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Critique de CDemassieux


Tout comme le Rayon vert, ce roman de Jules Verne – publié à titre posthume –a des allures d'histoire d'amour excentrique. Quoi d'étonnant à cela de la part d'un auteur friand de personnages précisément excentriques, depuis Jean Passepartout (Le Tour du monde en quatre-vingts jours) jusqu'à Otto Lindenbrock (Voyage au centre de la Terre) ?

Le récit nous offre ainsi deux personnage fantasques au possible, deux amis devenus deux ennemis jurés : Dean Forsyth et Sydney Hudelson, astronomes amateurs qui revendiquent la découverte d'un « bolide » dans le ciel, comprenez un météore. L'affaire va encore plus se corser lorsque l'on apprendra que ledit bolide est composé d'or, excitant alors l'avidité du monde entier. Vient se greffer un troisième personnage, le scientifique Zéphyrin Xirdal, ajouté par le fils de l'auteur, Michel Verne, qui remania certains manuscrits de son père, voire en écrivit certains.

En filigrane, ce récit propose une critique très acerbe de l'avidité humaine, dévoilant plus que d'ordinaire les opinions de l'auteur. Avidité pointée du doigt précisément par Zéphyrin Xirdal, homme le plus désintéressé du monde et préoccupé seulement de science. Car une fois le météore précipité sur terre par ses soins, force lui est de reconnaître sa dangerosité du fait de sa nature aurifère qui excite toutes les convoitises : « Il [le météore] est en train de dévaster la terre, tout bonnement. On n'en est plus à compter ses méfaits. Non content de transformer tous ces gens-là en voleurs, il risque de mettre le monde à feu et à sang, en semant partout la discorde et la guerre. »

Toutefois, entre une conférence extraordinaire à Washington, réunissant les puissants de la planète, et des menace militaires bien réelles, Verne prophétise sans le savoir ce qui surviendra quelques années à peine après la rédaction de ce roman, mais pour des raison tout autres qu'un météore valant quelque 5 788 milliards de dollars. Ah, si seulement, au lieu de Gavrilo Princip, c'était un météore qui avait tué l'archiduc hériter d'Autriche et son épouse à Sarajevo, le 28 juin 1914, l'Histoire du monde en eût été changée…

Roman sans prétention, loin des grandes aventures verniennes telle L'Île mystérieuse, La chasse au météore se laisse toutefois lire avec plaisir, non sans une certaine tendresse amusée pour son écriture caricaturale parfois à l'excès, dont la saveur désuète rappelle un autre temps.
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