Pascal Vatinel est un sinologue connu et reconnu. Il a crée le journaliste Thomas Kessler, un peu à son image, et se sert de ce personnage pour faire passer aux profanes que nous sommes, (j'allais dire béotiens, mais je me suis retenu à la dernière seconde), en douceur et sans douleur, son amour de la Chine, et sa grande connaissance de ce pays gigantesque par la taille et la complexité de son histoire et de sa culture. Une nation, si tant est que l'on puisse qualifier la Chine de nation, Ô combien complexe pour les occidentaux que nous sommes.
La trame du roman repose sur une idée banale, maintes fois utilisée en littérature, mais dont le mécanisme se révèle subtil dans l'écriture de
Pascal Vatinel.
En effet, c'est avec la patience, la minutie, l'ingéniosité, la méticulosité d'un mandarin drapé du Hanfu qu'il déroule et développe son énigme pas à pas, sans hâte ni précipitation.
Car le tour de force du roman est de nous initier à mesure que les événements progressent, à la patience et à la sagesse, nous autres occidentaux stressés, piaffants et nerveux.
Nous découvrons page après page, comment des événements qui se sont produits en Mandchourie en 1937, qui ont brisé des vies et réorienté le destin de plusieurs personnages vont refaire surface à Pékin et à Tokyo en 2009, pour exiger le paiement de dettes de sang que l'on croyait oubliées.