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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Est-ce un signe d'attachement passéiste de la maturité qui me fait de plus en plus apprécier les quêtes d'identité familiale, ces recherches de racines parentales, de personnes et de lieux?

J'ai donc suivi avec intérêt l'enquête très personnelle de Julie Wolkenstein.
Elle est le "moi" du titre, curieuse du destin de son arrière-grand-mère Adèle, née sous le Second Empire, femme au tournant du siècle, décédée au milieu de 20ème. le "moi" qui s'interroge sur le sentiment d'imposture qu'elle a elle-même toujours ressenti dans son milieu familial.

En s'appuyant sur lettres et journaux intimes, l'auteur réinvente sa famille paternelle. Elle imagine une enfant de 1870, à qui un père médecin, veuf et libertin, donne une éducation peu conventionnelle pour leur milieu, puis une femme corsetée dans son époque mais à la personnalité lucide et affirmée. Elle en esquisse une image partielle mais possible, de grande bourgeoise fortunée, ses lieux de villegiature, sa vie d'épouse et de mère.

Un thème intéressant, très fouillé, très vivant, bien qu'alourdi parfois par une écriture alambiquée à laquelle il m'a fallu m'habituer (que de digressions en parenthèses!).
Mais la puissance narrative est remarquable, et le montage littéraire intelligent, jusque dans le twist final.
J'ai aimé l'humour, l'originalité, la liberté de ton pour s'amuser de trop de bienséance. le livre est un peu long, on imagine la difficulté de l'auteur à quitter son univers personnel. Il se dégage beaucoup de tendresse et de sensibilité dans la description de cet album de famille sur trois générations, avec joies, peines et secrets, sur fond de grande Histoire française.

Par cette reconstitution familiale entre biographie et auto fiction, Julie Wolkenstein jette un pont temporel entre elle même et une élégante de la Belle époque, avec en contrechamp une peinture caustique de la bonne bourgeoisie française, torpillant le conformisme et la "bonne éducation" des filles en dépit de l'évolution tiède des mentalités.

Une identité familiale et sociale qui vaut documentation.
Vraiment bien ce roman!
Et une mention spéciale pour le dormeur du Val d' Arthur Rimbaud, magnifiquement mis en scène dans le coeur d'Adèle.
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Ce roman/document familial/enquête (oscillant comme les vagues sur la mer, entre l'imaginé/ le fantasmé et le concret/le factuel ) m'a bouleversée et l'écriture de Julie Wolkenstein a eu sur moi un effet hypnotique et complètement addictif. Elle nous raconte la vie d'Adèle, son arrière-grand-mère née au siècle dernier, amoureuse, puis mère, puis grand-mère. Elle nous raconte des lieux : des maisons (familiales, bourgeoises donc ou transitoires), des chambres (d'enfance, de couple, de repli ) et puis surtout la Mer, personnage central peut-être (la Manche, entre Saint-Pair et Granville). Elle nous raconte le couple, la famille (parmi celle-ci, ceux que l'on préfère, ceux qui sont partis et qui nous manquent, ceux dont on se fout et dont on se moque). Elle nous raconte l'amour, le désamour, la honte, les préjugés, le pardon, la bourgeoise bien-pensante. Elle juxtapose à cette histoire, la sienne propre, avec son amoureux du moment....Tout le monde peut se reconnaître dans ce roman, et puis, si tout n'est pas réel ou ne s'est pas exactement passé comme ça, ce n'est pas grave puisque c'est ce qu'on se raconte qui finit pas être vrai et qui reste ! .. et puis il est important de dire aussi qu'on sourit souvent à la lecture de ce roman.


