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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Par un long, si long après midi , je commencais cette lecture pour laquelle je remercie chaleureusement les Editions de la Martinière et Babelio...
J'aurais voulu étirer cet après-midi, que ma lecture dure longtemps, hélas je lis vite ! D'entrée, j'ai aimé Inga Vesper, l'auteure.

Il fait chaud ( mais pas chez moi...). Laissez-moi rêver que je suis à Los Angeles en 1958, dans un tableau de David Hockney.
Un quartier privilégié de Los Angeles, Madame rêve... Elle rêve d'une autre vie, une vie sans son mari, où elle serait peintre et non, femme au foyer..
Ruby est une jeune femme noire qui franchit la "frontière" chaque jour, pour aller travailler chez des Blancs. Joyce est sa seule patronne sympathique , qui ne s'arrête pas à la couleur de sa peau. Mais un jour, Ruby rentre dans la maison, les deux filles de Joyce sont seules, il y a du sang dans la cuisine, et la parfaite épouse a disparu.
Trois voix pour nous raconter cette histoire, trois Amériques...
Celle de Mick le policier, fraichement muté dans cet endroit si propret. Un homme.
Celle de Ruby , qui aspire à mieux, et qui en attendant aspire les sols des jolies maisons de blancs, en espérant réunir assez d'argent pour payer les frais d'inscriptions d'une université.
Et Joyce , l'épouse, la mère.
Très tôt, Mick se rend compte que Ruby pourrait l'aider, mais Ruby a-t-elle seulement envie d'aider un homme blanc ? On est en 1958 et un gouffre les sépare.
Il y a beaucoup de secrets derrière les palissades blanches et l'eau lisse des piscines.

Entre Mad Men pour l'époque et le portrait qui est fait des femmes au foyer et La Couleur des sentiments, pour la barrière entre les employées de maison noires et leurs patronnes blanches, ce premier roman est une réussite. Dénonçant le racisme, l'ignoble, le peu de place faite aux femmes, l'ennui, à égalité, la plume est tour à tour fluide , "picturale", et caustique.
Ruby est une jeune femme intelligente, volontaire, et fonceuse qui s'en prend pleine la figure tout le temps... Mick est un inspecteur qui n' hésite pas à franchir les lignes que la société édicte. Un peu plus sensible ou intelligent que ses collégues. J'ignore à ce jour, si on reverra ce duo, j'aimerai bien...
Ce roman est presque, presque un coup de coeur.
J'ai été gênée par une seule chose, les mots employés par Ruby lorsqu'elle est avec sa famille. Comme une impression de "non-raccord historique"...
Inga Vesper n'est pas historienne, elle n' a pas vécu les années 50. Elle n'est pas non plus américaine ( allemande vivant en Angleterre) . Son Long, si long après midi est comme un kaleidoscope d'influences diverses et variées complétement assumées. Sa vision d'une Amérique disparue, aux nombreuses fêlures, comme un immense hommage. Et l'on sent dans sa plume, qu'elle n'est pas dupe, qu'elle s'en amuse et ça a fait comme des ricochets sur le lecteur qui a l'impression de voir des gens s'agiter , lors d'un été caniculaire, alors que lui est tranquille installé sur une chaise longue au bord d'une piscine peinte par David Hockney...
Je me suis régalée !
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Nous sommes en 1959, en Californie, à Sunnylakes, banlieue chic de Los Angeles. Ruby, jeune femme noire, fait le ménage chez les riches, chez les blancs.
Lorsqu'elle arrive, ce matin là chez Joyce, il n'y a personne pour l'accueillir, les enfants sont seules à la maison, la cadette hurle dans son lit, trempée, non changée et l'ainée erre dans le jardin. La cuisine est emplie de traces de sang, sans dessus dessous.
Joyce a disparu.
La voisine, qui emploie également Ruby, alertée, appelle la police qui arrête cette dernière et la conduit directement en prison.
La raison étant, ni plus, ni moins, sa couleur de peau. Qui pourrait avoir enlevé ou pire assassiné une mère au foyer blanche si ce n'est une noire?

L'inspecteur Mick Blanke fraîchement arrivé de la côte est, fait libérer Ruby au grand dam de son chef et de ses collègues.
Effectivement il n'y a aucun chef d'accusation contre cette jeune femme.

