Courrières : 10 mars 1906, la terrible catastrophe

« Le 10 mars 1906 à 6h30, […] l'horreur dévastatrice du feu qui embrase instantanément plus de cent kilomètres de galeries. Après la flamme, les fumées brûlantes dessèchent les poumons de ceux qui n'ont pas été carbonisés. Et puis, la flamme a brûlé tout l'oxygène ; après le feu, c'est l'asphyxie. On sait très vite qu'il y a des centaines de morts, un millier peut-être, le chiffre officiel fera état de 1099 victimes. Cent ans après, on hésite encore entre 1107 et 1108. »

Ce petit livret de 50 pages a été publié à l'occasion du 100e anniversaire de la tragédie des mines Courrières. Il plonge le lecteur au coeur de l'épouvantable catastrophe qui a secoué le bassin minier du Nord, s'inscrivant comme une plaie vive dans l'histoire des mines, des mineurs et leurs familles, soufflant d'un coup de poussoir les galeries de trois fosses, entraînant dans la mort un nombre incalculable de victimes.

Le texte est court, concis, d'une précision glaçante et s'appuie sur de très nombreuses photos d'archives, articles de presse, témoignages, dessins et plans qui rendent le tout très vivant. Un livret reportage qui rend hommage à tous ces mineurs qui allaient au fond quotidiennement au péril de leur vie pour faire vivre leurs familles, la mine étant le plus gros pourvoyeur d'emplois sur ce territoire.

Un livret que j'ai trouvé passionnant, qui s'articule autour de plusieurs chapitres, notamment l'explosion, le choc des populations et des sauveteurs, les funérailles sous la neige, le miracle des rescapés qui réapparaissent, le climat d'insurrection.
Une lecture indispensable non seulement pour ne pas oublier, mais aussi pour mieux connaître ce qui façonne l'identité des mineurs et leurs descendants, ceci étant fortement inscrit dans leur patrimoine génétique.