AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 1126 notes
5
107 avis
4
143 avis
3
50 avis
2
6 avis
1
0 avis

C'était ma première fois !
Non, pas celle à laquelle vous pensez bande d'obsédés, mais celle où je suis entré dans les locaux de Babelio, rue de Malte à Paris.
Merci au personnel de Babelio pour leur invitation, leur gentillesse, leur disponibilité, leur organisation et leur jus de pomme.
Merci également aux éditions De La Martinière pour l'envoi du roman ainsi qu'à Inga Vesper et son interprète pour nous avoir parlé de ce Un long si long après-midi ( tellement long qu'il va s'étendre sur quelques jours ) sous toutes ses coutures, parfois insoupçonnées.

Ce roman paru au début du mois semble beaucoup plaire, et je rejoins amplement tout ce qui a pu être dit de positif. Pourtant ça n'est pas vraiment ma came habituelle. Un roman policier qui se déroule à la fin des années 1950. Mais aussi, à part égale, un roman sur l'Amérique de cette époque. Axé sur les femmes si heureuses de vivre au foyer qui font la une des publicités représentant la famille idéale, à s'occuper de leurs enfants ou à cuisiner des cupcakes dans des cuisines de mieux en mieux aménagées afin de leur faire gagner quelques minutes précieuses de marche lors de la confection d'une succulente tarte aux myrtilles.
C'est une de ces publicités typique de la famille épanouie stéréotypée qui a été pour Inga Vesper l'un des déclencheurs de la rédaction du roman. Pour elle il était évident que pour la femme ce n'était qu'une illusion, un sourire de façade, un fait qui s'est d'ailleurs confirmé quand elle a appris qu'à l'époque 50 % de ces Américaines prenaient des médicaments contre l'angoisse ou la dépression.
"Et pourtant elles souffrent de terribles maladies. Anxiété, dépression, crises de panique, hystérie..."
Si un mari ne buvait pas et ne frappait pas sa femme c'est qu'elle avait forcément tout gagné et que son couple était parfait.
Mais bien entendu c'est un tout petit peu plus compliqué que ça, à l'époque comme aujourd'hui.

Et c'est dans le cadre idyllique de la petite ville de Sunnylakes ( à ne pas confondre avec Sunnydale, autre ville fictive de Californie, où Buffy tuait des vampires ) que nous découvrirons que les apparences peuvent être trompeuses.
"Les maisons défilent, toutes identiques, avec leur jolie pelouse, leur jolie clôture et leur façade ornées de fausses pierres."
"Les gens de Sunnylakes, ils vivent au pays des rêves."
Jusque là rien de bien inédit.
Lors du comité des femmes pour le Progès de Sunnylakes chacune de ces voisines se retrouvent pour débattre des façons d'améliorer encore leur vie si merveilleuse.
Et l'auteure n'aura de cesse de gratter ce vernis de superficialité pour nous montrer qui elles étaient véritablement.

A commencer par Joyce, qui va se volatiliser.
A-t-elle fui une existence insupportable ? A-t-elle eu un accident ? A-t-elle été enlevée ? Est-elle morte ou vivante ?
C'est tout le sujet de l'enquête qui sert de fil conducteur au roman.
Enquête confiée à l'inspecteur Mick Blanke, récemment affecté dans cette bourgade paisible où il ne se passe jamais rien.
Joyce et Mick seront deux des trois narrateurs. La première, dont on comprendra rapidement que la vie n'est pas une carte postale, racontera au fur et à mesure le déroulé de la journée où elle a disparu. le second ne sera pas sur le même espace temps mais sera sur la même échelle de révélations pour le lecteur, en relatant la progression de son enquête. A ces personnages attachants ni tout noir ni tout blanc s'ajoutera une troisième narratrice, toute noire par la couleur de sa peau en dépit de son nom de famille : Ruby White.