Commence, alors, une longue et fastidieuse enquête mené par Mick Blanke pour retrouver Joyce.

La période durant laquelle se passe cette histoire, cent ans après l'abolition de l'esclavage par Lincoln, est très trouble quant aux droits des Afro-américains et n'est guère favorable à ces derniers que ce soit au niveau de la justice, de l'éducation et de l'emploi.
Ruby rêve d'université et travaille dur pour aller y étudier, de plus elle subvient aux besoins de la famille, aussi quand l'inspecteur Blanke lui demande de l'aider à résoudre le mystère de la disparition de sa patronne, contrairement à son entourage, elle accepte et contribuera, fortement, à sa résolution.

En marge de l'intrigue, l'autrice peint une Amérique coupée en deux où le noir est porteur de tous les vices alors que le blanc est un parangon de vertus. Cette Ruby, femme combattante et amoureuse, arrive à s'extirper de ce marasme par sa seule volonté de porter sa famille et elle même hors de cette misère.
Elle essaie, aussi, de démontrer que les femmes dans ce monde là montrent l'espoir malgré leur condition, certes plus favorable d'un côté que de l'autre, mais où les épouses blanches n'ont que le rôle de femme au foyer, à élever les enfants, faire la cuisine et attendre le retour du "maître de maison".
Elle, Inga Vesper, y réussit parfaitement et de fort belle façon par ce livre qui se lit avec bonheur, sans à-coup et avec grand intérêt.
Je remercie Babelio pour cette masse critique, l'invitation à la rencontre avec l'autrice, ainsi que les Editions de la Martinière pour l'envoi de ce roman.
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Un premier roman qui sous couvert d'une enquête de police raconte le quotidien des femmes dans un quartier aisé de Los Angeles en 1959 ! de la femme au foyer à l'employée de maison noire, Inga Vesper démonte petit à petit le tableau propret qui se présente !

Joyce s'ennuie dans son rôle de femme modèle et de mère au foyer, ses rêves ont disparu et le lendemain c'est elle qui a disparu. Il ne reste que des traces de sang dans la cuisine et ses enfants ! C'est Ruby, la femme de ménage noire de plusieurs foyers de la rue qui découvre la scène. Sa couleur de peau fait d'elle la suspecte !

Mick, un enquêteur fraichement débarqué de la côte-est va enquêter et se trouver confronter au sexisme ambiant, au racisme omniprésent, aux conflits générés par les luttes sociales, les noirs pauvres et exploités, les blancs aisés et indifférents si ce n'est méprisants ! Difficile d'imaginer deux personnages plus dissemblables mais qui vont se découvrir complémentaires !

Toutes les questions trouveront leurs réponses au fil de cette enquête qui nous peint la situation de l'Amérique de cette époque, celle du rêve américain qui ne fut qu'une façon comme une autre de se voiler la face sur les problèmes raciaux, l'émancipation des femmes et l'égalité des êtres humains.

Un très bon roman avec des personnages attachants ou odieux mais très réels sans outrance. Comme beaucoup j'ai particulièrement apprécié le duo Mick-Ruby avec leurs blessures et leur réalisme, leur humanité et leurs espoirs.

Un roman que je recommande vivement !

#Unlongsilongaprèsmidi #NetGalleyFrance

Challenge Multi-Défis 2022
Challenge Plumes Féminines 2022
Challenge Mauvais Genre 2022
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« Un long, si long après-midi » d'Inga Vesper m'avait fait de l'oeil dès sa parution en 2022 en broché. Quelle joie donc quand il s'est avéré qu'il faisait partie de la sélection en lice pour le Prix du Meilleur Roman des Editions Points ! Et bien, j'ai vraiment bien fait d'attendre car je n'ai pas du tout été déçue. Il est un de mes coups de coeur de l'année 2024 !

Pour les nostalgiques de Desperates Housewives mais avec en prime une disparition mystérieuse et l'enquête en découlant, ce livre est parfait pour vous ! Décollage pour les Etats-Unis…

Bienvenue à Sunnylakes, une banlieue de Santa Monica, au coeur de la Californie. Des maisons chics, des gazons parfaitement entretenus, des habitants riches, bref, un petit paradis à première vue. C'est là que vit Joyce, une trentenaire, femme au foyer et mère de deux adorables petites filles. Un après-midi ensoleillé, Joyce disparait et des traces de sang sont retrouvées dans la cuisine par la femme de ménage, une noire-américaine, en charge de plusieurs maisons dans le quartier. Mais où est donc passée Joyce ? L'enquête démarre alors.

