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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Californie, fin des années 50, Inga Vesper dont c'est le premier roman, met en scène deux mondes que tout oppose encore. D'un côté, dans une banlieue huppée et blanche, les femmes au foyer trompent leur ennui dans des réunions pour des oeuvres de bienfaisance tandis qu'à l'autre bout de la ville, dans le ghetto noir, d'autres femmes se battent pour se faire une place dans une société qui ne veut toujours pas d'elles. Un petit air de "La couleur des sentiments" sans aucun doute...

Derrière cette couverture "sirupeuse" qui cache bien son jeu aussi, se dissimulent à la fois un roman sociétal, un thriller domestique et un polar de bonne facture. Pour parvenir au dénouement et résoudre la mystérieuse disparition de Joyce Haney, il faudra beaucoup d'audace à l'inspecteur Mick Blanke pour passer au-delà des préjugés racistes et creuser le mur des apparences souvent trompeuses. le lecteur devra quant à lui supporter son côté un peu brouillon et souvent à coté de la plaque. Heureusement que Ruby, la jeune femme de ménage noire ne baisse pas les bras pour faire éclater la vérité.
Pour un premier essai, c'est malgré tout un essai transformé de la part de l'autrice. C'est bien écrit et la construction est originale. Régulièrement, alors que l'enquête piétine, au détour d'un chapitre, Joyce, la disparue prend la parole et confie au lecteur la réalité de son existence.
J'accorde un 14/20 à ce roman féministe et anti-raciste, véritable peinture sociale d'un pays au tout début de sa lente évolution.
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C'était ma première fois !
Non, pas celle à laquelle vous pensez bande d'obsédés, mais celle où je suis entré dans les locaux de Babelio, rue de Malte à Paris.
Merci au personnel de Babelio pour leur invitation, leur gentillesse, leur disponibilité, leur organisation et leur jus de pomme.
Merci également aux éditions De La Martinière pour l'envoi du roman ainsi qu'à Inga Vesper et son interprète pour nous avoir parlé de ce Un long si long après-midi ( tellement long qu'il va s'étendre sur quelques jours ) sous toutes ses coutures, parfois insoupçonnées.

Ce roman paru au début du mois semble beaucoup plaire, et je rejoins amplement tout ce qui a pu être dit de positif. Pourtant ça n'est pas vraiment ma came habituelle. Un roman policier qui se déroule à la fin des années 1950. Mais aussi, à part égale, un roman sur l'Amérique de cette époque. Axé sur les femmes si heureuses de vivre au foyer qui font la une des publicités représentant la famille idéale, à s'occuper de leurs enfants ou à cuisiner des cupcakes dans des cuisines de mieux en mieux aménagées afin de leur faire gagner quelques minutes précieuses de marche lors de la confection d'une succulente tarte aux myrtilles.
C'est une de ces publicités typique de la famille épanouie stéréotypée qui a été pour Inga Vesper l'un des déclencheurs de la rédaction du roman. Pour elle il était évident que pour la femme ce n'était qu'une illusion, un sourire de façade, un fait qui s'est d'ailleurs confirmé quand elle a appris qu'à l'époque 50 % de ces Américaines prenaient des médicaments contre l'angoisse ou la dépression.
"Et pourtant elles souffrent de terribles maladies. Anxiété, dépression, crises de panique, hystérie..."
Si un mari ne buvait pas et ne frappait pas sa femme c'est qu'elle avait forcément tout gagné et que son couple était parfait.
Mais bien entendu c'est un tout petit peu plus compliqué que ça, à l'époque comme aujourd'hui.

Et c'est dans le cadre idyllique de la petite ville de Sunnylakes ( à ne pas confondre avec Sunnydale, autre ville fictive de Californie, où Buffy tuait des vampires ) que nous découvrirons que les apparences peuvent être trompeuses.
"Les maisons défilent, toutes identiques, avec leur jolie pelouse, leur jolie clôture et leur façade ornées de fausses pierres."
"Les gens de Sunnylakes, ils vivent au pays des rêves."
Jusque là rien de bien inédit.
Lors du comité des femmes pour le Progès de Sunnylakes chacune de ces voisines se retrouvent pour débattre des façons d'améliorer encore leur vie si merveilleuse.
Et l'auteure n'aura de cesse de gratter ce vernis de superficialité pour nous montrer qui elles étaient véritablement.