Avec ce personnage Un long si long après-midi va parfois vous prendre à la gorge. A cette époque le racisme est encore violent et les personnes de couleur ne peuvent pas ( et ne le souhaitent pas ) se mélanger aux blancs. Il existe toujours des restaurants dans lesquels ils ne sont pas les bienvenus. Les insultes fusent.
"Un blanc avec un chapeau de cow-boy lui crache le mot honni au visage et elle a l'impression qu'on la poignarde jusqu'à l'os."
"Les noirs et les blancs vivent toujours séparés. Nos maisons sont séparées, nos enfants sont séparés, nos vies sont séparées."
Ruby, qui rêverait un jour de devenir enseignante, est la femme de ménage de Joyce et de sa voisine.
Amie et confidente de Joyce, l'inspecteur a besoin d'elle pour résoudre l'énigme. Bien que très réticente à aider un flic blanc, elle acceptera sous certaines conditions de l'aider, souhaitant avant tout aider cette femme qui l'employait, et qui la respectait.
Et nous voilà avec un duo d'enquêteur totalement improbable, extrêmement attachant et en même temps trop différents. En d'autres temps ils auraient pu être amis. Mais l'inspecteur, qui est dénué de préjugés, est cependant parfois maladroit dans ses propos. Quant à Ruby, elle est méfiante, parfois même haineuse, et cette fracture sociale représentée par ces deux personnages est certainement ce qui m'a le plus ému dans le roman.
"La barrière qui les sépare est vieille de plusieurs siècles. Et malgré tous ses efforts, il ne peut en venir à bout."

Roman noir ? Presque, d'autant que la température ajoute à l'asphyxie de ce roman policier dramatique.
"Une chaleur surréelle s'en échappe quand il ouvre la portière."
"Le sang est durci et poisseux. Deux jours de chaleur estivale l'ont collé au carrelage tel du vernis à ongles."
Et pourtant, à voir la couverture, si on excepte ladite tâche de sang, on a plutôt l'impression que les couleurs chatoyantes disent le contraire.
Présentes en particulier dans les peintures, les fleurs et les vêtements, elles atténuent l'indicible ou - selon le ressenti du lecteur - viennent renforcer au contraire par leur contraste l'impression de tristesse et de gâchis du beau bonheur américain.
"- Rouge passion, répond-il. Comme tes lèvres, chérie."
"Les vêtements de Mme Ingram forment un fouillis de rose, de turquoise et de mauve de plutôt mauvais goût. Et là, fraîche comme le matin, est suspendue dans un sac de pressing une robe fourreau jaune canari."
"Il était bleu et rouge, blanc et violet. Il avait des cheveux noirs et des ongles jaunes. Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel."

Ce qui vient à coup sûr redonner de temps en temps le sourire et aérer la gravité du propos, ce sont les multiples touches d'ironie qui parsèment le roman, souvent grinçantes mais bienvenues. A nouveau quelques exemples :
"Elle aura besoin de lui pour choisir exactement le contraire de ce qu'il lui recommande."
Ou, quand l'inspecteur Blanke s'introduit pour la première fois au Comité des femmes pour le Progrès de Sunnylakes :
"Soudain il a l'impression de flotter au milieu de requins en chemisiers amidonnés."
"- Vous ne m'avez été absolument d'aucune aide, merci."

Un long, si long après-midi se veut le plus fidèle possible à son époque, en évoquant sans faux-semblants le malaise des femmes au foyer, l'exclusion du peuple noir, dans un contexte où le catholicisme joue encore un rôle majeur ( ainsi que le dieu des flics débutants ! ).
"Nous avons pensé que la parole du Christ serait le meilleur remède."
"Puisse le Seigneur la garder en vie."
Seul léger regret : Qu'il y ait autant d'insultes grossières dans un roman si bien écrit. A tort ou à raison j'ai eu du mal à me représenter certains protagonistes jurer comme des charretiers.
Mais c'est un tout petit bémol et dire que le roman m'a plu est un euphémisme. Quasiment tout était bien pensé : Les personnages et les émotions qu'ils font passer, l'enquête qui avance pas à pas sans nous perdre mais aux révélations progressives, son édifient et insoupçonné côté socio-culturel, son humour et sa douce noirceur.

