuse épouse d'un peu commode forain…


La grande originalité de ce roman vient d'abord de son atmosphère très particulière. Avec une ironie qui confine à l'absurde, l'auteur s'amuse à amplifier les caractéristiques de cette terre du bout du monde, nous la décrivant plus habitée par les vents que par les hommes, soumise à d'inimaginables caprices météorologiques et naturels, chichement parsemée de villages perdus aux noms grotesques. Les distances s'y expriment en jours de route. Les habitants, rudes et inhospitaliers, y gèrent imperturbablement le vide de leur existence, qu'ils remplissent d'occupations délirantes autant que de rumeurs et de légendes. Cadre, personnages secondaires, dialogues : tout concourt à créer un contexte surréaliste, où le lecteur, autant que Maytén et Parker, devra consentir à perdre ses repères pour pouvoir avancer.


Dans cette désolante immensité où rien n'a guère de sens et tout n'est qu'ineptie, les personnages principaux différent des autres en ce que, dépouillés de leur existence passée et perdus dans leur errance, ils continuent à chercher leur chemin et à s'accrocher à leurs rêves. Parker étreint son idéal de liberté, Maytén aspire à une vie de famille stable et paisible, et l'ami journaliste qu'ils croisent et recroisent ne cesse de se passionner pour une nouvelle chimère. Dans leurs trajectoires solitaires, ils se rencontrent parfois et par hasard, s'accompagnent un bout de chemin pour mieux se perdre ensuite, à la poursuite de destins aveugles que l'auteur rend par ailleurs cruellement ironiques.


Dès lors l'on comprend que derrière cette histoire de quête errante et désespérément solitaire dans un univers écrasant aux multiples vents contraires, c'est tout l'arbitraire et l'ineptie de la vie humaine que nous laisse percevoir l'auteur : une absence de sens que seuls viennent contredire, parfois, ces brefs et miraculeux instants où des êtres réussissent à se rencontrer pour de bon, ou, par chance, parviennent à réaliser le rêve d'une passion.


Voici donc un livre original, admirablement écrit et doté d'une vraie profondeur, où seuls un humour désespéré et quelques rares éclats de bonheur sporadique viennent éclairer une représentation bien sombre de la destinée humaine. Autant de qualités qui rendent cette lecture remarquable, malgré ce qu'il m'a parfois paru de longueurs ennuyeuses : il n'est pas si facile d'accepter de se perdre au royaume d'absurdie.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Sous la plume d'Eduardo Fernando Varela, la Patagonie est plus inquiétante qu'attirante. On y découvre des steppes poussiéreuses traversées par des routes interminables empruntées par des routiers qui, sous l'effet de la distance, dérivent sur les rives du temps qui n'a plus la densité habituelle.
L'immensité des paysages ainsi que le climat changeant condamnent à vivre comme des naufragés sur une île déserte, et Parker le routier clandestin assume cette vie comme une perpétuelle errance, de la même manière que les rares habitants de ce territoire hostile, «prisonniers de la géographie».

Ce pourrait être un texte complètement amorphe si l'auteur argentin ne reprenait pas les codes de la littérature sud-américaine avec tout son mysticisme qu'il n'hésite pas à tourner en dérision, sa réalité intermittente proche du fantastique onirique, et les conversations paresseuses souvent absurdes.
Dans ce paysage maudit où chacun a adopté une vision fatidique de l'existence, c'est bien à un voyage que nous convie Eduardo Fernando Varela, mais il n'a nullement le charme naïf qu'on prête à l'évasion. On navigue dans un monde romanesque à l'intense étrangeté où le dérèglement des repères spatiaux et temporels installe un sentiment chaotique, déstabilisant. Et surtout envoûtant pour qui n'éprouve pas de résistance face à ce type de littérature.

