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André Velter (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070409112
228 pages
Gallimard (23/03/1999)
3.83/5   12 notes
Résumé :
Vers une nouvelle oralité«La poésie s'est toujours inventé des lieux. Et pas seulement dans les livres. De temples en châteaux, de tréteaux en boudoirs, de théâtres en salons, guinguettes, cabarets, bistrots, préaux, stades, chapiteaux, roulottes, librairies, bibliothèques, elle a, selon les âges, vaticiné, charmé, séduit, forcé l'écoute, diverti, enflammé, mobilisé, enchanté les esprits et les cœurs. [...]Retrouver le plaisir de dire, s'autoriser la jubilation d'un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre de poésie ne casse pas la parenté des textes avec le surréalisme malgré la volonté des auteurs de rompre avec le passé, de faire naître une modernité nouvelle. Une parole neuve fait-elle poésie ? Les poètes choisis pour ce livre ont fait partie de l'aventure Poésie sur Parole de France Culture. Il est vrai que donner la parole à la poésie change complètement les textes par la mise en écoute des lecteurs. D'ailleurs pour celui qui écrit, énoncer son poème est une épreuve redoutable en ce qu'elle fragilise ce qui est mal bâti, ce qui se dit avec difficulté. En poésie, on n'aime pas tout et tout le monde, car faire surgir un sentiment, une sensation est un exercice aléatoire, forcément différent pour chacun. C'est pour cela que certains textes touchent au coeur et à l'intelligence.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Levée de nous



Levée de nous tu quittes la chaleur
où nous étions couchés à nous tenir
d’une enjambée tu donnes à voir et tu reprends
offrant le clair de toi offrant le sombre
emportés par ton allure mais suspendus
avec l’odeur qui m’abandonne pour te suivre
nue à trois pas de l’instant qui tremble
tu poses en équilibre entre le monde et moi
souriante à caresser du geste le regret
dans l’air ténu penche-toi que je désespère
un peu plus de te voir là qui recommences
en essayant sur moi le pouvoir d’apparaître ;


// Ludovic Janvier (1934 – 2016)
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À l'intérieur on songe



« L’improbable poésie, son bégaiement, ses grèves »
fragment 9

À la lettre


Lorsque la lettre jaillira hors chiffres
Lorsque la lettre jaillira du sommeil où l’avait asservie le monde
Lorsque l’hypnose utilitaire aura cessé de l’enrôler

Lorsqu’elle dira non, la lettre
Lorsqu’elle bousculera ses gardiens
Lorsqu’elle débridera ses épaules encapuchonnées d’esclave
Lorsqu’elle enverra les phrases tricoter leur panique aux oubliettes
Lorsqu’elle désertera
Lorsqu’elle clouera les langues sur pilori d’incertitude
Lorsqu’elle abandonnera la clef des mots dans la soute à mirages

Et lorsque, libérée, elle démâtera le ciel, la lettre
L’avant-dernière lettre, celle
Qui fourche et ne zigzague pas, celle
Qui n’en finit jamais d’infuser ses chimies,
Lorsqu’elle jaillira
Lorsqu’elle aura conquis son ombre et perdu son revers –

Qu’adviendra-t-il
Tandis que dalles glacées, patios vides et colonnades
Attendront terriblement que vienne le soir, et même la nuit,
Sur l’à-pic de la lumière ?