A commencer par Joyce, qui va se volatiliser.
A-t-elle fui une existence insupportable ? A-t-elle eu un accident ? A-t-elle été enlevée ? Est-elle morte ou vivante ?
C'est tout le sujet de l'enquête qui sert de fil conducteur au roman.
Enquête confiée à l'inspecteur Mick Blanke, récemment affecté dans cette bourgade paisible où il ne se passe jamais rien.
Joyce et Mick seront deux des trois narrateurs. La première, dont on comprendra rapidement que la vie n'est pas une carte postale, racontera au fur et à mesure le déroulé de la journée où elle a disparu. le second ne sera pas sur le même espace temps mais sera sur la même échelle de révélations pour le lecteur, en relatant la progression de son enquête. A ces personnages attachants ni tout noir ni tout blanc s'ajoutera une troisième narratrice, toute noire par la couleur de sa peau en dépit de son nom de famille : Ruby White.

Avec ce personnage Un long si long après-midi va parfois vous prendre à la gorge. A cette époque le racisme est encore violent et les personnes de couleur ne peuvent pas ( et ne le souhaitent pas ) se mélanger aux blancs. Il existe toujours des restaurants dans lesquels ils ne sont pas les bienvenus. Les insultes fusent.
"Un blanc avec un chapeau de cow-boy lui crache le mot honni au visage et elle a l'impression qu'on la poignarde jusqu'à l'os."
"Les noirs et les blancs vivent toujours séparés. Nos maisons sont séparées, nos enfants sont séparés, nos vies sont séparées."
Ruby, qui rêverait un jour de devenir enseignante, est la femme de ménage de Joyce et de sa voisine.
Amie et confidente de Joyce, l'inspecteur a besoin d'elle pour résoudre l'énigme. Bien que très réticente à aider un flic blanc, elle acceptera sous certaines conditions de l'aider, souhaitant avant tout aider cette femme qui l'employait, et qui la respectait.
Et nous voilà avec un duo d'enquêteur totalement improbable, extrêmement attachant et en même temps trop différents. En d'autres temps ils auraient pu être amis. Mais l'inspecteur, qui est dénué de préjugés, est cependant parfois maladroit dans ses propos. Quant à Ruby, elle est méfiante, parfois même haineuse, et cette fracture sociale représentée par ces deux personnages est certainement ce qui m'a le plus ému dans le roman.
"La barrière qui les sépare est vieille de plusieurs siècles. Et malgré tous ses efforts, il ne peut en venir à bout."

Roman noir ? Presque, d'autant que la température ajoute à l'asphyxie de ce roman policier dramatique.
"Une chaleur surréelle s'en échappe quand il ouvre la portière."
"Le sang est durci et poisseux. Deux jours de chaleur estivale l'ont collé au carrelage tel du vernis à ongles."
Et pourtant, à voir la couverture, si on excepte ladite tâche de sang, on a plutôt l'impression que les couleurs chatoyantes disent le contraire.
Présentes en particulier dans les peintures, les fleurs et les vêtements, elles atténuent l'indicible ou - selon le ressenti du lecteur - viennent renforcer au contraire par leur contraste l'impression de tristesse et de gâchis du beau bonheur américain.
"- Rouge passion, répond-il. Comme tes lèvres, chérie."
"Les vêtements de Mme Ingram forment un fouillis de rose, de turquoise et de mauve de plutôt mauvais goût. Et là, fraîche comme le matin, est suspendue dans un sac de pressing une robe fourreau jaune canari."
"Il était bleu et rouge, blanc et violet. Il avait des cheveux noirs et des ongles jaunes. Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel."

Ce qui vient à coup sûr redonner de temps en temps le sourire et aérer la gravité du propos, ce sont les multiples touches d'ironie qui parsèment le roman, souvent grinçantes mais bienvenues. A nouveau quelques exemples :
"Elle aura besoin de lui pour choisir exactement le contraire de ce qu'il lui recommande."
Ou, quand l'inspecteur Blanke s'introduit pour la première fois au Comité des femmes pour le Progrès de Sunnylakes :
"Soudain il a l'impression de flotter au milieu de requins en chemisiers amidonnés."
"- Vous ne m'avez été absolument d'aucune aide, merci."

