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Editions Il est Midi (Autre)
EAN : 9782494282025
158 pages
AFNIL (13/01/2023)
4.86/5   14 notes
Résumé :
Emma est une jeune femme lambda, comme tout le monde. Tellement banale qu’elle se sent transparente. Elle a l’impression de voguer telle une méduse au gré des courants. Pourtant en y regardant de plus près, elle a grandi en se sentant toujours un peu à côté, un peu différente. Trop sensible, disaient certains. Rêveuse, diront d’autres. Alors malgré son parcours scolaire exemplaire et un avenir qui semblait être tout tracé, Emma est au chômage et elle sent une pesant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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😊 A la découverte de 😊
La méduse de Flore Vernier
Éditions Il est Midi

Emma vit sa vie en mode automatique. Effacée, transparente, elle se laisse porter par le choix des autres et ce que l'on attend d'elle.
Ce n'est finalement pas vraiment une vie, mais une survie, sans faire de vagues, sans réellement chercher à savoir ce qui lui plairait à elle, ce qui lui conviendrait.
Cela pourrait être confortable, mais cette vie entre parenthèses ne peut pas durer car elle sent au fond d'elle une angoisse, un appel à l'aide de son corps.

Emma est un personnage attachant que l'on suit avec beaucoup de sympathie et d'empathie. Hypersensible, hyper angoissée, Emma en ressent les symptômes sans savoir poser des mots sur qu'elle ressent.
Pour rentrer dans le moule, pour s'intégrer sans se faire remarquer, elle tait son mal-être et elle avance coûte que coûte. Après tout, comme elle l'explique elle-même, elle a grandit dans un foyer heureux, une enfance sans soucis, elle poursuit des études intéressantes, elle rencontre des gens, de quoi pourrait-elle se plaindre?
A-t-elle même le droit de se plaindre? C'est bien le coeur du problème d'Emma. Tant qu'elle n'acceptera pas de s'écouter, de s'aimer,d'essayer, de réussir ou d'échouer, de vivre sa vie à elle, elle ne pourra pas aller mieux.
Et pourtant Emma analyse tout autour d'elle, une déformation professionnelle liée à ses études et son métier. Mais si il évident pour elle d'analyser une molécule, il est beaucoup plus complexe de s'analyser soit-même.

Notre société actuelle a vite fait de nous mettre dans des cases, et ce dès notre enfance. Si l'on correspond aux standards tout à bien, mais si on déborde un peu du cadre cela peut vite devenir compliqué.
Si certains ont la capacité de s'affirmer et s'imposer en tant qu'eux-mêmes, d'autres comme Emma vont avancer discrètement et s'effacer pour mieux correspondre à ce que les autres attendent. Un terrain fertile pour l'angoisse, le stress, la dépression, des maux qui gangrènent nos sociétés actuelles.
Si la reconnaissance et la prise en charge de ces maux s'améliorent, ça reste encore des sujets tabous, dont on n'ose pas prononcer le nom, que l'on a du mal à accepter que l'on puisse être touché.

Un livre très agréable à lire, qui aborde un sujet pas forcément évident avec beaucoup de douceur et de légèreté.
Nous allons suivre Emma sur le chemin de la compréhension. C'est elle qui a le pouvoir d'aller mieux, de changer les choses pour elle, mais pour cela elle ne sera pas seule. D'autres peuvent l'aider, l'aiguilleur sur ce chemin pour aller mieux et enfin s'accepter et vivre sa vie.


📖 Retrouvez le livre par ici https://editionsilestmidi.com/1792069-LA-MEDUSE-Flore-Vernier
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J'ai adoré ce livre. L'écriture est fluide, simple et on se laisse emporter facilement. Je l'ai lu sans pouvoir m'arrêter tellement je voulais en savoir plus sur la vie d'Emma. C'est un personnage qui a beaucoup d'humour et même si le livre aborde une remise en question personnelle, j'en garde un sentiment de joie et j'aimerais bien connaitre la suite!
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Emma est sensible, un peu perdue, ne sait trop comment gérer sa vie. Elle a des envies, des ambitions mais elle a l'impression que le monde ne lui correspond pas. Alors qu'elle avait un travail qui lui plaisait, un amoureux, tout vole en éclat. Elle se retrouve au chômage et ressent un poids sur le coeur qu'elle n'arrive pas à faire partir. Il serait peut-être temps qu'elle commence à s'écouter pour ne pas se détruire définitivement. 

