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3,52

sur 4085 notes
Une petite pépite ! Premier coup de coeur de cette année !
Maud Ventura fait le pari ambitieux de nous entraîner dans l'intimité d'un couple...marié ! et oui, bien souvent, dans les romans il est question de couples adultères, d'amours impossibles..mais là non. Nous suivons tout au long du roman, et tout au long de la semaine, les pensées d'une femme follement amoureuse de son époux...nous sommes les témoins privilégiés de ses doutes, ses peurs les plus profondes. Elle décortique chaque geste, chaque parole de son mari et chaque petit détail entraîne mille questions ...
Un régal, et une originalité à découvrir absolument !
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Une satire féroce du couple bourgeois et de la puissance de l'injonction à la normalité, qui vire ici à l'obsession.

Cette femme qui dit aimer son mari comme au premier jour après 15 ans de relation est en vérité prisonnière de l'image qu'elle se fait d'un couple parfait. Elle est allée jusqu'à avoir des enfants pour s'y conformer, alors que la maternité lui pèse. Elle subit également sa volonté de tout contrôler : ayant jeté son dévolu sur son mari, elle traque le moindre de ses faits et gestes pour s'assurer de son obédience au culte des gestes amoureux, et rétablit l'équilibre à sa façon à chaque manquement constaté.

On peut trouver ça burlesque, car les situations sont poussées jusqu'à leur ultime retranchement, mais personnellement, j'ai plutôt ressenti de l'accablement, surtout à la fin.
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Au début de la lecture je me disais : oh elle va me saouler celle-là, avec son couple parfait, son "mon mari" à tout bout de champ. Et effectivement, ça commençait comme ça.
Et puis,la petite vie parfaite m'a semblé de moins en moins parfaite. Toute cette pression que cette femme se met. Son univers qui ne tourne qu'autour de lui. Ses enfants qu'elle n'aime pas. Cette obsession qui lui vrille l'esprit. Les cachotteries, les punitions, les angoisses... ça ne donnait plus du tout envie son truc.
Un roman qui révèle petit à petit sa réelle atmosphère, pour finir avec un dernier chapitre qui ajoute tout son sel au livre.
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L'amour dure trois ans ?

C'est l'histoire d'une femme encore amoureuse après 15 ans de mariage. Elle fait beaucoup d'efforts pour rester séduisante, elle est d'ailleurs très belle. Outre son physique, elle contrôle secrètement son mari : ses marques d'attention, son heure d'arrivée, ses regards, la musique qu'il écoute... Obsédée, elle consigne tout dans ses petits carnets de différentes couleurs, distribuant bons points et sanctions.

On est dans la tête de cette femme qui nous livre à la première personne sa semaine, du lundi jusqu'au dimanche. Cette femme est folle, malade et malheureuse. Davantage amoureuse de l'amour que de son mari, elle est immature et incapable de grandir. Elle a des enfants, mais je n'y pense que maintenant, tant ils ne font pas partie de ses pensées.

Prof de lycée et traductrice, elle tente d'interpréter son mari comme on traduit un texte, comme on devine le sens caché des mots. Et au détour, Maud Ventura nous propose quelques réflexions intéressantes sur le langage.

Je termine tout juste ce premier roman, qui a déjà fait beaucoup parler de lui. C'est un texte très surprenant et au style vif. On peut avoir l'impression de tourner en rond, mais ça colle à la psychologie de l'héroïne et la fin apporte un nouveau point de vue.

Quelques belles surprises, de la fantaisie et de l'humour, j'aime par exemple la façon qu'a l'héroïne d'attribuer au jour des couleurs et l'absurdité de certains «raisonnements» fait sourire.

L'orange de la couverture est bien choisi, pep's et acidulé, voire acide.

Une héroïne tête-à-claques qui exaspère, à contre-courant de la femme indépendante d'aujourd'hui, mais qu'on adore détester...

Le livre nous met dans une position légèrement voyeuriste et c'est jouissif !

Sélection prix du roman Cezam 2022.