//Serge Sautreau poète français (16/10/1943 - 18/03/2010)
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À l'intérieur on songe



« L’improbable poésie, son bégaiement, ses grèves »
fragment 1

La koésie est un dîner de gala chez les sans-papiers
En partant elle emporte tout
Même les montres

Elle a ses entrées dans les salles de contrôle
Tous les écrans pour capter l’indicible
Les cordages piègent le vent c’est de la buée de pauvres
On en fera un ressac sur un catamaran
L’absence de toute idée aura le dernier mot : formel
D’autres disent formol mais ce sont des alouettes d’angle

La koésie ne fréquente pas pour rien
Les polices de caractères
Question liberté elle a le bracelet agile
Elle tend les mains les arabes trinquent
Elle voile sa page les noirs dégustent
Elle joue aux dés c’est la débâcle
Elle vise au cœur ça marche droit
À l’intérieur on songe il y a de l’embauche dans l’air

Jamais cette jeune fille au pair n’a été hors la loi
On ne décèle pas le moindre écart dans sa tenue et quand
    elle semble
Coïncider avec la catastrophe c’est une crise de rien
Un revers de langage pas de quoi faire une émeute et de
    nos jours
Elle chasse le sens comme au charter ou pour un safari :

Qu’il n’en reste rien pas un cri pas une bribe
For-mel je vous dis et tout dans l’impassible
Dehors il n’y a rien dedans c’est de la chaux parlons bretelles
    sur web



//Serge Sautreau poète français (16/10/1943 - 18/03/2010)
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À l'intérieur on songe



« L’improbable poésie, son bégaiement, ses grèves »
fragment 4

Croyez-vous qu’elle perde la tête non elle allonge le bras
Et traverse le mur
Un jour elle a épouvanté nosfératu
Mais elle est très collet monté avec elle pas question
    d’oiseaux nus
Ni d’épopées de draps froissés à travers les halètements
    d’octobre
Elle trame avec soin son hérésie de vieille migraine
De vieille mélopée qui ploie sa plainte sous la pluie
Le central ni personne n’ont besoin de ses murmures de
    laine tondue
Sa cote est vide à la corbeille
La doésie n’a pas d’avenir prévisible ni de carnet à souches
Son présent perpétuel la protège à coups de cravache
    et ça pleut
Ca pleut à l’infini dans ses greniers de belette grise



//Serge Sautreau poète français (16/10/1943 - 18/03/2010)
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Mettez vos bidoches en pièces !
Bichez dur du cul !
Giclez des artères !
Pondez sec du gosier !
Désossez vos grimaces !
Epluchez vos omoplates usées !
Liquidez les couches !
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Videos de André Velter (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Velter
Avec Marc Alexandre Oho Bambe, Nassuf Djailani, Olivier Adam, Bruno Doucey, Laura Lutard, Katerina Apostolopoulou, Sofía Karámpali Farhat & Murielle Szac Accompagnés de Caroline Benz au piano
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, des barbelés, des lignes de séparation entre États que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie symbolique de l'existence humaine : frontières entre les vivants et les morts, entre réel et imaginaire, entre soi et l'autre, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukraine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent douze poètes, hommes et femmes en équilibre sur la ligne de partage des nombres, franchissent les frontières leurs papiers à la main.
112 poètes parmi lesquels :
Chawki Abdelamir, Olivier Adam, Maram al-Masri, Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Nawel Ben Kraïem, Tanella Boni, Katia Bouchoueva, Giorgio Caproni, Marianne Catzaras, Roja Chamankar, Mah Chong-gi, Laetitia Cuvelier, Louis-Philippe Dalembert, Najwan Darwish, Flora Aurima Devatine, Estelle Dumortier, Mireille Fargier-Caruso, Sabine Huynh, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Aurélia Lassaque, Bernard Lavilliers, Perrine le Querrec, Laura Lutard, Yvon le Men, Jidi Majia, Anna Malihon, Hala Mohammad, James Noël, Marc Alexandre Oho Bambe, Marie Pavlenko, Paola Pigani, Florentine Rey, Yannis Ritsos, Sapho, Jean-Pierre Siméon, Pierre Soletti, Fabienne Swiatly, Murielle Szac, Laura Tirandaz, André Velter, Anne Waldman, Eom Won-tae, Lubov Yakymtchouk, Ella Yevtouchenko…
« Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en soucie-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié. »
Circé – Poèmes d'argile , par Margaret Atwood
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