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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Le héraut simule une extinction de voix, préférant un temps se taire avant d'annoncer de mauvaises nouvelles au bon peuple.
Outre l'épidémie de peste qui va ravager l'Europe entre 1347 et 1352 et qui exterminera la moitié de la population, il doit rendre compte de ce roman de 522 pages qui ne manquera pas d'achever les survivants.
Dire merci au Moyen Age signifiait rendre grâce et implorer la pitié. Je remercie donc à l'ancienne Babélio et les éditions Robert Laffont de cet envoi dans le cadre d'une " masse critique" et m'excuse par avance pour mon ressenti négatif. Autant je peux faire semblant d'apprécier la boîte de « Mon Chéri » offerte par ma grand-tante depuis trente ans pour Noel, autant il m'est impossible de simuler… quand il s'agit de littérature.
La couverture du livre ressemble d'ailleurs à une vieille boîte de chocolat avec son titre en lettres dorées et un écusson qui aurait fait fondre Barbara Cartland un soir de réveillon.
« Les dernières heures » se présente comme une saga historique « qui nous offre le plus captivant et haletant des page-turners ».
J'ai effectivement haleté… d'ennui, la faute à des personnages si lisses qu'il me fut impossible de m'accrocher à l'histoire. Pas une aspérité dans les caractères, pas une fissure psychologique pour donner figue humaine aux héros.
Comme les acteurs de ce roman retranchés dans le domaine de Develish pour échapper à l'épidémie, je me suis aussi retrouvé captif. Prisonnier d'un roman pendant 15 jours. Une moyenne de 34,8 pages par jour. Un page-turner version diesel, limite voiture électrique en rade au milieu de la Creuse !
Sir Richard, maître du domaine de Develish a quitté ses terres pour marier sa fille Eleonore. Il ne reviendra pas, succombant rapidement à l'épidémie. A part son héritière, une peste sans bubon, nul ne le pleure dans son domaine car l'homme était un rustre en rut, affameur et impitoyable.
Sa veuve, Lady Anne, est au contraire la perfection faite femme. Elle a éduqué les manants du domaine, sacrifie sa vie à ses gens, régente ses terres en sous-main d'une main de maîtresse. Elle possède un caractère affirmé, témoigne d'un grand courage, bouffe du curé au petit-déjeuner et ose nommer un serf régisseur du fief. Une sainte. Simone Veil téléportée au Moyen Age. Un personnage invraisemblable pour l'époque qui décrédibilise encore un peu plus le récit.
Le régisseur, Thaddeus est un serf doublé d'un bâtard, mais il est très beau, très dévoué, très fort, très intelligent, très tout…. Un gendre si idéal qu'il en devient insupportable.
Après quelques semaines de quarantaine, Thaddeus et plusieurs jeunes garçons du domaine partent à la recherche de vivres. Le départ est précipité suite au décès suspect d'un jeune garçon. Les chapitres suivent alternativement Lady Anne qui organise la survie dans son manoir et tente de contrôler la folie destructrice de sa fille, et Thaddeus qui découvre les environs dévastés par la mort noire avec sa troupe d'adolescents. "Le Club des Cinq" au royaume de la pestilence.
Le principal défaut du roman est donc selon moi son manichéisme. Minette Walters a oublié son nuancier dans la palette psychologique des personnages.
J'aurai pu me raccrocher à la description du contexte historique, mais je ne pense pas que l'auteure ait feuilleté beaucoup d'enluminures dans des bibliothèques universitaires poussiéreuses.
N'est pas Ken Follett qui veut.
Je n'ai jamais réussi à rentrer dans cette histoire et je passe mon tour pour les prochains tomes. Désolé.
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« Lorsque la Mort Noire arrive en Angleterre, elle apporte avec elle terreur, jalousie et vengeance. » C'est avec ces mots que l'éditeur Robert Laffont présente ce roman, en ajoutant, en quatrième de couverture : « Quand la grande dame du roman noir anglo-saxon s'attaque à la saga historique, elle nous offre le plus captivant et haletant des page-turners ». Il n'en fallait pas moins pour m'inciter à accepter sans hésiter de lire ce roman dans le cadre d'une Masse critique privilégiée. Je ne connaissais certes pas Minette Walters, mais l'automne me donne toujours envie de lire des romans noirs et le contexte historique m'intéressait.

