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Critique de Sachenka


Deux histoires, deux destins hors de l'ordinaire. D'un côté, il y a Flora Tristan, d'origne vaguement espagnole, épouse la cause ouvrière, milite pour les droits des moins fortunés et, surtout, des femmes. Elle voyage à travers la France du début du 19e siècle pour convaincre les travailleurs de joindre son mouvement et les propriétaires d'offrir de meilleures conditions de travail à leurs employés. de l'autre côté, le peintre postimpressionniste Paul Gauguin, qui chercha le succès à Paris puis l'inspiration aux iles Marquises. Dans tous les cas, deux individus à la recherche d'un idéal : le paradis un peu plus loin.

La narration alterne entre les deux trames, un chapitre étant dévoué à Flora et l'autre, à Paul. le lien entre les deux ? La première est grand-mère du deuxième. Et un destin exceptionnel, bien sûr, ces êtres sont deux étoiles avant-gardistes au caractère impétueux. Était-ce suffisant pour les unir dans ce roman ? Je me le demande encore. À quelques reprises, le lecteur peut établir des liens entre les deux histoires, elles se rejoignent parfois. Mais je me serais attendu à plus de ce côté.

Et pourquoi Mario Vargas Llosa a tenu à écrire cette histoire ? Après tout, ce n'est pas comme si Flora Tristan est un personnage si connu et son petit-fils ne l'a pas connu. C'est peut-être qu'un épisode de sa vie se déroule au Pérou, le pays d'origine de l'auteur. Après avoir milité en France avec assez peu de succès, Flora se retrouve sans mari et sans argent, désespérée, alors elle se tourne vers l'Amérique du Sud d'où son père était originaire et elle espère obtenir sa part d'héritage. Décidément, toute sa vie, elle aura lutté pour les droits des autres ou les siens. Au moins, ces passages auront été appréciés après plusieurs chapitres répétitifs (et parfois longs) sur son combat en France.

Pareillement pour les séjours de Gauguin en Polynésie. le peintre vit des moments de bonheur à Paris, il fonde un foyer avec Bette mais elle le quitte, il se retrouve sans le sou (ça vous semble familier ?) alors il doit s'exiler. Ce changement de décor et tout l'exotisme qui vient avec les îles Marquises, c'est également apprécié. On découvre des gens et une culture différente et la façon dont ils ont influencé sa peinture. Ce que j'ai moins compris, c'est pourquoi l'auteur passait parfois à la 2e personne pour s'adresser à ses personnages (ou donner cette impression au lecteur pour souligner des traits de Flora et Gauguin). Était-ce nécessaire ?

Avec le paradis un peu plus loin, le lecteur se retrouve avec un roman historique mais sans la lourdeur qui vient parfois avec ce type d'ouvrages. Les paysages, les décors sont décrits avec beaucoup de réalisme. Comme des peintures ! Mais, au final, ce qu'on retient surtout, c'est ces deux êtres hors normes. Deux êtres incompris en lutte contre les autres, contre les conditions de vie pénibles, contre la misère et la pauvreté, contre le manque d'inspiration. Parfois même contre eux-mêmes.
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