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EAN : 9782818049679
224 pages
P.O.L. (03/01/2020)
3.11/5   64 notes
Résumé :
Julie Wolkenstein invente avec ce nouveau livre une émouvante forme d'autobiographie contemporaine.
Et toujours en été s'inspire des jeux videos dits escape games (ou escape the room) dans lesquels les joueurs doivent explorer pièce par pièce une maison, un château, collecter des indices et ainsi progresser et finir par découvrir une histoire et ses secrets.
« Un escape game c'est comme la vie. Surtout lorsque cette vie (la mienne) est d'abord un lie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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La maison de Saint-Pair-sur-Mer

Julie Wolkenstein nous entraine dans un escape game. Une façon très originale d'explorer la maison de vacances pièce par pièce et de raconter plus de quarante années de souvenirs.

Pour commencer, émettons deux hypothèses. La première, que vous ayez profité du confinement pour écrire ou mettre un peu d'ordre dans vos affaires. La seconde que vous préparez des vacances en France, peut-être dans un endroit que vous avez connaissez déjà et que vous avez envie de revoir, éventuellement même dans une maison de vacances. Deux hypothèses qui, si elles s'avèrent justes, devraient être deux raisons supplémentaires de vous plonger dans ce délicieux roman dont le titre à lui seul vous indique que sa lecture sera idéale dans les prochaines semaines.
Julie Wolkenstein nous en donne la clé à la page 159: «ouvrir successivement les pièces de ma maison, franchir un à un ses seuils et libérer chaque fois un pan de sa mémoire, relier ces fragments d'histoire entre eux, pour moi, c'est un escape game. Sans doute parce que j'écris ce livre pour me sortir d'une autre sorte de cage, de prison où m'enfermait la crainte de ne plus aimer écrire, ni cette maison.»
Car si cette belle réponse à la question que posait Lamartine, «Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s'attache à notre âme et la force d'aimer?» est une manière ludique de plonger dans des décennies de souvenirs, elle est aussi une sorte de thérapie pour la romancière qui a perdu en quelques années son père, l'écrivain Bertrand Poirot-Delpech, son frère et son éditeur. Et si leurs fantômes hantent ces pages, ils ne gâchent en rien le plaisir que l'on prend à cette exploration. Les amateurs d'énigmes sont même ravis de voir combien la généalogie compliquée ajoute une dose de mystère au récit. Plusieurs femmes et plusieurs descendances, des divorces et des héritages vont apporter leur lot de mobilier – forcément dépareillé – dans la maison acquise en 1972.
Julie a alors quatre ans et se souvient de l'escalier qu'elle a gravi dans les bras de sa mère, premier indice topographique permettant de confirmer la présence d'un étage et de situer les chambres à coucher. Tout au long du roman, c'est ainsi que le lecteur va progresser, découvrant ici les cirés accrochés au porte-manteau, là un coffre au trésor, ici les boîtes de jeux de société, là les objets de décoration accumulés au fil des ans ainsi que les livres. le piano, le baby-foot ou encore la table de ping-pong ne viendront que plus tard… L'histoire se déroule au gré des découvertes, sans pour autant être chronologique, comme nous l'explique la narratrice: «Si c'est la première fois que vous jouez à un escape game, vous méritez que je vous aide un peu. Chaque fois que vous activez une fonction, au fil de votre progression, vous pouvez avoir provoqué un événement ailleurs, dans l'espace ou dans le temps, et il faut vous en assurer systématiquement.»
L'originalité du roman, on l'aura compris, tient à cette manière d'accumuler les anecdotes, qu'il s'agisse de petites histoires qui font une vie ou d'épisodes plus marquants comme les travaux de 2002. La mérule, un champignon qui a provoqué de gros dégâts va entrainer de grandes modifications dans l'agencement de la villa et la décoration, effaçant en quelques semaines des décennies de souvenirs. Et peut-être l'envie de les consigner pour ne pas les oublier. À moins que l'envie d'écrire ne soit consécutive à la lecture de Portrait de femme de Henry James.
Au fil des séjours et des années, le décor va évoluer, les habitants aussi. L'histoire va gagner en densité, la focale va se faire plus précise, souvent accompagnée d'une bande-son. Et s'il nous arrive quelquefois de perdre un peu le fil, peu importe. C'est un bien joli parfum de nostalgie qui flotte sur ces journées estivales.