Malgré la narration flottante à certains moments, je suis impressionnée par ce premier roman qui célèbre une histoire d'amour comme une nouvelle terre ou un mirage dans ce territoire où on fait naufrage. L'auteur sonde de manière inattendue le sentiment amoureux avec tous ses ressorts naturels, en le faisant muer par des forces qui rapprochent, d'autres qui creusent les distances. Mais quelles chances donner à cette histoire qui flotte comme un rêve dans une Patagonie souveraine qui ballote ses habitants comme des herbes folles ?
Lecture savoureuse.
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Un road trip saisissant à travers les grands espaces de Patagonie et une grande aventure humaine davantage qu'un voyage aux confins de l'Amérique latine même si les éléments naturels et les paysages grandioses sont présents encore qu'assez peu décrits.

Des personnages qui ne s'oublient pas, le héros principal bien sûr, Parker, fier de porter le nom d'une marque de stylos-plume, et celle qui sera sa compagne de voyage pour un bon bout de temps, Maytén. Des êtres cabossés par la vie, qu'il s'agisse de l'enfance, du mariage, du travail et d'autres activités.

D'autres acteurs viennent porter une note d'absurde, un journaliste fantaisiste à la recherche d'U-Boots improbables qui auraient pu trouver refuge en 1945 sur les côtes argentines, des néo-nazis pas si méchants que çà, deux employés d'une fête foraine, et des habitants de ces contrées, peu diserts, incapables de donner des renseignements cohérents jusqu'aux noms des villages qu'ils habitent ou pas.

Dans son périple, conduisant celui qui est sans doute le héros majeur du livre, un camion au chargement douteux allant de simples fruits à des marchandises bien moins régulières, en passant par ce qui fait le campement complet de Parker, celui-ci réalise de multiples rencontres, dont celle éblouissante de Maytén, mal mariée à Bruno, le propriétaire de la fête foraine.

Malgré l'espace immense, la route droite, la clémence de l'été, les choses avancent lentement et ce que certains peuvent percevoir comme des longueurs m'a paru installer et préparer progressivement une fin inéluctable que j'aurais souhaitée plus soignée.

C'est un beau roman, une belle histoire, vers le sud, puis le nord, une romance portée par les éléments, le vent, la mer, le sable, les étoiles et par une écriture hardie et percutante qui emporte très vite le lecteur dans le camion de Parker, qu'il voudrait lui aussi ne pas quitter.
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Il y a le pays où l'on n'arrive jamais, et il y a celui que l'on ne quitte jamais : la Patagonie.
Parker, chauffeur routier, n'abandonnerait pour rien au monde ces immensités arides et désolées, inhospitalières et sublimes, "son plaisir à traverser des villages et des hameaux où les gens étaient destinés à croupir jusqu'à la mort et à les abandonner à leur sort". Au volant de son camion dont la cargaison n'est pas toujours réglo, il sillonne en tous sens les routes secondaires de Patagonie pour éviter la police. Son camion est son refuge, ces espaces infinis sa zone de confort. Solitaire, il limite au maximum les contacts avec les autres représentants de l'espèce humaine, jusqu'à ce que sa route croise celle de Mayten, la jeune et belle épouse d'un forain brutal.
Mayten, elle, rêve de s'échapper de ce désert et de vivre dans une grande ville : "En observant l'espace qui l'entourait, elle se dit que la cage qui l'emprisonnait était vaste, sans barreaux, ni portes, ni fenêtres, infinie. Une cellule où elle pouvait se mouvoir à volonté, mais d'où elle ne pourrait jamais s'échapper. C'était la plus terrible des prisons, dont les murs s'étendaient à perte de vue et au-delà. Elle se demanda ce qu'étaient devenus ses rêves et ses espoirs, son ambition de quitter pour toujours ces solitudes et de vivre dans une ville avec de vraies rues et des immeubles, des gens marchant sur les trottoirs sans devoir se protéger des bourrasques et toujours chercher un abri".
La rencontre, l'amour, la fuite. Voilà les deux tourtereaux embarqués dans un road-trip surréaliste, dont le seul but semble être d'échapper à la vengeance d'un mari jaloux. Mais pour aller où, et pendant combien de temps ? Entre Mayten qui rêve de Buenos Aires et Parker agrippé à sa vie d'ermite, il y a l'amour et la fuite, mais ensuite, la séparation ou les concessions ?
"Patagonie route 203" est un roman onirique et envoûtant, qui nous immerge dans un voyage erratique, absurde et improbable. Au coeur d'une région à la fois infinie et oppressante, balayée par un vent invraisemblable, on suit des personnages tourmentés mais peut-être pas aussi égarés qu'on pourrait le croire, on assiste à des rencontres improbables dans des villages aux noms tout aussi surréalistes, à des dialogues et situations absurdes et savoureux. Solitude et promiscuité, noirceur et humour, le mélange est lui aussi improbable, mais réussi. Un magnifique premier roman.

