Le chemin de sel

Lecture dans le cadre du Prix des libraires 10/18 2024.

Une très belle histoire inspirée de la vie de l'autrice. Et pourtant le début a de quoi faire peur. En quelques pages, Raynor Winn et son mari Moth perdent tout : procès, maison, ferme, économies...et santé. Car Moth se voit diagnostiquer au même moment une maladie dégénérative incurable.
Au bout du rouleau et franchement désespérés, ils décident de se lancer sur un coup de tête dans l'aventure de leur vie : parcourir le Sentier de la côte sud-ouest de l'Angleterre, préférant être considérés comme des randonneurs plutôt que comme des SDF.

Ce récit pourrait être découpé en trois temps : les premiers chapitres où l'on fait connaissance des personnages et où l'on lâche une petite larme tellement la vie est injuste. le milieu où il ne se passe strictement rien mais où l'on admire les paysages et le courage des protagonistes. Et les derniers chapitres où les réflexions philosophiques nous inspirent (la quatrième étoile est uniquement pour ces chapitres). En sommes, un livre en demi-teinte, partagé entre longueurs et inspiration. Une bonne lecture mais sans plus.

Livre lu dans le cadre de la sélection du prix des libraires par 10/18, que je remercie pour l'envoi du roman.

J'ai été particulièrement surprise par cette lecture. Tout d'abord, ce n'est pas un genre littéraire que j'affectionne. Alors en lisant le résumé, j'étais déçue… je me suis dit qu'est-ce que je vais apprendre et ressortir de cette lecture si en plus tout est dit en quatrième de couverture ?

Eh bien mea-culpa car j'ai appris beaucoup mais surtout j'ai apprécié ce livre. Je n'y ai pas trouvé de longueur, ni de répétitions exaspérantes - malgré les.nombreux kilomètres...

Pour l'histoire, un couple d'une cinquantaine d'années perd leur maison à la suite d'une arnaque et d'un long procès. Se rajoute, très rapidement, la maladie de Moth, le mari… alors ils décident de faire la route des sels, plutôt que de se laisser abattre par le temps. Il s'agit d'un sentier anglais tout le long de la côte de mille kilomètres.

Laissez-vous tenter par cette histoire hors norme - et vraie ! Les paysages défilent en même temps que de supers réflexions sur la condition des sans-abris en Angleterre. Ce livre témoigne aussi du (non)respect et de la gentillesse/méchanceté mais aussi d'une forme de solidarité/indifférence à chaque rencontre.

D'ailleurs, un grand bravo pour la traduction qui retranscrit parfaitement les sensations de l'histoire… j'ai eu une envie irrépressible d'eau comme si je participais à la randonnée à force de descriptions - réussies !

Enfin bref, je m'attendais à détester et me voila en train d'en faire l'éloge. Je suis ravie d'avoir pu sortir de ma zone de confort et d'avoir eu l'occasion de découvrir ce récit de résilience et d'humilité.

Quand la vie tourne au drame, l'injustice, la maladie, la perte de tous ses biens, la rue, et bien la force d'un couple plein de résilience peut faire basculer l'inexorable déchéance. Pendant ces kilomètres, avec un budget misérable, ils vont affronter, l'indifférence, le mépris, mais aussi l'empathie des gens qu'ils vont croiser. Mon regard sur les SDF va sûrement changer.
Je suis admiratif sur leur comportement vis à vis de Cooper, ceux qui auront lu comprendront.

Presque en même temps, un couple dans la cinquantaine perd sa ferme suite à un placement qui a mal tourné et apprend que le mari est atteint d'une maladie dégénérative incurable. Se retrouvant sans revenu ni domicile, il décide d'entamer un trek de plus de mille kilomètres. L'aspect le plus troublant de cette aventure est certainement l'adaptation à leur nouveau statut de SDF; les deux doivent d'abord se faire à l'idée, chasser les désillusions, développer de nouveaux réflexes. L'argent manque, la nourriture aussi, trouver chaque soir où planter la tente, affronter le regard des autres, rien n'est facile. On est bien loin ici d'un périple planifié visant l'exploit sportif. Ils sont mal équipés, pas préparés ni physiquement ni psychologiquement, et, en plus, lui est malade.

Reste que peu à peu, les kilomètres s'égrainent, ils font quelques rencontres sympathiques, contemplent des paysages à couper le souffle, admirent occasionnellement la faune ailée et terrestre. Mais c'est à la dure, après de multiples souffrances qu'ils se renouvellent d'une certaine façon, découvrent leur résilience et réussissent à voir modestement une certaine lueur au bout du tunnel. J'ai aimé ce livre d'abord pour sa sincérité évidente, mais aussi pour son aspect humain qui nous porte à réfléchir, au-delà des préjugés, sur le vécu des SDF. Et on sent également le rôle bénéfique que joue la nature dans le long processus de guérison que constitue cette marche. L'autrice décrit assez longuement les endroits traversés, ce qui devient un peu redondant et présente moins d'intérêt pour qui n'ira jamais dans cette partie du monde. Ceci n'enlève rien à la pertinence du livre, et surtout pas au message qu'il colporte.

