- Maman, maman, dites-moi ! Est-ce qu'ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants ?
- Voyons, petite sotte ! Quand comprendrez-vous qu'il ne faut pas croire ce que disent les contes ? Le bonheur, sachez-le, repose plutôt sur la qualité des enfants que sur leur quantité.
Il faut faire attention à ce que l'on souhaite. On désire parfois sans penser aux conséquences. Et quand l'objet qu'on appelle de ses vœux surgit brusquement, nous voilà pris au dépourvu.
Cette manie de masquer la réalité derrière les légumes ! Ma douce, le conte du petit pois sous le matelas, c'est une soupe qu'on fait avaler aux fillettes innocentes.
Il en allait des filles comme des bagages : moins elles prenaient de place, et plus elles seraient faciles à caser.
On ne reste pas éternellement mutilé par une déception amoureuse.
Si vous étiez une femme, même fortunée, vous seriez encore prisonnière, forcée de coucher dans le lit d'un homme qu'on aurait choisi pour vous...
Ces trois jeunes filles de la bonne société anglaise étaient de fort délicates créatures. Mrs Watkins pouvait être fière d'avoir produit ces jouvencelles aux fins cheveux blonds, à la mince ossature point trop tapissée de chair. Elle avait veillé sur leur taille étroite, leur avait appris à ne laisser échapper qu'un petit filet de voix. Il en allait des filles comme des bagages : moins elles prenaient de place, et plus elles seraient faciles à caser.
Serrée contre lui, Sadima lui conte les hauts et bas de sa journée. Ils discutent longuement, bouche contre bouche. Elle trouve plus facile de se confier quand le souffle des mots n'a aucun chemin à faire, et se dépose directement entre les lèvres de son confident.
L'humain a une moins bonne vision, et un odorat moins développé que beaucoup de bêtes. Mais de tous les animaux, c'est lui qui a le meilleur sens du toucher.
« Sadima n’avait pas envie de lui ouvrir sa coquille. Mais cet œil désirant et nacré lui plaisait. Elle ne fit entrer que ce regard qu’il lui avait lancé. Elle referma, se replia sur elle-même, et rêva de cette œillade. Elle se la raconta encore et encore, la rejoua, la façonna à sa guise. C’était comme un grain de sable qu’elle tournait et retournait pour le lisser. Elle polissait la perle et la peau lisse s’arrondissait. L’amoureux la regardait, son œil luisait, la perle brillait. Une tension impérieuse enflait en elle. La perle pulsait comme un point, en suspension… Maintenant Sadima connaissait cette ponctuation. Elle savait se mener jusqu’au point d’exclamation, lancer le sort qui laisse le corps content. Elle avait trouvé son pouvoir. Sa jouissance était une puissance. »