En partenariat avec les Éditions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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La sensation que le temps existe autrement en Patagonie en lisant ce roman dépaysant et venteux. Bienvenue à bord du camion de Parker, ancien saxophoniste qui charge et décharge des fruits sur les bateaux mais en passant par les routes secondaires, n'étant pas très en règle. Trajet qui dure des semaines. Pas grave si tu es perdu. Tu demandes ton chemin et on te répondra que tu roules deux jours tout droit puis lundi tu tournes à gauche, etc. Des dialogues à la Raymond Devos. le soir, il descend le lit du camion avec table de nuit et même lampe posée et autres surprises. On va croiser un peu toujours les mêmes personnes, vu qu'ils sont peu nombreux à fréquenter ces mêmes routes comme ses rendez-vous réguliers avec un journaliste qui prospecte sur des choses étonnantes. Il va tomber amoureux d'une femme mariée qui lui donne rendez-vous dans un train fantôme. Parker, homme libre qui fuit l'humain et les villes, vous fera faire un splendide voyage dans la steppe patagonienne. Un mélange de beaucoup d'auteurs que j'aime. Et encore un lu grâce à Bookycooky et à viou1108. Alors quand je l'ai vu passer à Masse critique... merci également aux éditions Métailié pour leur envoi.
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Comme nombre de ses lecteurs, j'ai roulé avec un énorme plaisir dans le camion de Parker, allant livrer ses cargaisons clandestines de mangues et bananes vers un bateau par ailleurs déjà parti.


Le bouquin qui tombe à pic pour se changer le fond d'écran. Telle Cendrillon, je fus pantouflifiée à merveille, je m'enfonçai en Patagonie sans coup férir. Quel plaisir de s'engouffrer en hâte dans la cabine du camion pour se protéger des rafales de vents mythologiques et poussière déchainée des grandes plaines, se laisser couler dans sa chaleur et le petit bordel ambiant fait de bouteilles de bière et de vieilles cassettes pourries.


Misanthrope de premier choix, Parker séduit aisément car il livre sans vergogne et en temps réel sa météorologie mentale, notamment ses conversations sans concession avec lui-même dans son rétroviseur, quand il a deux mots à se dire bien envoyés.


Les dialogues avec ses congénères sont excellents, on se marre à tous les coups. Sûrement dû au fait que ses interlocuteurs sont le plus souvent aussi teigneux et peu loquaces que lui, tout en savourant sans se l'avouer cette occasion quasi inespérée d'échanger quelques phrases avant qu'une bonne bourrasque ne renvoie bouler chacun à sa solitude.


Ça ne loupe jamais, quand Parker pose une question , il est assuré que l'autre va lui répondre à côté, sauf à croire que le vrai sens d'un dialogue repose sur une réinterprétation systématique de la question.


Noms de lieux loufoques et qui plus est changeants au gré de l'interlocuteur, à aucun moment Parker ne sera certain d'être sur la bonne route ou d'être arrivé au bon endroit, car chacun a sa propre version du toponyme local.
Pensant être arrivé à «Jardin épineux», le premier habitant qu'il croise lui dit qu'il fait erreur , ici c'est «Le Succulent», à moins que ce ne soit «Mule morte»?...
Pour la même question , Parker aura donc à peu près autant de réponses différentes et contradictoires que d'interlocuteurs, chacun jouant avec ses nerfs en toute innocence, parfois même par compassion pour lui rendre espoir. « Oui oui j'ai bien vu des caravanes de fête foraine passer, ils sont partis à gauche toute. Attends, à moins que ce soit à droite … ? Toute façon si tu vas tout droit tu peux pas les louper ».

