Royal romance

Jusqu'ici je n'avais jamais lu un roman de Weyergans. Ce coup d'essai me laisse un peu perplexe.
Le titre peut surprendre: il fait référence à un cocktail très prisé par l'héroïne du livre. La trame de l'intrigue est mince et relève d'un thème rabâché: l'adultère, qui pimente la vie d'un homme marié et qui perdure sans vraiment ébranler son couple "officiel". Daniel Flamm, romancier français dont le talent est bien reconnu (… comme F. Weyergans), profite de ses nombreux séjours à Montréal pour vivre une passion avec une jeune québécoise, Justine, qui est elle-même très éprise. Sexe et sentiments, mais sans doute pas assez de parole vraie, pas d'engagement sérieux. Le héros est un homme égocentrique et volage, qui trouve d'autres maitresses. Justine, restant au Canada, lui envoie des cassettes enregistrées qu'il n'écoute pas (ou peu). Après des péripéties fort peu palpitantes, la fin est tragique. Justine est hospitalisée dans un hôpital psychiatrique puis, quand elle en sort, elle se suicide. Daniel sombre alors dans ce qui ressemble à une dépression.
Daniel Flamm est aussi le narrateur. Ceci, et bien d'autres indices, conduisent le lecteur à imaginer que le héros représente peu ou prou l'auteur lui-même; ceci est vrai ou pas vrai, je n'en sais rien. Mais, pour ma part, j'ai trouvé horripilant ce personnage. J'estime aussi que sa vie n'est pas enviable, malgré tout l'argent et toutes les femmes dont il dispose; elle m'apparait comme peu crédible et très éloignée de celle d'un pékin quelconque . Ce roman est facile à lire et, pourtant, cette lecture m'a semblé assez ingrate. Mais, si Weyergans s'est vraiment donné pour but de dresser un tel portrait, c'est une sorte de réussite. J'ajoute qu'il y a des longueurs dans ce livre pourtant court. Enfin, certains passages me semblent des provocations destinées à se moquer du lecteur (je renvoie les Babelistes à la page 103, par exemple).

Il m'a été difficile de finir ce livre, l'histoire de cet écrivain, la soixantaine, amoureux d'une jeune femme rencontré lors d'un séjour à Montréal m'a semblé bien commune. Aucune singularité ne vient pimenter le récit, un peu, plat.
Le style d'écriture ne m'a pas convaincu non plus, j'ai trouvé que cela manquait de cohérence ( parfois j'avais l'impression que des phrases ou des paragraphes étaient mis là que pour être quelque part...) Je n'ai pas adhéré à l'espèce de nonchalance dans l'écriture de François Weyergans. le seul point positif est l'humour désabusé de l'auteur.

Supposons qu'après une entrée et un plat de légumes plus que médiocres on vous serve un bon dessert, regretterez- vous d'avoir choisi ce restaurant réputé ?
Vous aurez la réponse si vous arrivez à lire ce roman jusqu'à la dernière page.
Bon appétit !

j'ai été très déçue par ce livre apprécié semble-t-il par les critiques littéraires : le style est plat, sans recherche, l'histoire banale et sans intérêt. J'ai eu l'impression désagréable de prêter une oreille indiscrète au récit d'une liaison extra conjugale qui ne m'a guère émue car racontée sans élégance.