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3,97

sur 318 notes
Voici un livre très agréable à lire, bâti sur le principe d'un chapitre dévolu à Flora Tristan immédiatement suivi d'un chapitre consacré à Paul Gauguin. Cet ouvrage est à composante essentiellement biographique où l'on sent les heures de recherches de l'auteur sous chaque ligne.

Mario Vargas Llosa a pris le parti de raconter les vies de la grand-mère et du petit fils quasi in extenso mais en basant son roman sur les points d'orgue de leur vie respective ; à savoir, pour Flora Tristan, son tour de France en vue de la constitution de l'union ouvrière et pour Paul Gauguin son séjour en Polynésie française tantôt à Tahiti tantôt aux Marquises.

Partant de ces points d'appui, l'auteur utilise les flashbacks pour raconter la vie antérieure de ses personnages ; Flora Tristan, militante féministe, pré-syndicaliste et femme de lettre dont l'idéal est l'union internationale de tous les opprimés (chômeurs, ouvriers, femmes) en vue d'infléchir les bourgeois et de leur offrir des conditions de vie meilleures. D'autre part, Paul Gauguin (est-il besoin de le présenter ?), peintre post impressionniste taraudé par le déclin de l'art occidental et en quête de l'art brut, primitif, non perverti.

L'un et l'autre, avec des personnalités et surtout des moralités assez différentes poursuivent leur idéal jusqu'à la mort, quitte à en payer le prix, souvent lourd. La partie Gauguin a le mérite d'attirer l'attention sur certains tableaux pas nécessairement les plus connus ou bien de donner l'état d'esprit du peintre lors de leur élaboration.

Ce livre est solide, très léché, bien construit (toujours un peu la même mécanique qui peut éventuellement lasser à la longue) mais il m'a probablement manqué le petit supplément d'âme, le minuscule truc volatil et indéfinissable que l'on ressent en lisant ce qui, dans notre panthéon propre, constitue un pur chef-d'oeuvre et qui ici m'a fait défaut, d'où mes 4 étoiles au lieu de 5, mais ceci, n'est bien sûr que mon avis, un peu plus loin, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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C'est sans doute à Pont-Aven que Paul Gauguin a acquis dans son domaine de prédilection, le droit de tout oser.
Le Bois d'Amour, haut lieu pontaveniste où jaillirent naguère maintes inspirations artistiques, est le lieu idéal pour esquisser les grands traits de ce magnifique roman publié par Mario Vargas Llosa en 2003 : “Le Paradis - un peu plus loin”.
Le lien ci-dessous permet d'accéder à quelques photos donnant un petit aperçu de la quiétude des bords de l'Aven, autrefois peuplés de nombreux moulins à eau.

Mélange de primitivisme, de cloisonnisme et même de japonisme, le synthétisme marque une rupture avec le naturalisme et l'impressionnisme et se fond dans le symbolisme dont la principale caractéristique est de dépasser le monde des apparences.
Le synthétisme fut porté à la fin du 19ème siècle sur les fonts baptismaux de l'Histoire de la peinture par un cénacle d'artistes français et étrangers qui se sentaient à Pont-Aven comme des poissons dans l'eau.
Trois oeuvres, crées en 1888 dans ce petit village finistérien si accueillant, jetèrent les bases de ce mouvement pictural : “Les Bretonnes dans la prairie” d'Émile Bernard, “La Vision du sermon” de Paul Gauguin et “Le Talisman” de Paul Sérusier. Sous l'impulsion de ce dernier, le groupe des Nabis (“prophètes” en hébreu) fera jusqu'en 1900 bouger les lignes de l'art moderne.

Ce vieux pays de meuniers, ce paradis des artistes, Mario Vargas Llosas en parle admirablement dans ce roman, mais toujours par flash-back.
Il a choisi en effet de décrire dans le détail la vie au quotidien de Gauguin lors de ses deux longs séjours à Tahiti puis à Hiva Oa, la plus grandes des îles Marquises où il mourut en mai 1903 à l'âge de 54 ans.
Un des points forts de ce roman dépaysant tient au style jubilatoire adopté par le Nobel péruvien pour imaginer la genèse des principaux tableaux peints par Gauguin dans son exil polynésien :

“Manao Tupapau” (L'esprit des morts veille) ;
“Pape moe” (Eaux mystérieuses) ;
“Aita Tamari Vahiné Judith Te Parari” (La femme-enfant Judith, pas encore déflorée) ;
“Nevermore” (d'après le poème d'Edgar Poe intitulé “Le Corbeau”, traduit et par Baudelaire et par Mallarmé) ;
“D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?” (Le tableau le plus imposant et peut-être le plus connu de l'artiste, réalisé en 1897-98) ;
“Le sorcier d'Hiva Oa” (La dernière oeuvre de Gauguin, “sa pierre tombale”, date de mars 1903 alors que sa vue décline de jour en jour).