Le décor vous fera directement penser à plusieurs séries ou films américains, où tout semble être parfait. Pourtant, si on gratte un peu le vernis, on se rend compte que la vie n'y est pas forcément toute rose…. Les apparences sont souvent trompeuses et les coups bas ne sont pas en reste…

Inga Vesper signe ici un premier roman extrêmement riche en qualités. Son écriture est très fluide et agréable à lire. le décor de son récit placé en 1959, c'est un bond dans le passé que le lecteur fait où aucun élément n'est oublié. J'ai vraiment eu l'impression de me retrouver tant dans les lieux que dans le temps. La minutie des descriptions va jusque dans les détails et c'est comme si l'autrice y avait elle-même vécu alors qu'elle est allemande, vit en Ecosse et surtout bien trop jeune pour avoir connu les années 50 !

C'était le temps où les noirs-américains étaient traités comme des gens inférieurs, où les ghettos selon les origines étaient encore plus marqués, où la police avait encore plus la gâchette et les coups faciles, où la femme était d'office un être inférieur par rapport à l'homme, … Bref, toute l'histoire a été parfaitement recherchée et travaillée.

Ce livre se dévore en peu de temps, tellement il tient son lecteur en haleine. Les pistes sont nombreuses quant à la disparition de Joyce et pourtant, on peut se tromper à chaque fois qu'une porte se ferme pour en ouvrir une autre.

Comme vous l'aurez compris, j'ai littéralement adoré ce livre et il me tarde de découvrir le second roman de cette autrice : « Un destin sauvage, si sauvage » paru également aux Editions de la Martinière.

Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Fait partie de la sélection pour le Prix des Lecteurs du Val de Sully (2/6)

Un portrait réaliste d'une époque où le racisme déchaînait la haine et le machisme monnaie courante.

Ruby est une jeune fille noire de 21 ans. Elle fait le ménage dans deux familles d'un quartier huppé de Santa Monica.
Joyce est une mère au foyer. Elle a deux enfants. Elle est une des deux patronnes de Ruby.

Alors que Ruby entre chez Joyce pour prendre son service, elle découvre du sang partout dans la cuisine. Nancy, voisine et seconde patronne de Ruby, accourt alertée par les cris de la jeune femme de ménage.

Elle appelle la police qui arrête immédiatement Ruby. Mick Blanke, nouvel inspecteur intervient et fait libérer la jeune fille convaincu de son innocence après un interrogatoire.

Une question se pose : qu'est-il arrivé à Joyce

Voilà un premier roman qui frappe un grand coup.

Nous sommes en 1959 à Santa Monica (Californie). D'une part, malgré le « Civil Rights Movement » et les manifestations pacifistes lancées par Martin Luther King, les actes racistes perdurent. (Toujours d'actualité d'ailleurs).
D'autre part, c'est aussi le début de mouvement de libéralisation de la femme.
(Toujours d'actualité d'ailleurs - tiens, j'ai l'impression de me répéter).

L'auteure nous trace au fil des pages des moments de racisme très durs et des réflexions machistes qui feraient bondir « Les chiennes de garde ».

Le livre, organisé en chapitres assez courts, met en évidence chacun des protagonistes et leur différentes interactions pendant l'enquête et donne une excellente dynamique au texte.

Une originalité : la victime nous raconte par petites touches ce qui s'est passé durant ce « long, si long après-midi ».

Les personnages sont très bien campés. Ruby, consciente de sa condition mais qui veut en sortir…
Ses amis noirs qui luttent pour faire valoir leurs droits…
Le policier qui a été muté parce qu'il est un peu borderline…

La fin est absolument addictive.
Pour moi, un coup de coeur !!!
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L'herbe n'est pas forcément pas plus verte ailleurs même dans le quartier réputé de Sunnylakes... surtout en ce chaud été de l'année 1959 à Los Angeles...

Alors que la jeune Ruby va faire le ménage chez l'une de ses clientes, elle est loin de s'imaginer la scène qu'elle s'apprête à decouvrir... Joyce, mère de deux enfants a disparu dans de troublantes circonstances... Tout porte à croire que le pire s'est passé dans cette maison cossue. Avant même que l'enquête ne soit ouverte, Ruby se retrouve derrière les barreaux. La raison? Sa couleur de peau... Nick, un inspecteur fraîchement muté dans la brigade va alors être mis sur l'affaire et va tenter de résoudre le mystère découlant de cette inquiétante disparition....