Beau récit, criant de vérité et assez émouvant. Où l'on apprend beaucoup de choses sur ce chemin de randonnées mais aussi sur la sécurité sociale en Grande-Bretagne, qui est loin de valoir la nôtre, et sur les bienfaits de la marche. Belle leçon de philosophie qui nous montre que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.

Un récit de vie, qui donne envie de connaître la suite. C'est le récit touchant d'un couple qui doit faire face tout en même temps à la maladie et à une situation de vie précaire. Leçon de vie et réflexions intéressantes, même si je ne partage pas toujours les positions de l'auteur.

J'ai beaucoup aimé cette histoire d'un couple d'amoureux qui se retouve avec deux choix; soit rester sur place et devenir sdf soit partir en rando et devenir … randonneur! Projet plus positif, sur un fond de crachin écossais, de beaux chemins, de belles rencontres

J'ai bien aimé ce cheminement ; me suis posée la question du texte en anglais, aurais-je dû essayer? La lenteur du texte est en ligne avec celui de la réflexion et de l'introspection de l'auteure. Des extraits devraient être analysés au college pour sensibiliser les lecteurs à la crainte que provoque la vision d'un sans abri. C'est presque un texte politique, en tous les cas, social !

Expulsés de leur maison pour cause de dettes, Raynor Winn et son mari Moth décident de se mettre à marcher et se lancent un défi fou : parcourir les mille kilomètres du sentier côtier de la pointe au Sud-Ouest du Royaume-Uni. On a diagnostiqué à Moth une dégénérescence du cerveau.  du pays de Galles où ils ont toujours vécu, ils empruntent ce Sentier de Grande-Randonnée pour arpenter la Cornouaille. Ce changement de vie radical les amène à reconsidérer ce qui est essentiel dans leur existence. Les difficultés physiques et matérielles de cette longue errance les conduisent malgré eux à un cheminement intérieur : "Là, nous étions libres, malmenés par les éléments, affamés, fatigués, transis de froid, mais libres. Libres de marcher ou non, de nous arrêter ou pas."
Se nourrir, avancer malgré la fatigue et la maladie de Moth, sans savoir ce que le chemin réserve, accepter les aléas météorologiques... autant de difficultés qu'ils bravent en faisant fi du jugement de ceux qui croisent leur route. Cette communion avec la nature les amène à des rencontres tantôt hostiles, tantôt bienveillantes, qui révèlent toute la panoplie de la nature humaine. À ceux qui leur demandent jusqu'où ils comptent s'aventurer, ils annoncent Land's End, n'osant avouer que leur but ultime se situe plus loin encore, de peur qu'on les juge inconscients. J'ai aimé trouver au début du récit une carte géographique pour bien me représenter l'itinéraire et la distance, incroyables, parcourus par le couple. C'est un récit qui montre la beauté des paysages de Cornouaille et qui donne envie d'emprunter ce sentier. L'auteure nous offre aussi une belle leçon de courage en partageant cette émouvante expérience personnelle.
Je remercie Netgalley et les éditions Stock de m'avoir fait découvrir ce roman initiatique.
#NetgalleyFrance
#Lechemindesel

Ce récit de voyage n'est pas aussi simple à décrire que ça, c'est aussi un récit de vie poignant. Raynor et Moth voient, un couple de cinquantenaires britanniques, voient leur vie bouleversée du jour au lendemain à la suite d'une procédure judiciaire hasardeuse. Ils perdent alors tout ce qu'ils ont, leur maison de famille, construite de leurs mains, et qui est aussi leur source de revenus. Comme si devenir SDF ne suffisait pas, voilà qu'ils apprennent que Moth est atteint d'une maladie incurable qui devrait lui faire perdre peu à peu l'usage de ses membres.

Face à cet acharnement du sort, ils décident qu'ils n'iront pas s'ajouter à la longue liste des demandeurs de logements sociaux. Ils rassemblent leur matériel indispensable, achètent duvets et tente d'occasion, et décident d'aller marcher sur le Sentier côtier du Sud-Ouest de l'Angleterre. Ils partent pour l'été, se fixent comme objectif au moins la moitié du parcours. Ce trajet sera pour eux l'expérience de la faim, de la saleté, du froid, de conditions de vie très difficiles, mais qui, une fois qu'ils sont ensemble et qu'ils vivent selon leurs idéaux, leur paraissent finalement peu de choses. Ils apprennent une vie à la dure, sans savoir de quoi sera fait le lendemain, en attendant d'avoir la force de se projeter dans un avenir plus qu'incertain.

C'est un récit poignant, criant d'injustice au début, mais finalement aussi criant d'espoir et empreint d'une certaine douceur. La douceur de ces deux êtres qui s'aiment tendrement par-delà les épreuves, la douceur d'une vie qu'ils acceptent avec la confiance de ceux qui ont choisi. C'est bouleversant d'optimisme et d'espoir, un récit de voyage atypique mais nécessaire !