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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Honoré par le prix de l'Académie française pour Paris l'après-midi, Philippe Vilain, auteur émérite, reprend ici (comme dans Faux-père ) le thème de l'impasse amoureux et du narcissisme pour démontrer au lecteur que (malheureusement, même si "la connivence sexuelle" est au rendez-vous, les mondes clos de chacun ne s'interpénètrent pas souvent.
Professeur agrégé de philosophie à Arras, érudit, François Clément d'origine bourgeoise intellectualise tout (d'où le talent de l'auteur qui le rend on ne peut plus vrai). Homme compliqué à la recherche de "l'idéal féminin" il hésite dans ses choix. Jennifer, "Jenny" la jolie "petite coiffeuse"indolente n'est "pas son genre de femme" mais c'est "l'emballement". Mère divorcée en échec amoureux, trentenaire timide fan d'horoscope et de mélo, admirative du professeur cultivé indifférent à tout, elle se laisse embarquer dans une liaison perdue d'avance où elle laissera quelques plumes amoureuses car ce pervers narcissique de bonne éducation,pétri de préjugés, sous sa barrière bien pensante (il donne en lectures ce qu'elle ne peut recevoir, il laisse courir de faux-espoirs), théorise,analyse, joue et méprise en fait les défauts et "lacunes intellectuelles" de la sensuelle "bonne âme" mais "vulgaire" "petite coiffeuse" de Berck. Il y trouvera sa propre vérité intérieure à savoir une sècheresse émotionnelle, une vanité qui ne peut que blesser et, sans renoncer lui même, comprendra ce qu'est le courage du renoncement, la loyauté et le sens du devoir chez celle qui l'exaspère et l'apitoie.Cruel mais si vrai!
Deux beaux portraits psychologiques vraiment à l'opposé!
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ENFIN ! Oui, enfin un auteur qui manie la langue avec dextérité. C'est devenu tellement rare qu'il est essentiel de le souligner. de longues phrases déroulent leur charme sous nos yeux, c'est un plaisir littéraire -- d'abord. Ensuite vient l'histoire qui est la rencontre de deux milieux sociaux qui sont d'ordinaire unis par une relation de services. Un bourgeois que l'indécision chronique rend presque attachant et une jeune coiffeuse en quête du grand amour. Bien sûr leur relation est vouée à l'échec, bien sûr, elle n'a pas la culture et les lettres qu'il possède. Il est parfois sévère, la juge et s'étonne lui-même de constater son attachement. Il est perdu dans la ville d'Arras qu'il subit, elle, c'est sa ville de naissance, elle y connaît tout le monde ; les bourgeois comme les prolétaires lui ont au moins une fois confié leur crâne. C'est l'histoire d'un amour impossible, d'un attachement qui s'opère malgré le narrateur qui s'étonne de constater qu'elle lui manque dès lors qu'elle ne donne plus signe de vie. J'ai beaucoup aimé ce livre que je recommande à tous ceux, qui, comme moi, sont fascinés par les relations entre les individus et les réflexions existentielles. Je me suis reconnue (à ma grande surprise car ce n'est absolument pas ce que je recherche en tant que lectrice) dans les atermoiements du narrateur, dans les excuses qu'il s'invente pour ne pas décider, dans sa lucidité implacable de cruauté mais aussi dans sa pudeur et sa difficulté à ressentir les émotions. Il les vit à retardement, ce qui peut lui conférer une apparente froideur. Si vous aimez les histoires d'amour qui finissent bien, passez votre chemin, ce livre n'est pas pour vous. C'est un beau livre sur l'amour mais pas de ceux qui vous donnent des ailes, plutôt de ceux qui vous poussent à la réflexion sur votre propre vie. Merci à l'auteur pour la justesse de ses mots.
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le film était bon, le roman de Philippe Vilain encore plus, offrant un éclairage sur la psychologie d'un homme désinvesti. La référence à Swann, amoureux d'une femme qui n'était « pas son genre », est à prendre comme un contrepoint, car le narrateur est aux antipodes de la sensibilité du héros proustien.
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J'ai beaucoup aimé l'histoire. Lorsqu'on ne s'attend pas à lire une histoire mouvementée/ remplie de rebondissement et qu'on sait à quoi s'attendre : une histoire qui appelle à la réflexion, on peut dire que ce livre est une vraie perle.

L'auteur a été très ingénieux : il démarre son histoire sur une grosse question de la vie qui est de faire un choix. Il étalera alors la question en commençant avec les femmes : pourquoi choisir une femme pour la vie ? Comment savoir si c'est la bonne et qu'il n'en existe pas une qui le (professeur de philosophie) rendra plus heureux. S'en suivra une comparaison lorsqu'on est confronté à choisir une route parmi trois autres : pourquoi choisir la route A et non la B, C ou D. Qu'est-ce qui nous garantit que la fin de la route "A" est meilleure que celle des trois autres routes alors qu'on n'en connait aucune. Ainsi, une dernière comparaison sera faite lorsqu'on va au casino et qu'on joue au jeu de la roulette : pourquoi choisir un chiffre au lieu d'un autre ? Ces trois exemples laisseront place à deux autres réflexions importantes de la vie : l'indécision et l'insatisfaction.

C'est exactement sur ces trois sujets qu'est basée la relation de François (jeune professeur de philosophie) et Jennifer (Coiffeuse). François est considéré comme une personne intelligente, de haute classe sociale et même un petit peu intello. Tout le contraire de Jennifer, mère célibataire qui travaille dans un salon de coiffure, qui semble être limitée dans ses connaissances (...) Tout a commencé par un verre et puis leur relation s'est très vite transformée en une histoire d'amour légèrement compliquée…
Lien : https://justastorysite.wordp..
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Je suis tombée par hasard sur l'adaptation cinéma de ce livre pendant les vacances et, malgré une réalisation qui manquait un peu de dynamisme (bien que portée par la pétillante Emilie Duquenne), j'ai eu envie de lire le roman car c'est le genre d'histoire et de réflexion que j'aime bien.

Le roman est raconté du point de vue de François, professeur de philosophie, bourgeois et parisien, muté à Arras. Il se lit comme une succession d'introspections (à tendances philosophiques) dans lesquelles François s'interroge sur ce qu'a été sa relation avec sa coiffeuse Jennifer, ses relations aux femmes de façon générale, sa peur de l'engagement, son travail d'enseignant et de philosophe...

Beaucoup d'avis que j'ai lus descendent ce livre à cause du personnage de François qui est antipathique au possible alors que Jennifer est un vrai petit soleil. Même si on sent qu'il a réellement eu des sentiments pour elle, ses propos énervent ainsi que son ton condescendant, parfois à la limite du méprisant. Mais c'est tellement juste et réaliste ! Toutes ses réflexions sur la peur d'aimer et le refus de l'engagement, qui sont en fait le centre du problème plus que la différence sociale, je l'ai déjà entendues chez plusieurs personnes que j'ai côtoyées et à qui François m'a fait penser durant toute cette lecture.

Pour moi, c'est donc une fable cruelle sur les relations amoureuses qui est très réussie.

Lien : http://ocalypso.canalblog.co..
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Peut-être l'un des plus touchantas des romans de Philippe Vilain. Une belle histoire, et cette capacité qu'a l'auteur de transmettre des émotions, des ressentis, dans un style clair et qui va droit au coeur.
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