Un long, si long après-midi se veut le plus fidèle possible à son époque, en évoquant sans faux-semblants le malaise des femmes au foyer, l'exclusion du peuple noir, dans un contexte où le catholicisme joue encore un rôle majeur ( ainsi que le dieu des flics débutants ! ).
"Nous avons pensé que la parole du Christ serait le meilleur remède."
"Puisse le Seigneur la garder en vie."
Seul léger regret : Qu'il y ait autant d'insultes grossières dans un roman si bien écrit. A tort ou à raison j'ai eu du mal à me représenter certains protagonistes jurer comme des charretiers.
Mais c'est un tout petit bémol et dire que le roman m'a plu est un euphémisme. Quasiment tout était bien pensé : Les personnages et les émotions qu'ils font passer, l'enquête qui avance pas à pas sans nous perdre mais aux révélations progressives, son édifient et insoupçonné côté socio-culturel, son humour et sa douce noirceur.

Après s'être volontairement arrêtée sur la fin des années cinquante, alors que les transformations sociales et politiques étaient imminentes, le prochain roman d'Inga Vesper ( auteure à suivre, donc ) nous projettera dans les années soixante-dix et la culture hippie notamment.
Un crime pourrait bien avoir lieu au début de ce second roman, qui devrait là encore permettre d'empiéter sur les idées reçues.
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Si je dois résumer ma lecture en quelques mots, je dirais qu'elle fut fort agréable et plaisante. Mais j'ajouterais également que j'en suis finalement sortie assez déçue.

En effet, lorsque j'ai ouvert le colis qui contenait mon roman, j'ai d'abord été très admirative du travail éditorial, trouvant la couverture topissime et de très bonne qualité.
Mais comme la couverture ne fait pas le livre, il fallait bien aussi que le contenu soit plaisant. Et je dois bien dire que j'ai été happée dès les premières pages, aimant le style, l'écriture que je trouvais savamment dosée et les personnages auxquels je me suis rapidement attaché pour certains. Il faut dire aussi que ça démarrait sur les chapeaux de roue. Mais, au bout d'une bonne centaine de pages, j'ai trouvé que le roman, et particulièrement l'intrigue policière, s'embourbait et perdait de la cadence que j'avais jusque là beaucoup appréciée. Mon intérêt a diminué de fil en aiguille, et même si je reste sur une impression finale de lecture agréable, je peux dire que les deux derniers tiers du livre ne sont pas à la hauteur de ce qu'il promettait au départ. En tout cas pour moi car je pensais vraiment après les cent premières pages que cela finirait par un coup de coeur.

Inga Vesper, dont c'est le premier roman (et je découvrirai ensuite qu'il s'agit d'une autrice allemande vivant en Ecosse et écrivant en anglais), pose son intrigue au coeur des banlieues bourgeoises américaines, en Californie plus précisément. Un petit air de "Desperate Housewives" se fait entendre, puisque le roman commence au moment où Joyce, femme au foyer désespérée donc, et mère de deux adorables petites filles, disparaît, laissant des traces de sang derrière elle. Nous sommes dans les années 50, un mari un peu trop au-dessus de tout soupçon, des voisines tellement charmantes qu'on se demande bien ce qu'elles peuvent cacher, tout cela chapeauté par un comité pour l'épanouissement de la femme, ça ressemble un peu à une autre série que j'ai beaucoup aimé, "Why women kill". Sans oublier Ruby, la bonne, noire évidemment, qui est témoin de l'affaire mais sera vite suspectée aussi, ne perdons pas de vue que nous sommes dans l'Amérique des années 50, un petit air de "La couleur des sentiments" sonne à mes oreilles. Vous ajoutez à cela un policier qui sort des sentiers battus, des punchlines dignes des meilleurs scénarii hollywoodiens, un brin d'ironie et de cynisme, et, surtout, beaucoup de drôlesse (oui, oui, j'ai envie de dire ce mot) dans l'écriture, et j'entends comme un soupçon du roman "Alabama 1963" que j'avais dévoré et adoré au printemps dernier.
Ce roman a tout, oui tout, vraiment tout. Mais pour moi ça n'a pas pris totalement. Un peu comme si dans le gâteau au chocolat que vous confectionnez vous aviez les meilleurs ingrédients au monde mais que vous ne battiez pas les oeufs en neige assez fermement.