Me voici donc propulsée au milieu du XIVème siècle, dans le Dorset, comté du sud-ouest de l'Angleterre. le décor est donc féodal avec ce qu'il faut de seigneurs arbitraires, de serfs trimant du matin au soir, d'obscurantisme et de mariages arrangés, même si la femme du seigneur a des idées particulièrement avancées sur son temps. Tout ce petit monde est bousculé par une épidémie effroyable : la peste s'abat sur la région et emporte les habitants à des kilomètres à la ronde. Volonté divine ou efficacité des mesures d'hygiène de Lady Anne, Develish reste relativement épargnée et le domaine se met dans une quarantaine qui promet de durer. Ses habitants parviendront-ils à survivre à l'amenuisement de leurs vivres et à résister aux querelles et intrigues qui menacent la cohésion du domaine ?

Je suis sincèrement désolée vis-à-vis de l'autrice et de l'éditeur, mais cette lecture a été une grande déception. Je m'efforce ici d'argumenter le plus clairement et sincèrement possible pourquoi je suis restée sur ma faim.

L'intrigue n'est pas celle d'un roman noir, comme la présentation de l'autrice me l'avait fait penser à tort : pas d'enquête, donc, mais un fil rouge qui m'a semblé flottant – tournant successivement autour de la situation générale du comté, des conflits de Lady Anne et de sa fille, des intrigues au sein des serviteurs, ou de la recherche de nourriture. le tout m'a semblé manquer de tension (en particulier dans le second tiers du livre) et c'est sans enthousiasme que j'ai tourné les 525 pages.

Le registre est donc plutôt celui de la saga historique, mais comme d'autres l'ont noté ici avant moi, le contexte historique manque singulièrement d'épaisseur. Certains aspects sont intéressants, en particulier la manière dont les obscurantismes pèsent sur la compréhension de la maladie et la définition de réponses appropriées. L'ensemble m'a néanmoins semblé superficiel et j'ai eu l'impression d'en avoir plus appris en lisant le roman jeunesse L'Estrange Malaventure de Mirella de Flore Vesco qui évoque également une épidémie de peste (antérieure d'un siècle à celle-ci)… J'ai même perçu de fortes incohérences historiques : je veux bien que Lady Anne soit particulièrement en avance sur son temps, mais là, on dirait franchement quelqu'un qui aurait voyagé dans le temps du XXIème au XIVème siècle. Elle défend la cause des femmes, s'efforce de développer une approche plus scientifique de la médecine, soutient et instruit les serfs, et les encourage même à racheter leur liberté… de même, beaucoup de serfs parviennent à transcender les déterminismes féodaux et à envisager des destinées qui me semblent largement au-delà de leur horizon social.

Mais c'est probablement le côté monolithique des personnages qui m'a le plus laissée sur ma faim. Les uns étant dotés de toutes les vertus, les autres de tous les vices, ils restent dépourvus de toute faille susceptible de les rendre crédibles, de toucher le lecteur ou de contribuer à le captiver. La messe est dite dès les premiers chapitres et l'on comprends vite le peu de marges disponibles pour l'évolution des personnages.

Je remercie l'éditeur et l'opération Masse critique pour ce roman et je souhaite à d'autres lecteurs de mieux savoir l'apprécier que moi.
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En 1348, le sud de l'Angleterre est frappée par une épidémie meurtrière sans précédent. Sir Richard, seigneur de Develish, contracte le mal et décède en quelques jours, et son épouse Lady Anne se retrouve avec la lourde tâche de diriger ses terres. Elle ordonne aux serfs de venir se réfugier dans l'enceinte du domaine, qu'elle met en quarantaine.
L'épidémie en question, même si elle n'est jamais clairement nommée, est bien sûr la Peste noire, qui à ravagé l'Europe en décimant près d'un tiers de la population en quelques années.

Je ne connaissais pas Minette Walters avant ce roman. Apparemment, elle s'est surtout illustrée dans les polars et les thrillers. Les Dernières heures serait son premier roman historique. Je n'ai été que moyennement convaincu. le point de vue adopté est trop proche des personnages et on manque d'informations plus générales sur le contexte. Exemple frappant, ce n'est qu'en faisant quelques recherches sur la Peste noire après lecture que j'ai réalise qu'en 1348, nous étions en pleine Guerre de cent ans. Il n'en est jamais fait mention dans le roman. On parle simplement de ressentiment entre les saxons et les normands, sans en expliquer la cause.

