[Perdre haleine]
Jour et nuit le même écart
L'embardée vent debout
Quand le vide dit son envol
J'ai tenu ta tête entre mes mains
Au passage libre de chaque porte
Devant les fenêtres sans rideaux
S'offre ce qui sort du cadre
J'ai tracé l'arc-en-ciel de tes seins
Sans débander le temps devient ce nuage
Qui s'efface dans l'angle vif
Où l'inconnu décide de tout
J'ai suivi l'aplomb fatal de tes hanches
Regard lié et souffle court
L'inépuisable au fond du puits
Parle de sexe en vérité
J'ai baisé le quant-à-soie de tes bas
Il y a une bouche à l'état sauvage
Qui se courbe et qui boit
L'insolence épicée d'une étoile
J'ai glissé à mon doigt l'anneau fauve de ton cul
RIEN NE VA PLUS
Quand le désir a jeté les dés
Le jeu se donne sans foi ni loi
Et la mise ou la muse
Sont de stricte indécence
En dessous rouges et noirs
A même la table ou le tapis
CLAIRIÈRE
[...]
C'est toujours le secret qui triomphe
Il use des mêmes mots
Sans les user un seul instant
Comme une vague qui revient sur la peau
Avec un peu du sel de tous les océans
[En attente]
Quand le présent se dote d'un surcroît d'impudeur
Sans doute faut-il douter
Du maintien des choses révélées
Comme de l'axe du monde
Ivre soudain de fournaises et de laves
Quand le trouble se fait sursaut de dauphin en eau claire
L'énigme a toujours soif
D'une autre voix
Si semblable pourtant et plus sombre
Altière altérée impérieuse à traquer les miroirs
Quand l'esprit éprouve un vacillement d'aigle
C'est jouir à l'arme blanche
Avec ce cri d'ange délectable
Qui ouvre à deux mains sa blessure
Et ne sait s'il brûle s'élève ou se noie
Ton corps alors est un collier de roses
TRANSLATION
Quand tu jouis
Le cœur qui bat
Au bout de ma queue
Est littéralement
Mais sans littérature
Un œil pinéal
Qui capte tout de vous
N'était pas dit alors ce qui était dit
Et les haures murailles la porte cloutée les serrures
Ne s'inspiraient pas d'un conte gothique
Mais de quelques enluminures d'or et d'indigo
Sitôt dans la chambre de Mahansar
Le bleu déclinait et le rouge et le noir
Vous avicez choisi un grand lit a colonnes
Et des tentures qui montaient jusqu au toit
Un cerénmonial imprévu
Suivait plusieurs pentes a la fois
Plusieurs désirs contraires
Dont vous teniez les rênes et reteniez l'allure
En vous montait une insolence
Qui faisait voeu d embarquer au jugé
Pour un périple de chair de nerts de mots insensés Arrimés désormais à notre bon plaisir
Le decor de ce cháreau au bout des songes
Inspirait des audaces de champ de bataille et d'amour
Ma queue venant à votre guise
Il n'y avait souffle court que de vos volontés
Ainsi ma langue pointée avivait clle votre cul
Le mascaret de votre sexe submergeait-il la vue
Cela comme inscrit sur le bois tatoué dans la pierre
Etait dit alors ce qui n'était pas dit
Il n'y a rien à promettre
L'aube se lève à ton cou
Par tous les temps qui s'évadent
Et improvisent vivement
Comme des iles sous le vent
C'est une récolte légère
Ou la main a sa part
La main leste qui n'a jamais semé
Ni calculé le rythme des saisons
Pour se saisir du grain de tes épaules
Sous le ciel de Jaipur
Un lit à la renverse
Toi la surprise à la bouche
Et la pensée passe au feu
Qui change de prisme d'offrande de source
Avec les traces sans preuve
D'une gerbe de roses consentantes
Au grand mystère de l'harmonie
Fascinée et fragile
En sa métamorphose
AVEC LES YEUX DE RODRIGUE
Quels que soient la plaza
Ou le chemin de ronde
Je t'aperçois qui marches
Au feu du désir même
Au feu qui fait escorte à ton pas
MEMENTO
L'humeur du jour mène le jeu
La tombée du soir bat les cartes
La nuit se porte à merveille
Et joue avec le feu
Pour conjuguer l'art de jouir
Avec notre art d'aimer
L'HOMME CHAVIRÉ
[...]
Tu as des reflets fauves dans les yeux
[...]
Tu as un peu de ciel au bout des seins
[...]
Tu as au-dessus du sexe une buée de cristal
[...]
Tu as des rêves d'insomnie dans les reins