Parker pique aussi un bon coup de nerf chaque fois qu'un autochtone le prend pour un gars de la Ville : « ah tous les mêmes ces portègnes [habitant de Buenos Aires] ! », lui, le vieux loup des sables qui roule sa bosse depuis des années dans les chemins de traverse avec les étoiles comme ciel de lit et qui déteste la ville plus que tout.

Une petite baisse de régime en 2e partie, son histoire d'amour avec Mayten fait peut-être perdre un peu de peps au récit, le pathos inévitable des sentiments faisant tomber l'humour comme poire en automne.

Quoiqu'il en soit, un excellent bouquin que je vous recommande chaudement, hyper visuel, avec une grosse louche d'humanité et de bonnes rasades de rigolade.
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Il flotte un air persistant de douce folie dans ce roman, de par les personnages souvent mal embouchés, les étendues éventées de steppe ponctuées parfois de barbelés, mais surtout la pérégrination incessante en Patagonie du personnage principal, Parker, saxophoniste et misanthrope à la fois, reconverti dans la philosophie solitaire du camionneur après avoir fui Buenos Aires. Sa mission, et il l'a acceptée en conscience, consiste à sillonner de long en large la Patagonie, de préférence par les routes annexes pour éviter les contrôles et les gens, au volant de son camion option camping-car pour les pauses longues durée. Censé répondre au trafic de fruits organisé par son patron véreux, on pourrait se demander s'il n'a pas plutôt pour mission de trimballer son saxophone posé sur le siège passager - dont il tire sporadiquement quelques notes enrouées, tant les rendez-vous sont élastiques. Ça ne serait pas plus incongru que ça, en tout cas guère plus que son rendez-vous mensuel avec le journaliste sans frein comme sa voiture, en quête de sous-marins nazis, ou sa rencontre de l'amour dans un train fantôme, « Il voulait retrouver la réalité de cette scène dans le train fantôme, absurde par moments, dont il ne se rappelait que quelques détails ». Entres autres, car le récit navigue de manière erratique sur des situations à la lisière de l'insensé et du conte moderne, où les personnages croisés sont des numéros autant que les routes, où les indications de chemin se font à la louche d'un bon sens très autochtone : « Vous continuez tout droit, le jeudi vous tournez à gauche et à la tombée de la nuit tournez encore à gauche, tôt ou tard vous allez arriver à la mer ». À se demander parfois si tout ça n'est pas un rêve, chose que Parker est parfois amené à faire depuis les profondeurs troubles de sa solitude. Les dénominations de lieux participent aussi à la fantaisie généralisée, la Patagonie se visite en passant par Saline de la Désolation ou Pampa del Infierno ou encore Salar Desesperacion, tout en croisant des nandous et des guanacos sous une météo caractérielle, au gré de descriptions minutieuses, avec une écriture à la fois souple et profonde dès qu'il s'agit de réflexions, et des dialogues directs, souvent inamicaux et tranchants, à l'image des rencontres d'humains hirsutes dans la sauvagerie de la pampa.

Irrésistible roman aux vagues contours allégoriques et à la silhouette onirique de conte, il m'a plongé dans un univers drôle, piquant, addictif et parfois absurde, au coeur d'un road-movie déjanté dans un paysage de caractère. le trip y est plutôt long, le rythme du voyage plutôt lent, mais on peut aussi estimer que la fin arrive trop vite.
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— C'est loin, Teniente Primero López ?
— Deux jours, s'il n'y a pas de vent. Tu files tout droit et demain tu tournes à gauche, tu traverses la colline, puis encore à gauche pendant une demi-journée, plus ou moins.