Pourtant, et j'aimerais aussi beaucoup insister dessus, il y a vraiment de bonnes, de très très bonnes choses dans ce roman, à commencer par les personnages. J'ai vraiment beaucoup aimé les protagonistes de l'intrigue, particulièrement Ruby et Mick, l'inspecteur. J'ai trouvé que cela faisait certes un duo improbable mais tellement attachant et non politiquement correct que je ne pouvais que les apprécier tous les deux ensemble.
L'ambiance générale est également très bien retranscrite, dans les petits détails qui rappellent ce qu'était l'Amérique des années 50, notamment concernant la ségrégation (et pourtant la Californie était loin d'être l'état le moins progressiste).
Enfin, la plume de l'autrice est rythmée et amène parfois de la légèreté là où on ne l'attend pas mais où on en a besoin.

Ce qui m'a manqué est une certaine cohérence dans la progression de l'intrigue, ce qui fait que j'ai eu beaucoup de mal à y croire. C'est un peu trop tiré par les cheveux, la vraisemblance n'est pas au rendez-vous, ça manque un peu de panache en fait.

En résumé, je retiendrai surtout qu'il s'agit ici d'un premier roman et je mettrai les maladresses que j'ai identifiées çà et là sur le compte de l'inexpérience. Car, pour un premier roman c'est plus que prometteur, et surtout, et c'est aussi en cela que je crois en l'autrice, la plume, même si elle reste à affiner, m'a énormément plu. Si elle parvient à mener un roman de bout en bout comme elle l'a fait dans le premier tiers de celui-ci, ce sera le coup de coeur assuré.
Enfin, même si au début de mon billet j'écris que je sors déçue de ce roman, ce n'est pas parce qu'il est mauvais, mais parce que le début était tellement éclatant que j'avais mis la barre très haut.
Une autrice à suivre, assurément...

Un grand merci à Babelio, et particulièrement à Nicolas, pour me l'avoir proposé dans le cadre d'une masse critique privilégiée. Un grand merci également aux éditions De La Martinière pour l'envoi de ce livre.

Lu en mars 2022


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États-Unis, années 50, dans une belle résidence cossue.
Joyce, mère de deux jeunes enfants disparaît un certain après-midi.
C'est Ruby, la jeune employée noire qui découvre la cuisine ensanglantée.
Les deux enfants sont seules, la mère a disparu.
Évidemment, Ruby est aussitôt arrêtée.
Mais heureusement,, un inspecteur nouvellement nommé va au-delà des apparences et mène une enquête sérieuse, avec justement l'aide de Ruby.
Mais quel roman addictif. Ayant lu quelques chapitre avant le repas, je m'y suis replongée sitôt celui-ci terminé et ne l'ai pas lâché jusqu'au bout.
Autant dire que ce fut un après-midi de totale lecture.
Dans ces années là, c'est le début du progrès domestique.
Les cuisines se modernisent, censées libérer les femmes.
Mais elles n'ont pourtant le rôle que de mères et épouses parfaites.
Des réunions entre femmes, des oeuvres caritatives.......
Mais leurs aspirations personnelles sont ravalées en second plan quand elles ne sont pas carrément étouffées.
Parallèlement, à l'heure où l'esclavage est aboli, la ségrégation est encore omniprésente et plutôt violente.
Bref, c'est un roman à l'écriture fluide, à l'intrigue intéressante, situé dans une époque bien restituée et traitant du sexisme et du racisme.
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Été 1959, il fait chaud, très chaud dans cette banlieue chic de Los Angeles, où travaille Ruby, jeune femme noire, en tant que femme de ménage dans ces maisons sans âme où, "à l'intérieur, tout ressemble à une page de catalogue". C'est aussi là qu'a lieu un crime sordide. Ruby se rend vite compte que toutes ces femmes "cachent toutes quelque chose. Les gens de Sunnylakes, vivent aux pays des rêves. Et ils veillent à ce que personne ne vienne percer leur bulle. Ils... jouent à faire semblant".

L'auteure réussit très bien à rendre l'atmosphère de l'époque et nous décrit ainsi, page après page, le "rêve américain", la ségrégation, le sexisme. Elle fait monter progressivement le suspense de son intrigue afin de tenir le lecteur en haleine.

