AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 416 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Excellent roman que j'ai acheté pour des raisons toutes personnelles. Partant aux îles Lofoten l'été prochain, j'avais envie de faire une première approche de cette région au travers de la littérature. Dans cette région du Nord, les éléments et la nature aride semble sculpter les hommes et leur caractère.

Wassmo que je ne connaissais pas en tant qu'auteure se révèle une excellente découverte. Ce roman est très bien écrit et se révèle passionnant. Voilà un écrivain qui semble-t-il nous livre une partie très intime de son existence (en témoigne la dernière page du roman). C'est en effet l'histoire de sa famille qu'elle nous conte, plus ou moins romancée sans doute. La romancière fait de son lecteur un arbre tel qu'elle le décrit elle même, qui s'enracine dans la terre ; étend son feuillage vers le ciel et voit passer les générations sur cent ans. On est ravi, à l'état semi végétal de lecteur de contempler le temps qui passe sous l'effet de sa plume.

On découvre ces couples qui se succèdent sur les Lofoten et les Vesteralen et qui se transmettent tous en quelque sorte une forme de honte familiale. Les femmes ressortent magistralement de cet univers : Maria Suzanne qui est mariée à Johannes le bègue qui a le génie des affaires et communique grâce à son petit calepin. Elle a tout pour être heureuse auprès de cet homme humble, travailleur et aimant et pourtant elle succombe au charme du pasteur. Dans ces petits villages de la côte Nord où tout le monde se connaît, cela peut donner lieu à bien des rumeurs. le personnages de Johannes est exemplaire. C'est un roc dans la tempête, le pilier sur lequel toute une famille peut s'appuyer. Face à l'infidélité de sa femme, à l'incompréhension des autres au sujet des ses difficultés d'élocutions, il n'offre que de l'amour : en témoigne cette scène magistrale où son fils singe son handicap, est puni par sa mère. C'est Johannes qui donne toutes les preuves d'amour à son enfant malgré la honte subie. C'est encore lui qui devinant plus ou moins les relations entre sa femme et le pasteur choisit le silence et le pardon.

Il y a ensuite Elida, mariée à un intellectuel forcément décalé dans ce monde d'agriculteurs et de marins : ce Fredrik auquel elle est totalement dévouée et qui vit sa maladie de coeur à ses côtés jusqu'au bout. Magistral dévouement qui la conduit des ses îles du Nord jusqu'à Christiana : l'ancienne Oslo où les gens du Nordland sont considérés comme des bouseux arriérés. Ce déplacement de la famille contraint à mettre les plus jeunes des enfants en nourrice. Quelle douleur ensuite de s'apercevoir que ceux qui ont grandi loin des yeux maternels ne considèrent plus Elida comme leur mère.

Il y a ensuite Hjordis : celle qui pense faire un mariage d'amour et qui fait un mauvais mariage avec cet homme violent, soupe au lait que Herbjog appelle "Il" et dont on devine entre les lignes qu'il a commis toutes les cruautés, y compris envers ses enfants.

Ce roman magistral donne à voir la vie quotidienne des gens du Nordland, rythmée par les veillées, l'arrivée des harengs et les saisons de pêche, les nuits interminables dans ce grand Nord qui mangent les jours, les éléments déchaînés, la mer partout, la solitude et les enfantements sans fin pour ces femmes toutes à la tête de larges fratries.

Roman chaudement recommandé.
Commenter  J’apprécie          40
Un très beau roman sur 4 générations de femmes en Norvège du Nord.

De celle qui fonde la famille à celle qui est obligée de déménager à la capitale car son mari est malade - rencontrant ainsi le racisme anti-habitants du Nord - sans oublier celle qui s'enfuit avec son futur mari.

A ce propos, j'ai appris qu'Oslo ne s'est pas toujours appelée Oslo, mais Christiana au moment de la narration.

Leurs vies de femmes, leurs amours, leurs enfants, leurs tracas mais aussi leurs joies. Leurs destins, quoi.

Que dire de plus sur ce très beau roman ? Rien, si ce n'est lisez-le.

