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Citations sur Débrouille-toi avec ton violeur (35)

DÉTRUIRE L’ISSUE
273. DESTRUCTION DES ISSUES !
274. FERMETURE IMMÉDIATE DES MATRICES !
275. À L’ENTRÉE D’UNE MATRICE, NE CHERCHE AUCUN PASSAGE !
276. SI TU RESTES OUBLIÉE SUR LA VOIE, TRANCHE À LA HACHE CE QUI TE RETIENT AU MONDE !
277. SI TU SORS D’UNE MATRICE, NE CHERCHE AUCUN PASSAGE !
278. ANNULATION DES MATRICES OBSCURES !
279. FIN DES MATRICES GOTHIQUES !
280. HORS DES MATRICES, REGROUPEZ-VOUS !
281. RECOUVERTES DE TERRE, REGROUPEZ-VOUS !
282. DANS LA FUMÉE, REGROUPEZ-VOUS !
283. MÉPRISE LES MATRICES, MÉPRISE L’ISSUE !
284. OUBLIE LE PASSAGE TORTUEUX, COUPE CE QUI TE RETIENT AU MONDE !
285. CARABES D’OR, TRAHISSEZ, REGROUPEZ-VOUS, FRAPPEZ !
286. LOUVES ROUGES DE LA TROISIÈME VAGUE, FRAPPEZ !
287. LOUVES BLANCHES DU MONDE NUMBER ONE, OUBLIEZ LE PASSAGE TORTUEUX, PASSEZ EN FORCE, FRAPPEZ !
288. ENFANTS DES NAINES NUMERO DVA, REGROUPEZ-VOUS HORS DES MATRICES, NE PARLEZ PAS, FRAPPEZ !
289. DÉTRUIS L’ISSUE, DÉTRUIS LE PASSAGE TORTUEUX, ET ENSUITE : NITCHEVO !
(Maria Soudaïeva, « Slogans »)
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CHANTS MINEURS
133. SOUS LES NUAGES AVEUGLES, NE CHANTE PAS DES CHANTS MINEURS !
134. APRÈS LA GLU, NE CHANTE PAS DES CHANTS MINEURS !
135. SI TU ENTENDS DES CHANTS MINEURS, ENFERME-TOI ET ORDONNE TES ORIFICES !
136. SI TU ENTENDS QUE TU CHANTES DES CHANTS MINEURS, PENDS-TOI AVEC TA CEINTURE !
137. CHAQUE NUIT AU TREIZIÈME COUP, DIS DES CLAMEURS ETRANGES, CHANTE !
138. AVANCE MASQUÉE, FRACASSE, CHANTE, AVANCE, TUE !
(Maria Soudaïeva, « Slogans »)
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Poétiquement parlant, le jeune monsieur Sato et la jeune madame Sato sont en train de faire l’amour. En réalité, le jeune monsieur Sato est en train de violer la jeune madame Sato, comme il le fait tous les jours depuis leur récent mariage.
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La nature encourage la femelle à se préparer au viol et à l’attendre. Pendant la danse, la femelle se prépare et accepte. Quand la danse se termine, le rituel de l’acceptation dansée se brise presque instantanément et la nature devient plus âpre. Que tu acceptes ou non ce qui vient, que ce soit douloureux ou non, un mâle te domine, un mâle te force, un mâle enfonce en toi un tube rigide, frénétique, et s’agite convulsivement pour te remplir de liquide.
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Que notre haine les putréfie !
Que notre haine les trempe de glaires immondes et les putréfie, tous, sans exception ! Les boyaux-démocrates, les chiens mouillés de la tripale-démocratie et leurs valets démagogues, leurs domestiques à cravate, à plume, à houppe, leurs esclaves gras, leurs cuisiniers de cirque, leurs porte-parole avec ou sans microphones, leurs agents d’influence déguisés en pauvres, leurs serviteurs empressés, leurs mafieux aux ordres, leurs seconds couteaux, leurs putes officielles, leurs putes dissimulées, leurs professeurs de maintien, leurs conseillers en mensonges, leurs fidèles en livrée ou leurs fidèles en uniforme, leurs pourvoyeurs de fonds, leurs laudateurs spontanés, leurs chantres épiques, leurs organisateurs de voyages, de rencontres publiques, de succès aux élections, leur claque pouilleuse, que notre haine s’empare d’eux tous et d’elles toutes et les putréfie ! (Molly Hurricane, « Sous les viandes »)
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Derrière les mots charmeurs et doux, derrière les aveux romantiques et en deçà du long baiser par lequel monsieur Kato scelle son union amoureuse avec mademoiselle Morita et la met dans de bonnes dispositions pour une pénétration imminente, se glisse soudain un écho des commandements ancestraux qui prend la forme d’une phrase vulgaire : « Attends, ma salope, tu vas passer à la casserole, j’arrive, ma petite, t’as intérêt à écarter, je vais te la mettre. »
La phrase n’a pas franchi les lèvres de monsieur Kato et, dès qu’elle a surgi à la surface de sa conscience, il a eu le bon goût de la faire redescendre vers son obscurité personnelle, mais il l’a entendue, cette phrase.
Quels que soient les efforts, les louables efforts que font les mâles animaux pour imposer à leur conscience amoureuse le bon goût, l’abnégation chevaleresque et la tendresse à l’égard de leur femelle compagne, la vulgarité révoltante des commandements préhistoriques cherche son chemin depuis leur obscurité personnelle vers la surface de leur conscience.
Le sous-langage du rut cherche son chemin vers la surface de leur conscience et, à un moment ou à un autre, il crève la fragile pellicule qui séparait l’obscurité d’un côté, la pensée consciente de l’autre, et immédiatement il devient une brusque poussée d’ordures mentales.