Après s'être volontairement arrêtée sur la fin des années cinquante, alors que les transformations sociales et politiques étaient imminentes, le prochain roman d'Inga Vesper ( auteure à suivre, donc ) nous projettera dans les années soixante-dix et la culture hippie notamment.
Un crime pourrait bien avoir lieu au début de ce second roman, qui devrait là encore permettre d'empiéter sur les idées reçues.
Commenter  J’apprécie          250
En cet été caniculaire de 1959, le paisible quartier résidentiel de Sunnylake va se réveiller d'une trop longue léthargie.
Quand Ruby, la jeune bonne afro-américaine passe la porte de la jolie maison de banlieue de son employeuse, elle trouve la toujours rutilante cuisine maculée de sang et les deux jeunes enfants en pleurs, livrés à eux-mêmes. Mais où est donc passée la riche et tirée à quatre épingles Joyce ?
Injustement soupçonnée et emprisonnée par la police, l'employée de maison est finalement relâchée par l'inspecteur chargé de l'enquête. Fraîchement débarqué de New York et mésestimé par sa hiérarchie en raison d'une faute professionnelle qu'il traîne comme un boulet, ce dernier est sommé de faire ses preuves en résolvant cette drôle d'affaire au plus vite.
Aidé dans sa tâche par Ruby, qui en sait bien plus qu'il n'y paraît, l'inspecteur Blanke va découvrir en Sunnylakes un monde factice, mêlé de noirceur, d'hypocrisie et de contradictions, aux antipodes du tableau lisse et idyllique présenté en surface.
Plus les apparences vont se lézarder et plus terrible sera l'implacable et cruelle vérité que va débroussailler et mettre à jour l'improbable duo d'enquêteurs…

Ode à la liberté et plaidoyer pour un monde plus juste, ce polar à consonance féministe est diablement efficace dans son genre. Avec en arrière plan la condition des femmes, des minorités ethniques et des pauvres dans l'Amérique des sixties en pleine guerre froide, l'auteure brosse un cinglant portrait de l'époque.
On plonge dans les entrailles de cette féroce histoire avec un plaisir coupable. Les personnages principaux sont attachants et la narration rythmée par de nombreux rebondissements. J'ai avalé ces pages sans discontinuer, happée par la trame dynamique de cette histoire, malgré quelques invraisemblances qui n'ont pas ternies l'ensemble du récit.
Si vous aimez les romans polyphoniques gorgés de suspense et l'atmosphère vintage et grinçante de la série Mad Men, vous devriez passer un excellent moment de lecture !
Merci aux éditions De La Martinière et à Babelio pour l'agréable moment de lecture passé en compagnie des délicieux personnages de cette histoire.
Lien : https://leslecturesdisabello..
Commenter  J’apprécie          250
Gros coup de coeur pour ce polar historique qui nous plonge dans la Californie des années 1950.

Ruby, jeune fille noire, se rend chez Joyce, sa deuxième patronne, nettement plus gentille que sa voisine qui l'exploite pour un bien maigre salaire. Les deux jeunes femmes se sont liées, ce qui est presque impensable dans ce quartier aisé de Santa Monica. Ruby trouve les deux petites filles de Joyce seules à la maison, il y a du sang au fond de la cuisine et aucune trace de la mère. La police appelée sur place se dépêche d'arrêter la bonne, coupable toute désignée du fait de sa couleur de peau. Toutefois Mick, un inspecteur fraîchement muté de New York pour ses méthodes peu orthodoxes, refuse cette solution trop facile et mène une enquête sur la famille trop parfaite de Joyce. Il propose à Ruby de l'aider dans son investigation, ce qu'elle accepte finalement à cause de son amitié pour Joyce. de plus il y a une prime de mille dollars à gagner et Ruby rêve d'aller à l'université pour devenir enseignante.