L'image que je retiendrai :

Celle de l'omniprésence de la mer et de la neige.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          40
Au coeur de ce livre, là encore, la honte. Longtemps, Herbjørg Wassmo l'a esquivée, racontant des histoires de femmes dures à l'ouvrage, prêtes à mourir par passion, à tuer par amour (1). Situées à l'extrême pointe septentrionale de la Norvège, là où les nuits sont infinies, ses grandes sagas, le Livre de Dina ou L'Héritage de Karna, marchaient dans les pas de ces furies terriblement humaines. Cent Ans vient boucler la boucle, osant l'autobiographie à condition de la napper de fiction pour rendre la narration moins transparente, ou plus tragique. Cent ans, c'est le nombre d'années qui séparent Sara Susanne de son arrière-petite-fille, Herbjørg. L'une est née en 1842, sixième enfant d'une ­famille modeste, vite mariée à un commerçant. L'autre est apparue en 1942, par une nuit de tempête, chez une mère peu aimante et mal comprise.

Herbjørg Wassmo recompose ainsi quatre générations, se glissant dans ces aventures familiales, à la fois observatrice et sujet. Unions arrangées, ribambelle de bébés plus ou moins désirés, exils et deuils émaillent cette fresque somptueuse, qui décrit aussi un pays exigeant beaucoup des individus. Dans le Nordland, on vit de la pêche intensive, les hommes partent longtemps sur des bateaux de fortune, les femmes restent à terre, trimant comme des esclaves pour nourrir les enfants par dizaines. Herbjørg Wassmo nous transporte dans ce quotidien rugueux où le progrès met du temps à venir.

Sara Susanne est la figure de proue du roman, celle par qui le scandale arrive, quand le pasteur veut peindre son visage sur un retable pour représenter l'Ange à Gethsémani. Son portrait figure toujours dans la cathédrale de Vågan, sur l'une des îles ­Lofoten. Sara Susanne n'est pas, en réalité, l'aïeule de Herbjørg Wassmo. En se choisissant l'ancêtre qui lui convient - « mais la vérité pure existe-t-elle chez les humains ? », rétorque la romancière -, Wassmo peut désormais tout oser : le réel et la fiction, les joies et les douleurs de sa famille (y compris la honte tue jusque-là), ou celles de tous les habitants du Nordland.

Enfant, Herbjørg Wassmo se cachait pour écrire son journal dans de petits carnets. « le contenu est terrifiant », précise-t-elle. Pour le dévoiler, elle avait besoin de revenir cent ans en arrière. Et si le début est une invention, il est aussi la preuve que la littérature est salvatrice. Les lecteurs n'y trouveront rien à redire : Cent Ans est une oeuvre intime et charnelle autant qu'une épopée éblouissante et déchirante.
Lien : http://www.telerama.fr/livre..
Commenter  J’apprécie          31
Gros coup de coeur sur cette grande fresque familiale et féminine sur fond de Norvège du XIXe, XXe

C'est le genre de roman dans lequel on trouve absolument tout : Un background riche, des personnages bouleversants et si... humains, un style puissant, réaliste et sans fioritures, une construction fine qui fait alterner les époques avec virtuosité... (Et même une belle couverture, que demander de mieux ?)

J'ai été complètement emporté par ces vies de femmes ; Sara Suzanne (L'arrière-grand-mère), et Elida (La grand-mère) en particulier, Hjørdis (La mère) mais personnage mineur, traitée surtout à travers sa mère et sa fille, et la petite dernière, Herborg (La narratrice) qui débute chaque cahier (6 au total)

A travers Sara Susanne et Elida, on est plongé dans L Histoire et la culture norvégienne. Enrichissant.

Sara Susanne, c'est aussi la vie dans le Nord de la Norvège, l'apprentissage de l'amour, de la vie de couple, de famille... de la vie tout court, mais aussi la rencontre et le mariage avec un homme bon et bègue, une relation forte avec un pasteur...
Elida c'est la vie avec un mari amoureux et malade, la découverte des différences Nord/Sud, et tout un tas d'autres thèmes...

Et au milieu de tout ça des tas d'enfants !

Et finalement, Herborg, la petite fille qui subit sa présence, et nous emporte dans un univers bien différent de ses aïeules... Différent et fort.

