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Citations sur De l'or et des larmes (54)

Quand les athlètes décident de briser cette omerta, c’est qu’ils ne sont plus dans le circuit. C’est déjà très compliqué de parler quand on n’a plus rien à perdre, alors lorsque vous appartenez à l’équipe de France et que vous allez aux Jeux, vous vous taisez.
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Même si les mentalités évoluent et que l’âge minimum pour participer aux Jeux a été relevé à 16 ans pour les filles, les clichés ont la vie dure. À 20 ans, vous êtes encore souvent considérée comme une vieille, proche de la retraite. Usée. Sans avenir. Les sportifs de haut niveau font fantasmer, un peu comme les top-modèles. On valorise les silhouettes fines et les poids plumes. Alors on s’interdit de parler des problèmes qui fâchent pour ne pas briser le rêve, jusqu’à ce que quelqu’un termine à l’hôpital. Je suis devenue anorexique. À 18 ans, je mesurais un mètre cinquante-huit et je pesais trente-quatre kilos. Je ne dormais plus. Je n’avais plus de force, plus de muscle. Je ressemblais à un véritable zombie.
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Et puis un jour, je me suis décidée à parler. Je suis allée à la Fédération et vous savez ce qu’ils m’ont répondu ? “Écoute, tu comprends, ça se passe comme ça dans le sport. Tiens, en ce moment, ce sont les soldes. Va t’acheter un truc, ça te changera les idées.” Le type m’a tendu un billet de 50 euros. 50 euros pour le prix de mon silence. C’est là que j’ai réalisé que nous n’étions rien du tout. Que personne ne nous croirait et qu’il était préférable de rendre les armes sans se battre. Et quelques semaines plus tard, j’ai été exclue du centre. [Anecdote véridique tirée du reportage Team USA sur les violences sexuelles au sein de la fédération de gymnastique américaine].
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Il faut que vous compreniez que la gym, ce n’est pas juste un sport. Avant les compètes, on a peur. Peur de tomber. Peur de se blesser. Peur de rater un mouvement. Peur de décevoir son coach. On doit sans cesse repousser nos limites. On flirte constamment avec le danger. Quand vous êtes sur une poutre qui mesure dix centimètres de largeur à plus d’un mètre de hauteur, le moindre faux pas et c’est la fin. La barre asymétrique supérieure est quant à elle à deux mètres cinquante de haut. Inutile de vous dire que les chutes peuvent être dramatiques. Mais lorsque l’exercice est terminé et que ce dernier est bien exécuté, c’est le paradis. On se sent invincible. On sait qu’on est allé au bout du bout. On devine la fierté dans le regard du coach, de notre famille. Le public nous applaudit. C’est un moment magique. On est sur le toit du monde.
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La colère bien évidemment, mais très vite c'est le désir de vengeance qui doit prendre le dessus. Le cerveau, l'âme, le corps tout entier est rempli de ressentiment, de violence et de haine.
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Je vais vous avouer une chose. Ce sont la plupart du temps les parents qui poussent leurs enfants à se dépasser. Lorsque vous discutez avec eux et que vous creusez un peu leur motivation, vous trouverez très souvent une mère qui aurait adoré être gymnaste ou bien un père qui aurait rêvé jouer au football ou au rugby à un niveau national et pas juste dans son club de quartier. Le rêve de toutes ces familles, c’est l’or olympique. Décrocher la première place. Leur vie entière n’est que privations. Pas de vacances. Pas de loisirs. Pas de sorties. Tout est organisé autour de leur enfant. Pour leur enfant. Pour qu’il puisse atteindre un jour le sommet. Même les frères et sœurs passent toujours au second plan.
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Le coach m’a repérée au Pôle Espoir à l’âge de 12 ans. Pendant les premières années, tout était parfait. J’enchaînais les heures d’entraînement sans effort. J’étais souvent la dernière à quitter le gymnase. Puis un jour, quelque chose s’est détraqué en moi. J’ai eu mes règles assez tard, vers 16 ans. Mon corps ne répondait plus et je me suis mise à grignoter. En cachette, bien évidemment. J’ai grossi. Pas beaucoup, mais quelques kilos de trop. En gym, la prise de poids n’est pas tolérable. L’épreuve de la pesée devenait un cauchemar pour moi. On annonçait notre chiffre inscrit sur la balance devant tout le monde grâce à un porte-voix. Pour bien nous faire sentir que le problème, c’était nous. Si l’équipe n’y arrivait pas, c’était de votre faute. J’ai entendu des horreurs sur mon compte. On me comparait à un oiseau qui ne pouvait plus voler. “À ce train-là, tu vas bientôt ressembler à ta mère… comment veux-tu gagner avec un cul comme le tien ?”
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Je savais que la gym était un sport très exigeant, mais pas à ce point. Les méthodes d’entraînement de la team Provost sont drastiques. Les corps des athlètes sont soumis à de nombreux traumatismes. J’ai discuté avec un médecin qui m’a expliqué que, chez les filles, le pic de croissance et la puberté sont décalés, ce qui implique des perturbations hormonales. Leurs règles n’arrivent que vers l’âge de 15 ou 16 ans. Le stress et le régime alimentaire très restrictif n’arrangent rien évidemment. Les contraintes mécaniques sur le squelette sont telles que la croissance osseuse ne peut pas se faire. Les chocs sont répétitifs. La gymnastique artistique est le sport où les volumes d’entraînement sont les plus importants, environ cinq heures par jour et sept jours sur sept pendant les mois qui précèdent une compétition. Sans compter les phases de récupération, les séances vidéo où chaque image est décortiquée, chaque erreur analysée, et enfin les cours par correspondance.
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Dès que l'on me disait que quelque chose était nécessaire pour aller aux Jeux, je le faisais, sans me poser de questions. La compétition, c'est une poussée d'adrénaline incroyable et impossible à décrire. Une fois que vous y avez goûté, vous ne pouvez plus vous en passer.
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Avec toutes ces séries policières diffusées à la télévision et les milliers de polars vendus en librairie, les criminels dont au courant de tout ce qu'il faut et ne faut pas faire pour éviter de se faire coincer.
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