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Critique de Allantvers


Ce n'est pas une, mais deux biographies que nous offre Vargas Llosa dans cette promesse de Paradis qui se dérobe toujours, un peu plus loin, devant les surhumaines ambitions de ses deux protagonistes : d'un côté Paul Gauguin qui au tournant du siècle a jeté sa vie bourgeoise par dessus bord pour une traversée difficile vers sa véritable nature d'artiste et la recherche d'un art primal; de l'autre, Flora Tristan sa grand-mère, qui cinquante ans plutôt a elle aussi rejeté l'esclavage conjugal avec un courage qui force le respect pour l'époque, et jeté toutes ses forces dans un combat politique pour un socialisme utopique rassemblant dans une même cause les femmes et les ouvriers.
Ces deux-là ne se croiseront jamais mais beaucoup de ponts les relient: leur idéalisme, leur anticonformisme, la force de leur foi dans leur vocation.
Le roman alterne les chapitres dédiés à l'un et à l'autre, et pour l'un comme pour l'autre j'ai eu grand plaisir à vivre cette expérience de lecture augmentée, soit par l'image pour découvrir un à un les tableaux tahitien de Gauguin, soit par le texte pour apprendre le fourriérisme, les saint-simonniens et tous ces courants sociaux idéalistes qui ont marqué l'époque De Balzac alors qu'un capitalisme sans foi ni loi dominait les sociétés bourgeoises européennes, maintenant les peuples dans une misère noire.
Beaucoup appris, beaucoup vibré avec ces deux êtres incandescents que l'auteur anime d'un formidable souffle romanesque dans ce livre éclatant de couleurs et chaud comme la braise.
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