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Insufferable tome 2 sur 3

Peter Krause (Illustrateur)
EAN : 9781631406096
104 pages
IDW Publishing (17/05/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
Nocturnus and Galahad―father and son―were once partners in crimefighting. But that was before Nocturnus withdrew into the anonymity behind the mask and Galahad became a celebrity-millionaire. Now, with every one of their old enemies gathered together to destroy them, they have no choice but to team up for one last case.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Insufferable Volume 1 (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 5 à 8, initialement publiés sous forme dématérialisée en 2012 par Thrillbent, puis sous forme papier en 2015, écrits par Mark Waid, dessinés et encrés par Peter Krause, avec une mise en couleurs de Nolan Woodard. Ce tome contient également les couvertures variantes réalisées par Peter Krause, Ming Doyle, Marc Laming et Jennifer L. Meyer.

Jarod Culver et Meg Polillo (sa responsable en communication) ont réussi à retrouver la trace de John Culver (le père de Jarod) et à s'introduire dans son modeste pavillon de banlieue. Jarod Culver est le superhéros Galahad, ancien assistant adolescent de Nocturnus, son père. Il a rompu toute attache avec lui, pour préférer une carrière publique de superhéros, établissant une entreprise Galahad Global pour gérer son image publique et la rentabiliser au travers de contrats publicitaires, et autres licences, et ainsi s'enrichir en devenant une célébrité. Jarod Culver est tombé dans le piège anti-intrusion du pavillon, saucissonné et suspendu dans un filet, alors que son père allumait la lumière, sous les yeux de Meg.

John Culver accepte de décrocher son fils et ce dernier lui décoche un coup de poing dans la mâchoire pour l'avoir traité ainsi et parce qu'il pense que son père a tué sa mère, puis il lui jette une poignée de billets au visage, pour s'excuser des dégâts. le père remet le fils à sa place, l'interroge pour savoir d'où il tire ses informations et l'estourbit. Il s'en débarrasse en le déposant à côté de la tombe de Lauren Culver (sa mère) et revient chez lui pour échanger des informations avec Meg et déterminer une stratégie à adopter, en attendant que son fils revienne à la raison, ou au moins qu'il se calme.

Dans le premier tome, Mark Waid présentait ses 2 personnages principaux, en établissant un fort contraste entre le père sérieux et bosseur, et le fils uniquement préoccupé par son image publique et ses profits, tout entier occupé à être une célébrité. Il introduisait un doute dans l'esprit du lecteur, en contrastant la réussite matérielle du fils, et l'éducation rigide et corseté dispensée par le père. Les dessins étaient un peu secs et dépouillés, avec une mise en page bricolée à partir de celle du format de publication en ligne. le début était intrigant mais un peu léger pour accéder à un caractère indispensable.

Dans ce deuxième tome, le lecteur retrouve les dessins âpres de Peter Krause et la mise en page portant encore la forme de la publication dématérialisée originelle. Il est possible de repérer des cases identiques parfois sur la même page, parfois d'une page sur l'autre. Ainsi quand Nocturnus intime à Galahad de s'installer dans le panier du side-car, la même case occupant le quart de la page est reproduite à 5 reprises, la case d'à côté montrant les réactions successives de Galahad qui ne veut pas s'humilier à s'installer comme passager dans sa propre moto. Dans le dernier épisode, la même case de la largeur de la page est reproduite 3 fois pour occuper toute la page, afin de rendre compte d'un moment qui dure. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut considérer qu'il s'agit de solutions pertinentes pour effectuer la transition du format paysage d'un écran d'ordinateur à un format portrait imprimé, ou estimer que c'est une transposition à l'économie. de même, la plupart des pages est nettement séparée en 2, au milieu, attestant également que chaque visualisation sur ordinateur occupe l'espace d'une demi-page.

Peter Krause réalise des traits de contour des formes, un peu gras, pas toujours jointifs, donnant un peu de volume et de texture aux surfaces avec des petits traits plus fins et plus secs à l'intérieur des formes. le résultat apparaît un peu rugueux à l'oeil, pas toujours agréable. Nolan Woodard complète ces tracés par des couleurs jouant essentiellement sur 2 tons par surface, sculptant en particulier les visages pour leur donner plus de relief. Les personnages ont des silhouettes normales, à l'exception de Galahad et Nocturnus qui visiblement s'adonnent à la culture physique. Malgré l'apparent simplisme des dessins, l'artiste sait camper un décor, de façon simple et convaincante. le lecteur retrouve l'étrange tableau encadré dans le pavillon de John Culver, ainsi que son canapé dans une pièce pas si grande. Il peut détailler l'agencement de sa cuisine. Il reconnaît aisément la maternité d'une clinique, même s'il y a peu de détails sur la disposition des pièces les unes par rapport aux autres, ou sur les appareillages médicaux. Les rues et les bâtiments de la ville sont esquissés mais avec des proportions et des emplacements réalistes et fonctionnels. Les bureaux de l'entreprise Galahad Global sont rapidement montrés, à nouveau de manière assez convaincante et suffisante.

