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EAN : 978B01M4S0IRE
Éd. Subervie (30/11/-1)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La poésie de Voronca est toute entière contenue dans ces espaces d'où parlerait une âme que nous ne connaissons pas face à un corps que nous savons prêt à nous abandonner. Expérience de passage. Encore d'avant, presque déjà d'après. Son chant appelle comme celui de l'errant; de celui qui n'a pas, n'a plus aucune demeure-seulement des havres de pur hasard. Et sur les bords de l'incertain rivage, le coeur est l'ancre oublié...

Rien n'est fait; tout tend à l'Idéal qui nous fuit et que nous recréons à la manière d'un prisonnier-celui qui nous habite, semblable à tous les prisonniers qui "ont fait entrer les monts et les blés dans leurs cellules, ont changé le cours des eaux et des frontières."

Voronca construit sa demeure; en même temps que sa
négation. Appel ? Ou nécessité, sans doute: l'inéluctable est son unique destin. Navire "cahoté entre les pierres des tempêtes", il s'éloigne de plus en plus à la recherche de celle qui serait, enfin, l'île ensoleillée. L'évidence que le chant d'amour sera chargé de dire !
A travers lui s'élèvera la voix qui nomme l'au-delà, rejoint la forêt immense. Et tandis que le vivant s'obscurcit et la mort s'élève au plus haut, il retrouve celle dont la voix est plus forte que les murailles. La femme qui, de la mort même fera la Vie. De la douleur, son contraire.
Alors pourra se préparer une nouvelle naissance, et ainsi, peut-être, seront retrouvées ces "clés d'or ouvrant la porte des nuages"...

Dans cette quête-car comment ne pas utiliser ici ce mot propre aux anciens mystiques?-au milieu de la malignité du monde et du vide hostile, le vent seul l'accompagnera encore.

"Parfois, tu es l'aveugle qui chante aux carrefours,
Au dessus des villes tu officies en habit de fumée
Ô mon semblable ! Ô vent !"

A nouveau le quotidien s'impose. Impose ses exigences à celui qui restera l'étranger, l'égaré qui appelle sur la route et s'obstine, en même temps, à proclamer que le monde est (devrait être) une configuration de l'amour. Disant une dernière fois à celle qui fut-et reste-l'aimée: "Attends-moi, peut-être...".
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
N'entends-tu pas mon âme qui tourne comme une fronde
Liée à mon poignet tout autour de mon front
Les cercles s'élargissent et l'air vibre du son
De leur douleur qui bruit aux limites du monde.

Mais au loin, toi aussi, l'âme comme un faucon
Liée à ton poignet t'en vas à ma recherche
Et nos songes-deux voyageurs dans une auberge-
Se croisent et s'honorent à l'insu de nos corps.

Chacun de nous ainsi creuse dans la distance
Comme un sculpteur la forme adorée de l'absent
L'espace est la statue limpide de ta hanche
Où comme un sel marin se dépose le temps.

Qu'importent les années ! L'oiseau est plein de vols,
De chants le coquillage, et de l'amant l'amante,
Ta présence partout s'arrondit comme un golfe
Où s'endort la tourmente.

Des gisements ténébreux de charbon
surgit le diamant de ton image
De la fleur péri, le parfum voyage
Le parfum embelli du visage c'est l'âme
qui voyage à la gloire du corps

Si nous avons pleuré, nos pleurs sont les sillons
Plus merveilleux autour de nos têtes en flammes
L'air labouré de mes sombres chansons,
Qui font monter le blé de tes regards, Ô femme !
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Préexistaient-elles ces courbures parfaites
Et ces harmonies des lignes et ces formes
Plus lisses et plus nobles que la surface
D'un lac enfermé au haut des montagnes ?
Préexistaient-elles, planaient-elles dans l'air
Musicales et fluides et ne faisaient-elles que chercher
L'endroit où se poser ?

Car cette beauté
Était esprit. Et tu lui étais destinée.
Qui a dit ton nom ? Qui t'a appelée ? Et c'est vers toi
Que les perfections accoururent ! Ô robes d'honneur !
Cette main douce au toucher, imperceptiblement moite
Juste assez pour qu'une auréole l'entoure et qu'au moment
Où la main de l'homme la saisit un fluide s'en détache
Quelle fleur pourrait lui être comparée ? Ne redevient-elle esprit
Comme la parole qui est en même temps l'archétype
De la chose qu'elle désigne et la chose elle-même ?
Ne s'amincit-elle pas des deux côtés ? Vers l'extérieur sur les
cris aigus des doigts.

Cinq, comme les cinq sens qui nous relient à l'univers
Vers l'intérieur la délicatesse du poignet
Et cette montée du bras qui s'arrondit
Avec la gaieté silencieuse du coude

Et ensuite le delta luxuriant et paresseux de l'épaule
Car le bras est le fleuve qui se déverse
Avec toutes ses richesses de sang
Dans l'écume marine de ton corps

Mais ai-je nommé la symétrie de ton pied
Ô l'ingénieux organe qui ne touche le sol
Que pour y prendre appui et t'élever vers les astres !
Un archet est moins léger que ton pied
Qui chante sur le violon de ta démarche aérienne
Si frêle ! Et il supporte ton corps
Comme un oiseau supporte un vol
Beaucoup plus vaste que lui-même.

