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Critique de kielosa



Je tiens tout d'abord à remercier les Éditions du sous-sol et Babelio pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre d'une opération masse critique privilégiée.

L'auteur, Manuel Vilas, qui avec son "Ordesa" avait remporté en 2018 le Prix Femina étranger, tombe avec ce roman à nouveau dans les prix : notamment le "Premio Nadal de Novela" 2023 ou le plus ancien prix littéraire espagnol, pour la première fois décerné en 1944 à Carmen Laforet pour son magnifique roman "Nada".

À mon avis, ce prix est bien mérité pour la beauté de la langue et du style, mais l'histoire elle-même m'a dans le fond déçu.

En effet, la langue de Manuel Vilas est riche et précise, tout en étant fort poétique et l'auteur a, en plus, le don de saisir une réalité complexe par une formulation succincte qui fait penser à la maestria d'un Oscar Wilde dans cet art spécifique. Une caractéristique littéraire qui permet de distiller de jolies citations. Telle celle que j'ai envoyée à notre site de lecteurs hier à propos de l'amour qui "rend la laideur et la méchanceté du monde invisibles".

La version française a, en outre, bénéficié de l'élégante traduction par Isabelle Gugnon, la grande spécialiste de la littérature argentine.

Le thème central du livre est le deuil et la solitude qui suivent le décès de l'être adoré et comment reprendre goût à la vie.

Ainsi, Irene, l'héroïne du récit, perd au bout de vingt ans d'une relation très heureuse son époux bien-aimé, Marcelo ou Marce, au cancer. Arrivée à la cinquantaine, cette perte la laisse, bien entendu, totalement désemparé.
Dans son désarroi, elle vend son bel appartement au centre de Madrid, liquide le florissant commerce de meubles de son mari et, à la tête d'une solide fortune, part à Malaga, où elle loue une super BMW 840 décapotable pour faire le tour de la Méditerranée.

À Malaga, Irene a une brève relation sexuelle avec le beau Julio, rencontré par hasard, et c'est à partir de ses considérations à la suite de cette courte affaire et surtout sa comparaison entre ses sentiments pour cet homme et le grand amour pour feu Marcelo que l'histoire a commencé à me paraître moins convaincante et donc à me décevoir.

Il se trouve qu'en avril 2003, j'ai vécu un drame similaire avec la mort de mon épouse d'un cancer du sang à l'âge de 46 ans, et que mon expérience personnelle a probablement influencé négativement mon jugement du roman.

Les multiples renvois littéraires et poétiques donnent à ce livre cependant un charme particulier et certain.
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