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Qui a déjà lu les romans de Julie Wolkenstein sait combien elle est et sa famille sont viscéralement attachées à cette partie de la côte normande, à Saint-Pair-sur-Mer près de Granville, dans la Manche. Cet ancrage familial dans " ce coin de paradis (dixit J W) a commencé avec Adèle, l'arrière-grand-mère (sujet de son délicat roman Adèle et moi paru en 2014 ). Pourquoi son aïeule a choisi cet endroit ni particulièrement ensoleillé ni chic (alors que tous les bourgeois de l'époque préféraient poser leurs valises à Deauville ou ailleurs) ? Nul ne le sait, quoiqu'il en soit, des années plus tard, son père (Bertrand Poirot -Delpech), amoureux de la mer et de la voile, y achetait à son tour une villa où débarquaient à chaque grande et petite vacance femmes, enfants, oncles, tantes et cousins. Puis l'auteure et son frère en ont hérité à la mort de leur père.
Tout cela explique le très fort attachement de Julie Wolkenstein envers cette villa 19ème qu'elle décrit elle-même comme ni particulièrement belle et luxueuse, où régne plutôt un fouilli bohème plein de charme... et de sable. Après Adèle et moi, l'auteure s'était dit qu'elle n'écrirait plus sur cette maison, qu'elle en avait fait le tour...mais le décès accidentel de son frère, en 2017, a fait remonter peu à peu multitude de souvenirs liés à cet endroit et ce "coin de paradis " est devenu un lieu de chagrin hanté de fantômes ... avant que la vie ne reprenne le dessus.
En femme et auteure pudique, Julie Wolkenstein continue de fouiller le passé familial cette fois-ci sous une forme d'écriture très originale ; le lecteur parcourt cette maison comme dans un espace game. Ravis, on déambule au gré du temps, des marques laissées par ses habitants et ses hôtes : là un tableau peint par un invité et laissé en guise de remerciements, là, une vieille banquette en velours déformée par les centaines de fessiers mouillés de sel qui se sont échoués dessus, là des couches superposées de papiers-peints qui, telles des strates géologiques, font un data très précis des modes de déco (ah , les papiers Laura Ashley ! Que de souvenirs d'enfance pour ma part).
Si ce parti-pris littéraire peut laisser parfois poindre un certain ennui, de par la répétition du procédé, Julie Wolkenstein sait tout de suite nous réveiller par des pirouettes, un humour enfantin et potache afin de mieux cacher son chagrin et son émotion. C'est un roman extrêmement délicat et plein d'émotions qui me fait penser à une phrase (dont je ne me rappelle plus l'auteur) qui est la suivante : "ne me secouez pas, je suis plein de larmes".
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Je me faisait un plaisir de lire ce roman mais façon "escape game" très peu pour moi. de sa maison d'enfance à Saint-Pair-sur-Mer, elle y conte et raconte ses souvenirs d'enfance, ses joies, ses peines. le récit de cette auteure est bien écrit, beaucoup d'humour et de sensibilité, mais rien à faire...je n'arrive pas à passer outre la façon d'un "escape game". Je reconnais l'originalité, j'ai un peu près le même âge que l'auteure et j'ai beaucoup de souvenirs en communs. Malheureusement j'ai abandonné cet ouvrage. Pourtant j'avais lu un autre livre de cette autrice "Adèle et moi" qui m'avait bouleversée et touchée, elle contait les souvenirs de sa grand-mère qui s'appelait Adèle et la mienne avait le même prénom.
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Ça vous tenterait, vous, une petite partie « d'escape game » ? Quoi ? Vous ne connaissez pas ? C'est que vous n'avez pas encore lu le dernier roman de Julie Wolkenstein… En effet, au cours d'un séjour dans la fameuse maison de famille de St-Pair-sur-Mer dont l'autrice parle dans à peu près tous ses romans, elle apprend auprès d'un petit Jules féru de jeux vidéo les secrets de l' « escape game ». Bon, de quoi s'agit-il ? Eh bien, vous pénétrez dans une maison (virtuelle, hein, on est bien d'accord ?), vous découvrez une pièce (l'entrée par exemple), et il va s'agir pour vous de l'explorer dans les moindres détails afin de trouver un indice (« une clef ») qui va vous permettre d'accéder à une nouvelle pièce : ce peut être un miroir, une paire de chaussures, un chapeau, un tableau… L'intérêt du jeu ? Passer de pièce en pièce afin de découvrir un univers inconnu rendu fascinant par un graphisme particulièrement travaillé.
Et puis, avouez qu'une petite balade dans un lieu privé où l'on n'est pas censé traîner ses guêtres, c'est franchement délicieux, n'est-ce pas ?
Tel est donc le prétexte dont se sert Julie Wolkenstein pour nous parler de cette maison de la Manche qu'elle aime tant et où tous les membres de sa famille se retrouvent, l'été souvent, car il faut bien le dire, les grandes maisons normandes de bord de mer, difficiles à chauffer et très humides, invitent au repos surtout l'été…
Explorer cette maison, c'est aussi (et surtout) parler des gens qui y ont vécu et qui ne sont plus : père, frère… Les pièces gardent encore les marques de leur présence : ici un bureau, là un fauteuil, un livre, un vêtement, une paire de jumelles… Si les gens disparaissent, eh bien, ( et d'une façon qui m'a toujours surprise, mais c'est comme ça) les objets restent. Ils sont les témoins dérisoires du passage sur terre de ceux que l'on a tant aimés… (J'ai conservé de ma grand-mère adorée une paire de boucles d'oreilles bleu clair à clip – les a-t-elle portées, je ne la revois pas avec ?, des couverts à salade en plastique jaune et une horrible boîte à bijoux en porcelaine dans laquelle ma fille range ses élastiques de couleur.) Aurait-elle pu (ma grand-mère) imaginer que ces trois pauvres objets lui survivraient et qu'ils seraient les seules traces solides de sa vie ? Et si elle l'avait su, peut-être en aurait-elle choisi d'autres, des « mieux », des plus beaux ? Bref, revenons au roman, même si nous ne l'avons pas quitté dans le fond : en effet, nous explorons pièce par pièce, à travers les meubles, les objets, la décoration, ce que fut (ce qu'est) cette famille… On entre dans son intimité, on suit les réflexions de l'auteure (non, décidément, j'ai un mal fou avec « autrice ») sur la vie, le temps qui passe, les époques, les gens… Alors quand, comme moi, on est fan absolue de Julie Wolkenstein (oui oui, je sais, même âge - donc mêmes références musicales -, mêmes études, même boulot, mêmes lieux de vie… ça aide!), eh bien, c'est tout simple, on se régale… Évidemment, je ne suis pas très objective dans mon propos et je comprendrais très bien que certains trouvent le procédé de l' «escape game » un brin artificiel et donc ennuyeux… Oui oui, je veux bien l'entendre, mais j'ai trouvé l'idée tout de même assez ingénieuse et rigolote.
Voilà… Il me reste, quand les beaux jours viendront, à prendre ma très vieille voiture et à franchir les 89 km qui me séparent de St-Pair pour tenter de repérer (j'ai noté des indices, hé, hé) la vieille bâtisse. Il ne me ( « il ne nous »… car j'ai comme le sentiment que d'autres groupies se joindront à moi!) restera plus qu'à nous asseoir face à la mer, déballer les rondelles d'andouille de Vire, déboucher le poiré de chez moi et contempler, au loin, la vue sur Granville et les îles Chausey…
Bella vista...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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"Un escape game, c'est comme la vie. Surtout lorsque cette vie (la mienne) est d'abord un lieu, une maison aux multiples pièces, toutes encombrées de souvenirs et peuplées de fantômes. Dans chacune de ces pièces, les traces vous racontent une histoire, les objets vous soumettent des énigmes, les morts vous confient des missions".