Dès les premières pages j'ai été happée par l'histoire qui par certains côtés nous fait penser à la série "desperate housewives". On se retrouve dans un quartier tranquille à la pelouse bien entretenue mais où bien des secrets sont bien gardés derrière les portes des foyers. Je tiens à féliciter Inga Vesper qui nous offre ici un premier roman très abouti que l'on ne peut lâcher tant que l'on n'en connaît pas son dénouement... Tour à tour on alterne le point de vue de ces trois personnages ce qui rend le récit vivant et qui permet également d'aborder de nombreux thèmes comme les droits de la femme, le racisme et la ségrégation...

J'ai eu un réel coup de coeur pour ce roman découvert sur Netgalley aux personnages attachants et je tiens à remercier Inga Vesper et les Éditions La Martinière pour m'avoir offert cette belle opportunité livresque...
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Je remercie tout d'abord les Editions La Martinière et Babelio pour avoir obtenu ce beau roman au cours d'une Masse critique. J'avais beaucoup aimé « La couleur des sentiments » qui se déroule à peu près à la même époque, et on retrouve dans ce roman les mêmes thèmes : la servitude des domestiques noires qui briquent, récurent et font briller les maisons de ces femmes mariées blanches qui s'ennuient à longueur de journée et n'ont d'autres piments dans leur vie que les ragots et les réunions Tupperware. On retrouve aussi ce racisme quotidien envers les noirs qui amène les flics à les arrêter immédiatement dès lors qu'ils se trouvent à proximité d'une flaque de sang.

L'action se déroule en 1959 et Joyce- mariée et deux enfants- disparaît ne laissant derrière elle qu'un pyjama de bébé ensanglanté. C'est Ruby, la domestique, qui découvre la scène et avant même de pouvoir protester, elle est arrêtée alors que rien ne permet de voir en elle une coupable. Sauf si la couleur de peau est déjà une preuve de culpabilité. Heureusement, un inspecteur, Mick, va aller au-delà des apparences et mener une enquête qui va lui permettre de déterrer des secrets dans la vie de Joyce. Il va même s'appuyer sur l'aide de Ruby pour comprendre ce qui s'est passé.
C'est le premier roman d'Inga Vesper, je vous le recommande vivement.

