[ Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Je remercie les Trois Ours et Pierre Krause et les Éditions Acte Sud Junior pour leur confiance.]
Légende :
" Récit [...]où les faits historiques sont transformés par l'imagination populaire ou par l'invention poétique "
- Petit Larousse Grand Format – 1996 -
Le Grand Nord Américain. Terre de combien de légendes ? Depuis
Jack London, le souffle glacé de ces récits parvient parfois à nous donner des frissons dans le cou à l'abri de nos intérieurs douillets.
Des récits qui ont la sérénité de ces contrées de blanc immaculé et de vert profond. Des récits où la valeur des hommes est magnifiée par la rigueur des conditions de vie. Des récits où la complicité entre les hommes et les animaux repousse les limites de ces étendues solitaires.
Une légende, c'est aussi une succession d'histoires. Chacune prend racine dans celle qui la précède. On ne peut raconter l'histoire d'Élisabeth Larivière et de Laïka sans parler de celle de Darren Lindsay et de Smoky. Et leur histoire a peu de sens privée de celle de Jacques Larivière et de Innu.
Jacques Larivière, un honnête trappeur québécois part chercher fortune en Alaska. Ayant échappé à la fièvre de l'or des années 1900, il épouse Kate et adopte sa fille Elisabeth. C'est la mort de cette épouse qui pousse l'homme au désespoir de l'alcool. Et c'est son fidèle chien de tête Innu qui ramène son corps froid de sa dernière course dans les neiges pré-arctiques. Darren Lindsay est un foutu écossais venu développer sa science sous le ciel limpide d'Alaska. C'est un maitre dans l'art de sélectionner, élever et dresser les chiens de traineaux. Lui et son chien Smoky furent même les vainqueurs de nombreuses éditions des premières courses d'endurance de ces hostiles contrées. Un grand ami de Jacques Larivière.
Élisabeth est la fille du premier et une amie du second. Elle et sa chienne Laïka tracent leur légende dans ce récit. Un étrange pari tenté en 1914-1915 par deux officiers d'une armée française prise dans un terrible conflit sur ses terres : Acclimater et former des attelages de chiens américano-québécois aux conditions des Vosges et de l'Alsace pour assurer l'approvisionnement des tranchées et le rapatriement des blessés. Suivez la course de cette jeune fille qui traversât tout un continent et un océan pour une guerre. Suivez la course de ses prédécesseurs et leurs compagnons à fourrure. Et frissonnez comme moi... Enfin surtout comme vous, moi je suis un ours polaire.
Groendlandais, russes, sibériens, alaskans. Que de nationalités ont quitté leur pays d'origine pour venir participer à la Grande Guerre. Ici, ce ne sont pas des sections de soldats, mais des attelages de chiens de traineaux : Husky, Samoyèdes, Malamutes.
Des faits historiques transformés par l'invention poétique de
Pascal Vatinel.
Mais des faits tout de même. N'a-t-on pas en effet commencé à récompenser des honneurs militaires des chiens pour leurs exploits pendant la Première Guerre Mondiale ?