Aria, tome 5 : Les Larmes de la déesse

Le tome 4 intitulé "Les Chevaliers d'Aquarius" et le tome 5 intitulé "Les Larmes de la Déesse" forme une même histoire divisé en deux parties…
Aria broie du noir, autant parce qu'elle est encore en deuil de la perte de ses compagnons que parce personne ne croit ses avertissements concernant la menace que constitue les Chevaliers d'Aquarius… Glore n'a pas renoncé à faire d'Aria sa reine, et c'est à Dragunda qu'il finit par la rattraper, le royaume qui l'a vu esclave et dont il compte faire la première étape de la conquête du monde… Mais Aria qui découvre le secret des Chevaliers d'Aquarius apporte son aide à la résistance dragundienne menée par le jeune prince du pays, et s'ils veulent mettre fin une bonne fois pour toute à la malédiction du lac, ils vont devoir trouver les Larmes de la Déesse !
Un tome assez science-fiction : radioactivité, mutation, explosifs, mais aussi révolution, radicalisation et dictature, occupation, résistance et enfin réconciliation ou ségrégation… Est-on dans la critique du totalitarisme communiste ? Glore n'est pas forcément très loin d'un combattant de la liberté qui se serait égaré en chemin, séduit par les sirènes du pouvoir : la victime devenue bourreau débite des discours abolitionnistes et égalitaristes qui ne résistent plus à l'épreuve des faits, mais il est déjà trop tard pour faire machine arrière…

M. Weyland fait différentes expériences graphiques et scénaristiques importantes dans cet album qui seront déterminantes pour la suite de la série.

Il découvre par exemple que l'héroïne ne doit pas forcément parler dans TOUTES les cases ni décrire chaque chose qu'elle fait pour que le lecteur suive bien l'histoire. Ainsi, plusieurs cases de suites s'abstiennent de bulles, voire même une ou deux planches entières. Et cela s'avère fort payant pour l'atmosphère et l'intensité de ces moments, de même pour l'émotion du lecteur.

L'histoire (s'étendant sur le quatrième et le cinquième tome) prend enfin du plomb dans la cervelle par rapport à ce qu'on a pu observer avant. On quitte cette vision idiote et assomante de la distinction bien nette entre les "méchants/coupables" et les "gentils/victimes", séparés par Aria la justicière sans peur et sans reproche qui vient remettre de l'ordre dans ce mess, flanque la râclée aux vilains sans se froisser la permanente et ne cesse de faire la morale à tout le monde. Cette manière dichotomique de raconter et de faire passer ses idées sera une voie de facilité par laquelle Weyland sera attiré tout au long de sa série, y résistant avec plus ou moins de succès selon les albums.

Un bon album, donc.

Aria avertit le royaume de Dragunda des projets belliqueux de Glore. Mais les chevaliers d'Aquarius sont déjà là. Soumise au bon vouloir de Glore, Aria ne perd rien de son tempérement aventureux et de son esprit de justice. Combattre Glore n'est pas suffisant, il faut neutraliser le lac et tarir les larmes de la déesse.

C'est le premier album qui laisse entrevoir un monde post-apocalyptique, sur fond de catastrophe nucléaire. le dessin s'affine et l'intrigue est très fine.

Ce cinquième tome constitue une suite à l'histoire du tome précédent, même s'il peut se lire indépendamment.

Aria va tenter d'y contrecarrer les plans des chevaliers d'Aquarius et de leur leader Glore. Ce tome va également mettre à jour l'origine du mal qui frappe les chevalier d'Aquarius.

Une intrigue un peu facile et parfois bon enfant, mais bien menée et un dessin qui, sans jamais atteindre des sommets, a déjà bien progressé depuis le premier tome et qui rend notre héroïne à la tunique blanche de plus en plus attirante.

Une héroïne qui tel Lucky Luke nous quitte de nouveau en solitaire sur son cheval en fin de tome. Un cheval blanc dont on connaîtra enfin le nom dans le tome suivant et qui deviendra un personnage intégrant de cette série.

Suite et fin du diptyque sur le lac maudit. Aria tente en vain de prévenir les habitants de Dragunda du danger que représentent les chevaliers d'Aquarius. Aria retrouve sa ruse et son bon sens pour se sortir de bien mauvaises postures. Un album plaisant.