J'ai adoré cette plongée dans l'envers du rêve américain, le sujet n'est pas franchement nouveau, mais ce premier roman est vraiment très réussi. Il y a du suspense et une enquête sur le sort de Joyce, mais l'essentiel n'est pas là. J'ai particulièrement aimé le côté roman social qui décrit cette époque située à un point de bascule et si bien incarnée par Mick, Ruby, Joyce et Geneviève. le premier refuse les préjugés de son temps, alors qu'il serait si facile d'accuser la bonne et de passer à autre chose comme son chef le lui suggère fortement, mais il croit à un idéal de justice et se battra contre sa hiérarchie pour le faire triompher. Ruby veut aller à l'université malgré tous les obstacles, seule Joyce croyait à son projet, son père et son ami Joseph s'y opposent. Ruby lui reproche de vouloir l'enchaîner, en des termes qui reflètent plus notre époque que les années 1950, mais c'est bien la seule fausse note du roman. Joseph est impliqué dans la lutte pour les droits civiques mais il estime que la place des femmes est au foyer, ce que Ruby conteste fermement.

Joyce vit dans une belle maison avec piscine, elle a deux petites filles parfaites, mais on découvre peu à peu la détresse qui la ronge, son mari qui l'étouffe et son addiction aux médicaments, seule manière de survivre dans ce faux bonheur en technicolor. Elle vient d'un autre milieu et n'hésite pas à se lier avec des personnes que ses voisines méprisent. Geneviève anime le club des femmes du quartier, elle essaie d'ouvrir leur horizon à la fois sur le plan social et personnel. Mais la plupart craignent d'être libre et cherchent à tout prix un homme à épouser pour se sentir prise en charge. On sent la société en effervescence et sur le point de basculer.

Un gros coup de coeur, j'espère retrouver Mick et Ruby pour de nouvelles aventures qui exploreraient d'autres aspects des années 1950. Un grand merci à Netgalley et à La Martinière pour ce magnifique roman.

#Unlongsilongaprèsmidi #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar.com/
Commenter  J’apprécie          240
Un long, si long après-midi est un excellent thriller domestique que je regrette de ne pas avoir lu avant.

Inga Vesper, allemande nous entraine au coeur des Etats-Unis dans les années 1950 et toutes les descriptions sont tellement réaliste que l'on s''y croirait. Joyce disparait, sans ses enfants et l'on retrouve du sang dans sa cuisine. Meurtre, fugue, enlèvement que lui est-il arrivée ?

L'intrigue est racontée sous trois points de vue : Joyce elle-même qui retrace cette journée fatale, Ruby, sa femme de ménage noire et Mick, le policier. Cette construction est vraiment efficace, le rythme est bon et l'on dévore littéralement cette enquête.

Le livre aborde des sujets difficiles et toujours terriblement d'actualité : le racisme, l'émancipation des femmes, l'avortement, la santé mentale. Si l'histoire se déroule dans un quartier résidentiel ou toutes ses femmes blanches ont de l'argent et des jolies familles, ne vous y trompez pas tout le monde cache des secrets et l'atmosphère est sombre et tendue.

J'ai vraiment adoré ce roman et je lirai très vite Un destin sauvage, si sauvage pour retrouver la plume d'Inga Vesper.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
Commenter  J’apprécie          231
Si je dois résumer ma lecture en quelques mots, je dirais qu'elle fut fort agréable et plaisante. Mais j'ajouterais également que j'en suis finalement sortie assez déçue.