Je regrette également un manichéisme très prononcé dans l'écriture des personnages. Lady Anne est intelligente, sage, infaillible, dotée d'une autorité naturelle dont elle n'abuse jamais, elle a le coeur sur la main... Bref, c'est une sainte. Elle prend le partie des serfs à qui elle enseigne son savoir. Elle leur apprend les lettres et les mathématqiques. Sous sa gouvernance, le domaine de Develish est le plus sain et le plus prospère de toute la région, alors que tous les autres domaines sont mal dirigés par des brutes illettrées, violentes, vulgaires et sans cervelle.

Trop parfaite, Lady Anne n'est pas un personnage très intéressant, au contraire de Thaddéus, un jeune serf que la dame nommera régisseur de Develish. C'est un bâtard rejeté de tous qui devra faire ses preuves. C'est quelqu'un auquel j'ai plus facilement réussi à m'attacher. C'est également le seul qui connaitra une évolution, tous les autres étant plutôt monolithiques. La palme étant Éléanor, une garce sadique et imbue de sa personne, au comportement parfaitement idiot d'un bout à l'autre d'une histoire qui lui accorde malheureusement trop de place.

Malgré son épaisseur, le roman se lit rapidement car d'une écriture accessible. L'intrigue reste plaisante à suivre, il y a une certaine tension et quelques rebondissements. Mais rien d'inoubliable, si je reste honnète. Surtout que le livre se termine par un "à suivre..." bien frustrant.

En effet, bien que rien ne l'indique sur la couverture ni sur la quatrième, Les Dernières heures n'est que la première partie d'une histoire en plusieurs volumes... dont je ne lirais probablement pas la suite.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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C'est à l'occasion d'une opération Masse critique privée que j'ai reçu ce livre, et c'est pourquoi des remerciements sont de mise. Merci donc à Babelio et aux éditions Robert Laffont. Première réaction à chaud en découvrant le livre : “Ouah ! Mon coeur, regarde comme il est beau !” Et ma tendre moitié de reconnaître qu'effectivement, la couverture est particulièrement soignée. Un bleu profond, royal, domine cette couverture, agrémentée de dorures (nom de l'auteur, titre, petites feuilles sur le pourtour de la première de couverture) conférant un style enluminures. Y'a pas à dire, ça en jette. Comme quoi un bel emballage peut cacher la plus insipide des marchandises.
Quatrième de couverture : “Quand la grande dame du roman noir anglo-saxon s'attaque à la saga historique, elle nous offre le plus captivant et haletant des page-turners”. Premièrement, l'auteure Minette Walters semble connue pour être une auteure de polar. Comme je n'en lis quasiment pas, la seule grande dame du roman noir anglo-saxon que je connaisse, c'est Agatha Christie. Mais je suis une bonne élève, et j'ai bien fait mes devoirs : Minette Walters possède sa page Wikipedia que je m'empresse de lire. Auteure reconnue, détentrice de prix littéraires. C'est visiblement du sérieux. Deuxième information importante : il s'agit d'une saga. Suite à prévoir donc … Et on a gardé le meilleur pour la fin : page-turner captivant et haletant. Là, ça fait 25 pages que Thaddeus, un des personnages principaux et sa joyeuse assemblée de compagnons que je confonds tous tellement ils sont indifférenciés (ce qui est franchement gênant, on ne sait jamais de qui on parle !) progressent dans la forêt en cherchant les cours d'eau, faisant passer Un balcon en forêt de Gracq pour un trépidant roman d'aventures. Si il y avait une recherche stylistique, ça passerait, mais faut pas rêver. J'avoue que les pages, j'ai du mal à les tourner tellement je m'ennuie.
J'invite tout lecteur égaré dans mon humble critique à relire le résumé de l'histoire. Eh bien c'est là où j'en suis, et on est … page 285 ! J'ai lutté, et je déteste m'avouer vaincue, mais là, l'ennui va me tuer très vite si je n'abandonne pas ce roman.
Quant à l'époque (le Moyen Âge, la Guerre de Cent ans, tout ça …), c'est tellement accessoire qu'on se demande pourquoi avoir choisi de placer cette histoire à cette période. Les personnages : caricaturaux (avec une mention spéciale pour la jeune Eleanor, tellement méchante et stupide que ses apparitions en deviennent comiques), sans aucune évolution, l'auteure n'en fait absolument rien à part répéter les mêmes choses à leur propos. L'histoire : alors c'est l'histoire d'une épidémie qui s'abat sur une région d'Angleterre … Ah non c'est l'histoire de l'organisation de la survie des habitants d'un petits villages (des serfs qui savent tous lire ou presque) à l'intérieur du château, un truc un peu intimiste sur le rapprochement d'êtres humains … Ah non, c'est l'histoire d'un meurtre … Finalement pas, c'est l'histoire de la folle équipée de Thaddeus et ses compagnons perdus dans la lande .... Je suis comme Thaddeus, je suis perdue. Je suis à la page 285, le meurtre n'est pas résolu mais tout le monde s'en fout, on ne sait plus rien de l'épidémie. On sent confusément qu'en plus il y a une sordide histoire de viol qui va venir se greffer sur tout ça. Mais ce sera sans moi.
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Le premier tome d'une saga historique qui se veut résolument addictive. Placer une affaire de meurtre au beau milieu d'une épidémie de peste au XIVe siècle, il fallait oser !
Le roman attaque plutôt bien, avec une mise en situation des lieux et des personnages rapide et claire.
Malheureusement, j'ai vite été rebutée par les personnages trop caricaturaux, sans profondeur psychologique. de plus, même si l'idée d'une châtelaine en avance sur son temps, qui tente d'instaurer une presque démocratie, profitant du huit-clos forcé par la peste, est séduisante, elle n'a aucun appui historique crédible.
J'ai essayé de considérer le récit comme une fable de ce qui aurait pu être, si des personnes telles que Lady Anne avaient existé. Hélas, je ne ressors pas convaincue de ma lecture.
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Les dernières heures.... Ou le bouquin où va y avoir du spoile !... Si vous êtes prévenus, si vous avez envie de lire, de le découvrir, ne lisez pas ce qui suit dessous. Sérieusement ! Et ce même si j'ai mis des masquer le texte...

