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sur 134 notes
Partir. Voyager. Découvrir. Admirer. S'enrichir. Rencontrer.
Prendre tout ce que la vie a encore à donner.
Puis revenir. Auprès de celle qui.
N'être qu'un. Puis deux.
Profiter des petits riens. Des matins gris. Des dimanches orange. De la lune blanche.
De la pluie cinglante. De l'herbe mouillée. Du froid doux.
Partager un panier de légumes. Une chanson. L'odeur du lit. L'arc en ciel des sentiments.
Vivre l'instant. L'aujourd'hui. Pour des lendemains chantants.
Se regarder vivre. S'énamourer. S'apprivoiser.
Et toujours profiter. Jouir. S'émerveiller.
À hauteur d'homme. Avec ses hauts et ses bas.

Des mots susurrés. Suaves. Mélancoliques.
Des sentiments à fleur de peau. À fleur de mots.
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Une fois ce petit ouvrage fini, je me surprends à le feuilleter encore. Mais à présent, il me faut le classer dans ma bibliothèque....Où le ranger? Ce livre est tant de choses à la fois! Pas d'histoire, pas vraiment, une sorte de journal intime. Une suite de réflexions sur la vie qui va, empli de délicatesse. C'est tout petit, moins de 100 pages et pourtant... Poésie, philosophie, concentré de sagesse et d'humanité, voilà ce que je tiens entre mes mains. Et je le tiens avec respect, comme un livre infiniment précieux que j'aurai plaisir à ouvrir à chaque fois que l'absurdité du monde me paraîtra trop évidente. Dans ce premier roman, Thomas Vinau semble se demander: C'est quoi la vie? Pour le héros c'est partir, chercher, revenir, devenir père, aimer, aimer simplement.... Tous ces petits instants de vie, "ces heures de rien", le temps qui passe... "on est dans la course. On reste dans la course. On court après les petites choses. On perd. On se débat. On garde le gouffre sans regarder au fond. Les jours nous marchent dessus. On court derrière. On les rattrape. On fait les courses. Les poubelles. Les papiers. On fait les comptes. On perd. On continue. On court après les petites choses. La grande nous tient debout."
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Que c'est doux de te lire Thomas!
Tu embrasses les instants
Sans les embraser!
Tu chantes la vie
Sans répit!
Tu englobes le bon
Sans le détériorer.

Un rythme,
une musique.
Tes mots sont délicats
Comme un matin pluvieux qui déteint
Sur le ciel du quotidien.

Tu le dépeints de touches délicates
Et cristallines
Remplie d'innocence,
de vision perlente
et parlante!

Tu happes la magie de la vie
En la dessinant comme une esquisse
Tendre qui se délite dans des aplats de
Bonheur,
de bonté,
de bienveillance.

Tu aquarellises d'un pinceau de mots
la vie
Sans colère,
sans artifice.
sans tristesse.

Tes voyages et ta paternité
se déroulent
s'égrènent, parsèment
distendent ton chemin de vie
de mille brillances émerveillées.

Tu apaises tes frissons de souvenirs.
Tu décrits la foisonnance de la beauté du monde.

Tu émerveilles ma sensibilité
A fleur d'eau,
A fleur de rose
A fleur de peau.

Tu médites mes doutes
Sans maudire,
sans colère
sans rancune.

Tu libellules avec tes ailes
Transparentes
Avec raffinement
Avec élégance
Avec délicatesse.

Tu ressens la vérité
Des moments qui t'échappent
En les enserrant vaillamment de tes mots.

Tu murmures l'impermanence de la vie.

Je suis subjuguée par ta gaité méditative
Délicieuse comme un murmure d'espoir
Qui rassure,
Sans encombrer,
sans oppresser,
sans opprimer!

Tu absorbes la vie
Dans toutes ses nuances de beauté éphémère.

Merci pour ce voyage au confins du vrai !
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Dernièrement, on m'a fait découvrir cet auteur. Il a beau avoir eu un prix (Prix du livre européen 2012), je n'en avais pas entendu parler. Devant le succès remporté, j'ai capitulé et lu ce livre.

Eh bien, je ne vais pas me faire des amis, mais je n'ai pas du tout accroché. Attention, je ne dénigre pas du tout l'écriture poétique de l'auteur et je ne remets pas en cause son style, loin de là. Mais la poésie est une affaire de sensibilité. Et là, pour le coup, je suis restée de marbre. Ne me demandez pas pourquoi, mais cela m'a fait penser à la Prose du Transsibérien de Cendrars... à laquelle je suis tout aussi insensible... J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre, à comprendre où l'auteur voulait en venir...