Partez à la rencontre d'Emma, cette jeune femme sensible, qui a l'impression d'être banale, inexistante. En lisant son histoire, vous allez vous reconnaître. L'hypersensibilité est un sujet encore trop tabou aujourd'hui et pourtant tant de personnes le sont. J'ai été complètement embarquée dans son histoire, on évolue avec elle, au fil de ses pensées. J'avais la sensation d'être son journal intime à qui elle partage tout. J'avais envie de la prendre dans mes bras, d'être une épaule sur laquelle se reposer et de lui dire «ça va aller». 
C'est un premier roman extrêmement bien réussi, l'écriture de l'autrice, fluide et sincère m'a emportée dans cette histoire. C'était même trop court, je serai bien restée au côté d'Emma, la voir encore grandir et s'épanouir de plus en plus.
Un livre doux, bienveillant et rempli d'humanité que je ne peux que vous conseiller. 
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Comme une petite graine de coquelicot semée par le vent, qui pousse dans un immense champ peuplé de fleurs en tout genre, l'auteure livre son premier roman. Il est fragile, délicat et truffé d'humour.
Tel de l'art naïf. La plume de l'ecrivaine est tellement fluide, qu'elle nous emporte dans les tourments d'Emma jusqu'à la fin.
En s'appuyant sur le parcours professionnel d'Emma, l'auteure donne aussi des explications scientifiques de grande qualité!
A quand le prochain?
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Emma se laisse porter par la vie, sans heurts et sans remous, elle a choisi l'indolence, se laissant porter, dériver dans le monde qui l'entoure.
Cet état apparent de méduse n'est pas pour régression, mais bien un remède.

Un remède à son hypersensibilité. Car Emma ressent tout plus grand, plus fort. La musique, la nourriture, la lecture... tout éveille ses sens au plus haut point, tout comme peut l'être la tristesse, la peur...

Dans un monde où la normalité est de rigueur, tout ce "trop" d'émotions la rend aux yeux extérieurs "hyperchiante". Qui comprend les rêveurs qui se réfugient dans leur bulle ?

Mais malgré ce retrait, cette fuite intérieure, Emma devenue adulte ressent le besoin de sortir de l'eau, de s'ouvrir au monde, de l'affronter même si elle ne sait pas encore comment faire taire la pesanteur qui s'est installée dans sa poitrine.