Belle découverte que je vous recommande vivement !
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L'auteure Inga Vesper nous plonge dans le mystère de la disparition de Joyce Haney, une femme au foyer, dans le contexte de la banlieue chic de Los Angeles en 1959. L'histoire se déroule dans une société en plein remous, marquée par des tensions raciales et une émancipation féminine en gestation.
Ruby, la femme de ménage afro-américaine, se retrouve au coeur de l'intrigue en tant que suspecte idéale. L'auteure explore les relations complexes et les secrets cachés derrière les façades parfaites de cette banlieue. le récit dévoile une société patriarcale où la domination masculine pèse sur les femmes, qu'elles soient blanches ou afro-américaines.
L'intrigue, construite avec finesse, révèle les enjeux sociaux et met en lumière les luttes des minorités et des femmes pour leur émancipation. Inga Vesper propose une réflexion sur les normes sociales de l'époque et offre une peinture nuancée des personnages, loin des stéréotypes.
Globalement, j'ai apprécié cette lecture, la qualité d'écriture d'Inga Vesper et la manière dont elle a su captiver mon intérêt tout au long du roman.
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𝑈𝑛 𝑙𝑜𝑛𝑔, 𝑠𝑖 𝑙𝑜𝑛𝑔 𝑙𝑖𝑣𝑟𝑒...

Ce livre, j'avais hâte de le lire. Je voyais les retours quasi dithyrambiques des bookstagrammeuses, la pub de l'éditeur... le sujet : ségrégation et féminisme sur fond de polar me tentait beaucoup.

Malheureusement comme c'est souvent le cas quand on en attend trop j'ai été déçue.
🍲
Ne nous méprenons pas, le livre est bon. Un beau décor et une galerie de personnages assez bien décrits, une disparition inquiétante et des suspicions ...
🍲
Mais dans ce roman où Alabama 1963 rencontre Wisteria Lane, j'ai vu trop de ressemblances avec le roman des chouchou Niemiec et Manchette. J'ai lu trop de digressions , qui m'ont fait trouver le temps un peu long.
🍲
J'ai eu aussi du mal avec ce concept de White Savior et même s'il était plein de bonne volonté je ne me suis pas vraiment attachée au personnage du flic.
🍲
Et ce dénouement... Tellement évident que je n'en avais pas imaginé d'autres dès le début de ma lecture ...
🍲
Bref j'aurais pu aimer beaucoup plus ma lecture mais les avis beaucoup trop élogieux m'ont trompée et je m'étais fait une fausse idée de ce livre

Dommage 🙄

Et toi, tu l'as lu?

Bonne journée 💓
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Eté 1959, Ruby, une jeune femme noire dont la mère est récemment décédée dans des circonstances tragiques, est bien décidée à s'en sortir et à poursuivre son rêve d'études secondaires, même si pour cela il faut travailler comme femme de ménage chez de riches femmes blanches. Mais quand elle découvre un après-midi les enfants de sa patronne Joyce seuls à la maison et des traces de sang dans la cuisine, elle sait que les ennuis risquent de commencer et qu'elle ferait mieux de se tenir à l'écart. Son amitié pour Joyce va néanmoins la pousser à tenter de faire éclater la vérité même si cela s'avère risqué.

Un long, si long après-midi commence très fort avec ces scènes initiales qui nous montrent de l'intérieur la ségrégation raciale encore en vigueur sans aucune vergogne dans la Californie de cette fin des années 50. le contraste entre Ruby et les riches femmes blanches qu'elle sert est frappant et on comprend très vite que sa peau noire et sa pauvreté sont des raisons idéales pour la rudoyer, la faire travailler plus que de raison en la payant à peine, sans qu'elle ne puisse jamais se plaindre ou protester. Quand en plus elle découvre ce qui pourrait bien être une scène de crime, le roman se fait franchement angoissant, à la mesure de la peur qui étreint alors la jeune femme : une Noire dans une maison de blanche aisée et disparue, voici qui forme une trame idéale pour des policiers souhaitant résoudre au plus vite une affaire. On ne peut qu'être révolté devant ce racisme omniprésent et totalement intériorisé, qui semble normal à quasi tous les protagonistes du roman à part Mick, un flic désabusé fraichement débarqué de la côte Est et qui heureusement va prendre l'enquête en main et innocenter Ruby.

