Commençons cette critique par saluer les quelques points positifs de ce livre (qui n'ont pourtant pas réussi à monter sa note).
Le style de l'auteur tout d'abord est agréable à lire. Il se lit assez facilement et pourtant l'auteur emploie des tournures de phrases et un vocabulaire assez travaillés ce qui est plaisant.
J'ai également apprécié une ou deux réflexions de l'auteur notamment sur le constat qui l'a poussé à écrire ce livre : le fait que des pans entiers de l'Histoire sont passés sous silence quand bien même auraient-ils une importance déterminante pour comprendre le reste de notre Histoire.
Deuxième réflexion intéressante lorsqu'il souligne que le peuple a généralement le dirigeant qu'il mérite.
Ce sont les seules qualités de ce livre.
Pourquoi?
Soulignons tout d'abord que l'auteur n'est pas historien il a d'ailleurs la décence de le souligner dès son avant propos. J'ai envie de rappeler que lorsqu'on ne maitrise pas un sujet il est préférable de se taire plutôt que d'écrire et de propager des erreurs!
Outre de nombreuses erreurs (en grande partie causée par ses prises de position), l'auteur n'en finit pas de donner son opinion et de cracher sur ce qui lui déplait.
Les Romains? Tous des barbares (sauf Pline qui trouve grâce à ses yeux). Les Musulmans ? Tous des intégristes qui condamnaient la science (bon quelques schizophrènes car attention tous les savants sont seulement arabes mais surtout pas musulmans selon Monsieur Vintéjoux...). Les Gaulois? Tous des ignares. Ah oui et j'ai failli oublié, "le Maghreb, terre pauvre et salée, ne pourra jamais, livré à lui-même, se payer le luxe d'une civilisation de choix" donc en gros dans ce désert c'est déjà bien selon lui que l'on trouve que quelques "exceptions heureuses" qui bien sûr "ne se renouvelleront pas après le 14e siècle".
L'auteur avait-il vraiment pour objectif de sortir d'un européocentrisme? J'en doute. Sinon, pourquoi dire que les savants grecs ont échoué? Que les arabes ont échoué? Tout cela pour souligner que ce sont les Occidentaux qui en récupérant les savoirs acquis ont permis d'atteindre LE sommet. Et d'ailleurs pourquoi considérer que les Occidentaux ont réussi? N'y a-t-il donc plus de progrès scientifique à venir?
Ah oui et j'oubliais qu'il est important pour Monsieur Vintéjoux de souligner à quel point religion et science s'oppose, d'ailleurs n'était-ce pas ça le plus grand échec que Monsieur Vintéjoux déplore que la science n'est pas encore réussie à évincer tout à fait l'existence des religions.
Pourquoi déformer et nier des conclusions qui devraient pourtant lui avoir sauter aux yeux?
L'auteur ne souligne-t-il pas lui-même que des moines traduisaient de nombreux ouvrages de savants? A-t-il oublié que de nombreux savants qu'il cite lui-même étaient musulmans?
Doit-on aussi rappelé qu'« Apprendre la science est une obligation pour chaque musulman ». (Rapporté par Ibn Maja)?
Certes l'éditeur nous met en garde contre le fait que l'auteur fonde toutes ses connaissances vis à vis de l'Islam sur
Ernest Renan, mais il est dommage qu'aujourd'hui on en soit encore réduit à lire ses "thèses renaniennes" pour pouvoir découvrir le monde médiéval arabe (et musulman).
Bien qu'ils soient certes pas assez nombreux, il existe tout de même d'autres livres beaucoup plus intéressants, beaucoup plus sourcés et beaucoup plus fiables pour découvrir les savants arabes et cette période de l'histoire.