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Ce recueil a été un régal.

Il y a une unité de décor presque complète. John Varley est installé dans le système solaire. C'est confortable et douillet. Sa série des Huit Mondes, qui comprend pas mal de romans dont le canal Ophite, pourrait être le fond d'écran de la majorité de ces nouvelles. L'humanité a donc essaimé dans notre système. Elle n'a pas cherché à « terraformer » ces habitats – c'est probablement hors de portée – mais a développé des technologies pratiques et astucieuses.
Il y a ces champs de force performants qui couvrent aussi bien le corps (adieu les encombrantes combinaisons d'astronautes) que les villes. Ils peuvent se combiner : pour entrer en ville on combine son « scaphe » au champ de la ville ; et deux personnes peuvent combiner leurs champs et faire l'amour. Les habitants agrémentent leurs cités d'illusions holographiques qui imitent la Mars d'Edgar Rice Burroughs, les marécages vénusiens d'Edmond Hamilton voire un Disneyland sur la Lune.
Il y a aussi cette capacité à changer de sexe à volonté, quand l'envie vous en prend. C'est devenu la normalité, débarrassée des tabous primitifs. Plus fort : il est devenu usuel de prendre une assurance qui permet, quand le corps meurt, de charger une sauvegarde de son esprit réalisée à l'avance dans un clone (là aussi de sexe quelconque).
Tout cela forme le décor d'histoires qui sont dépourvues de haine, de batailles et de guerres. Des histoires que l'on peut qualifier de « feel good ». Par exemple le fantôme du Kansas qui commence brutalement par les attentats successifs et réussis sur les clones de Fox, une compositrice d'hallucinants spectacles, et se lit comme une enquête policière jusqu'à ce que l'on comprenne qui est « l'assassin » et ce qui le pousse à agir ainsi. Clones et assurances sont aussi mises en avant dans Trou de mémoire : une sauvegarde de personnalité foireuse et les efforts réalisés pour récupérer l'esprit de la personne, perdu dans une Matrice virtuelle onirique.
Mes deux nouvelles préférées sont, pour la première, Dans le palais des rois martiens et son petit côté Seul sur Mars, dans laquelle une expédition se voient isolée sur la planète Rouge et parvient à survivre grâce à l'émergence de mystérieuses formes de vie. Et pour la seconde Dansez, chantez, dans laquelle les hommes ont réussi à s'adapter à la vie dans les anneaux de Saturne en s'appariant à un symbiote végétal. L'un de ces êtres hybrides vient sur Janus, satellite de Saturne, pour finaliser la composition d'une oeuvre musicale que seuls les Anneaux peuvent inspirer.

Complètement hors cadre, la nouvelle Les yeux de la nuit, prix Locus 1979, est aussi une histoire poignante dans laquelle John Varley développe une société composée uniquement de sourds-aveugles. Les techniques qu'ils développent pour trouver leur chemin et surtout l'atmosphère de bienveillance et d'empathie qui y règne forment une véritable leçon d'humanité.

Un régal, je vous dis, qui m'incite à aller visiter d'autres romans de la série des Huit Mondes.
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Je relis ce recueil de 4 nouvelles dans l'édition Denoël "Présence du futur"de 1979. le thème commun me paraît être l'adaptabilité de l'être humain : à des environnements très particuliers pour ne pas dire hautement exotiques : Vénus pour "Dans le Chaudron" et Saturne (anneaux et satellites ) pour "Chantez ,Dansez" , les circuits d'un ordinateur (Trou de mémoire") ou une communauté de sourds et aveugles (Les yeux de la nuit) . Les solutions sont à la fois technologiques (le chaudron) , symbiotiques ( Chantez, Dansez) et psychologiques (toutes). Autre thème important : la communication entre les êtres (langage non verbal,télépathie) . A noter que la dernière longue nouvelle ne relève que très marginalement de la SF ce qui ne l'empêche pas d'être de grande qualité.
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Il n'y a pas que les romans dans la vie, il y a aussi les recueils de nouvelles. Persistance de la vision est composé de neuf nouvelles de science-fiction écrites par John Varley entre 1975 et 1978, désormais publiées chez Folio SF.