Une lecture pleine de légèreté et de sensibilité, dans cette explosion de sentiments contrastant avec l'inaction de la méduse. Une exploration intime et introspective de nos propres développements personnels.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
C’était donc les pensées qui traversaient l’esprit d’Emma alors qu’elle se dirigeait vers le pôle emploi de son quartier, la première fois où elle eut à y aller.
Oui, elle devait tout de même s’y inscrire et aller à un rendez-vous qui n’était qu’une formalité, se disait-elle.
Elle passa la porte vitrée et se retrouva dans une grande pièce éclairée froidement par des néons. Dans le fond, les bureaux des conseillers encerclaient l’accueil central. Les parois de verre de ces pièces, comme des cages transparentes, mettaient en spectacle les entretiens des demandeurs d’emplois.
Emma s’avança pour prendre un ticket dans le distributeur. « Comme celui de la boucherie » pensa-t-elle. Elle eût alors l’étrange impression que ces cages de verre n’étaient en fait que des chambres froides laissant entrevoir la chair humaine en train d’être découpée par un maître boucher en costume cravate. Les parcours de ses gens en face de leurs conseillers étaient décortiqués, désossés et dénervés.
Les demandeurs d’emploi ou chômeurs, vidés de leur système nerveux, n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes et paraissaient même s’affaisser, se recroqueviller sur leurs chaises en face du conseiller droit comme un i.
Emma en eût un frisson dans le dos. Il lui sembla même que la température de la pièce baissait lui glaçant les os.
« Demandeur d’emploi, répéta Emma dans sa tête. C’est tellement dévalorisant comme formule. Comme si nous faisions l’aumône demandant les grâces à genoux de quelques bons samaritains nous donnant un emploi. Chômeur, ce n’est pas vraiment mieux », pensa-t-elle. Encore. Comme si par choix ou par fainéantise, les gens se traînaient en haillon à l’ombre d’un arbre pour y trouver du repos et ne pas retravailler aux champs. Non ! Nous devrions trouver une autre dénomination. Je ne sais pas moi, offreur de compétences ou employable, voilà c’est bien plus positif », conclut Emma.
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La partie de Monopoly n'était pas finie. Elle relança les dés, se remit à la recherche d'autres opportunités. C'était comme cela qu'elle se retrouva à enchaîner trois autres Contrats à Durée Déterminée CDD ou Cure De Démoralisation.
Elle utilisait beaucoup d'énergie pour ses recherches, s'adapter, être flexible, malléable. Elle n'était qu'un vulgaire chewing-gum bien mastiqué que l'on jetait ensuite.
Non, elle ne voulait pas de cela. Elle voulait un projet plus stable, à plus long terme, le fameux Contrat à Durée Indéterminée – saint Graal du demandeur d'emploi. Mais existait-il vraiment ? Emma commençait à en douter. Tout ceci n'était-il pas une légende ou un Complot Dantesque Inadmissible ?
Pendant ce temps son père lui envoyait des mails toutes les semaines pour lui raconter ses aventures autour du monde. Il finissait toujours ses messages par un je t’aime, prends soin de toi.
(...)
Elle tenta donc de postuler à quelques offres, armée de son courage. Mais elle se frotta à plusieurs refus : Malgré l'intérêt de votre candidature, nous sommes dans le regret de vous annoncer ne pas pouvoir y donner suite...blablabla.
L'échec était difficile à admettre. Marie Curie s'était prise une porte ou deux en plein visage. Finalement, malgré ses compétences, il était difficile pour elle de se vendre comme un bien, de croire en sa personne. Elle avait été habituée à un autre système de pensées.
Pour elle, on prouvait sa valeur en démontrant ses capacités au mérite, sur des résultats concrets et non sur la base d'un jeu de langage théâtral le jour d'un entretien. Dans ce cas, n'importe quel imposteur pourrait prétendre à un plus haut poste.
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Ses longs cheveux châtains ondulés et épais sont détachés aujourd’hui et forment autour de son visage une sorte de rideau souple et vaporeux. Ses yeux bleus brillants la regardent avec insistance pour parcourir les contours fins de son visage aux traits encore juvéniles. Elle approche de la trentaine mais le temps n’a pas vraiment laissé de traces trop marquées sur son visage.
« J’ai un air de méduse, se dit-elle en souriant. Je suis transparente comme elle, pense-t-elle, sans le côté urticant et envahissant qu’on lui reproche. »
Emma baisse les yeux puis se regarde à nouveau sans sourire, cette fois-ci et continue de se parler à elle-même :
« Emma Durand, comment faire un nom plus passe-partout. Emma est l’un des prénoms féminins le plus donné en France et Durand, n’en parlons pas, soupire-t-elle.
Mais finalement peut-être que ce ne sont pas ceux que l’on voit le plus qui ont le plus de choses à dire. »
(…)
Mais si elle s’intéresse particulièrement aux méduses, c’est à cause ou plutôt grâce à ses sens. Voilà un atout qu’Emma partage avec ses gluantes amies marines. Elle a toujours eu l’impression d’avoir des antennes qui lui faisaient voir, plutôt percevoir, le monde autour d’elle en stéréo.
Un jour quelqu’un lui a dit qu’elle était hypersensible, comme si cela pouvait être une sorte de faculté extraordinaire à la manière d’un super héros.
Elle avait souri un instant s’imaginant telle Wonder Woman agitant son lasso de la vérité mais avait vite oublié ce compliment enterré par les moqueries et railleries de ses amies de l’époque.
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Il y a certains milieux où être strict est important. L’image de quelqu’un de compétent et responsable passe par un costume triste. Quelqu’un qui voudrait rayonner au travers d’un costar de couleur vive serait pris pour un hurluberlu ! Tiens ce mot, il viendrait peut-être de l’anglais hurly-burly qui se traduirait par tumultueux en français. », avait-elle lu il y a peu.
Elle marqua un petit temps de repos dans sa réflexion en progressant sur le trottoir.
« Le tumulte est-il forcément étrange ? Les vagues, qui viennent quelque peu ébouriffer les algues au fond des mers, ne sont pas toujours mal venues. Tiens nos méduses sont bien contentes de pouvoir voyager grâce au tumulte des océans. 
Et notre hurluberlu alors… Il ne fait pas parti du groupe. Il ne colle pas à l’image que l’on se fait d’un emploi, d’une fonction, du monde sérieux. C’est en ça qu’il est farfelu, extravagant, déraisonnable. », finit-elle par se dire.
Heureusement, Emma était habillée en noir aujourd’hui : un chemisier noir, un jean noir, un trench coat noir. Seules ses chaussures argentées et son écharpe bleu canard étaient un peu plus tape à l’œil. Elle pourrait se noyer dans le groupe, bien cachée et peut-être même s’y perdre.
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Emma rentre chez elle à pas lents et retourne dans sa tête à maintes reprises les mots du médecin : dépression, magnésium, alimentation, repos, des choses qui vous font du bien …
Cette dernière phrase glissée par le médecin taraude Emma parce qu’à vrai dire, elle ne sait pas y répondre.
« Qu’est ce qui me fait du bien ? Quels sont mes passe-temps dans la vie ? » se demande-t-elle.
Emma a l’impression qu’on lui a posé une colle comme on dit. Pourtant, cela ne semble pas être une question si difficile que cela. A part ses études, rien ne l’a vraiment jamais passionnée dans la vie en fait. Elle aime les petits bonheurs de la vie : un bon livre sous un plaid douillet au creux de son canapé, l’odeur de l’herbe fraîchement coupée qui envahit l’atmosphère au printemps ou de la route mouillée après un orage durant une chaude journée d’été. « Ce n’est pas cela être heureuse ? » pense Emma.
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