Cent ans foisonne de tellement de thèmes et de personnages différents, le style et l'ambiance du livre sont tellement prenants, voilà un livre que j'appelle volontiers un chef-d'oeuvre !
Lien : http://blogameni.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          30
Ma critique : Ecrivain née en Norvège en 1942, elle vit à Hihnöy, une petite île située au nord du Cercle polaire. Cette ancienne institutrice se consacre à la littérature depuis plus de vingt ans. Son oeuvre, « le Livre de Dina », a...[lire la suite] été portée à l'écran par le réalisateur Ole Bornedal avec dans les rôles principaux Maria Bonnevie et Gérard Depardieu. C'est l'histoire de quatre génération de femmes en Norvège. Un siècle de leur vie, leurs peines, leurs joies, de nombreux enfants pas toujours désirés. La plus touchante pour moi est Sara Susanne Krog, qui n'est autre que l'arrière-grand-mère maternelle d' Herbjørg Wassmo., une femme courageuse, forte, qui épouse un homme qu'elle n'a pas choisi mais il y a tant de bouches à nourrir qu'il faut bien quitter la maison familiale.Un siècle, entremêlant différents épisodes de l'histoire familiale,une saga vue du côté des femmes, leurs vies respectives auront des conséquences plus ou moins heureuses sur les descendants.Une généalogie comparée aux arbres centenaires : « Comment est-ce possible ? Des arbres qui restent là, au même endroit, et poussent jusqu'au ciel ? Pendant cent ans. Ils poussent et ils poussent.Ils sont secoués par le vent qui siffle dans leurs branches.Grands-parents et petits-enfants meurent, les grands arbres, eux, restent.Ils perdent leurs feuilles et il en pousse de nouvelles. le récit nous transporte, une très belle écriture, un vrai coup de coeur Nena
Commenter  J’apprécie          30
[Lu en 2018]
Quel livre fabuleux !
J'ai vraiment adoré suivre l'histoire de famille de ces femmes qui se ressemblent et qui pourtant sont très différentes. Toutes ont un caractère fort (sauf peut être la dernière), même si parfois, elles savent bien le cacher. J'ai une préférence pour Sara Suzanne, la plus ancienne, probablement car pour moi, c'est celle qui a le plus fort caractère.
Herbjorg Wassmo n'a pourtant pas inventé de personnages et de situations rocambolesques mais, son écriture est tellement juste et puissante que cela suffit à rendre une histoire simple formidable.
Bref, je ne peux que vous conseiller cette lecture fascinante qui retrace 4 destins de femmes norvégiennes et de leurs maris qui ont tous un lien très fort avec la mer.
Commenter  J’apprécie          20
Herbjorg Wassmo nous offre une magnifique fresque familiale au féminin. Il ne s'agit toutefois pas d'une multibiographie mais d'une fiction, l'auteure invente et imagine ce qu'ont pu être les existences, les rêves et les espoirs des femmes de sa famille.
Quatre femmes, quatre générations qui se succèdent : Sara Susanne qui épouse un homme qu'elle connait à peine et qu'elle finira par aimer, Elida qui à dix-huit ans à peine épouse celui qu'elle aime passionnément, Hjordis qui comprendra très vite que l'homme dont elle est tombée amoureuse n'est pas celui qu'elle croyait, Herbjorg petite fille au lourd secret.
[...]
C'était ma première lecture de cette auteure et j'ai été totalement séduite.
Ariane
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
Commenter  J’apprécie          20
Parce que j'avais pris un très grand plaisir à la lecture "le livre de Dina" je me suis offert celui-ci en attendant le même. Bin non, ce n'est pas pareil, même si il y a un clin d'oeil, ce n'est que cela. La froideur et la violence y sont plus présentes, ce qui n'enlève rien au plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          20
Absolument superbe. La vie de ces femmes dans les îles Lofoten, c'est superbe. Quelle vie ! On ne peut être qu'admiratif. Et puis c'est beau, c'est sensible et très humain. Un très beau livre qui marque.
Commenter  J’apprécie          20
Une saga, histoire de plusieurs générations de femme, que l'on lit d'une traite. La vie, les personnages, les paysages sont magnifiquement décrits.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (942) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1437 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}