Allez, je passe mon chemin. Ne nous attardons pas sur mon ressenti. Allez plutôt voir les nombreuses critiques positives !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Nos cheveux blanchiront avec nos yeux ou comme si à chaque instant où nous perdons le regard d'enfant enfoui plus ou moins profondément en chacun de nous, nous faisions un pas de plus vers l'inéluctable. C'est sans doute la seule véritable définition de la vieillesse.

Avec ce premier roman, Thomas Vinau, caché derrière son personnage Walther, traverse une période que certains appelleront « déprime ».
Je ressens plutôt une triste lucidité sur le non sens de la vie pour ceux qui comme moi, avec regret, ne croient pas aux belles légendes ni aux gens qui marchent sur l'eau.
Quatre vingt onze pages d'instantanés, de pensées qui lient des petits riens du quotidien à un essentiel qui lui échappe.
Comment être heureux en étant conscient en permanence que chaque seconde qui passe est morte née ? Chaque respiration est déjà un instant tanné, une photo jaunie. Chaque souffle attise les braises d'un feu de joie où se consument les souvenirs. Ces souvenirs bâtis sur les cendres de la seconde qui vient de s'éteindre.

« J'ai l'impression d'être de plus en plus loin de ce que je vois. de plus en plus loin à l'intérieur de moi. de capter la réalité à la longue vue. C'est classique. On se dit tiens il pleut, et il fait déjà beau. On se dit, je l'aime, elle est déjà partie. On se dit c'était bien, c'est fini. A croire que vivre équivaut à s'éloigner lentement du monde. A lui courir après ».

Pas facile de ne pas se perdre quand à l'en vie vient toujours s'opposer l'en nuit. L'ennui de ne pas avoir de réponse sur l'utilité d'être là, sur la futilité du quotidien. Notre passage est furtif. Pourquoi, quel intérêt, dans quel but?
Pas simple non plus de se poser ce genre de questions quand on va devenir père, quand on se dit qu'on va condamner à perpétuité au non sens, un être qu'on va aimer plus que tout.
C'est probablement ça qui le fera fuir quelques temps. le temps d'aller enfouir ses peurs dans les vapeurs d'un port, dans l'hypnotique roulis d'un train de nuit. La route pour se retrouver ou plus certainement, se trouver.

« Walther » a une chance exceptionnelle dont il a conscience. Sally.

« Il est incroyable de constater l'endurance avec laquelle tu t'occupes de moi, m'écoutes, me supportes et me comprends. La vraie question est de savoir comment tu peux encore t'intéresser à cette imposture que j'incarne, à ce chat peureux qui se fait passer pour un lion. C'est à croire que tu es sourde au vacarme de mes défaites, que ce n'est pas cette musique là que tu écoutes, ou que tu aimes le bruit déchiré de ma peau lorsque j'enlève les masques. C'est à croire que tu m'aimes bien au-delà de moi ».

Et puis « la grande chose ».

« On est dans la course. On reste dans la course. On court après les petites choses. On perd. On se débat. On garde le gouffre sans regarder au fond. Les jours nous marchent dessus. On court derrière.
(…)
On veut croire qu'on ne nous reprendra pas ce qu'on nous a donné. On veut croire à demain. On reste vigilant.
On ne peut pas vraiment y croire. Pas totalement. On garde le goût des absents. le goût des peines. le goût des pertes. On ne veut pas y penser.
La grande chose nous tient debout. La grande chose est minuscule. Elle tient toute entière dans nos bras. Elle tient toute entière dans nos coeurs. On est là. On veut être là. On reste là. On continue ».

Sa femme et son fils vont être le sens qu'il va donner à son existence. Un sens qui ne dissipera pas tous ses doutes mais qui au moins lui donnera un but. Ce qu'on appelle , pour se rassurer, la maturité.

L'écriture de Thomas Vinau est déjà très contrastée dans ce premier roman. Percutante et douce, cynique et tendre. Des phrases courtes d'où s'échappent souvent de vrais moments de poésie.
Beaucoup de mélancolie dans ces pages même si Thomas « Walther » Vinau tente d'apprivoiser quelques trouées dans les nuages de ses pensées.
J'ai aimé ce journal intime sans concessions, ce genre qui parle ou pas à chacun, selon son vécu, ses sensations, sa sensibilité.