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Roman, ou plutôt récit autobiographique par procuration.
Une arrière-petite-fille tente de découvrir ce que fut la vie de son arrière-grand-mère.
A travers la lecture d'un journal d'une grande-tante à qui elle rend ensuite visite, l'arrière-petite-fille nous guide sur les traces de son aïeule.
Adèle, maîtresse femme, mène une vie mouvementée surtout pour son époque. On lui prête de nombreuses aventures amoureuses. Un secret familial enfin dévoilé révèle même l'origine de la fortune immobilière de la vieille femme ...
L'intrigue se passe entre les plages normandes où Adèle en son temps fit construire une belle et grande maison de famille, la rue Barbey-de-Jouy à Paris, et Sèvres en banlieue parisienne.
La petite-fille auteure conduit le lecteur à travers la guerre de 70 qu'Adèle connut enfant, la guerre de 14-18 au cours de laquelle Adèle, mère de famille, perdit un de ses fils et 1941, année de la disparition de l'aïeule. d'Adèle .
Récit autobiographique très original qui traite de l'Histoire à travers la vie de femmes et d'enfants. Car les hommes sont tous à l'arrière-plan et ne sont que des seconds rôles dans l'intrigue.
Un roman original et très attachant qui démontre que les voies (et les voix ...) de l'autobiographie peuvent être protéiformes.
C'est le premier roman de Julie Wolkenstein que je lis et qui m'incite à en découvrir d'autres !
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Je suis un peu embarrassée pour parler de ce livre. C'est un gros livre de 600 pages qui retrace la vie d'une femme anonyme : Adèle, née en 1860 et morte en 1941. Je l'ai lu sur une semaine, certains jours, il m'a plu, d'autres j'ai poursuivi ma lecture de manière un peu contrainte parce que j'ai eu de la sympathie pour la démarche de l'auteure.
Julie Wolkenstein découvre dans les papiers de son père un petit récit d' une douzaine de pages qui évoque la vie d'Adèle Armand-Duval, son arrière-grand-mère, qui est la grand-mère paternelle de son père. Elle découvre dans ces quelques pages deux choses qui ont un fort écho en elle 1- c'est Adèle qui a transmis à sa descendance l'amour de Saint Pair, lieu de villégiature de la famille en Normandie 2-Adèle qui découvre tardivement le « scandale »de sa naissance s'efforcera d'en effacer les traces et l'auteure explique ainsi , après-coup, le sentiment d'étrangeté ( au sens se sentir étrangère) d'Adèle dans son monde bourgeois, sentiment qu'elle-même partage et qui la pousse à s'intéresser à elle.
L'auteure est d'autant plus intriguée que son père ne parlait jamais de sa famille.
Il y a beaucoup de « blancs » dans la courte biographie d'Adèle écrite par sa petite fille Odette puisque sont essentiellement rapportés les grands évènements de sa vie avec les dates des mariages et des décès, ainsi que quelques anecdotes singulières à partir desquelles Julie Wolkenstein va construire un destin de femme tout à fait hors du commun.
Ce qui m'a le plus frappé dans cette histoire réinventée, c'est la liberté d'Adèle, qui s'explique peut-être par le fait qu'elle s'est trouvée riche orpheline à 20 ans seulement, qu'elle a eu un épanouissement amoureux et sexuel dans son mariage, qu'elle a fait construire sa maison à Saint Pair en Normandie alors qu'elle était encore très jeune mais cependant très sûre de son choix, qu'elle est toujours restée en marge des mondanités, qu'elle a vécu toute sa vie avec la jeune gouvernante bretonne engagée à la naissance de ses enfants avec laquelle elle a partagé un peu clandestinement une passion pour le cinéma.
J'ai mis un peu de temps à entrer dans l'écriture de l'auteure, une écriture avec beaucoup de parenthèses et de digressions mais un grand savoir-faire lorsqu'il s'agit de décrire la nature qui est peut-être un goût qu'elle partage ou qu'elle imagine partager avec cette femme moderne qui était son arrière-grand-mère.

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A la mort de son père, la narratrice découvre dans les papiers de ce dernier, un petit texte, à peine une biographie, de son arrière-grand-mère Adèle.
Désireuse d'en savoir plus, sur cette femme d'un autre siècle, la narratrice se plonge alors dans l'histoire de sa famille. Une famille jusqu'à lors ignorée.
La jeune femme se découvre alors de nombreuses similitudes avec son aïeule dont notamment une passion pour la maison familiale au bord de la mer.
De cette quête va resurgir des secrets de famille et des déchirures. Si Adèle a eu une longue et heureuse vie, elle aura tout de même enterrée trois de ses quatre enfants, son mari et même une petite fille.
Mais c'est une femme forte et moderne que dévoile ce très beau roman.

Un très beau roman sur la quête d'identité et sur ce qui fonde une famille. En reposant ce livre, on a qu'une envie, visiter les lieux que décrit l'auteur avec tant de passion. Une écriture toute simple mais qui fait mouche comme je les aime et qui nous prend même pas surprise parfois car tout ce que nous conte la narratrice est-il bien vrai au final.

Un grand merci au Dialogues croisés, fournisseur de belles découvertes.
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En triant les archives au décès de son père, Julie Wolkenstein trouve 20 pages écrites par une vague tante inconnue, retraçant la biographie d'Adèle, arrière-grand-mère de l'autrice. Celle qui a construit la maison de Normandie que Julie aime tant, celle qui comme Julie s'est toujours trouvée (un peu) en marge dans cette famille de la grande bourgeoisie avec mariages arrangés, cousins multiples, argent facile. Celle en laquelle elle finit par tant se retrouver.

Il n‘en fallait pas moins pour que Julie se lance dans ce gros roman, heureusement aidée par des photos, journaux, correspondances qui alimentent la biographie toute en nuances de cette femme pleine de contradiction, surprenante, parfois libre ou parfois arrogante, se mariant à 20 ans contre l'avis de son tuteur, cachant à 70 ans son « inavouable » passion pour le cinéma, rebelle ou soumise selon les cas aux diktats de son milieu, mais en portant à sa façon colérique le drapeau, cachant un obscur secret de filiation qui la place à part….

