Le seul intérêt que j'ai trouvé à ce livre autobiographique c'est qu'il retrace le parcours "classique" d'un intellectuel de la seconde moitié du XXe siècle balloté par les événements faute de les comprendre.
Le révélateur c'est ses allusions à ses "convictions" politiques quand il nous dit être un homme de "gôche" dont le chef de file serait le "Grand"
De Gaulle. c'est ce qui l'amène sans doute à voter
Sarkozy au terme de son existence.
Quant à son engagement militant, il nous laisse dubitatif : il prend sa carte au PC sans croire un seul instant au communisme : faut dire qu'avec un Thorez vivant confortablement dans un six-pièces, on ne peut pas vraiment le blâmer. Il nous avoue (on apprécie au passage sa franchise) qu'il a profité de l'aubaine de l'invasion des chars soviétiques en Hongre en 1956 pour déchirer théâtralement sa carte ce qui le démangeait depuis le rapport Khrouchtchev voyant que l'idole Staline n'était plus une valeur sûre.
Il se refait une virginité en portant des valises pour le FLN mais la rigolade des policiers allemands à son retour d'Aix-la-Chapelle me laisse perplexe ! Et plus encore la bouffonnerie du 28 juin 1958 : il prend la poudre d'escampette quand il s'aperçoit horrifié qu'on le prend pour un héros. le prétexte de ne pas être un nouveau Mussolini est symptomatique de la vacuité de sa réflexion politique.
Pour finir, le titre du bouquin aurait dû m'alerter : on a affaire ici à un intellectuel croyant à l'immortalité de l'âme et fervent adepte des hallucinations de Thérèse d'Avila.