Mais une fois de plus, l'aisance de Mario Vargas Llosa à percer l'intimité des protagonistes, se double d'une générosité débordante. Dans “Le Paradis - un peu plus loin” il ne se contente pas de relater le parcours de vie chaotique de Paul Gauguin mais retrace également l'étrange destinée de Flora Tristan, sa grand-mère maternelle d'ascendance péruvienne, que le peintre n'a pas connue car décédée à seulement 41 ans, en 1844.
Un chapitre sur deux, le lecteur se familiarise avec le caractère entier de cette féministe, de cette pacifiste pure et dure, de cette écrivaine engagée qui, parcourant les routes de France avec l'aide de ses amis saint-simoniens et fouriéristes, essaie d'inculquer à qui veut l'entendre ses idées avant-gardistes relatives à l'unité ouvrière et à la fraternité universelle.

Seul un auteur de tout premier plan pouvait si justement brosser en parallèle deux parcours de vie aussi empreints de passion, d'anticonformisme et de tolérance, à l'atavisme évident.
On referme ce roman un peu triste de quitter ces deux êtres libertaires qui jusqu'à leur dernier souffle sont restés fidèles aux idéaux que l'un et l'autre se sont forgés à l'âge de la maturité ; mais aussi avec au cœur la joie ineffable d'avoir entraperçu lors de cette lecture vivifiante… de nombreuses ébauches de Paradis.