Bon je vais finir par arrêter de participer aux opérations Masse critique je crois... donc oui merci Babélio et l'opé Masse critique, et aux éditions Robert Laffont, pour l'envoi de ce livre... voilà ça c'est fait...

Pitch :
1348, le Dorset, au manoir de Develish l'agitation est à son comble... Sir Richard part en déplacement pour aller refourguer sa fille Eleanor à un autre fils de seigneur... Elle n'a pas de grosse dot, l'affaire semble assez compliquée... La Eleanor est pas super jouasse du parti qu'on lui a choisi d'ailleurs... Et quand il rentre il ne ramènera pas dans ses bagages un nouveau mari.. mais la peste noire... Lady Anne va prendre les choses en mains, mais elle a l'habitude de prendre les choses en mains... parce que ça craint...

Oui ça craint, tout le bouquin craint...
Déjà on me l'avait présenté comme une sorte de thriller/roman noir à la période médiéval... et j'aime bien et les romans noirs et le moyen-âge, c'est d'ailleurs pour cela que j'ai dit : «  oui, pourquoi pas, je veux bien le lire.. » et plus je ne connaissais pas cette auteure...

Alors le côté polar... heu non..
Le côté thriller.. heu non..
Le côté roman noir... franchement de loin, de très très loin avec jumelles... j'en suis même arrivée à me demander mais au final c'est quoi un roman noir ? En tout cas pour moi, pas ça.

Je sors de cette lecture avec un sentiment de « j'ai été eu »... j'ai la désagréable impression que tout au final n'est qu'artifice de l'auteur pour nous placer une histoire sordide

Le livre se découpe ainsi, un nous avons ce qui se passe dans ce manoir barricadé pour que le mal ne les touche pas, sous la main bienveillante et le savoir de Lady Anne... sous l'humanité, l'ouverture d'esprit, la spiritualité, l'intelligence, elle est cultivée Lady Anne ( elle connaît ses lettres), progressiste… (mettez n'importe quels adjectifs positifs pour décrire une personne...) qui se bat pour ses gens, qui se faufile et entrevoit les trahisons et qui se dépatouille avec sa cinglée de fille... la nana parfaite, sorte d'icône, de sainte, de nana que ça existe pas... le cliché de la perfection, ze Lady... tellement qu'elle en devient mais alors pas, mais pas du tout crédible...