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Que voilà un petit livre réjouissant ! Petit, mais un grand format quand méme, chez l'Iconoclaste. Ce premier roman de la journaliste Maud Ventura est prenant, grinçant à souhait, et on a parfois envie de mettre une bonne claque à l'héroïne du roman.
L'héroïne, donc, on ne connaitra pas son nom. Ni celui de son mari. Son mari, elle l'aime. Au bout de quinze ans de mariage, elle l'aime. Comme au premier jour. Et c'est là le souci. Elle n'a jamais quitté l'état des premières semaines de l'amour, où on a des papillons dans le ventre, où on doit paraître absolument parfaite aux yeux de l'être aimé. le soir, lorsqu'il rentre du travail, elle s'installe au salon, éclairage travaillé, un livre du style "L'Amant" de Marguerite Duras entre les mains, sans le lire, en fait, toute en apparence. Elle aime son mari comme dans "Belle du Seigneur". Elle n'utilise jamais les toilettes sur le même palier que la chambre, la nuit.
Elle veut le séduire chaque jour.
Elle raconte sa sensation d'infériorité lorsqu'elle a été présentée à la famille de l'homme qu'elle aime : elle, jolie, mais sortant d'un HLM et de parents ouvriers, lui, fils d'une famille bourgeoise, qui sous-entend tout un tas de rêgles de conduite, de façons d'être, de langage. Ça, elle l'a appris ensuite, lorsqu'elle a entendu sa future belle-soeur parler du livre de Nadine de Rotschild. Une révélation. La bienséance. Comment s'occuper d'une maison, servir son mari, placer les couverts, passer les plats vers la gauche, etc. La révélation. Sa bible.

Le livre est découpé en parties sur une semaine, du Lundi au Dimanche. le lundi est un jour aimé, parce qu'elle lui donne une couleur particulière, et ce depuis toute petite (en apparté : c'est mon cas aussi). Mais elle, elle s'habille en conséquence, vit en conséquence.
Elle est prof d'Anglais dans un lycée, à mi-temps. Et elle est traductrice de livres, de l'anglais au français. Ça lui laisse du temps pour penser à son mari. Pour regarder sur internet des conseils pour s'attacher son mari. Pour paraître plus jeune. Plus désirable. Pour paraître mystérieuse. Ça, elle connaît, tous ses produits dépilatoires sont bien cachés, ainsi que sa teinture, enfin son éckaircisseur à cheveux, et autres choses qui doivent rester un mystère.
Elle a des carnets, qu'elle cache : celui où elle recopie des conseils pour garder l'amour de son mari. Celui où elle garde de bonnes recettes. Celui où elle note les choses que son mari a faites et qui lui font de la peine.
Par exemple ce soir, invités chez l'ami d'enfance de son mari, qui vient, avec sa compagne, d'avoir un bébé. Pendant la conversation, son mari parle de leur maison bourgeoise, il ne mentionne pas que c'est elle qui l'a décoré. Et pendant le jeu qu'ils font après le repas, où il faut deviner ce que son propre époux à chacune a choisi comme fruit pour la représenter, elle se sent humiliée car il a choisi pour elle la clémentine. Elle est furieuse, intérieurement. Ce fruit banal !! Toute la semaine elle ruminera sur ce sujet. Mais elle doit rester parfaite, maîtresse d'elle-même.
Peu à peu, au cours des jours de la semaine, on découvre, et c'est dérangeant, qu'elle n'aime pas ses enfants, parce qu'ils lui volent du temps avec son mari. Elle en veut à son mari de passer du temps avec eux. de leur raconter des histoires le soir. Jour après jours on découvre les petites manies et ses pensées malveillantes envers tous les autres sauf son mari. Elle a visiblement un sentiment de supériorité qui masque son insécurité.
On grince des dents el lisant. On ricane. On découvre que cette madame Parfaite est loin de l'être. Et on cavale, en lisant ce roman sans pouvoir le lâcher, en attendant la catastrophe. Parce qu'elle aime tellement, et tellement mal.
On se pose plein de questions sur cette femme, son mari, sur son mental, la moindre de ses pensées nous mène vers des sentiments divers, jusqu'à la détestation de cette femme. On a pitié d'elle, puis elle nous fait grincer des dents, on a envie de lui mettre des baffes, on la comprend, en même temps, parfois même on la déteste.
On se demande comment son mari peut tenir. Et ses enfants. Puis le twist final, que je n'ai pas vu venir !