Par ailleurs, au moins six d'entre elles semblent appartenir à l'univers de space opera que l'on retrouve dans un autre roman de Varley : le Canal Ophite (et ses deux suites). Ce dernier prend place dans un futur lointain où les êtres humains ont déserté la Terre et colonisé le système solaire. Dans cet avenir, les êtres humains ont par exemple développé la possibilité de « sauvegarder » leur personnalité à un instant X pour, en cas de décès, faire cultiver un clone qui renaîtra avec le corps et les souvenirs enregistrés. C'est ainsi que dans le fantôme du Kansas, une artiste se réveille et apprend qu'elle est en fait le troisième clone d'elle-même. Ses trois précédentes incarnations ayant été sauvagement assassinées, il s'agit pour elle de comprendre ce qu'on lui veut, avec le désavantage que son agresseur l'a déjà tuée trois fois et la connaît donc très bien. Un peu différemment, dans Trou de mémoire un homme est coincé dans un univers virtuel suite à la perte de son corps. La société responsable de cette disparition promet de le lui restituer intact mais, en attendant, il tire profit de cet emprisonnement pour faire le point sur sa vie.

Ma nouvelle préférée n'appartient pas, a priori, à cet univers. Il s'agit de Dans le palais des rois martiens. Particulièrement bien ficelée, elle relate une expédition sur Mars qui tourne mal suite à une explosion. Condamnés à rester sur places, les survivants découvrent qu'une nature étrange se réveille autour de leurs modules. En seulement 70 pages, John Varley arrive à y caser une réflexion sur la nature de la vie elle-même et, plus prosaïquement, sur la survie en milieu dangereux. Dans un autre style, Les yeux de la nuit (récompensée par un pris Hugo, un prix Nebula et un prix Locus, excusez du peu) est une des plus longues nouvelles du recueil et peut-être la plus étrange. Censée de dérouler dans un avenir très proche, cette espèce d'utopie relate la création d'une communauté de sourds et aveugles décidés à concevoir une société adaptée à leurs besoins physique et moraux, en développant notamment un langage basé sur le toucher. Ni sourd ni aveugle, le narrateur tente néanmoins de s'y intégrer. Très originale, cette nouvelle semble aussi très marquée par les idéaux des sixties (d'où certains passages un peu surannés).

Si toutes les nouvelles, et j'en passe quelques unes, ne sont pas aussi marquantes, toutes valent un minimum le détour pour le ton adopté par John Varley, souvent légèrement ironique. L'auteur ne se prend pas totalement au sérieux, on frôle parfois la parodie (notamment dans Raid aérien) et cela confère un sel certain à ses histoires. Au final, il dispose d'au moins une bonne idée pour chaque nouvelle (Dansez, chantez, tourne notamment entièrement autour de la musique) et en tire à chaque fois une histoire au pire sympathique, au mieux très agréable, qu'elle se déroule dans un univers de space opera ou dans un avenir proche. du coup, Persistance de la vision est un très bon pourvoyeur de science-fiction, à la saveur parfois rétro mais jamais complètement dépassée, qui ne doit pas nécessairement être lu d'une traite pour être apprécié.
Lien : http://nonivuniconnu.be/?p=2..
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J'ai apprécié quelques nouvelles : « le fantôme du Kansas » avec la vie éternelle grâce aux clones ou l'on réinjecte sa mémoire. Une idée reprise (?) dans le film à l'aube du sixième jour. « L'été rétrograde » avec la visite d'une habitante de la Lune chez son frère clonale de Mercure. Dans « le palais des rois martiens », c'est une équipe de scientifiques qui doivent surmonter l'épreuve de se débrouiller seuls après la mort de leurs collègues dans la destruction de leur dôme de vie. « Trou de mémoire » raconte les déboires d'un homme dont le corps a été perdu lors d'un voyage de l'esprit. En effet, les gens peuvent faire des voyages originaux en transplantant leur mémoire par exemple ici dans le corps d'une lionne.
Les autres nouvelles m'ont beaucoup moins intéressé car très linéaires et sans intensité.
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Un recueil de nouvelles assez variées dans leur style, et parfois somme toute d'un style assez déroutant. La dernière nouvelle, qui en soit est un véritable hymne à la tolérance restera ma préférée. Bien que très étrange, voir dérangeante sous certains aspects, une fois passé les premiers préjugés, on se laisse rapidement envouter par ce récit plein d'humanité, et ô combien poétique.
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Encore une fois, Varley m'a bien embarqué dans ses mondes excentriques
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