Nous avons le point de vu de Miss Eleanor, la fille des maîtres.. une demoiselle, irascible, prétentieuse, orgueilleuse, torturée, sadique ( dans le terme sado maso) stupide, jalouse... avec en plus un côté Emo... complètement cinglée ( vous pouvez rajouter n'importe quels adjectifs négatifs pour décrire une personne, comme vous le sentez...) tellement qu'elle en devient mais alors pas du tout crédible... ze peste, c'est elle en fait la peste, sorte de fléau (même si elle est pas noire mais blonde!) et qu'on a juste envie de lui filer une tarte... ( et pourtant la violence c'est mal, et ça résout rien, il n'empêche)... et ce même si le dénouement veut expliquer tous ses travers, son comportement puéril, ses bassesses et sa folie... mais non même pas en rêve j'y crois...

Et nous avons le point de vue masculin, d'un serf (mais pas vraiment) Thaddeus.. un bâtard, fils illégitime d'une paysanne qui s'en est pris plein la tronche, qui a un parfum exotique... un jeune homme très très très booooooo, qui veut apprendre, comprendre, qui veut être liiiiiiibre ( et j'ai la reine des neiges qui passe dans ma tête « Liberez ! Délivrez !.. tuez moi tout de suite !)... qui va devoir quitter Develish, malgré la peste qui fait des ravages et malgré son statu incroyable de régisseur, un serf régisseur du jamais vu !... et même s'il est pas plus crédible que les autres, il est sympathique, et au final est le mieux construit.. sa curiosité et son objectivité face à son ignorance du monde sont assez justes tout autant que rafraîchissantes, en plus vu que lui se barre du manoir, nous avons une vision des ravages de la peste... du dehors... et ces moments-là sont les plus intéressants à mon sens.

Et puis y a les autres, les pauvres serfs, qui se traitent à tout bout de champ de serfs ( pas sûre sûre à 100% là) qui sont de braves crétins, ou moins crétins c'est selon... gentils, serviables, travailleurs et compréhensifs.. bon faut dire que leur Lady elle est tellement une crème, elle est si bonne et les prend pas pour des bêtes de somme et des animaux que c'est un peu normal... le curé voyeur et alcoolo, l'ancien régisseur qui veut un retour en grâce et qui fomente des trucs à côté de la plaque... et des autres trucs... et j'avais envie de leur dire.. heu les gars y a la peste dehors... heu... nan en fait tranquilou bilou on continu le vie comme si de rien n'était.. mais faut dire qu'à cette époque l'espérance de vie c'était pas Byzance.. ceci explique peut-être cela.. mais j'ai des doutes...
Et donc la vie qui se déroule dans ce manoir claquemuré, entrecoupé de leçon d'écriture, de « jeux d'athlétisme » pour faire passer le temps, et de on va bien à un moment plus rien avoir à béqueter... Pseudo tensions, trahisons de la part des uns, et gentillesse bienveillance de la part des autres...

Et la peste ?... bin la peste comment dire... un élément décoratifs dans le livre... permettant à l'auteur quelques pages de glauque ( quand le Thaddeus sort du manoir)... un peu... un peu de stress dans le manoir... perso je serais un peu plus flippée, voir carrément flippée.. eux pas trop, juste un peu... mais franchement pas tant que ça...