Le roman bascule alors vers une enquête plus classique où ces 2 laissés pour compte, le flic muté suite à une bavure et la jeune femme noire, vont s'apprivoiser malgré tout ce qui les oppose et collaborer tant bien que mal pour essayer de faire éclater la vérité et de découvrir ce qui est arrivé à Joyce. J'ai trouvé que le roman perdait un peu de sa force initiale, les situations et le récit reprenant des grands classiques déjà beaucoup vus et lus et sans grande originalité. On y découvre l'envers de la médaille des belles maisons cossues de ce quartier chic de L.A., ces femmes au foyer oisives totalement à la merci de leur riche mari, occupant comme elles peuvent leur journée entre shopping, soin aux enfants et entretien de la maison (pour celles qui ne peuvent s'offrir les services d'une femme de ménage). On y découvre aussi petit à petit les secrets de Joyce et tout ce qui se cache derrière le beau miroir d'une vie à l'apparence parfaite. le roman se lit plutôt agréablement, la plume de l'auteure étant vive et alerte et l'intrigue bien construite mais mon intérêt a quand même faibli au fil des chapitres, surtout que j'y ai trouvé quelques longueurs. L'auteure multiplie les rebondissements et intrigues annexes, nous distillant peu à peu les informations et les indices permettant de résoudre le mystère de cette disparition et cela devient un peu lassant, le côté intrigue policière étant quand même très classique et limité.

Un roman plutôt sympathique et intéressant pour se replonger dans les Etats-Unis des années 50 et redécouvrir avec effroi à quel point le patriarcat et le racisme y étaient omniprésents (même si tout est loin d'être réglé aujourd'hui, certaines scènes sont maintenant franchement choquantes). Néanmoins je l'ai trouvé trop délayé et un peu trop fade pour qu'il me frappe réellement ou reste dans ma mémoire. Pas totalement convaincue malgré la jolie couverture et la reconstitution historique intéressante.
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Fin des années cinquante, dans une banlieue chic de Los Angeles.
Joyce, une jeune et dévouée mère de famille, disparaît brutalement en pleine journée, abandonnant ses deux fillettes et laissant derrière elle de nombreuses traces de sang dans la cuisine. Ruby, la jeune femme de ménage noire qui découvre la scène alerte les secours. Commence alors des jours d'angoisse pour le mari et l'entourage de la disparue.
C'est Mike Blanke, un inspecteur de police fraichement débarqué de New-York qui mène l'enquête et discerne rapidement sous le vernis de cette famille bien comme il faut, une réalité moins lisse qu'il n'y paraît. Il s'appuie sur la collaboration de Ruby qui avait trouvé en Joyce sa seule alliée sincère dans cet univers de bourgeois blancs racistes et méprisants. Et cette simple employée de maison, corvéable à merci mais qui rêve d'entrer à l'université, est très observatrice et se révèle une adjointe de poids pour Mike Blanke.
Au-delà de l'intrigue criminelle, fort bien ficelée, l'intérêt de ce roman réside dans le traitement d'une époque via le personnage central de Ruby, jeune femme noire exploitée mais amoureuse d'un activiste prônant la lutte contre le pouvoir blanc.
Ici, le lecteur s'immerge dans le milieu puritain et conformiste de la petite bourgeoisie blanche californienne qui considère la communauté noire avec mépris et cantonne les femmes au rôle de mère et de ménagères.
L'originalité de l'époque et des personnages principaux, alliée à une écriture efficace et limpide, transforme ce premier roman en belle réussite.
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Ce roman est constitué de plusieurs chapitre où différents personnages donnent leur point de vue et font avancer l'histoire. En 1959, dans une ville américaine une épouse bourgeoise disparaît. La femme de ménage, Ruby, afro-américaine découvre la cuisine ensanglanté. Elle sera d'abord soupçonné en raison de sa couleur de peau mais très vite, un inspecteur va orienter l'enquête le milieu pavillonnaire où vit la disparue.
Ruby mènera son enquête et l'enquêteur sera forcé d'aller au-delà des faux semblants et de la perfection que renvoie les femmes blanches bourgeoises de cette bourgade.
Un bon premier roman mêlant enquête et destin de femme. Une très belle découverte. Une auteure à suivre !
#Unlongsilongaprèsmidi #NetGalleyFrance
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