En effet, lorsque j'ai ouvert le colis qui contenait mon roman, j'ai d'abord été très admirative du travail éditorial, trouvant la couverture topissime et de très bonne qualité.
Mais comme la couverture ne fait pas le livre, il fallait bien aussi que le contenu soit plaisant. Et je dois bien dire que j'ai été happée dès les premières pages, aimant le style, l'écriture que je trouvais savamment dosée et les personnages auxquels je me suis rapidement attaché pour certains. Il faut dire aussi que ça démarrait sur les chapeaux de roue. Mais, au bout d'une bonne centaine de pages, j'ai trouvé que le roman, et particulièrement l'intrigue policière, s'embourbait et perdait de la cadence que j'avais jusque là beaucoup appréciée. Mon intérêt a diminué de fil en aiguille, et même si je reste sur une impression finale de lecture agréable, je peux dire que les deux derniers tiers du livre ne sont pas à la hauteur de ce qu'il promettait au départ. En tout cas pour moi car je pensais vraiment après les cent premières pages que cela finirait par un coup de coeur.

Inga Vesper, dont c'est le premier roman (et je découvrirai ensuite qu'il s'agit d'une autrice allemande vivant en Ecosse et écrivant en anglais), pose son intrigue au coeur des banlieues bourgeoises américaines, en Californie plus précisément. Un petit air de "Desperate Housewives" se fait entendre, puisque le roman commence au moment où Joyce, femme au foyer désespérée donc, et mère de deux adorables petites filles, disparaît, laissant des traces de sang derrière elle. Nous sommes dans les années 50, un mari un peu trop au-dessus de tout soupçon, des voisines tellement charmantes qu'on se demande bien ce qu'elles peuvent cacher, tout cela chapeauté par un comité pour l'épanouissement de la femme, ça ressemble un peu à une autre série que j'ai beaucoup aimé, "Why women kill". Sans oublier Ruby, la bonne, noire évidemment, qui est témoin de l'affaire mais sera vite suspectée aussi, ne perdons pas de vue que nous sommes dans l'Amérique des années 50, un petit air de "La couleur des sentiments" sonne à mes oreilles. Vous ajoutez à cela un policier qui sort des sentiers battus, des punchlines dignes des meilleurs scénarii hollywoodiens, un brin d'ironie et de cynisme, et, surtout, beaucoup de drôlesse (oui, oui, j'ai envie de dire ce mot) dans l'écriture, et j'entends comme un soupçon du roman "Alabama 1963" que j'avais dévoré et adoré au printemps dernier.
Ce roman a tout, oui tout, vraiment tout. Mais pour moi ça n'a pas pris totalement. Un peu comme si dans le gâteau au chocolat que vous confectionnez vous aviez les meilleurs ingrédients au monde mais que vous ne battiez pas les oeufs en neige assez fermement.

Pourtant, et j'aimerais aussi beaucoup insister dessus, il y a vraiment de bonnes, de très très bonnes choses dans ce roman, à commencer par les personnages. J'ai vraiment beaucoup aimé les protagonistes de l'intrigue, particulièrement Ruby et Mick, l'inspecteur. J'ai trouvé que cela faisait certes un duo improbable mais tellement attachant et non politiquement correct que je ne pouvais que les apprécier tous les deux ensemble.
L'ambiance générale est également très bien retranscrite, dans les petits détails qui rappellent ce qu'était l'Amérique des années 50, notamment concernant la ségrégation (et pourtant la Californie était loin d'être l'état le moins progressiste).
Enfin, la plume de l'autrice est rythmée et amène parfois de la légèreté là où on ne l'attend pas mais où on en a besoin.

Ce qui m'a manqué est une certaine cohérence dans la progression de l'intrigue, ce qui fait que j'ai eu beaucoup de mal à y croire. C'est un peu trop tiré par les cheveux, la vraisemblance n'est pas au rendez-vous, ça manque un peu de panache en fait.