Par contre saviez-vous que la grande période de peste noire au moyen-âge a éradiquée ( grosso-modo) 41% de la population du royaume de France... 7 millions de morts en cinq ans... et vingt-cinq millions de victimes (toujours grosso-modo) sur toute l'Europe... Moi je savais que ça avait pas fait dans la dentelle, mais pas à ce point-là... et que de nos jours y a toujours de la peste dans le monde... Moi non, je pensais que c'était une maladie éradiquée, il semblerait que non, ça file un peu les foies, même si maintenant y a des antibios efficaces... Ouais je me suis penchée sur cette saloperie de maladie.. j'en ai appris pas mal... je savais l'histoire des rats, des puces... mais j'ai appris d'autre choses, et pas dans le livre d'ailleurs... d'un autre côté à ce niveau-là c'est normal... tout le monde est dans la panade, personne ne sait rien, ne comprend rien... ils cherchent le comment du pourquoi ce mal se propage... quoi faire pour le vaincre... pas balbutiants pour trouver le vecteur de la maladie, et questions intelligentes...

Alors tous les hommes ayant un tant soit peu de pouvoir (noble/clergé/seigneur/militaire) sont tous des gros porcs cons alcooliques/violeurs/incestueux/pédophiles/violents/voleurs/menteurs/sadiques/stupides/égoïstes ne rayer aucune mention inutile et contents de l'être...... le côté seigneur à la Braveheart ( même si Braveheart se passe avant, et que c'est pour beaucoup de trucs du gros flan !)...

Niveau date et contexte historique ( pour un roman qui se veut historique quand même c'est mieux, même si c'est un roman.) On est en plein dans la guerre de cent ans entre anglais et français ( une sombre histoire d'héritage du trône du royaume de France) et là je me suis dit, tain ! Une guerre de taré, avec en plus la peste noire mais comment ils faisaient les gars ? Et en fait ils ont fait une tite pause... Bon la Minette elle en parle pas, de la guerre de cent ans... on est dans la pause.. y a bien quelques tensions entre normand, saxon et français... mais bon.

Niveau écriture ça se lit facile... c'est pas plein de mots moyenâgeux comme j'ai pu en lire dans d'autres romans, d'un côté ça facilite, d'un autre c'est un peu moyen pour l'immersion dans l'époque... J'avais parfois non pas le sentiment d'être en plein moyen-âge, mais plutôt bien plus tard... et je n'ai pas l'image cliché sordide du moyen-âge, il y a eu différentes périodes, autant que différents courants de pensées, sur des tas de choses, la religion, la place des femmes, la place des seigneurs...

Et tout ça... la folie de la Eleanor et son sadisme, la peste, les pseudos trahisons, le manque de bouffe, la bonté de la Lady, toute cette tension ( qui prend mal, je peux le dire)... tout ça... pour arriver au final à une sombre histoire ... mais qu'est ce que je m'en tape !... oui j'ai un coeur de pierre.. ou bien la Minette nous l'a tellement bien décrite en tant que petite Co*** (avec le asse à la fin) stupide et contente de l'être que je n'ai aucune mais aucune empathie pour la demoiselle. Je m'en fous total ! Et si en plus la Minette voulait nous faire un twist de la mort.. bin ça marche pas non plus, vu comment elle décrit et parle du Sir Richard ( un teubé, content d'être stupide, un violeur de femme, plein de dévotion hypocrite...(mais c'était l'époque, les indulgences étaient au rabais...) Donc niveaux surprises c'est paaaaas....
Avec en plus le à suivre ?

Et le pire... le pire, c'est que même si je m'en tape total au final de ce final... la suite bin je me dis qu'elle sera sans doute plus intéressante, parce qu'ils vont sortir de ce foutu manoir... ( normalement).. et là... ça.. un voyage sur les routes alors que la peste sévit, les aléas, les rencontres, je pense que ça pourrait être plus intéressant. vu que c'était la seule partie que j'ai trouvé intéressante dans ce livre avec le Thaddeus.. et pourtant... je doute franchement de lire le deux... peut-être...

voilà ça c'est fait...

Je me suis aperçue d'un truc aussi... les grands formats comme c'est facile à lire... Deviendrais-je vieille ? J'ai de plus en plus de mal avec les poches... mais les grands-formats malgré leur contenu parfois sans grands intérêts (comme là), et bien je retrouve ma rapidité de lecture d'antan, alors que les poches m'épuisent ( malgré là aussi leur contenu des fois vachement bien)... Seraient-ce les prémices de la vieillesse ?