Voilà, la boucle est bouclée puisqu'après « La part des nuages » et « Ici ça va », j'ai enfin lu l'origine du « triptyque ». L'avantage d'avoir lu son tiercé dans le désordre c'est que je suis rassuré quant à la suite puisqu'ensuite vient « Ici ça va » et qu'effectivement, ça allait très bien.
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Lisant, quelques bribes de cette prose poétique, j'appréciais le type d'écriture de cet auteur mais restais un peu hermétique. Et puis, je m'y suis mise. Ce roman, qui n'en est pas un, c'est plutôt une suite d'instantanés. le livre se partage en deux temps. La première partie "Le dehors du dedans" où Walther quitte la femme qu'il aime pour vagabonder à travers l'Europe, des Flandres à l'Espagne. Une sorte de fuite, avant l'arrivée de l'enfant.
La seconde partie s'intitule "Le dedans du dehors" où Walther revient auprès de son épouse et s'occupe de l'arrivée du petit et du bon confort de sa douce.
Cette seconde lecture m'a permis de mieux apprécier ce récit poétique, mais j'ai pris moins de plaisir de lecture que dans son livre "Ici ça va" et "Bleu de travail".
Une lecture agréable mais sans plus.
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" Je sais aussi qu'écrire, c'est déborder. Déborder de l'infusion de l'espace, de la lumière, de l'environnement, des autres."

Journal de bord d'un jeune futur père un peu paumé, ce premier roman très court de Thomas Vinau comporte deux parties :d'abord " le dehors du dedans", où Walther raconte en phrases brèves, comme autant d'instantanés, son parcours chaotique à travers l'Europe, alors que sa femme commence à s'arrondir. Sa femme qui l'a laissé partir...

Puis c'est " le dedans du dehors", son retour vers le foyer, où il veut s'épanouir. J'ai préféré cette période décrite, la poésie y est plus présente, l'apaisement, malgré les questions sur l'éphémère de la vie, plus perceptible.Un des paragraphes inaugure déjà un autre livre que j'ai beaucoup aimé de lui" Ici, ça va"...

Bien sûr, on sent quand même qu'il s'agit d'un premier roman, il y a un goût d'inachevé et quelques maladresses, un déséquilibre parfois dans la narration entre phrases hachées, assez sèches, et déferlement poétique ( Thomas Vinau a en premier lieu publié des recueils de poèmes). Mais ce livre montre bien l'originalité, la particularité d'écriture de l'auteur. En cela, il est intéressant à découvrir.
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« L'idée de partir était comme un petit feu de bois placé au centre de son cerveau. Au bout de quelque temps, il comprit que les flammes ne s'éteindraient pas d'elles-mêmes. »

Walther décide donc de partir. Il quitte sa femme enceinte pour aller à la rencontre du monde, de lui-même, de ces petits riens qui sont tout, pour se trouver, retrouver. « le rien, c'est ce qui reste lorsqu'on enlève le superflu. Solide. Blanc. le rien dans la lumière. L'essentiel. »

Construit un peu comme un journal de bord, la première partie (le dehors du dedans) décrit des brides du périple géographique de Walther. La seconde partie (le dedans du dehors) est plutôt un voyage intérieur au côté de sa femme et son enfant ; des éclats de pensées à hauteur d'homme, sur le sens et le non-sens de la vie, sur l'amour, l'enfance, la vieillesse ; des marque-pages dans le grand livre du temps, à l'instar de cette paire de chaussettes esseulée sur sa corde à linge, sur laquelle viennent mois après mois s'imprimer les saisons.