En résumé, je retiendrai surtout qu'il s'agit ici d'un premier roman et je mettrai les maladresses que j'ai identifiées çà et là sur le compte de l'inexpérience. Car, pour un premier roman c'est plus que prometteur, et surtout, et c'est aussi en cela que je crois en l'autrice, la plume, même si elle reste à affiner, m'a énormément plu. Si elle parvient à mener un roman de bout en bout comme elle l'a fait dans le premier tiers de celui-ci, ce sera le coup de coeur assuré.
Enfin, même si au début de mon billet j'écris que je sors déçue de ce roman, ce n'est pas parce qu'il est mauvais, mais parce que le début était tellement éclatant que j'avais mis la barre très haut.
Une autrice à suivre, assurément...

Un grand merci à Babelio, et particulièrement à Nicolas, pour me l'avoir proposé dans le cadre d'une masse critique privilégiée. Un grand merci également aux éditions De La Martinière pour l'envoi de ce livre.

Lu en mars 2022


Commenter  J’apprécie          230
États-Unis, années 50, dans une belle résidence cossue.
Joyce, mère de deux jeunes enfants disparaît un certain après-midi.
C'est Ruby, la jeune employée noire qui découvre la cuisine ensanglantée.
Les deux enfants sont seules, la mère a disparu.
Évidemment, Ruby est aussitôt arrêtée.
Mais heureusement,, un inspecteur nouvellement nommé va au-delà des apparences et mène une enquête sérieuse, avec justement l'aide de Ruby.
Mais quel roman addictif. Ayant lu quelques chapitre avant le repas, je m'y suis replongée sitôt celui-ci terminé et ne l'ai pas lâché jusqu'au bout.
Autant dire que ce fut un après-midi de totale lecture.
Dans ces années là, c'est le début du progrès domestique.
Les cuisines se modernisent, censées libérer les femmes.
Mais elles n'ont pourtant le rôle que de mères et épouses parfaites.
Des réunions entre femmes, des oeuvres caritatives.......
Mais leurs aspirations personnelles sont ravalées en second plan quand elles ne sont pas carrément étouffées.
Parallèlement, à l'heure où l'esclavage est aboli, la ségrégation est encore omniprésente et plutôt violente.
Bref, c'est un roman à l'écriture fluide, à l'intrigue intéressante, situé dans une époque bien restituée et traitant du sexisme et du racisme.
Commenter  J’apprécie          220
Quand on lit un premier roman, c'est souvent quitte ou double … Un long, si long après midi que je viens de terminer et que j'ai découvert grâce à Netgalley et aux éditions Lamartiniere est une réussite … Je ne suis pourtant pas ce que j'appelle une fan des romans policiers. Mais ce récit a tout ce que j'aime. Des personnages profonds,un roman choral à plusieurs voix qui permet d'appréhender la vision de chaque personnage et ce qu'il vit au moment donné, une période historique américaine peu glorieuse où les noirs américains avaient à peine le droit d'exister, une histoire extrêmement bien ficelée même si j'ai découvert le meurtrier assez rapidement … le personnage de Ruby est juste incroyable… Une femme noire, jeune, femme de ménage chez les gens les plus aisés de l'époque, qui rêve d'université et de carrière dans une société où tout paraît impossible mais son intelligence son analyse et ses valeurs font d'elle un personnage central crucial. L'autre personnage et non des moindres est celle de Joyce, une maman blanche parfaite en apparence, mariée, qui vit dans une somptueuse maison dans un quartier riche de Californie, un personnage très psychologique, dont le passé a laissé d'irrémédiables cicatrices,et qui semble perdue au sein d'un monde qu'elle ne comprend pas … Les apparences sont parfois bien trompeuses, une morale qui convient bien à cette histoire qui débute comme un polar: un inspecteur, fraîchement arrivé, se voit confier une enquête de disparition au coeur d'un quartier aisé. Une scène de crime, un quartier à la Desperate Housewises, des femmes réunies en comité associatif, le tout sous un climat chaud de l'été 59. Bravo donc à Inga Vesper, dont le livre sortira le 4 mars prochain… Ce sera avec grand plaisir que je lirai ses prochains romans … À découvrir d'urgence.
Commenter  J’apprécie          220
Été 1959, il fait chaud, très chaud dans cette banlieue chic de Los Angeles, où travaille Ruby, jeune femme noire, en tant que femme de ménage dans ces maisons sans âme où, "à l'intérieur, tout ressemble à une page de catalogue". C'est aussi là qu'a lieu un crime sordide. Ruby se rend vite compte que toutes ces femmes "cachent toutes quelque chose. Les gens de Sunnylakes, vivent aux pays des rêves. Et ils veillent à ce que personne ne vienne percer leur bulle. Ils... jouent à faire semblant".