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La peste : le fond historique
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On plonge dans l'univers médiéval. Au 14ème siècle, plus précisément dans les années 1348. Une maladie qui décime hommes, femmes et enfants s'installe sur le Dorset. Un mot qui fait fuir tout le monde : la peste (bubonique je pense ici). On entre dans cette période tant maudite par les hommes ayant vécus à cette époque. Cette maladie n'épargne personne : petits et grands, riches et pauvres, hommes et femmes. Bref, personne n'est à l'abri de la peste.

Ce qui est bien dans ce roman c'est que tout le monde est remis sur un pied d'égalité le temps de l'épidémie. On se sert les coudes au mieux, on s'entraide entre serfs et seigneurs, bref, si le temps n'est pas le meilleur pour rester en vie, on en ressort quand même avec une impression d'humanité qui fait quand même chaud au coeur même si des tensions apparaissent, on se rend compte qu'on oublie vite les rangs et les codes dans ces moments-là.

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Le roman historique : si on jouait à pile ou face?
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Avec un roman historique, généralement, on joue à pile ou face. Soit on aime, on plonge dans la période en question et dans l'univers proposé, soit c'est difficile, compliqué et on passe plusieurs semaines à lire quelques pages par-ci, par-là, parce qu'il est difficile de pénétrer dans l'intrigue. C'est exactement ce qui s'est passé ici pour moi. Les qualités de la plume sont indéniables mais malheureusement, pour moi, l'intrigue souffre de trop grandes longueurs, de personnages peu attachants et d'une lenteur incroyable. Je n'ai jamais mis autant de temps pour lire un roman historique.

Mis à part la peste qui sévit, rien d'historique n'est mentionné. J'ai trouvé dommage de ne pas avoir un fond médiéval plus riches autant dans la culture et les traditions que dans les événements marquants de cette époque. On est quand même en pleine guerre de cent ans et sur le territoire anglais. Dommage !

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Trois personnages principaux
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Il y a une multitude de personnages dans ce roman, forcément, puisqu'il s'agit d'une épidémie. Mais on va en suivre trois de manière plus régulière : Lady Anne, sa fille Lady Eleanor et Thaddeus, un serf qui est nommé régisseur durant ces temps compliqués.

Lady Anne est vertueuse, pleine de belles qualités, on penserait même qu'elle est sortie tout droit d'un film de Disney tant elle semble bonne et généreuse. Lady Eleanor est tout le contraire : elle est méchante, vindicative, bête, violente. Bref, si les deux personnages sont liés par le lien fort qui peut exister entre une mère et sa fille, elles sont aux antipodes l'une de l'autre. Thaddeus est un serf qui vient aider Lady Anne dans la protection du château : il est fort, beau, courageux et n'hésite pas à se sacrifier et à possiblement être touché par la peste pour récolter des vivres et que tous vivent au mieux.

L'auteure ne nous épargne pas la lutte acharnée des deux femmes à se disputer l'amour de Thaddeus. Thaddeus reste le personnage le plus intéressant par sa construction. Lady Anne est très sympathique mais bien trop caricaturée pour moi malheureusement, comme Lady Eleanor.

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L'intrigue historique et le quotidien de la vie au 14ème siècle
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L'intrigue n'a d'historique que l'appellation. Je suis navrée mais pour moi, ce n'est ni un roman historique, ni un page turner. On est à la limite du documentaire. On visite les lieux, on se balade dans le Dorset, on se rend compte du ravage que créé la peste mais voilà tout. On se retrouve vraiment dans une situation où l'on s'endort narrativement.

On suit Thaddeus au-delà de Devilish, la balade est agréable mais cela ne reste qu'une balade. On ne se bat pas, on ne complote pas, on ne perce pas de grand secret. La trame narrative principale ne m'a pas plu. C'est malheureux à dire mais finalement on se retrouve avec une impression de « toutes ces pages pour ça ? ». Ça n'arrive pas souvent mais j'ai eu l'impression de perdre mon temps.

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La plume de Minette Walters
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Je pense que c'est la plume qui m'a permis de rester dans le roman et de ne pas abandonner ma lecture. Même si la situation est statique (les gens sont enfermés dans le manoir de Develish), l'ennui y est mortel pour la lectrice que je suis. C'est un premier tome mais je ne pense pas me lancer dans la suite. J'ai trop peur de repartir dans des abysses dont j'aurais du mal à remonter.