Il n'en fallait pas plus pour me séduire, avec aussi en prime la verve malicieuse de Julie Wolkenstein, sa façon de plaisanter gentiment son héroïne, son milieu, mais aussi sa lectrice, d'interroger sans en avoir l'air la littérature, la réalité, les mensonges et la fiction.
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Depuis la fin de l'aventure du Grand prix des lectrices Elle 2019, je m'efforce de diminuer ma pile à lire et de lire des livres qui m'attendent depuis trop longtemps dans ma bibliothèque. Adèle et moi fait partie de ces romans que je souhaitais découvrir depuis plusieurs années. Une partie se déroule dans le Sud-Manche où je suis née, d'où mon intérêt. Entre Jullouville, Saint-Pair-sur-Mer et Granville, Julie Wolkenstein décrit un littoral battu par les vents. Cependant, le sujet principal est bien son histoire familiale. Cette dernière se déploie sous nos yeux dans les moindres détails. L'écrivaine redonne vie et sentiments à ses aïeux à partir de journaux intimes et de témoignages.

Julie Wolkenstein se joue des genres littéraires. En effet, la frontière est ténue entre roman, biographie et autobiographie. Les pistes sont également brouillées entre fiction et réalité. Cette héroïne a traversé trois guerres, des deuils et des déceptions en trouvant des échappatoires, notamment la marche. Adèle est un personnage plutôt ordinaire mais rendue inoubliable par son parcours, son humanité et sa sensibilité. Certains passages m'ont un peu moins plu. En effet, les nombreuses interrogations de la romancière apportent parfois quelques longueurs. Pour le reste, l'écriture est fluide et l'ensemble très plaisant à lire.

Le constat est clair : j'ai bien fait de sortir ce roman en dormance dans ma pile à lire. Adèle est moi est un ouvrage entre roman, biographie et autobiographie. L'écrivaine se joue de son lecteur concernant la réalité des faits familiaux. Toujours est-il que Julie Wolkenstein nous entraine dans une époque traversée par trois guerres où les femmes commencent à gagner leur indépendance. Les décors de la côte normande sont superbement décrits.
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
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Après la mort du père de la narratrice, en rangeant ses papiers, elle a découvert le journal intime de son arrière-grand-mère qui révèle des secrets de famille...
Très joli roman, très bien écrit. On rentre tout de suite dans l'histoire de cette famille.
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Ce gros livre magnifique est essentiellement l'histoire d'Adèle, née en 1860, arrière grand-mère de la narratrice, et de sa famille. le récit s'ouvre sur la fuite de la petite fille, dix ans, devant les Prussiens qui encerclent Paris. Adèle part avec sa cousine, Arabella, et les parents de celle-ci, mais ni "Père", médecin ni "Mère" décédée ne l'accompagnent à Saint-Pair. Très impressionnée par ce bord de mer spectaculaire, Adèle, quand elle sera jeune mariée, y fera construire une superbe maison en haut de la falaise. On comprend petit à petit que la narratrice est elle aussi, un siècle plus tard, amoureuse de l'endroit; son père vient de mourir et bien que peu intéressée par ses ascendants, elle découvre des documents dont elle n'a jamais eu connaissance et qui piquent sa curiosité; une certaine tante Odette, en lui confiant un coffret de vieilles lettres et photos, l'encourage à enquêter ... et la romancière fait le reste; à la fois réelle et imaginée, cette très belle histoire est passionnante ! D'abord parce que J. Wolkenstein approfondit son sujet; le récit est à la fois "rondement mené" et très fouillé, on se retrouve véritablement dans "la peau" d'Adèle qui a eu une vie longue et intense. Ensuite parce qu'il y a un secret de famille qui explique qu'Adèle se soit toujours sentie un peu à part; et enfin parce à travers cette saga, on retrouve tout ce qui constituait la vie des femmes de la fin du XIX ème siècle aux années 1940. le temps qui passe, la mer, les maisons tiennent beaucoup de place, et le lecteur est souvent étonné de la modernité d'Adèle qui se rend à des "déjeuners d'amies" et utilise la confession comme une psychothérapie ! Et il y a bien sûr, la très belle histoire d'amour vécue par Adèle et son mari Charles ...

Construit comme les mouvements de la mer, le livre présente la vie d'Adèle et celle de la narratrice, alternant les deux histoires et les périodes; " C'est ici, à Saint-Pair, dans une sorte de repli du temps que ma vie rejoint celle d'Adèle. Nous faisons chacune la moitié du parcours." L'écriture est à la fois poétique, souvent, et assez précise et détaillée pour conserver aux personnages toute leur épaisseur.
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J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre. Belle écriture, un sujet comme je les aime.
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