- Tu ne travailles pas, dit-il.
- Ah bon ? Les tâches ménagères sont un travail, comme leur nom l’indique. À moins que tu croies que je prépare ton dîner pour m’amuser ?
[ USA, début des années 1950 ]
Puis nous avons fait des virées en voiture et bientôt, nous nous sommes retrouvés sur la banquette arrière.
Je ne voulais pas, au début, mais [il] insistait. Il disait qu'à notre époque, seules les filles frigides se l'interdisaient. Et comment pouvait-il être sûr de mon amour pour lui si je ne me détendais pas ? Alors je l'ai fait.
(p. 166)
Si je passe mon temps à l'ancrer, quand est-ce que je vais pouvoir voler, moi ?
Bon Dieu, certains hommes [noirs] envoient leurs copines chez les Blancs et récupèrent tout l'argent qu'elles ramènent à la maison. Certains les prostituent sur les parkings ou dans les ruelles qui longent Harbor Freeway. Et d'autres rient de la façon dont les patrons blancs pelotent leurs soeurs et se moquent des hématomes que leur infligent leurs femmes quand ces pelotages sont allés trop loin. Joseph ne ferait jamais ça. Il prend soin d'elle.
(p. 83)
La détresse des Noirs engendre la prospérité des Blancs…
- C'est toujours une histoire d'hommes. Ils guident leur existence, et elles n'en tirent aucune leçon. Elles se relèvent, remettent du rouge à lèvres et courent après le suivant.
Je ne devrais pas peindre. Franck n’aime pas ça, bien que Genevieve Crane dise que j’ai un talent incroyable. C’est un mauvais exemple pour les enfants, une mère qui se fait plaisir, quand il y a des repas à prévoir, des tapis à aspirer et des bouquets de fleurs à arranger.
...il fera chaud demain, alors qu'est-ce que ça change ? C'est ce que Maman aurait dit.
Où est le problème? Il fait chaud, tu fais avec. Dieu va pas changer le temps pour tes pauvres fesses.
Elle referme la porte et se rassoit. Mick sourit, mais son visage à elle reste impassible.
- Vous dites que l'affaire n'avance pas ?
- Eh bien, je...
- C'est pas bien. Joyce mérite mieux. Elle a deux petites filles, en plus. Je n'ai pas envie de vous aider, vous, mais j'aimerais l'aider, elle.
Hier, j’ai embrassé mon mari pour la dernière fois.
Il ne le sait, bien sûr. Pas encore. En réalité, j’ai du mal à y croire moi-même. Pourtant, quand je me suis réveillée ce matin, j’ai su que c’était vrai.