Citations sur Si c'est la fin du monde (47)
Je pensais que tout le monde serait hyper sociable, vous savez ? avoua Peter. Qu'on s'unirait tous ensemble ou un truc dans le style. Mais ça ne s'est pas passé du tout comme ça.
- Okey. En ce cas, laissez moi vous poser une question : qu'est ce qui fait qu'un livre est vraiment bon ?
- Je ne lis pas tellement, vous savez. En dehors des bouquins d'école, je veux dire.
- Alors je vais répondre pour vous. Les meilleurs livres ne parlent pas de choses auxquelles vous n'aviez jamais réfléchi avant. ILs parlent de choses auxquelles vous aviez toujours réfléchi, mais dont vous pensiez que personne d'autre n'y réfléchissait. Vous les lisez, et d'un seul coup vous êtes un petit peu moins seul au monde. Vous faites partie d'une communauté cosmique des gens qui ont réfléchi à cette chose, quelle qu'elle soit. Je crois que c'est ce qui vous est arrivé aujourd'hui.
P.19-20
Les gens angoissés ont besoin qu'on les détende. Mais les gens détendus peuvent avoir besoin d'un bon coup de pied au cul.
C'est le problème, quand on comprend trop bien les gens : on ne peut pas s'empêcher de leur pardonner, quoiqu'ils fassent.
Ce que je crois, Peter, c'est que vous faites partie de ces gens qui ont reçu non seulement du talent, mais aussi la conscience de soi. Et ça signifie que vous pouvez choisir ce que vous voulez faire de votre vie, plutôt que la vie choisisse pour vous. Mais ce pouvoir, celui de choisir, est une arme à double tranchant. Parce que vous pouvez faire le mauvais choix.
La vie était-elle trop courte ? Bien sûr que oui - il n'y avait jamais assez de temps pour faire tout ce qu'on voulait faire. Et bien sûr que non - si elle durait plus longtemps, on l'apprécierait beaucoup moins qu'on ne le faisait. Était-il mieux de vivre pour son propre intérêt, ou pour l'intérêt des autres ? Pour son propre intérêt, évidemment - c'était folie que de prendre la responsabilité du bonheur d'autrui. Et pour l'intérêt des autres, évidemment - l'égoïsme n'était qu'une autre façon de s'isoler, alors que tout le monde savait que le véritable bonheur nichait dans l'amour et l'amitié.
De toute évidence, la peur ne parvenait pas à annihiler l'incommensurable nécessité humaine de se relier aux autres. Ou peut-être, pensa Anita, la peur était en fait au coeur de cette nécessité. Après tout, chaque vie se terminait en apocalypse, d'une manière ou d'une autre.
L'intimidation, c'est la menace de violence. Une bonne intimidation, c'est comme la torture : ça peut durer des années. Mais la violence, c'est autre chose. La violence, c'est comme la foudre : c'est terminé dès que ça commence.
Tu sais, je crois que je suis la seule personne à être réellement heureuse depuis qu'on a tous entendu parler d'Ardor. Ça a été comme un coup de pied aux fesses, tu vois ? J'ai passé toute ma vie à faire ce que j'étais supposée faire, simplement parce que je pensais que les gens comme toi, les gens qui font juste ce qu'ils ont envie de faire, étaient stupides. Mais maintenant, je me demande : qui est le plus stupide ? Le mec qui suit ses propres envies, ou la fille qui suit les envies de quelqu'un d'autre ?
Après tout, chaque vie se termine en apocalypse, d’une manière ou d’une autre.