Voila un des dialogues savoureux lu dans le billet de Booky qui m'a fait faire de « Patagonie route 203 » une priorité parmi les priorités. Merci Idil pour cette découverte parce que des voyages comme ça, je veux bien en faire plus souvent.

Parker, pour échapper à son passé et à la nature humaine traverse la Patagonie du nord au sud et de l'est à l'ouest au volant de son camion pour livrer quelques marchandises plus ou moins déclarées.
Bon, le chronopost local n'est pas tout à fait au point car l'ami Parker peut avoir quelques semaines, voir quelques mois, de retard dans ses livraisons tant il prend le chemin des écoliers pour éviter au maximum le risque de côtoyer ses semblables ou d'être contrôlé par la gendarmerie. Il faut dire à sa décharge que les dernières versions GPS laissent à désirer :
« Vous continuez tout droit, le jeudi vous tournez à gauche et à la tombée de la nuit tournez encore à gauche, tôt ou tard vous allez arriver à la mer ». J'adore !!!
Une panne, un mécanicien, une fête foraine, le forain, la femme du forain et en route pour un voyage nous menant dans des bleds aux noms peu engageants.
Au fil des kilomètres, nous allons croiser toute une bande de déjantés semblant tout droit sortis d'une pub Jacques Vabre El Gringo ou d'un western façon Sergio Léone, prêts à rendre chèvre un Parker à la zenitude genre Lino Ventura dans ses grands moments.

Ce n'est pas le genre de bouquin qui fait qu'en tournant la dernière page on sait qu'il va nous poursuivre quelques temps ou toujours mais le moment passé sur la route est vraiment excellent. Bien écrit ou bien traduit voir les deux j'ai été embarqué par ce road trip aux dialogues alternant la vanne froide, pince sans rire et le petit coup de tendresse échappé par inadvertance du à une seconde de relâchement du gros dur, du lourdaud ou du neuneu de service.
Besoin d'évasion ? Venez vous attacher à la familia Parker.
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Une excellente lecture où les paysages et la météo accompagnent Parker, ce camionneur en fuite sur les routes de Patagonie.

Un livre étonnant et onirique. Les éléments de la nature y sont comme la vie et les sentiments.

J'ai aimé que l'auteur entremêle les sentiments de ses protagonistes dans ce grand "tout".

Le vent est omniprésent et fait souffler le chaud et le froid sur l'histoire. Comme quand on fait du vélo, selon que le vent nous pousse, ou au contraire, quand celui-ci est en vent contraire et que l'on n'avance pas d'un pouce.

Ce livre nous imprime des images oniriques et on sent bien chez l'auteur qu'il a déjà travaillé pour le cinéma.

Cette lecture laisse en moi des tas de beaux instantanés, des images qui trottent encore et encore dans ma petite tête : le parc d'attraction, le train fantôme, la plage, les routes infinies, le camion et son installation maison, le désert de sel, les villages presque fantômes ...

Et que dire des personnages qui traversent cette histoire, de la belle Mayten dont Parker aura un vrai coup de foudre, à ce journaliste bizarre cherchant toujours l'improbable, aux jumeaux péruviens qui sont des aides précieuses pour Bruno le patron de la fête foraine et mari de Mayten. Et j'en passe vous aurez le plaisir de les croiser sur la Route 203.

Une belle histoire d'amour, très différente des romans à l'eau de rose mais qui nous offre tout une foule de sensations qui tourbillonnent en ces temps moroses.


Merci NetGalley, Merci Eduardo Fernando Varela et merci aux Editions Métaillié pour cette envolée livresque qui m'a fait tutoyer les étoiles au sommet des montagnes de Patagonie !

Quant à vous je ne peux que vous inciter à ne pas avoir peur et de monter à bord du camion de Parker comme l'a fait Mayten pour vivre intensément la vie au milieu du vent et les étoiles !

#Patagonieroute203 #NetGalleyFrance

Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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