Challenge Plumes féminines 2022
Challenge Multi-défis 2022

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Grâce aux éditions De La Martinière, via net galley, j'ai eu la chance de lire en avant première : Un long, si long après-midi d'Inga Vesper.
Dans la chaleur étouffante d'une trop longue après-midi, Joyce, une mère de famille comme on en rencontre dans les belles histoires du rêve américain, s'ennuie.
Ses enfants crient, son mari va bientôt rentrer, les minutes rampent comme des limaces.
C'est l'été 1959 et Ruby, la femme de ménage de Joyce, rejoint la maison où elle doit effectuer ses dernières heures de travail de la journée. Mais Joyce a disparu et ne subsiste plus dans la cuisine qu'une mince tâche de sang sur le sol.
C'est l'été 1959 et quand on suspecte un crime, la femme de ménage noire et célibataire est toujours la meilleure des suspectes. le fusible à faire sauter pour éviter que n'explose le grand miroir des faux semblants.
Si ce n'est que Ruby a décidé de se saisir de son propre sort. L'émancipation féminine et raciale n'est pas encore à la mode, mais elle est déterminée à faire entendre sa voix.
Un long, si long après-midi n'est pas sans rappeler l'excellent La couleur des sentiments ou Alabama 1963.
Ce premier roman est très riche en rebondissements, en surprises.
Deux femmes que tout oppose.
Une blanche et une noire.
Joyce et Ruby.
Une amitié cachée, que tout le monde ignore.
Une disparation : celle de Joyce.
Une coupable toute trouvée : Ruby.
Mais rien n'est tout noir ou tout blanc et Ruby refuse de passer pour la coupable ; elle va tout faire pour se battre.
Oui, elle est noire mais elle n'est pas qu'une nègre et elle va tout faire pour le prouver.
Quitte à chercher elle même qui a fait disparaître sa patronne..
Dans ce quartier riche et ensoleillé de Los Angeles, tout semble parfait.
Mais la perfection n'existe pas, et là où il y a le soleil, il y a aussi l'ombre..
Ce premier roman est pertinent. La condition difficile de la femme des années 1950 est bien expliquée, de même que la difficulté d'être noir (que l'on soit homme ou femme) à cette époque. Certains passages sont durs, il est difficile d'accepter qu'on puisse ainsi traiter un être humain quelque soit sa couleur de peau.
J'ai trouvé l'histoire bien ficelée, les personnages sont très intéressants.
J'ai eu un coup de coeur pour la jeune Ruby. D'autres personnages gravitant autour d'elle m'ont plu mais je n'en dirais pas plus, il est préférable d'avoir la surprise si vous le lisez à votre tour.
J'avais deviné certains éléments de l'histoire de même que la personne coupable de la disparition de Joyce. Malgré tout, j'ai eu de l'intérêt pour ce roman jusqu'à la fin, cela n'a pas gâché ma lecture.
Un long, si long après-midi est un bon roman que je vous recommande avec plaisir et que je note quatre étoiles de demie.
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Connaissez-vous les 3 K ?
« L'allitération Kinder, Küche, Kirche, que l'on traduit en français par 'enfants, cuisine, église', également connue sous l'expression 'les trois K', se veut une représentation des valeurs traditionnelles dévolues aux femmes en Allemagne sous l'empire allemand, reprise par le Troisième Reich ainsi que par les mouvements antiféministes et certains mouvement traditionalistes de l'après-guerre. Ce discours visait à décrire le rôle de la femme dans la société et la famille. Elles devaient, selon cette définition, assurer l'éducation des enfants, cuisiner pour la famille et vivre selon les préceptes et la morale religieuse. » - https://fr.wikipedia.org/wiki/Kinder,_K%C3%BCche,_Kirche
.
Appris en cours d'allemand au lycée, ce schéma m'est resté en tête tout au long de cette lecture. J'ai également pensé à ma mère, femme au foyer à partir des 60's (heureusement moins soumise, plus respectée et aimée, mais cantonnée aux tâches domestiques)... et à tant d'autres qui avaient "la chance", pendant les trente glorieuses, de "pouvoir rester à la maison".
.
Inga Vesper, jeune auteure contemporaine d'origine allemande, situe ce thriller domestique dans les USA de la seconde moitié des années 1950. Elle y évoque deux problèmes majeurs de la société américaine d'alors : la condition féminine, et la ségrégation persistante (en Californie, mais pas seulement). Ce second aspect rappelle l'excellent roman 'La Couleur des sentiments' de Kathryn Stockett, comme l'annonce la 4e de couverture.
Ce bond de plus de 60 ans en arrière m'a semblé convaincant. J'ai particulièrement apprécié le personnage de Mick, flic aux idées larges, mais tout de même conditionné par son éducation & son milieu, donc souvent freiné dans ses élans de 'mec bien'.
L'intrigue traîne un peu, la fin est excessive et longuette ; on peut également s'étonner de l'aveuglement de l'inspecteur, tandis que l'enquête officieuse progresse grâce à un enchaînement improbable de coïncidences.

Mais peu importe, ces petits défauts s'effacent derrière la fresque sociale et la qualité de certains portraits, et ce sont les points forts de cet ouvrage que je retiendrai.
J'ai déjà commandé 'Un destin sauvage, si sauvage' de cette auteur, en l'espérant aussi réussi.
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Un excellent roman qui m'a tenu en haleine tout le long de ma lecture.

L'auteure a vraiment une plume qui nous embarque et elle sait mener ses intrigues.
Jusqu'au bout, nous ne devinons pas le coupable ! Quelle histoire !
Si je devais comparer avec un autre roman, ce serait "Alabama 1963" qui fut un coup de coeur !
Nous nous retrouvons encore aux Etats-Unis dans les années 1950/1960 et bien entendu, il y a encore un racisme palpable. Une jeune femme va disparaître du jour au lendemain et Ruby, la jeune femme de ménage, noire, sera arrêtée dans un premier temps alors qu'elle découvre du sang dans la cuisine de ses employeurs...

Je me suis vraiment régalée en lisant ce roman. Je vous le recommande chaudement.
Merci à Inga VESPER pour ce moment !
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