Malgré les contraintes du format et du passage d'un support électronique à un support papier, Peter Krause sait construire un plan de scène et rendre vivantes les séquences de dialogue. Il varie les angles de vue et montre ce que font les personnages en même temps. Les séquences d'action sont elles aussi prenantes, y compris celle de 17 pages dans le dernier épisode. le lecteur peut suivre le mouvement de chaque personnage, le déplacement des uns par rapport aux autres, et les conséquences des coups portés. Au fil des pages, il se produit un changement de perception étrange. le lecteur s'est habitué aux costumes voyants de Galahad et Nocturnus, Nolan Woodard assombrissant les couleurs du dernier, et conservant le rouge vif du premier en cohérence avec son côté m'as-tu-vu. Par contre, il a du mal à faire passer le costume typique d'un supercriminel comme celui d'Ominax, même le temps d'une page. Finalement l'intrigue ramène les personnages dans une approche plus quotidienne, ce qui par contraste fait ressortir les exagérations spécifiques aux superhéros, d'autant plus que ni Nocturnus, ni Galahad n'ont de superpouvoirs.

L'intrigue du premier tome semblait un peu tirée par les cheveux (avec l'éventualité du retour à la vie de Lauren Culver) et les anciens ennemis de Nocturnus et Galahad. du coup, la relation entre père et fils supplantait l'intrigue dans l'intérêt du lecteur. Il éprouve un peu de surprise en constatant que les 2 premiers tomes forment un chapitre complet, avec une intrigue recelant de nombreuses surprises. L'enquête sur la profanation des cendres de Laura Culver se poursuit, menée par Nocturnus qui avance en tâtonnant et en essayant de faire en sorte que Galahad comprenne ce qui se passe. En quelques pages, le lecteur comprend que les éléments compris dans le premier tome étaient des indices pour une entreprise bien goupillée contre les Culver père et fils. L'enquête s'avère prenante parce qu'elle est liée à la relation entre le père et le fils.

Le lecteur a le plaisir de rencontrer des personnages avec des motivations qui leur sont propres et qui ne se limitent pas à une vengeance basique ou à un crime à l'intérêt discutable parce trop tiré par les cheveux. Il se replonge aussi dans cette dynamique assez particulière entre père et fils. Les éléments qui restaient un peu à l'état d'esquisse gagnent en consistance dans cette deuxième partie. La position sociale de Jarod Culver (Galahad) est précisée : il s'agit bien d'un individu jouant de sa notoriété pour la monnayer, et dont le métier est d'être une célébrité. Il a donc renié les valeurs paternelles, sans pour autant démériter aux yeux de la société. le talent de Mark Waid est de savoir rendre valides ses choix, et de faire exister Jarod comme un individu, et pas seulement comme l'objet de l'opprobre et de la condescendance de son père, et donc du lecteur. Toute personne qui a utilisé les réseaux sociaux ne peut que compatir en voyant Jarod atterré par la manière dont son image publique est traînée dans la boue et ridiculisée, ce qu'il prend comme s'appliquant à sa propre personne, pulvérisant ainsi son estime de soi, entièrement liée à son image, et au business qu'il a bâti dessus

Comme dans le premier tome, John Culver (Nocturnus) n'est pas unidimensionnel. Mark Waid évite également la caricature, pour un portrait plus nuancé. Il est un professionnel doté de solides compétences, et il réfléchit avant d'agir. Mais c'est aussi un individu exigeant envers lui-même, et autant envers son fils qu'il n'a pas eu la patience d'éduquer, et dont il n'a pas su supporter la personnalité. Certes, John Culver incarne les valeurs du travail, de l'engagement et de la persévérance, mais avec un sens de l'empathie atrophié envers son fils. du coup l'adjectif Insupportable s'applique d'évidence à son fils, mais aussi à lui.

Mark Waid sait éviter un ton sentencieux et plombé dans son récit malgré le thème délicat de la relation entre père et fils, grâce à un sens de l'ironie qui fait mouche et à quelques sarcasmes bien sentis. le lecteur sourit en voyant Galahad proposer un chèque à un supercriminel pour qu'il cesse de menacer des nouveaux nés. Il sourit aussi quand Nocturnus détruit le téléphone portable de son fils pour qu'il arrête de suivre les tweets sur sa réputation, et que son fils en sort un deuxième incontinent. Son sourire s'élargit quand l'un des criminels demande à Galahad s'il a déjà lu autre chose qu'un post tumblr, parce que ce dernier a été incapable d'identifier une citation de Shakespeare extraite de la scène 4 de l'acte 1 du Roi Lear : Combien la morsure d'un reptile est moins déchirante que l'ingratitude d'un enfant (How sharper than a serpent's tooth it is to have a thankless child). Il est franchement hilare quand le père indique à son fils qu'il est sur le chemin du progrès et que ce dernier lui rétorque que retourner vivre chez son père ne lui semble pas un progrès en termes d'autonomie.

Dans un premier temps, le lecteur s'agace un peu de la forme du récit, entre cases dupliquées, montage à la va-vite à partir du format dématérialisé et supercriminels un peu trop colorés. Mais il s'implique rapidement tant dans le caractère ludique de l'enquête, que sur le plan émotionnel pour cette relation complexe entre père et fils.
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