Il devient du langage de violeur, la musique mentale du viol qui ramène à la sauvagerie primitive du coït. Du langage de rut, du langage de queue.
Qu’il soit censuré ou non, que le mâle humai s’applique ou non à le repousser vers une obscurité intérieure non consciente, le sous-langage du rut accompagne la séance sexuelle dès le début de la danse nuptiale et jusqu’à l’amollissement post-coïtal. (Miaki Ono, « Débrouille-toi avec ton violeur »)
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Dans notre quartier de haute sécurité, de nombreuses langues se sont croisées en permanence. Nous n’avions fait allégeance à aucune nation particulière, nous nous réclamions systématiquement du cosmopolitisme, et l’abondance des langues qui étaient murmurées ou criées d’une cellule à l’autre indique à quel point notre guerre révolutionnaire avait touché l’ensemble des régions du monde. Parmi ces langues, aucune n’était privilégiée, par souci de ne pas recréer à l’intérieur des murs l’impérialisme linguistique qui régnait et règne encore à l’extérieur. Nous avions pris l’habitude de mélanger les vocabulaires et les syntaxes afin de brûler, au cœur de nos annonces, de nos proclamations, de nos poèmes, de nos romånces ou de nos plaintes, ce qui aurait pu apparaître comme un drapeau. Un drapeau !… Un bout de chiffon misérable, mais aussi le rappel féroce d’une culture exclusive et de crimes. Refuser tout drapeau était pour nous une attitude sainement internationaliste. Pas de « Ma patrie, c’est la langue » pour nous autres. Nous avons ainsi longtemps et avec délectation échange en un sabir que nos gardiens comprenaient mal – et qui était aussi une manière d’afficher notre hostilité épidermique à leur égard -, un sabir où s’entremêlaient des bribes de coréen, de russe des camps, de l’anglais catastrophique, du peuhl, du japonais, du français académique volontairement massacré, de l’allemand de QHS, du chinois de laogai, du mongol des camps, du guarani, de l’argot portugais. Et bien d’autres, car la liste est nettement plus longue.
La langue dans laquelle nos porte-parole ont diffusé nos écrits au-delà des murs a été principalement une langue de traduction. Une langue de traduction littéraire qui toujours se refusait à porter le lourd héritage culturel dissimulé sous les mots, les expressions et même le rythme des phrases. Nous avons toujours cherché à extirper de la langue ce qui renvoyait directement ou secrètement à des traditions religieuses, poétiques, folkloriques et littéraires, nous avons déshérité la langue de son héritage. Accomplissant ainsi un travail minutieux de censure et d’autocensure. Travailler sur une phrase traduite exige une grande vigilance sur ce que l’on va confier à la langue d’accueil, mais nous nous astreignions à la même vigilance lorsque nous composions un texte collectif à partir des rêves et des brouillons qui surgissaient spontanément dans les coursives de notre prison. Nous nous exprimions en procédant au même travail d’élagage que si nous avions devant nous un premier texte à métamorphoser en deuxième texte. Avec le même souci de ne pas en faire un objet à usage patriotique ou intellectuellement chauviniste. Nous avions les mêmes préoccupations de taille et d’ébranchage idéologique. D’où cette revendication de langue de traduction même lorsqu’il s’agissait d’un texte original. Qu’ils aient été ou non l’objet d’un passage d’une langue à l’autre, la langue des livres que nous offrons à nos sympathisants ou aux lecteurs et lectrices de librairie a été en général coupée de ses racines nationales. Elle a été neutralisée. Il y a eu des ratages et des contradictions, bien sûr, dans ce projet. Mais l’intention a été là, toujours.
La langue neutre que nous avons le plus souvent essayé d’utiliser a été un outil pratique. En même temps, nous ne nous sommes jamais interdit d’user de sa richesse. Aussi serait-il absurde d’y voir une langue de qualité inférieure. Que l’on annule ou non les références à une tradition portée souterrainement ou au grand jour par la langue, mille nuances et mille formes restent possibles. Censurer, arracher ou défigurer certaines racines ne signifie pas attenter au génie spécifique de la langue. Lorsque nous décidons, par exemple, d' »écrire en français une littérature étrangère », la formule n’exprime pas du tout un mépris ou un rejet de la langue française dans laquelle nous faisons connaître un livre, c’est seulement un constat, qui rend compte d’un travail quasi maniaque, d’un travail de tous les instants pour que la littérature post-exotique ne soit pas troublée par des proximités culturelles et des non-dits idéologiques dont elle n’a que faire.
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Le plaisir féminin, l’excitation vaginale, l’excitation clitoridienne, la recherche du point G, la recherche de l’orgasme, les positions les plus agréables, la désinvolture face au partenaire, les gels, les jouets érotiques, les vibromasseurs. Tout cela sous les feux des projecteurs, accompagné d’un discours antimâle ou féministe, avec des arguments de liberté et d’autonomie féminines. Mais, la plupart du temps, associé au plaisir des mâles. Toutes ces belles trouvailles contemporaines couplées avec l’art de satisfaire la montée de sperme dans la queue du violeur.
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Pour une image qui montre l’atroce réalité du viol criminel, cent images qui amoindrissent la terreur et la douleur liées au viol, peignant le viol sous des couleurs globalement acceptables pour la femelle victime du criminel. Cent images de propagande pour l’aspect sain et appréciable du viol.
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Dans la plupart des scènes de viol au cinéma, au cinéma grand public où la pornographie est détournée, le viol criminel s’accompagne d’une image où la femme cède au violeur et accepte avec une passivité ambiguë, et même avec un certain plaisir, qu’on introduise brutalement à l’intérieur de son ventre un organe génital incontrôlable, frénétique et criminel. Pas dans tous les films, mais souvent.
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