Je l'ai lu d'une traite, ce livre, Maud Ventura a un style tellement agréable à lire, une histoire si singulière, il y a de quoi craquer, je vous le dis !
Lien : https://melieetleslivres.fr/
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Très agréable découverte lors de mon petit groupe du "café-lecture" hebdomadaire. Les avis sont divergents, non sur la qualité, mais sur l'impression laissée sur le lecteur. Certains l'ont lu au second degré avec un certain amusement, d'autres, au contraire, se sont identifiés dans leur relation de couple, non sans une certaine appréhension.
Ce long monologue d'une femme qui se questionne sur sa relation de couple de manière névrotique ne laisse pas indifférent. Rien ne lui échappe des faits et gestes de son mari. Tout est sujet à caution. Elle déplore qu'après une quinzaine d'années de vie de couple, leur amour ne soit plus vécu de manière aussi passionnelle, et tombe dans une certaine routine. Nous n'avons pas le point de vue du mari, ce qui laisse le lecteur face aux suppositions et questionnements de l'épouse.
Bon, je vous laisse découvrir cet agréable premier roman.
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Quel premier roman!
La couverture m'avait titillée dès que je l'ai vue au mois de juin! Ce petit côté femme des années 50 totalement dévouée à son mari, les couleurs pastels et doucement surannées me faisaient de l'oeil et j'ai succombé à la tentation avec un plaisir non dissimulé !
La narratrice aime son mari jusqu'à la folie. Un récit qui dure une semaine, une semaine pendant laquelle les moindres faits et gestes du mari vont être analysés, décortiqués, une semaine pendant laquelle même les couleurs vont avoir de l'importance… Ça pétille, ça suspense et ça folie furieuse, ça démange, ça gratte et ça bouscule ! Un vrai plaisir de roman, une vraie belle plume, j'ai adoré!
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La protagoniste de ce roman est amoureuse de son mari, toujours et encore follement, désespérément amoureuse de son mari, tant et si bien, que « [son] mari n'a plus de prénom, il est [son] mari, il [lui] appartient ».
Elle qui pense l'aimer trop, au point de s'attendrir devant les pellicules de son mari, échouées sur l'oreiller, elle qui pense garder le contrôle en tenant des carnets, qui ne laisse absolument rien au hasard, elle qui perd pourtant bien le contrôle de ses pensées, qui vire, à mon sens, complètement, psychopathe.
Que j'ai ri de la voir se torturer l'esprit, douter de l'amour que son mari lui porte et punir ses moindres écarts en allant jusqu'à prendre des amants.
L'auteure a réussi à m'embarquer dans les pensées de cette femme. Un sketch à elle toute seule. Mais que j'ai plaint par moment ;-)
Et ce final !
Un bon moment de lecture, une lecture originale, férocement drôle.
Une lecture plutôt détente, même si l'atmosphère se densifie au fur et à mesure que le dénouement approche et même si à l'heure de 'me too', cette lecture dérange, questionne. Oui détente, comparée aux deux lectures qui m'attendent sur le terrorisme, et qui seront fatalement moins fun ;-)

Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Une semaine dans la peau d'une femme amoureuse de son mari. Comme c'aurait pu me plaire ! le caractère absolu de cette passion et la manière dont elle colore toutes les réflexions de la narratrice peuvent faire rire. Il y a un décalage comique entre l'innocuité de ce qui se produit et le retentissement intérieur que cela prend chez cette épouse obsessionnelle. de même, la justification par l'amour de certains écarts aux lois conjugales peut faire sourire.
Mais voilà, il n'y a que cela. Pas de rupture dans le recit, pas d'aspiration dans la folie, le crime ou que sais je encore. Pas de profondeur ou de sens caché derrière cet amour maniaque. Juste la mécanique parfaite d'un personnage réduit à sa seule définition de folle amoureuse. Sa déclinaison sur sept longs jours de la semaine. Une fois que je me suis resolue à ne rien attendre d'autre, que cela m'a paru long ! Et si l'épilogue amène enfin un autre point de vue, il ne fait finalement que remettre un jeton dans la machine afin que se joue une nouvelle fois la même histoire vide et close sur elle-même.
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Qui a dit que l'amour dure trois ans ? Certainement pas la narratrice de ce roman, qui clame haut et fort un amour dévorant pour son mari après quinze ans de mariage !
Son mari ? L'unique moteur de vie de cette beauté froide aux airs de blonde hitchcockienne. L'héroïne de cette comédie grinçante invite le lecteur à partager une semaine mouvementée de son bonheur conjugal en dents de scie. L'humeur de Madame oscillant entre euphorie, doute et colère, suivant l'attitude de Monsieur qu'elle observe dans ses plus petits détails, le moindre petit grain de sable pouvant enrayer la machine.
Ses deux enfants et ses activités de professeur d'anglais et de traductrice, ses amitiés contraintes et factices, ne sont qu'éléments phagocytants et perturbants qui viennent troubler la belle harmonie de son couple.
Au fil des pages, on s'amuse, on s'étonne et on s'épouvante de cet amour obsessionnel, de ce désir de possession et de fusion maladif qui s'apparente à la folie.
Le récit va prendre des allures de thriller et on se demande jusqu'où la narratrice est capable d'aller pour satisfaire cet amour vampirisant.
Et son mari, est-il vraiment aussi parfait qu'elle le laisse entendre ? Est-il la victime ou le prédateur ? Les dernières pages réservent de belles surprises !

Cette farce domestique mordante aux allures de polar m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière ligne. Au-delà de l'amusement provoqué par l'enchaînement des situations cocasses et parfois ahurissantes, ce roman traité avec une ironie caustique, interroge le lecteur avec beaucoup d'acuité et de finesse sur les relations de couple. Dépendance affective, conflits, adultères, rivalités, jalousies, les dérives de l'amour conjugal sont passées à la loupe avec force détails.
Un roman subtil et délicieusement cruel, aux antipodes d'une romance sirupeuse !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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