Oh ! J'ai vu la forêt scintillante de gloire après l'orage
Et la montagne majestueuse dans les voiles du soir
Et l'aube sur la plaine comme une glace embuée
J'ai senti les parfums de l'été et l'arôme
Du vignoble en août et le goût minéral
De l'huître vivante dans la bouche
J'ai connu les grandes fêtes navales et l'accueil fait aux vainqueurs
Et les processions pour la pluie et les ovations
Mais qu'est-ce ?
Qu'est-ce donc que tout cela
Comparé à la perfection de ton corps ?

Derrière le visage de notre vie il y a le visage
De la beauté. Et quand mon âme marchera dans le néant
C'est ton corps qu'elle invoquera,
Et je serai comme un conquérant
Qui, dans la salle où se tient la réunion de ses ministres
Nomme ses pays d'outre-mer, et les murs s'écartent
Et des contrées vastes apparaissent. Ainsi
Je parerai mon âme de la splendeur de ton corps
Non pas le souvenir car le souvenir est un vase fêlé
D'où toute liqueur s'échappe, mais ta chair même
Ta peau velouté, tes lèvres brûlantes
Et les ténèbres s'écarteront en une lumière puissante
Se déversera sur l'éternité et mon âme
De toutes parts entourée de ta beauté
S'avancera comme un navire
Dans une eau calme et remplie d'étoiles.
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Et ce fut alors que mon âme
Tournant sa face vers toi t'a reconnue
Elle a secoué sa torpeur et a allumé tous ses feux.
Droite et muette, elle s'est dressée et mon corps
était petit à côté d'elle. Géant qui se lève
Elle avait commencé à douter
Que tu viendrais jamais. Et maintenant tu étais là [...]
Je voudrais cesser d'être un et devenir une foule une
armée
Dont ton visage serait la bannière flottant au vent
Et qu'une ferveur sans bornes pousseraient vers
le triomphe
Je voudrais être un navire cahoté entre les pierres des tempêtes
Et toi, l'Ile qui surgit ensoleillée.

Quelle est la partie de moi-même qui te rejoint la première ? Car j'accours avec tant de hâte vers toi que je me défais
Comme les pétales d'une fleur emportée par l'orage
Je pourrais être celui qui est assis au milieu d'un campement
Et qui écoute, rêveur, les rires, les chuchotements
Et soudain, lorsqu'il commence à raconter, tous se taisent
Car il parle d'une femme incomparable, torche ou météore ou foudre.

Ce n'est qu'en cet âge où l'homme est à la plénitude
De sa force que tu pouvais m’accueillir: l'enfant, l'homme jeune, désœuvré.
Ceux là ne sont pas encore préparés à te reconnaître
Mais l'homme qui, en te voyant, sait que rien ne pourra t'en éloigner
Celui là est digne de toi, à genoux
Il te laisse essuyer sur sa face les traits qui lui sont étrangers
Et les donner à lui même et au monde.

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Que saura-t-on de tout ce qui chantait en moi ?
Comme on enlève à un violon cassé les cordes
Pour les tendres sur un autre violon, prenez mes chants
Et tendez-les au coeur d'un enfant heureux.

Quelle est donc cette musique que j'entends
Et qui ravit mes sens et me donne la joie
Ne fait-elle que surgir comme cet arbre unique
Au désert annonçant le salut de l'errant ?

Peut être planait-elle toujours autour de moi
Mais j'étais pareil au bois que les mains du luthier
N'a pas encore béni et seuls les cris des foules
La pluie et la tourmente traversaient cette écorce.

N'as-tu pas porté mon corps comme un violon
Sous ton bras ? Il y' avait ton corps ailleurs
Qui approchait le mien et l'allumait
De ce sang qui chante sur les cordes des veines.
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Lavandières

J'ai demandé aux filles riantes au lavoir
Il y a longtemps que vous blanchissez les nuages ?
Nous n'avons jamais fait autre chose, dirent-elles mais le soir
Dispersa comme fils de vierge leurs visages

Je me croyais encore dans un faubourg près d'une gare
Un homme était penché sur le pied d'un cheval
J'allais l'interroger mais il leva son regard
Vers moi et ce fut comme le feu d'une étoile.

Il y avait aussi l’arôme paisible d'une boulangerie
Où la face de l'homme s'unissait au pain
Je voulais demander: Est-ce le chemin de la vie ?
Mais ce fut comme un vol de colombes soudain.

Comment savoir si j'approchais du doux royaume
Tout est aussi fragile sur l'un et l'autre bord
Ce peu de pluie encore dans le creux de ma paume
Pour humecter mes lèvres de vivant dans la mort.

Et j'entendais toujours les pleurs d'une naissance
Était-ce un enfant d'homme ou était-ce un agneau ?
Puisque tout m'échappait et que seul le silence
Éponge, s'imbibait de cris au fond de l'eau.

Ce n'était qu'une vitre embuée par l'haleine
Laveuse de nuage étoile du regard
Marée haute où le sel de l'âme luit
Clarté assez forte pour franchir ces brouillards.
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