La plume reste très agréable et pose les choses avec tact et beaucoup de précision. Je la découvrirai peut être dans un autre genre.
Lien : https://satinesbooks.wordpre..
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A la croisée du roman noir anglais (selon le 4ème de couverture) et de la saga historique, j'ai trouvé... de longues longues pages d'une écriture lourde et ampoulée, voulant coller au langage de l'époque décrite.
J'ai eu l'impression d'être un vieux percheron devant tracer un sillon bien comme il faut, bien profond dans une terre collante dont le sabots n'arrivent pas à se dépêtrer.
En un mot, une déception complète qui m'a fait abandonner à la moitié du roman. de plus, je n'ai même pas appris pas grand-chose par rapport à l'aspect historique et même épidémiologique de peste noire, le village décrit s'étant isolé de tout contact extérieur.
Les personnages sont bien au-delà de la caricature pour n'être simplement pas plausibles. Je pense en particulier à la châtelaine Lady Anne qui, en plus de posséder une grande beauté, toutes les qualités du coeur liées à une vaste culture, applique des idées sociales et de prophylaxie tout simplement en avance de plusieurs siècles sur son temps....
Le régisseur/serf/bâtard qui fait pâmer toutes les filles et femmes de ce coin perdu est un beau ténébreux (de père inconnu pour garder un semblant de suspens) aussi courageux qu'intelligent qui, bien que n'ayant jamais franchi les portes du domaine, n'hésite pas à partir en expédition, tel le sauveur des pauvres êtres confinés.
Pour faire tout de même pencher la balance, la fille de Lady Anne a le rare privilège de concentrer en sa petite personne tous les défauts de la terre et vices de la terre, le plus remarquable _ enfin jusqu'à ce que je laisse tomber le livre sur le sol - étant son goût précoce pour fouetter les jeunes serfs avant de les utiliser comme objets sexuels.
Je sais que ce n'est pas bien de critiquer sévèrement un cadeau (Merci Robert Laffont par le biais de Masse critique), mais j'ai comme eu l'impression de ne pas avoir lu - enfin survolé- le roman qu'on m'avait promis.
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Les dernières heures est le premier tome d'une saga historique qui se déroule à la fin du Moyen Âge. Et mieux vaut assez bien connaître cette période, car le contexte historique n'est absolument pas décrit dans le récit, on rentre directement au coeur de l'intrigue et beaucoup de choses sont sous-entendus sans être expliquées de manière claire. Lancez-vous donc dans ce roman en connaissant cette période historique sinon vous risquez de passer à côté de pas mal d'aspects.

Malgré une période historique qui me passionne et un résumé accrocheur, je n'ai pas particulièrement accroché à l'intrigue de ce roman et j'ai même fini par l'abandonner. J'ai trouvé la mise en place de l'intrigue très longue et ai tout de suite eu du mal à accrocher avec le style de l'autrice que j'ai trouvé assez lourd. Je n'ai pas réussi à me passionner par cette histoire où j'ai trouvé trop de digressions et surtout des personnages trop manichéens. Je ne croyais pas à leurs actions qui, pour moi, ne collaient pas avec l'époque ou avec leurs caractères. le personnage de Lady Anne par exemple semble trop parfaite. Elle place les serfs quasiment au même rang qu'elle et semble gérer toutes les situations d'une main de maître et sans hésitation. Son mari et sa fille au contraire semble être des personnages odieux sans aucune qualité. Les personnages et les situations manquant de nuances et de réalismes et le côté trop prévisible de l'intrigue ont fait que j'ai abandonné cette lecture.
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Le 14ème siècle est ma passion, quand l'histoire se déroule en Angleterre, c'est double bonheur ! Je me suis donc précipitée sur ce roman présenté comme une saga historique tel un enfant sous le sapin le soir de Noël. Mon attente était elle trop grande ? peut-être...en tous cas, je sors très déçue de cette lecture. Certes, le paysage, les moeurs, la grande peste, tout y est, mais aucun liant, et les personnages m'ont laissée froide, aucun ne m'a attachée à lui...je me suis beaucoup plus ennuyée qu'émerveillée. J'ignore si je lirai la suite, ou alors je la survolerai, par curiosité, mais sans plus. Bref, très décevant pour la grande passionnée que je suis (ceci explique peut-être cela?).
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