Malgré de beaux passages, cette lecture aura été en demi-teinte pour moi. Je suis restée étrangement insensible à la première partie, à bayer aux corneilles, ne sachant pas trop où j'allais, ni si j'avais envie d'y aller. Il n'y a guère que Pec qui soit parvenu à éveiller un peu mon intérêt dans cette partie. Et je ne saurai même pas ce qu'il est devenu. En revanche, il en va tout autrement de la seconde partie, plus touchante, plus poétique, plus intime aussi, ne serait-ce que par l'utilisation du « je » narratif. Elle recèle de petits cristaux empreints de mélancolie, de fragilité, de pudeur. J'ai incontestablement préféré cette partie. Dommage que l'ensemble soit un peu trop décousu et inégal à mon goût.
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Nos cheveux blanchiront avec nos yeux, c'est le titre insolite et non moins onirique du premier roman de Thomas Vinau, que j'ai beaucoup aimé. Mais peut-on ici parler de roman, c'est un journal de bord, une prose poétique, des textes courts qui s'enchaînent dans la fuite d'un temps insaisissable. C'est le voyage géographique et intime d'un jeune homme, Walther, qui part, qui s'éloigne pour quelques temps de sa compagne Sally, enceinte de leur enfant, pour mieux revenir plus tard vers eux.
C'est ainsi que se rythme ce court récit : entre l'espace trop grand où le narrateur s'enfuit sans trop ne savoir où ni pourquoi, et l'espace de l'intime, peut-être d'ailleurs tout aussi vertigineux que les grands lointains, où il revient sur ses pas pour mieux se retrouver avec les siens, la femme dont il s'est éloigné pendant que venait au monde leur enfant. Il y a l'espace du dehors et l'espace du dedans et les deux font écho, comme deux sphères indissociables qui se parlent.
Dans son périple, qu'il soit géographique ou intime, Walther cueille des instants de la vie, il croise des personnages ordinaires et entiers dans leurs existences. Il y a ces pêcheurs qui le soir jouent aux cartes, boivent des bières. Il y a ce chauffeur routier qui le conduit sur un bout de chemin. Il y a cette vieille dame qui l'accueille chez elle à Sète. Il y a les autres...
Son vagabondage l'amène des Flandres jusqu'en Espagne à Gibraltar, en passant par Amsterdam, Prague, Bruxelles, Sète...
Dans ce récit, j'ai senti Walther fragile, aussi fragile que cet oisillon qu'il sauve des griffes d'un chat, qu'il protège tant bien que mal sous son manteau, croyant que c'est un oiseau migrateur, un peu comme lui. Pourquoi part-il ? Que fuit-il ? La peur de l'enfant qui va venir, devenir père, le poids des responsabilités ? Est-il lâche à ce point ? Par moment, ce voyage prend l'allure d'une mélancolie, quelque chose d'inachevé, de lointain ou bien qui n'est pas encore là, comme cet enfant qui va naître bientôt, sans lui à ses côtés.
Non, Walther s'en va pour prendre une forme de distance, mais qui lui permet justement de faire ce pas de côté, quelque chose qu'il faudrait sans doute faire plus souvent dans nos existences accélérées. Partir pour se retrouver seul, cheminer avec soi-même, grandir en même temps et revenir ainsi tout autre pour aborder un nouveau versant de sa vie...
Ce livre parle aussi de l'amour, j'ai presque envie de dire que ce livre parle essentiellement d'amour. Sally est là présente sans cesse dans son cœur de fugitif. Les voyageurs sont ainsi faits, le vrai carnet de bord, ce n'est pas toujours un cahier, un stylo, ce qu'on y mettra, c'est le cœur qui se remplit le soir du manque de l'autre, de l'attente, c'est le dehors qui vient au gisant du dedans, apporter un peu de lumière, éclairer enfin ce qu'on ne voyait peut-être plus ou qu'on n'avait pas encore approché...
Walther est à hauteur d'homme quand il part et revient. C'est comme un balancier, celui du temps qui passe, qui fuit, qui nous manque, qui nous échappe sans cesse comme le sable entre nos doigts furtifs.
C'est un livre qui parle aussi de l'enfance, de la mort, des renoncements.
Même le quotidien est comme le bord d'un précipice où il faut sans cesse retenir ses gestes de peur de trébucher et tomber dans le vide. C'est peut-être dans les grands espaces que Walther se sent le moins désarmé. Mais peu à peu, sans rambarde, sans parapet, Walther s'approprie ce quotidien, son quotidien, même s'il le fait de manière maladroite et attendrissante. Un sentiment immédiat prend le pas.
Et puis il y a l'écriture, ces tranches de vies, ces billets égrenés par Walther, tel un petit Poucet fugitif, égaré dans un monde sans doute trop grand pour lui. Les mots l'aident à revenir au plus près de lui, des siens, retrouver son chemin.
Les voyages ont cette vertu de ramener nos pas à l'essentiel.
C'est un voyage au ras des choses, une errance qui balbutie. Un ciel qui cligne des yeux lorsque nos gestes se hasardent à appréhender les instants du quotidien en cherchant de l'eau et du rêve.
Les mots de Walther sont maladroits, parfois excessifs, inachevés comme une première écriture, mais on les sent sincères, sans cesse au bord des failles, là où passe la vie finalement. Sans les failles, que serait la lumière ? Et sans les mots, que serions-nous ?
Parfois, dans ce dédale, Walther a l'impression que le ciel le comprend brusquement.
Je ressens au travers de ce récit ce que l'écriture fut pour le narrateur, à moins que ce soit le sentiment de l'auteur, une façon de se réconcilier avec le monde. Pourquoi ce monde nous échappe-t-il par moment ? Comment avoir une réelle prise sur lui ? Ce monde est-il fait de sable et de vent ?
Il y a des petits riens qui viennent comme cela, comme le soleil à travers le store, comme une abeille qui agonise au sol... Ce sont les biberons, l'odeur du caca d'un nourrisson dans la salle de bain, le bruit d'un volet qui claque dans le vent. C'est un père qui pousse la poussette d'un enfant. C'est un chien qui se faufile entre les jambes et l'humour aussi « En passant devant le terrain municipal, nous nous imaginons, avec un peu d'ironie, les heures qu'il faudra passer au stade si par malheur il aime le foot. » Ce sont des respirations, ce sont des bleus à l'âme dans les matins de pluie, ce sont nos renoncements, nos rêves qui s'effacent, d'autres chemins, d'autres gestes... Une orchidée sauvage, le soleil qui éblouit... Comment se hisser plus haut, plus loin.
Parfois dans ce quotidien, nous voudrions passer sur l'autre versant. Être une fenêtre pour regarder des deux côtés, l'envers du décor, surtout. Nous sommes toujours entre deux portes, entre deux rives, entre deux vies, entre deux battements de coeur, entre le dehors et le dedans... Entre les couches culottes et le soleil qui crame l'horizon comme un feu follet... Et puis brusquement, le quotidien se transforme en sublime : « Le petit avait faim. J'aurais voulu lui peler le soleil naissant comme un fruit bien juteux. Lui faire goûter la crème épaisse du nouveau ciel. Nous avons joué ensemble, tous les deux, juste avant le jour. Ceux que nous aimons sont en paix. Nous avons le monde à manger. »
Et puis une bande-son se faufile entre les mots qui swinguent dans ce récit poétique, fulgurant, presque sauvage, ce n'est pas désagréable. C'est un air de jazz, c'est un reggae, c'est un rock, c'est une chanson qui me rappelle quelque chose à chaque instant... C'est un dimanche de printemps.
Plus tard, les mots de Thomas Vinau se taisent. Il me reste une bande-son dans les oreilles, mais surtout un voyage intime, avec en filigrane des grands espaces, et qui me trotte encore dans les veines. Une sorte de journal de bord qui nous murmure ce qui est, au dehors et au dedans de nos vies multiples...
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Ce que j'ai ressenti:

Je voudrai t'écrire une lettre, Walther, parce que des fois, il n'y a que cela qui peut répondre à des mots qui font écho. Je regarde le ciel d'avril, et j'écris à bulle d'air, presque à ras de terre, en fait…Je te cherche Walther, dans tes dehors et puis, t'es dedans. Dans un train, une chambre ou entre deux bleus, près une baignoire, à te perdre dans des dehors éloignés, courant vers un Sud idéalisé… Je devine les grandes bourrasques, mais je ne sors pas de ma chambre, juste je t'écris et je te lis. J'observe comme toi toutes les nuances du ciel. Et si l'on regarde bien, il n'est pas si bleu. Il prend toutes les couleurs du printemps, et il déborde d'heures enfuies. C'est drôle, Walther, parce qu'on a le même avril, la même envie de partir, mais sans doute pas pour les mêmes raisons…

C'est dans tes observations perspicaces qu'on sait que tu es en mouvement Walther, mais c'est dans cette sorte de journal intime, entre cahier de poésie et carnet de voyage, qu'on peut lire tes plus belles envolées. Ni dehors ni dedans tu n'es bien, mais dans dedans sans dehors, on est rien. Il nous faut trouver du sens à nos riens qui sont tout, alors tu enfiles comme des perles, ces petits riens insignifiants pour qu'ils deviennent poésie pour que certains se perdent dedans…Je m'y suis perdue sans retenue, bousculant mon en-dedans…Mais qu'est-ce que je peux bien en faire moi, de tout ça?

On sent peut être le âpre et le doux, on sent surtout Walther, que tu es un homme dépassé par la grandeur du miracle de la vie. Trop conscient, que c'est dans cette vie qu'on est au plus près de la mort…Mais Walther, j'ose à peine balbutier, que dans mon en-dedans, je moissonne l'idée de poèmes, d'histoires et de mon prochain enfant…Et je développe une envie folle de lire tous les livres de Thomas Vinau, mais celui-ci, je vais le garder tout au fond de mon coeur…

Au revoir Walther, rendez-vous dans un autre ailleurs, ou le ciel sera débarrassé de ces cendres…


Ma Note Plaisir de Lecture 9/10.
Lien : https://fairystelphique.word..
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