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Citations sur La citrouille a besoin de vous (10)

"Eh bien, je...heu...", commença le comte. Il s'arrêta. En un éclair, comme quelqu'un qui vient d'avoir une vision, il s'était vu tel qu'il était vraiment -le descendant veule et désespérément indigne d'ancêtres qui, malgré tous leurs défauts, avait su en tout cas se faire obéir des domestiques. Du temps des précédents comtes d'Emsworth, on ne ménageait pas les "Tu murmures, manant?" et les "Arrive ici à l'instant, misérable valet!" Cela dit, ces gens-là possédaient certains avantages qui faisaient défaut au comte actuel. Indéniablement, dans les démêlés avec le petit personnel, il était fort commode pour un homme d'être le seigneur de droit divin ce qui, en gros, voulait dire que si votre jardinier en chef vous embêtait, vous aviez tout le loisir de le partager immédiatement en quatre jardiniers en chef avec votre hache de guerre sans que quiconque se mélât d'y trouver à redire.
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Lord Emsworth ne grinça pas des dents, parce qu'il n'était pas homme à se livrer à de telles manifestations, mais il bondit de vingt-cinq bons centimètres et fit tomber son pince-nez. Et bien qu'il fût d'ordinaire un homme équitable et raisonnable, pleinement conscient du fait que de nos jours les comtes ont intérêt à y regarder à deux fois avant de s'aviser de jouer les seigneurs féodaux auprès de leurs employés, il adopta instinctivement le ton agressif du grand propriétaire du début de la période normande en train de passer un savon à un de ses serfs.
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-Tante Constance me dit que vous avez changé d'avis. C'est vrai?
-Euh...ah...eh bien...
-C'est vrai?
-Ah...eh bien...euh...
-C'est vrai?
-Eh bien....ah...oui.
-Vermisseau! lança Jane. Vous êtes un lamentable vermisseau, rampant, trouillard, avec de la gélatine en guise d'épine dorsale.
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Il n'y avait dans tout le Shopshire que deux jeunes filles qui fussent plus jolies que la nièce de lord Emsworth. Par son aspect général, elle faisait songer à une rose emperlée de rosée, et l'on aurait pu penser que lord Emsworth, grand amateur de roses par devant l'Eternel, sentirait son cœur bondir de joie à sa vue.
Il n'en fut rien. Son cœur bondit, certes, mais pas de joie. Lord Emsworth était un homme qui savait ce qu'il aimait en matière de roses et il les préférait quand elles ne serraient pas ainsi les lèvres en avançant résolument le menton. En outre, il lui déplaisait fort qu'elles le regardassent comme s'il était une créature visqueuse et immonde qui venait de sortir de sous une pierre plate.
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Le soleil du matin baignait d’une lumière ambrée le château de Blandings, caressant de ses rayons revigorants les murs couverts de lierre, les vastes étendues de verdure, les jardins… Il luisait sur les plis que faisait le fond de culotte d’Angus Mac Allister, jardinier en chef
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La jeunesse de Blandings Parva, dans son état normal, tendait plutôt à la placidité bovine qu'à l'anarchie. Dans tous les villages, il y a bien sûr, c'est inévitable, un voyou ou deux -dans le cas de Blandings Parva, les noms de Willy Drake et de Thomas Benkiron (dit "Face de rat") viennent aussitôt à l'esprit-, mais il était bien rare de voir les bouts de chou de l'endroit se livrer à des débordements que le vicaire de la paroisse fût incapable de juguler. Ce qui donnait à la réception du jour cette ressemblance frappante avec une réunion de sans-culottes aux heures les plus noires de la Révolution française, c'était la présence d'un contingent de petits londoniens des rues.
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C'était une fort jolie personne, blonde, avec deux grands yeux bleus qui dans leurs moments de douceur devaient sans doute évoquer dans l'esprit d'un tas de gens deux lagunes jumelles somnolant sous un ciel tropical, mais, en l'occurrence, le moment présent n'était pas un de ces moments-là. Lord Emsworth, lorsque ses yeux croisèrent les deux yeux en question, eut plutôt l'impression d'avoir affaire à quelque chose qui sortait d'une lampe à souder.
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Sur le visage de l'honorable Freddie, tandis qu'il s'avançait au milieu de la pièce, on pouvait remarquer ce masque résolu, sévère, que l'on voit toujours sur les visages de ceux qui ont risqué leur sort sur un seul coup de dé. La Vieille Garde avait à Waterloo à peu près cet air là.
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-Voyez-vous, mon cher garçon, ma sœur Constance est tout à fait convaincue...
-Je comprends. J'imagine qu'elle me prend pour une espèce de panier percé.
-Non, non, non, mon cher garçon. Jamais elle n'a dit une chose pareille. Il me semble que l'expression qu'elle a utilisée était "propre à rien".
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On a énormément glosé sur la psychologie des foules, dans le souci de montrer à quel point leurs réactions peuvent être imprévisibles et inexplicables, mais il faut bien dire que l'on a exagéré. une foule se comporte en général de façon parfaitement normal et intelligible. Ainsi, lorsqu'elle voit un homme vêtu d'un costume de tweed bourré de faux plis, et coiffé d'un chapeau dont il devrait avoir honte, en train de se faire pincer pour avoir fauché des fleurs dans un jardin public, et que cet homme annonce qu'il est le comte de Machinchouette, elle rit à gorge déployée. Et en effet, la foule qui entourait lord Emsworth s'esclaffa bruyamment.
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