Lien des quelques photos du Bois d'Amour : http://adobe.ly/269oyYC
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C'est le titre et la charmante photo de la couverture, si rétro, de David Seymour, qui m'ont parlé : un groupe de fillettes qui dansent une ronde. Jouent-elles à chercher le Paradis, cet introuvable Paradis qui est toujours un peu plus loin. Un jeu français ? Péruvien ? Elles gambadent, si pimpantes, d'énormes flots dans les cheveux… Cette aspiration universelle que d'atteindre le Paradis a inspiré le roman tout entier de Vargas Llosa.
Avant cette lecture, je ne connaissais rien de Flora Tristan, née en 1803 à Paris et morte en 1844, femme de lettres française, penseuse éminente, militante socialiste , féministe et portant autodidacte. Mais j'ai appris que c'était aussi la grand-mère de Paul Gauguin, universellement célèbre ! Que de vilains tours joue la vie à Flora qui n'a jamais expérimenté la chaude routine qui ressemble à une existence normale ! Tout en provenant d'une famille patricienne, elle est condamnée à la pauvreté parce que le mariage de ses parents n'est pas reconnu. Et aussi elle se promène avec une balle près du coeur que les médecins n'ont pas su extraire. En dépit de cela elle salue son destin et le remercie de lui avoir ouvert les yeux !
Je ne suis nullement experte de Gauguin et ce peintre n'a jamais été mon préféré. Je m'extasie davantage devant la lumière vibrante de son collègue Vincent van Gogh. Contrairement à Flora Tristan, je me suis toujours protégée de la politique et ne me suis pas intéressée aux affaires sociales. Douée d'un esprit plutôt contemplatif et solitaire, je ne me suis jamais battue pour une grande cause, même pas pour le beau de la poésie et des arts. Je serais un monstre d'égoïsme, aussi délicieux que méprisable, pour Flora, surnommée Madame-la-Colère, et une Occidentale sclérosée au sexe fané dès avant ma naissance et bridée par la mièvrerie des religions monothéistes ambiantes, aux termes presque exacts de Paul Gauguin épris de la vie sauvage ! Me voilà, indirectement, brutalisée. Et pourtant, ce livre m'a énormément passionnée et enrichie tant il est grandiose par sa forme et sa quête de l'absolu.
Il est construit de façon symétrique comme une alternance équitable de chapitres, avec le jeu du Paradis évoqué dans le premier et le dernier. Pour être totalement honnête j'avoue que la partie « Gauguin » m'a fourni plus d'affinités spirituelles que « Florita l'Andalouse », cette inflexible habillée en homme. Certains épisodes euphoriques liés à l'artiste peintre ont eu droit aux relectures mais pas l'enfer subi par Flora Tristan. L'enfer subi quoiqu'aussi défié par son courage.
Mario Vargas Llosa relate des faits, recourt aux dialogues, use des descriptions, comme un narrateur procède d'habitude, puis, curieusement, il se met à tutoyer ses deux héros principaux : Paul Gauguin et Flora Tristan. C'est assez significatif mais déroutant au début.
Dans ce roman, je retrouve ce qui est devenu pour moi le signe d'un chef-d'oeuvre : la difficulté de faire une citation soit par crainte d'abîmer la pensée en la sortant de son contexte soit par une incapacité d'élire un passage du livre ; chaque parcelle y est magnifique et il aurait fallu recopier tout. J'ai quand même publié quelques citations pour illustrer mon propos. Que d'aphorismes dont la brillance est digne d'Oscar Wilde !
Que la vie de Flora Tristan ainsi que celle de Gauguin, rongé par sa « maladie imprononçable », est tragique mais combien pleinement elle a été vécue ! Ce sont deux antipodes. Leurs excès en témoignent. Flora fuit le plaisir comme la peste tant que l'humanité n'est pas sauvée des exploitateurs. « Tu es une puritaine, Florita, une nonne laïque. » À part le sentiment que le plaisir ne peut que dilapider son énergie et sa force morale, le sexe lui inspire le dégoût après son mariage. Elle quitte son époux violent et pervers, repousse tous les valeureux prétendants qui tombent à ses genoux. Flora ne s'abandonne que, pendant une courte période, dans les bras d'Olympe qui lui fait découvrir qu'en fait l'amour existe ! L'idée que la mission, le combat bolchevique, est incompatible avec une passion amoureuse ainsi que le renoncement à toute vie sentimentale au nom du changement de la société apparaissent souvent dans la littérature, jusqu'à leur forme caricaturée, entre autres dans « Docteur Jivago », à travers le personnage du mari de Lara, Pavel Strelnikov (cet exemple m'est venu à l'esprit en premier).
Les parties réservées à la militante tournent autour des villes où elle était venue parler aux ouvriers. Celles de Gauguin se consacrent à la genèse d'un tableau en particulier : Eaux mystérieuses, Portrait d'Aline Gauguin, Nevermore, D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? etc. Par exemple, dans le chapitre 2, il s'agit de l'histoire du tableau « Manao Tupapau » dont le nom se traduit par « Elle pense au revenant » ou « le revenant pense à elle ». Quand Koké (surnom tahitien de Gauguin) entre dans sa chambre obscure et qu'il gratte une allumette, sa femme le prend pour un revenant ! Il tremble d'excitation à la vue de ce corps allongé, aux fesses froncées de peur, et réalise quelques semaines après « un véritable tableau de sauvage », longuement rêvé !
Dans chaque toile dort le désir, elle est peinte avec sa verge. Pas d'érection pas d'inspiration ! Une grande vérité, d'ailleurs. Cette idée domine dans le roman, sans pruderie, comme celle de créer et non imiter la nature ! Il fait de ses modèles ses vahinés et inversement. Elles ont presque toujours quatorze ans.
Qu'il est beau, qu'il est heureux, Gauguin, au début de l'oeuvre, lors de son séjour à Mataiea, dans ce paysage aux couleurs vives, parmi les hommes et les femmes orgueilleux de leur corps : « Il se levait tôt, au point du jour, et se baignait dans le fleuve voisin, prenait un petit déjeuner frugal — la sacro-sainte tasse de thé et une tranche de mangue ou d'ananas —, puis se mettait au travail, avec un enthousiasme jamais en défaut. »
Il admire la sagesse sexuelle des natifs qui admettent très naturellement l'existence du troisième sexe, les mahus, hommes-femmes. Pour les habitants de cet Éden qui est Tahiti, se mariant et se démariant comme ils veulent, le sexe est un divertissement, un passe-temps, mais il peut aussi prendre un caractère du rite sacré.
J'ai particulièrement apprécié le chapitre qui parle des débuts de Paul Gauguin : son « vice tardif », la peinture, a explosé sa carrière de nanti et sa vie pondérée et sécurisée avec son épouse légitime Mette Gad, surnommée la Viking pour ses origines danoises. Et aussi le chapitre où il remémore sa vie avec Van Gogh à Arles : « En réalité, Paul nettoyait et Vincent salopait » !
Ainsi, les parcours respectifs, tout entiers, de Flora et de son petit-fils se déroulent par des flash-backs dotés d'un réalisme inouï, des digressions philosophiques, des séjours dans différents lieux. Gauguin voyage : de la Bretagne traditionaliste aux îles Marquises. En ce qui concerne Flora Tristan, elle passe par Auxerre, Dijon, Lyon, Roanne, Saint-Étienne, Avignon, Marseille, Toulon, Nîmes, Montpellier, Béziers, Carcassonne, Bordeaux, avec une conviction sans pareille — et tout cela en 1844, son ultime année. Elle se souvient de Londres, « le comble de l'iniquité » :
« La dernière nuit dans la ville fortifiée [Carcassonne], elle rêva à la cuillère de fer et à son tintement d'outre-tombe. C'était un souvenir persistant qui, d'une certaine façon, symbolisait finalement son voyage en Angleterre : le tintement de cette cuillère métallique, reliée par une chaîne aux bouches d'incendie, dans maints carrefours londoniens, où les misérables venaient étancher leur soif. L'eau que ces pauvres buvaient était contaminée, car avant d'arriver au réservoir elle avait traversé les égouts de la ville. La musique de la pauvreté, Florita. Tu l'avais dans les oreilles depuis cinq ans. Parfois tu disais que ce tintement t'accompagnerait jusque dans l'autre monde. »
Et le Paradis nous semble plus loin que jamais.
Et toi, cher Paul, a quoi rêvais-tu avant de disparaître ? Tu te rappelais sûrement un de ces tableaux où tu avais peint des chevaux en rose crépusculaire galopant dans la baie marquisienne ?
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Pas de doute, Mario Vargas Llosa est un vrai grand écrivain, avec une personnalité littéraire et un style bien à lui. Pas de doute non plus, il peut être profondément dérangeant, en tout cas il l'a été ici pour moi dans sa façon d'inventer la vie, les pensées et les secrets de personnages réels.

