La vérité du journaliste n'est pas celle du philosophe.Le premier cherche les faits, le dernier s'intéresse à ce qui les dépasse.
Les enfants des assassins sont des enfants, pas des assassins.
Le journaliste se définit par ce qu'il dit, et l'écrivain par ce qu'il tait. (p.79).
Coupable ou innocent ? Werner Sonderberg joue-y-il avec les mots en se déclarant "non coupable mais pas innocent" ? Que veut-il dire ? Qu'il est innocent mais aussi un peu coupable ? Peut-on être en même temps l'un et l'autre ? Comment la raison l'accepterait-elle ? Dieu peut-il ne pas être ? L'ange de la mort peut-il ne plus être ? Peut-il mourir ? Au théâtre qui pourrait l'incarner pour le tendre visible ? Un clown peut-être ? Ou un objet ? Comment un metteur en scène, si génial fût-il, parviendrait-il en le présentant à susciter dans le public l'angoisse ultime et l'appel désespéré à la foi qui refuse de s'éteindre. (P. 153)
On ne vit pas dans le passé, mais le passé vit en nous..Tôt ou tard, l'homme rejoint ceux qui l'ont précédé. (p.244).
"Certes, mon petit, la vie est un commencement ; mais tout dans la vie est recommencement. Tant que tu vis, tu es immortel car ouvert à la vie des vivants. Une présence chaleureuse, un appel à l'action, à l'espérance, au sourire même face au malheur, une raison de croire, de croire malgré les échecs et les trahisons, croire en l'humanité de l'autre, cela s'appelle l'amitié."
Voilà le secret de ce que, si pauvrement, on appelle la vie ou le destin de l'homme.
Tous ces gens soi-disant puissants et célèbres qui, dans tous les domaines, se montrant affamés de gloire et d'honneurs, tiennent aujourd'hui le haut du pavé., seront tôt ou tard souvent oubliés et parfois méprisés. Alors, à quoi sert l'ambition?
L'art n'est-il pas la forme la plus sublime de la générosité? (p.73).
L'être humain qui vit dans le temps ne connaît qu'une seule voie: vivre dans le présent en y épuisant toutes ses ressources, tous ses ressorts. Faire de chaque journée une source de grâce, de chaque heure un accomplissement, de chaque clin d’œil une invitation à l'amitié. De chaque sourire une promesse? Tant que le rideau n'est pas tombé, tout reste possible. Quelques part sur la terre, chacun joue sa propre pièce; elle fait pleurer ou rire aux éclats un inconnu ici et un autre là-bas. Leur lien est la récompense du poète, la vie un couloir entre deux abîmes?
On ne vit pas dans le passé, mais le passé vit en nous. (244)