Ce roman nous était proposé en partenariat en mars dernier avec comme complément à son synopsis « peut se lire indépendamment du premier tome » je me suis donc engagée dans cette ouverture afin de découvrir la plume de
Vincent Villeminot ailleurs que dans la série U4.
A la lecture des premiers chapitres je me suis demandée dans quelle monde j'étais entrée. Entourée de névrosés au premier degré, même les gosses, le scénario se déroulait de façon bizarre et complétement barré.
Et puis j'ai été prise dans le contexte.
Des goules attaquent des gens, les mordent dans le meilleur des cas ou les tuent pour le pire scénario.
Les mordus deviennent alors des goules plus tard après une crise. Parfois des symptômes précurseurs permettent aux futures goules de se diriger vers un centre pour être aidés. Et la vie continue. Enfin avec ses remords, ses conséquences néfastes familiales et professionnelles, et d'autres aléas.
Mais cette fois un tueur en série sévit dans la capitale. Ses victimes semblent toutes désignées des goules justement. Pourquoi ce point commun?
Au fil de cette enquête, au fil aussi des querelles internes entre la brigade de l'ombre et la crim', nous allons suivre plus attentivement notre équipe de névrosés. Les suivre, les décrypter petit à petit, découvrir leurs secrets (ou plus si vous avez lu le tome 1) et bizarrement en venir à les aimer un peu, beaucoup, parfois plus que tout.
Chacun a ses secrets, son passé torturé et ses raisons d'être dans cette brigade de façon officielle ou non.
Chacun a son rôle à jouer.
Les filles du commissaire aussi semblent avoir un rôle prépondérant dans ce scénario. Elles ont vécu l'horreur indicible de perdre leur mère à cause d'une goule et ce devant leurs yeux. Chacune le vit à sa manière.
Adélaïde, dite Adé, est la plus surprenante avec son penchant pour le morbide, le noir et le Mal absolu. Elle n'est pas dangereuse, sauf peut-être pour elle-même. Elle se croit folle et assume cette folie. C'est une gamine, elle n'a que 10 ans et pourtant elle vous laissera parfois comme deux ronds de flan par ses remarques ou réactions.
Fleur est plus sensible, plus facile à cerner peut être mais reste fragile malgré ses 17 ans.
Leur histoire se fond dans cette chasse à l'homme, au tueur en série. Car Adé est persuadée que le mal est partout et que rien de bon ne peut exister. Son existence et ses réactions vont nous permettre de découvrir le passif des autres protagonistes.
Diane-de-moitié par exemple qui se retrouve un peu dans cette enfant perturbée. Elle dont la violence est à fleur de peau.
Jimi Hendrix, secret, parano peut-être ou simplement hors du temps.
Bosco, pygmée venu du Rwanda qui semble un peu hors contexte dans cette brigade et pourtant tellement à sa place.
Et puis Wylla, Anne ou Gilberte, les lieutenantes non officielles. Chacune a là encore un passé peu frivole qui va, lorsqu'il sortira au grand jour permettre là encore de les cerner mieux elles et leurs caractères.
On se prend ainsi d'affection pour ces personnages fissurés aux figures d'anti héros. Leurs névroses deviennent des atouts, leurs passés nous sont dévoilés par à-coup et les rendent encore plus torturés mais aussi encore plus attachants.
Il n'y a pas à dire, premier tome lu ou non,
Vincent Villeminot nous embarque au sein de sa brigade. Ce n'est pas non plus un coup de coeur mais je me suis éclatée quand même à les suivre et à les deviner. C'est parfois brouillon, semble-t-il, puisqu'on passe du coq à l'âne et puis l'indice fait jour, l'explication s'approche et on saisit la logique.
En bref j'ai vraiment aimé suivre cette brigade et même si la fin me fait me poser des questions sur la suite de leurs aventures, j'ai envie d'y croire et de les suivre à nouveau.