Car 'Le paradis, un peu plus loin' est une double biographie romancée, celle de Flora Tristan, militante socialiste et féministe des Années 1840, et celle de son petit-fils, le peintre Paul Gauguin, dans les dernières années de sa vie en Polynésie. Les chapitres s'attachent alternativement à chacun de ces deux personnages, décrivant sa vie quotidienne, ses voyages, ses rencontres, sa maladie, mais aussi ses rêves, ses pensées ou son intimité amoureuse.

Et c'est là que le bât blesse à mon sens, parce qu'il y a une profusion de détails très précis, mais forcément imaginés : les hallucinations de Gauguin pendant son agonie, les doutes de Flora face à ses soupirants ou ses amies, les scènes de sexe avec des Maori(e)s... Même s'ils sont cohérents avec la personnalité et la vie des personnages, ils ne sont pas 'vrais', alors que Flora et Gauguin l'ont été, et pas qu'un peu !

Disons que le livre est très intéressant, instructif, riche, vivant, mais que le biographe ne s'est pas complètement effacé derrière ses héros. On retrouve en effet ses thèmes de prédilection : le sexe (je ne pense pas être prude, mais Vargas Llosa est un peu obsédé), l'égoïsme et la froideur (sa Flora et son Gauguin sont pétris d'idéaux, mais incapables d'aimer quelqu'un au quotidien), l'histoire du Pérou...

Un livre hors du commun, donc, et un livre qui compte triple, comme au Scrabble : pour le Challenge ABC, pour le Challenge Nobel et pour le Challenge Pavés de Gwen21 (5/xx)
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Deux histoires, deux destins hors de l'ordinaire. D'un côté, il y a Flora Tristan, d'origne vaguement espagnole, épouse la cause ouvrière, milite pour les droits des moins fortunés et, surtout, des femmes. Elle voyage à travers la France du début du 19e siècle pour convaincre les travailleurs de joindre son mouvement et les propriétaires d'offrir de meilleures conditions de travail à leurs employés. de l'autre côté, le peintre postimpressionniste Paul Gauguin, qui chercha le succès à Paris puis l'inspiration aux iles Marquises. Dans tous les cas, deux individus à la recherche d'un idéal : le paradis un peu plus loin.

La narration alterne entre les deux trames, un chapitre étant dévoué à Flora et l'autre, à Paul. le lien entre les deux ? La première est grand-mère du deuxième. Et un destin exceptionnel, bien sûr, ces êtres sont deux étoiles avant-gardistes au caractère impétueux. Était-ce suffisant pour les unir dans ce roman ? Je me le demande encore. À quelques reprises, le lecteur peut établir des liens entre les deux histoires, elles se rejoignent parfois. Mais je me serais attendu à plus de ce côté.

Et pourquoi Mario Vargas Llosa a tenu à écrire cette histoire ? Après tout, ce n'est pas comme si Flora Tristan est un personnage si connu et son petit-fils ne l'a pas connu. C'est peut-être qu'un épisode de sa vie se déroule au Pérou, le pays d'origine de l'auteur. Après avoir milité en France avec assez peu de succès, Flora se retrouve sans mari et sans argent, désespérée, alors elle se tourne vers l'Amérique du Sud d'où son père était originaire et elle espère obtenir sa part d'héritage. Décidément, toute sa vie, elle aura lutté pour les droits des autres ou les siens. Au moins, ces passages auront été appréciés après plusieurs chapitres répétitifs (et parfois longs) sur son combat en France.

Pareillement pour les séjours de Gauguin en Polynésie. le peintre vit des moments de bonheur à Paris, il fonde un foyer avec Bette mais elle le quitte, il se retrouve sans le sou (ça vous semble familier ?) alors il doit s'exiler. Ce changement de décor et tout l'exotisme qui vient avec les îles Marquises, c'est également apprécié. On découvre des gens et une culture différente et la façon dont ils ont influencé sa peinture. Ce que j'ai moins compris, c'est pourquoi l'auteur passait parfois à la 2e personne pour s'adresser à ses personnages (ou donner cette impression au lecteur pour souligner des traits de Flora et Gauguin). Était-ce nécessaire ?

Avec le paradis un peu plus loin, le lecteur se retrouve avec un roman historique mais sans la lourdeur qui vient parfois avec ce type d'ouvrages. Les paysages, les décors sont décrits avec beaucoup de réalisme. Comme des peintures ! Mais, au final, ce qu'on retient surtout, c'est ces deux êtres hors normes. Deux êtres incompris en lutte contre les autres, contre les conditions de vie pénibles, contre la misère et la pauvreté, contre le manque d'inspiration. Parfois même contre eux-mêmes.
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Ce n'est pas une, mais deux biographies que nous offre Vargas Llosa dans cette promesse de Paradis qui se dérobe toujours, un peu plus loin, devant les surhumaines ambitions de ses deux protagonistes : d'un côté Paul Gauguin qui au tournant du siècle a jeté sa vie bourgeoise par dessus bord pour une traversée difficile vers sa véritable nature d'artiste et la recherche d'un art primal; de l'autre, Flora Tristan sa grand-mère, qui cinquante ans plutôt a elle aussi rejeté l'esclavage conjugal avec un courage qui force le respect pour l'époque, et jeté toutes ses forces dans un combat politique pour un socialisme utopique rassemblant dans une même cause les femmes et les ouvriers.
Ces deux-là ne se croiseront jamais mais beaucoup de ponts les relient: leur idéalisme, leur anticonformisme, la force de leur foi dans leur vocation.
Le roman alterne les chapitres dédiés à l'un et à l'autre, et pour l'un comme pour l'autre j'ai eu grand plaisir à vivre cette expérience de lecture augmentée, soit par l'image pour découvrir un à un les tableaux tahitien de Gauguin, soit par le texte pour apprendre le fourriérisme, les saint-simonniens et tous ces courants sociaux idéalistes qui ont marqué l'époque De Balzac alors qu'un capitalisme sans foi ni loi dominait les sociétés bourgeoises européennes, maintenant les peuples dans une misère noire.
Beaucoup appris, beaucoup vibré avec ces deux êtres incandescents que l'auteur anime d'un formidable souffle romanesque dans ce livre éclatant de couleurs et chaud comme la braise.
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"Le paradis n'est pas de ce monde, et probablement pas non plus d'un autre" dit Vargas Llosa. C'est ce qu'évoque le titre de ce livre, le paradis, un peu plus loin : la vanité des utopies et la belle fécondité des combats perdus d'avance.
Mario Vargas Llosa entrecroise la communauté de destin de Flora Tristan militante socialiste et féministe de la première moitié du 19ème siècle et celle de son petit-fils Paul Gauguin, peintre post-impressionniste de la seconde moitié du même siècle, dans une biographie fictive et psychologisante, tous deux rattachés à l'auteur par l'origine péruvienne du père de Flora Tristan. L'auteur met en scène Tristan et Gauguin sous un signe binaire : deux spectaculaires et excentriques transgresseurs de l'ordre, deux passionnés utopistes chercheurs de paradis, deux tragiques figurants de l'Histoire pour deux échecs, deux visionnaires millénaristes, deux mystiques inconsolables. Un double visage, une même origine : deux personnages à la recherche d'un seul auteur.

Le propos de Vargas Llosa n'est surtout pas de retracer leurs parcours biographiques puisqu'il fictionnalise leurs vies, réinterprète les documents et imagine leurs désirs depuis sa position d'auteur et son expérience. En effet, ce livre appartient à la deuxième phase romanesque de son oeuvre ou l'auteur se détache de la vision sartrienne de la littérature pour dénoncer la vanité des idéologies tout en gardant une conviction intime du pouvoir de l'écriture comme mode de connaissance qui défie le réel.
Derrière ce livre, le romancier cache l'essayiste et les nombreuses références à ses essais publiés pendant la rédaction de le Paradis, un peu plus loin sont récurrentes, livrant l'objectif poursuivi par Vargas Llosa, notamment les essais "Littérature et politique, deux visions du monde", "Le paradis invivable" et enfin "L'odyssée de Flora Tristan", tous parus en 2002.
Vargas Llosa reprend en hommage à Octavio Paz sa théorie de "la tradition de rupture" politique et artistique qui culmine au 19ème siècle et dont les agitations modernes du 20ème sont les héritières, pour dresser un portrait de Tristan et de Gauguin en rupture avec l'ordre social et esthétique. L'auteur évoque également la rupture autour du thème de la sexualité, tant féminine que masculine des deux portraits. Il les place également à contretemps de leur époque, dépourvus de géographie et en tension entre eux deux : l'une cherche le salut dans un progrès social, l'autre dans un retour au primitif, chacun porteur d'une utopie qui mènera au totalitarisme et l'autre au nihilisme. L'une use d'un prosélytisme tourné vers les masses quand Gauguin est un prosélyte solitaire tourné vers l'intérieur. Intégrant largement dans ce récit les essais cités ci-avant, il tente de montrer combien l'utopie comme monde parfait est fermée et périlleuse et, à l'opposé, combien l'imperfection du monde reste ouverte.

Si l'auteur a un attachement réel et une admiration pour Tristan et Gauguin, c'est bien son propre parcours politique et utopiste qu'il juge entre les lignes, depuis sa période de jeunesse où il fut un inconditionnel castriste puis un dénonciateur de dictatures et enfin un libéral. Comme le commente avec humour Mario Vargas Llosa à propos de ce livre, "l'essayiste ne doit pas renoncer à son interprétation des devoirs du romancier : l'autocritique".
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Une très belle évocation de la vie de Flora Tristan qui fut la grand-mère de paul Gauguin et qui passa un moment de sa vie à Arequipa, ville d'origine de l'écrivain prix Nobel Vargas Llosa. Une vie pleine d'aventures et de rebondissements pour celle qui fut une des pionnières du féminisme.. Un grand moment d'histoire et de sentiments..
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El paraíso en La Otra Esquina
Traduction : Albert Bensoussan, avec la collaboration d'Anne-Marie Casès et le concours de Stéphane Michaud, spécialiste de Flora Tristan

ISBN : 978-2070429295

Pourquoi réunir, objecteront certains, Flora Tristan et Paul Gauguin dans un parallèle biographique que son auteur a voulu le plus fidèle possible mais dans lequel, bien entendu, il romance un peu et nous décrit entre autres de superbes paysages maoris et les images, tout aussi splendides, de l'art du peintre, mort pratiquement méprisé de tous le 10 mai 1903, aux Marquises ? Depuis quelques années, un autre "rebelle à la société" est venu le rejoindre : si vous voulez vous incliner un jour sur la tombe de Jacques Brel, eh ! bien, vous verrez qu'il repose non loin de la tombe de Gauguin.

Pourquoi, donc ? Tout simplement parce que la première, révoltée exclusivement sociale, n'est autre que la grand-mère maternelle du second, révolté à la fois social et artistique, qui fut le chef de file des "Nabis" et dont l'influence se retrouve dans le futur 'Fauvisme".

Gauguin était en effet le fils d'Aline Chazal, seule enfant survivante d'Albert et de Flora Chazal, née Tristan ou plutôt Tristán, laquelle descendait par son père de riches propriétaires terriens péruviens. Certains soutiennent encore qu'elle était le fruit illicite des amours de sa mère avec Simón Bolivar. Ces rumeurs, qui courent toujours, sont évidemment invérifiables mais Flora aimait à les affirmer authentiques car cette pionnière du féminisme, qui eut l'idée d'allier la cause de l'exploitation des ouvriers et celle de l'exploitation des femmes, était, il faut bien le signaler tout de même, un tantinet mégalomane.

Il n'en reste pas moins vrai que Paul Gauguin - et moi-même, j'avoue, à ma grande honte, que je l'ignorais - était le petit-fils de Flora Tristan, décédée à Bordeaux en 1844, à 41 ans, et qu'il passa une partie de son enfance chez son grand-oncle maternel, au Pérou, le très riche, très avare et très puissant don Pío Tristán. Les chapitres impairs sont consacrés à Flora, que l'on voit entreprendre, en 1844, sa dernière "tournée" en France, et les pairs à Gauguin et à sa transformation en "Koké le Maori." Des retours en arrière nous permettent de saisir des reflets du passé de l'une comme de l'autre, ce temps où Flora était une femme au foyer (comme on dirait aujourd'hui) amoureuse folle de son Albert mais dégoûtée par le sexe dès probablement sa nuit de noces, et Paul un trader (comme on dirait aujourd'hui aussi ) que s'arrachait les banques.

Car Gauguin avait le don de l'argent. Jusqu'au jour où le Don, l'Autre, celui qui n'a qu'une majuscule mais qui surclasse tous les autres, le Don de l'Art, qui couvait en lui sans que, apparemment, il le sût (à moins qu'il se forçât inconsciemment à l'ignorer) le frappa, un peu comme l'ange dans ""La Vision Après le Sermon", toile qui date de son séjour à Pont-Aven et qui peut être considérée comme le chef-d'oeuvre qu'il peignit durant cette période.

Si Gauguin, renié par les gens du monde de la finance et même d'ailleurs par certains peintres, a eu des doutes sur sa décision (doutes que nous dépeint d'ailleurs Vargas Llosa), cela ne l'a pas empêché de quitter la France pour la Polynésie française et Tahiti. Il souhaitait retrouver là-bas une Nature et une civilisation que le progrès n'avait pas encore atteintes. Rongé, à compter d'un certain âge par la syphilis qui devait finir par l'emporter en détruisant lentement son corps, son long (et passionnant) séjour à Tahiti où il peignit, entre autres toiles que l'on doit connaître, "L'Esprit des Morts Veille", après le décès du bébé qu'il eut avec sa première femme tahitienne ou "D'Où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ?", est ici raconté avec moult détails que l'auteur dans des pages qui restituent à merveille l'univers onirique, à la fois si proche et si éloigné de celui du schizophrène de génie et de peintre suicidé sans gloire que fut Van Gogh, que la magie de son Don transmuait en passant par la magie du pinceau, sa certitude et son obsession d'aller encore plus loin en s'installant aux Marquises (il est alors, sur le le plan santé, quasi "en phase terminale") tient au fait que, à la longue, il trouve Tahiti contaminé par la société occidentale et bien-pensante. Aux Marquises, il s'apercevra là encore qu'il s'est trompé. Gauguin, un peu comme Brel dans "L'Inaccessible Etoile", veut toujours "aller plus loin" - tout à fait comme sa grand-mère Flora d'ailleurs. La perfection ...

C'est celle, inexorable et en même temps miséricordieuse, de la Mort, qu'il trouve enfin aux Marquises, dans cette "Maison du Jouir" qu'il avait bâtie de ses propres mains et dont il avait orné le jardin de deux cruels "totems", celui du prêtre catholique du lieu et de sa maîtresse supposée, Teresa. de nos jours, elle a été reconstituée là où fut construite l'originale, à Atuona et, bien sûr, si vous avez la chance d'aller aux Marquises, ne manquez pas de la visiter. Visitez aussi, plus proche de vous et cela vous permettra d'admirer ma région natale, que Gauguin, ce fanatique des couleurs, aimait pourtant beaucoup ;o), à Clohars-Carnoët, la Maison-Musée du Pouldu, tenue au XIXème siècle par Marie Henry, surnommée "Marie-la-Poupée", qui acceptait que tous les peintres de Pont-Aven logeassent chez elle et se satisfaisait de leurs toiles pour tout paiement. Croyait-elle en leur talent ? Y retrouvait-elle sa Bretagne à elle malgré tout ? En tous cas, la France artistique lui doit beaucoup, assurément ... Et Gauguin aussi ...

Pour en terminer avec "Le Paradis - Un Peu Plus Loin", disons que c'est un livre peut-être inégal (plus inégal que "La Fëte au Bouc") mais si j'écris ceci, cela tient en partie, à mon sens, au fait que la personnalité de Flora Tristan y est admirablement dépeinte et que nous rencontrons une certaine gêne à la découvrir bien plus étriquée et, pire, bien plus puritaine que celle de son petit-fils. Ce qui n'enlève d'ailleurs rien à la noblesse de sa "Quête" personnelle : il lui en a fallu, du cran, pour la poursuivre, sous Louis-Philippe La Poire o) . Les lecteurs s'amuseront sans doute à chercher et trouver des points communs entre Gauguin et sa grand-mère maternelle, point positifs (la Foi, plus mystique il est vrai chez Gauguin, quoiqu'il s'affirmât athée, comme sa grand-mère), points ambigus, tantôt qualités, tantôt erreurs (l'entêtement et une propension à la colère que la carrure masculine du peintre - c'était un baraqué - rend certainement redoutable physiquement alors que, chez Flora, elles demeurent verbales (mais tout aussi terribles et écrasantes de mépris), tantôt négatifs (une déresponsabilisation absolue envers la famille, même si Flora a certainement aimé ses enfants, et une manie épouvantable de bougeotte.) Et n'oublions pas que tous deux étaient bisexuels - tous les défauts, on vous dit ! ;o)

Enfin, peut-on qualifier le désir d'aller plus loin, toujours et malgré les coups et les chutes, surtout chez une pionnière du féminisme (du vrai féminisme ) et d'un des plus grands peintres du monde comme un défaut ? Ils cherchaient, c'est tout et se refusaient parfois à voir que, en cherchant ce qu'ils sentaient tous deux mais sur quoi ils ne pouvaient vraiment mettre un nom ou même une image satisfaisante pour le peintre, ils faisaient mal à ceux qui les aimaient.

"Le Paradis - Un Peu Plus Loin" ne juge ni l'une, ni l'autre. Ce n'est peut-être pas le meilleur ouvrage de Vargas Llosa mais il donne en tous cas en vie de mieux connaître Gauguin - et sa grand-mère aussi. (Enfin, pour moi, c'est surtout Gauguin qui m'a fascinée.)

Lisez-le donc, ce livre, et laissez-vous bercer par la merveilleuse poésie qui s'en dégage, au-delà du réalisme de certaines scènes. Ah ! Et, en fond sonore, pourquoi pas "Les Marquises" de Brel ? ... Vous ne devriez pas regretter ... Bonne lecture ! ;o)
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Que dirai-je de ce livre que j'ai eu envie de relire après être passé, par hasard, devant la tombe de Flora Tristán ? Tout a été dit ou presque. Je ne reviendrai donc pas sur ce que grand-mère et petit-fils représentent et symbolisent. Vous en avez abondamment parlé, souvent avec une grande justesse.
Je m'attarderai davantage sur la façon dont Vargas Llosa nous les présente. Depuis Conversation à «La Cathédrale», l'écrivain péruvien n'a eu de cesse de se renouveler, de chercher la forme et l'écriture la plus appropriée au sujet traité.

«  Flora se rendit compte qu'elle avait les yeux humides. Elle fit un effort pour chasser de son esprit ces souvenirs désagréables, l'important, c'était que ces revers et ces désillusions, au lieu de te détruire, t'avaient rendue plus forte, Andalouse. » Ces deux phrases résument assez bien une des caractéristiques de son style dans ce roman : nous rendre proche des personnages, créer de l'empathie , nous faire partager leur vécu et leurs émotions. Il y parvient habilement en s'adressant directement à eux à l'intérieur de la narration, en les tutoyant et les appelant par leur prénom ou leur surnom : Florita/ Andalouse/ Paul/ Koke/ le Maori…Certains pourront trouver ce procédé un peu étrange et répétitif mais c'est la nouveauté stylistique de ce roman...et c'est une trouvaille.
Ainsi, il nous rend touchante cette Flora, pleine de force et de candeur, avec son charme, son charisme, ses emportements de belle Andalouse (qu'elle n'est aucunement), parcourant ces bas-quartiers dans lesquels s'entasse le peuple des ouvriers et où elle est témoin des pires injustices. Lorsque avec sa prose fluide, naturelle et précise, il nous décrit les taudis des victimes de la Révolution Industrielle, on ne peut que penser aux meilleures pages de Hugo, Dickens ou Zola sur le même thème.
Nous sommes aussi touchés par les tourments de Gauguin, sa folie, sa façon d'être, tantôt odieux et admirable, créateur et poivrot, égocentrique et généreux. Un paumé à la recherche du paradis primiif. Émus aussi par sa déplorable fin où il n'est plus qu'une loque humaine. Seul un grand écrivain peut traduire tous ces états d'âme..et peu importe s'il en prend parfois à son aise avec la vérité. Les encyclopédies sont là pour y pallier. Mais seul l'écrivain, ce grand illusionniste, est à même, à partir du réel, de le transformer, de le transcender, bref d'en faire un objet esthétique qui nous touche et nous émeut. Comme dans la plupart de ses romans ( le rêve du Celte, Temps sauvages...), il réunit une abondante documentation et à partir de là, il lui donne forme et la façonne avec tout son talent. Bref, le paradis...est roman qui nous instruit tout en nous distrayant, selon le principe cher à Cervantès.
A travers ces deux portraits attachants, il écrit le roman de l'utopie, l'un des thèmes récurrents de toute son oeuvre. Deux vies, à l'opposé l'une de l'autre, mais deux destins identiques. Libertaires, passionnés, profondément humains, mais hantés par une quête d'absolu qui leur donne un caractère tragique. Il y a quelque chose de quichottesque dans ce refus de faire leur deuil de leur idéal. Ils vont jusqu'au bout de leurs rêves pour atteindre « l'inaccessible étoile », mais ils «  rêvent debout » - n'est-ce pas L. Salvayre ! - ; leur quête va se solder par un échec et et ils vont y laisser la vie. Ce roman nous dit que le paradis qu'ils cherchaient – recherche éperdue d'un monde pur, primitif, impollué pour l'un, d'un monde où régneraient enfin, égalité, justice et fraternité pour l'autre – ce paradis qu'ils croyaient atteindre, se trouve toujours un peu plus loin, toujours au coin d'une autre rue, pour reprendre le titre original.
Mais, après tout, semble nous dire Vargas Llosa, même si l'utopie ne mène nulle part, l'essentiel pour l'homme n'est-il pas, de croire aux « lendemains qui chantent ».
PS. le monument sur la tombe de Flora Tristán à Bordeaux symbolise bien ce qu'elle représente aujourd'hui. « Sa tombe se compose d'une colonne brisée sur laquelle s'enroule une guirlande de chêne et de lierre. Sur sa partie supérieure est posée l'Union ouvrière, son ouvrage majeur. »








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