L'auteure réussit très bien à rendre l'atmosphère de l'époque et nous décrit ainsi, page après page, le "rêve américain", la ségrégation, le sexisme. Elle fait monter progressivement le suspense de son intrigue afin de tenir le lecteur en haleine.

Belle découverte que je vous recommande vivement !
Commenter  J’apprécie          210
L'auteure Inga Vesper nous plonge dans le mystère de la disparition de Joyce Haney, une femme au foyer, dans le contexte de la banlieue chic de Los Angeles en 1959. L'histoire se déroule dans une société en plein remous, marquée par des tensions raciales et une émancipation féminine en gestation.
Ruby, la femme de ménage afro-américaine, se retrouve au coeur de l'intrigue en tant que suspecte idéale. L'auteure explore les relations complexes et les secrets cachés derrière les façades parfaites de cette banlieue. le récit dévoile une société patriarcale où la domination masculine pèse sur les femmes, qu'elles soient blanches ou afro-américaines.
L'intrigue, construite avec finesse, révèle les enjeux sociaux et met en lumière les luttes des minorités et des femmes pour leur émancipation. Inga Vesper propose une réflexion sur les normes sociales de l'époque et offre une peinture nuancée des personnages, loin des stéréotypes.
Globalement, j'ai apprécié cette lecture, la qualité d'écriture d'Inga Vesper et la manière dont elle a su captiver mon intérêt tout au long du roman.
Commenter  J’apprécie          200
Encore un livre lu « à cause de » plusieurs avis sur Babelio et encore un excellent moment de lecture !
C'est une immersion totale en 1959 aux USA alors qu'aussi bien les femmes que les Noirs n'ont quasiment aucun droit sinon de satisfaire les besoins et désirs des hommes blancs. La ségrégation est annoncée à disparaître mais ce ne sont que les balbutiements.
L'auteure a choisi d'illustrer ces faits à travers deux femmes emblématiques. Une blanche riche, femme au foyer, qui semble habiter la maison parfaite avec sa famille parfaite mais qui disparaît sans laisser de traces. Et sa femme de ménage, noire, aussitôt soupçonnée. Deux femmes qui s'appréciaient, qui partageaient une douleur commune, mais que la Société opposait. Deux femmes avec la ferme volonté de devenir libre.
Un roman féministe sans aucun doute mais dans le bon sens du terme. Il nous permet d'apprécier les progrès sociaux réalisés jusqu'à aujourd'hui et de constater à quel point certains combats sont hélas encore trop actuels.
L'intrigue est complexe à souhait, chacun y va de sa théorie y compris le lecteur. Tous les indices sont quasiment sous nos yeux mais il est bien difficile d'établir la vérité. Il y a sans cesse un élément qui cloche jusqu'au dénouement qui dévoile tout le mystère et surtout l'horreur de ce mystère. La vie qui semble si parfaite cache des secrets immondes et des douleurs insoupçonnées.
Rien n'est blanc ou noir dans l'écriture de Inga Vesper. Ce qui compte c'est de rendre justice.
J'ai beaucoup aimé les personnages de l'inspecteur, de Mme Crane et de la femme de ménage. J'ai été choquée par des propos tenus sur les femmes au cours des dialogues, propos qui ont certainement été tenus à l'époque. Heureusement que notre Société a quelque peu évolué !

Un très bon roman que je recommande vivement !!!
Commenter  J’apprécie          200




Lecteurs (2408) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1059 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *}