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Citations sur Le Paradis, un peu plus loin (54)

La Maison du jouir fut achevée en six semaines. Elle était en bois, nattes et paille tressée et, comme ses farés de Mataiea et de Punaauia, elle avait deux étages. [...]
Paul sculpta un panneau de bois pour l'entrée, en gravant au linteau Maison du jouir, et deux longs panneaux verticaux qui flanquaient cet écriteau, avec des femmes nues dans des poses voluptueuses, des animaux et une verdure stylisés, ainsi que des invocations qui mirent en émoi tant la mission catholique ( la plus nombreuse ) que la petite mission protestante de Hiva Oa : " Soyez mystérieuses " et " Soyez amoureuses et vous serez heureuses ".
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Tu avais peint ta meilleure toile non seulement avec tes mains, avec tes idées, ton imagination et ton métier, mais aussi avec ces forces obscures venues du fond de l'âme, le bouillonnement de tes passions, la fureur de tes instincts, ces impulsions qui surgissaient dans les tableaux exceptionnels. Les tableaux qui ne mourraient jamais, Koké. Comme l'Olympia de Manet.

Koké, surnom de Paul Gauguin à Tahiti
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Etre inculte en plus d'être pauvre, c'était être doublement pauvre, [...].
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L'argent était le venin de la société ; il corrompait tout et faisait de l'être humain une bête cupide et rapace.
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Charles Poncy, le poète-maçon, auteur de l’hymne de l’Union ouvrière, sur qui Flora comptait pour la guider dans ses réunions avec les travailleurs marseillais, était parti à Alger en lui laissant une petite note : il était épuisé, et ses nerfs et ses muscles avaient besoin de repos. Que pouvait-on attendre des poètes, même s’ils étaient ouvriers ? C’étaient eux aussi des monstres d’égoïsme, aveugles et sourds au sort du prochain, des narcisses épris des souffrances qu’ils s’inventaient pour pouvoir les chanter. Tu devrais considérer, peut-être, Andalouse, la nécessité de proscrire dans la future Union ouvrière non seulement l’argent, mais aussi les poètes, comme l’avait fait Platon dans sa République.
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L'art devait rompre ce moule étroit, ce minuscule horizon où avaient fini par l'emprisonner les artistes et les critiques, les académiciens et les collectionneurs de Paris pour s'ouvrir au monde, se mêler aux autres cultures, respirer d'autres airs, voir d'autres paysages, connaître d'autres valeurs, d'autres races, d'autres croyances, d'autres formes de vie et de morale. Ce n'est qu'ainsi qu'il retrouverait la vigueur que l'existence molle, frivole et mercantile des Parisiens lui avait retirée. Tu l'avais fait, toi, en partant à la rencontre du monde, en allant chercher, apprendre, t'enivrer de ce que l'Europe méconnaissait ou refusait. Cela t'avait coûté cher, mais vraiment, tu le le regrettais pas, Koké, hein ?

Koké, surnom donné à Paul Gauguin à Tahiti
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Et c’était précisément maintenant, quand ton mari avait le plus besoin de toi, que tu l’abandonnais ? Sa mère en avait les yeux pleins de larmes et la bouche tremblante.
— Ce qui est fait est fait, avait dit Flora. Je ne reviendrai jamais plus auprès de lui. Je n’aliénerai jamais plus ma liberté.
— Une femme qui abandonne son foyer tombe plus bas qu’une prostituée, l’avait récriminée sa mère, épouvantée. C’est un délit, condamné par la loi. Si André te dénonce, la police te cherchera, tu iras en prison comme une criminelle. Tu ne peux faire une folie pareille.
Tu l’avais faite, Florita, sans te soucier des risques encourus. C’est vrai, le monde était devenu hostile, ta vie des plus difficiles. Comme de convaincre cette nourrice d’Arpajon de garder tes trois enfants, tandis que tu chercherais du travail afin de payer ses services et l’entretien des petits. Et à quoi pouvais-tu travailler, alors que tu étais incapable d’écrire une phrase correctement. ?
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— J’étais agent de change, financier, banquier, dit Paul.[…] Si j’avais poursuivi dans cette voie, je serais peut-être millionnaire. Un grand bourgeois qui fume des cigares et entretient deux ou trois maîtresses. […] Le corrupteur, celui qui a foutu en l’air ma carrière de bourgeois, c’est le bon Schuff.
[…] ce collègue effacé et complexé abritait, sous son allure si peu flatteuse, deux passions, qu’il t’avait révélées au fur et à mesure que se tissait votre amitié : l’art et les religions orientales. […] Pour le bon Schuff, les artistes étaient des êtres d’une autre espèce, moitié anges, moitié démons, différents en essence des hommes communs. Les œuvres d’art constituaient une réalité à part, plus pure, plus parfaite, plus ordonnée, que ce monde sordide et vulgaire. Entrer dans l’orbite de l’art c’était accéder à une autre vie, où non seulement l’esprit, mais aussi le corps, s’enrichissait et jouissait à travers les sens.
— […] Il m’entraînait dans les galeries, les musées, les ateliers d’artistes. […] en cachette, je me suis mis à dessiner. Tout a commencé là. Mon vice tardif. Je me rappelle cette impression de faire quelque chose de mal, comme quand j’étais enfant, à Orléans chez l’oncle Zizi, et que je me masturbais ou épiais la bonne qui se déshabillait. […]
— C’est comme si j’avais été frappé par la foudre, comme si j’avais vu une apparition, expliqua Paul. L’Olympia d’Édouard Manet. Le tableau le plus impressionnant que j’aie jamais vu. J’ai pensé : « Peindre comme ça c’est être un centaure, un Dieu. » J’ai pensé : « Il faut que je devienne peintre moi aussi. »
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Sur le matelas, au ras du sol, nue, sur le ventre, ses fesses rondes dressées et le dos un peu courbe, tournant à moitié son visage vers lui, Teha’amana le regardait d’un air d’épouvante infinie […] Il avait encore au fond des yeux le spectacle ineffaçable de ces fesses froncées et soulevées par la peur. […] La fille nue serait obscène sans la peur qui se lit dans son regard et cette bouche qui commence à se tordre en grimace. Mais la peur ne diminuait pas sa beauté, elle l’accroissait plutôt, lui faisant serrer les fesses de façon si suggestive. Un autel de chair humaine sur lequel célébrer une cérémonie barbare. (*)
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S'il ne faisait pas l'amour, son inspiration s'évanouissait. Aussi simple que ça.

À propos de Paul Gauguin à Tahiti
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