Je pensais m'engager dans l'un de ces parcours ludiques auxquels m'avait habituée Julie Wolkenstein depuis Adèle et moi et Les vacances, un a priori encouragé par l'évocation de l'escape game qui sert de cadre à l'intrigue et dont les règles sont remises en mémoire du lecteur dans les premières pages. Je me réjouissais déjà à la perspective de retrouver ce décor familier, Saint-Pair, la maison de famille (que j'ai cherché à situer lors d'une balade il y a quelques années mais sans avoir emporté le livre donc pas certaine d'avoir suffisamment d'indices en mémoire pour la trouver) et de me laisser prendre au jeu. Je ne m'attendais pas à tant d'émotion, pourtant prévisible à la lecture de l'extrait que je viens de citer.

Car cet artifice intelligent n'est qu'un moyen pour l'auteure de revisiter ce lieu, en bravant les repères temporels pour mieux le faire revivre à travers les âges et par-là même, redonner vie à ceux qui ont disparu. Son père. Son grand demi-frère. On la suit donc, comprenant vite que nous ne trouverons pas ici l'excitation ressentie lors d'un véritable escape game, à chercher les indices qui nous aideront à résoudre les énigmes et sortir le plus vite possible. C'est l'émotion qui prend le dessus au fil de l'évocation des scènes, des allers-retours dans le temps, des sons qui résonnent dans la maison de vacances, du fouillis qui révèle l'intimité, les amis, les grandes tablées et les soirées d'été qui s'étirent. Chaque pièce, chaque objet, le choix d'un papier peint, le contenu d'une armoire, un magazine oublié, chaque bibelot est l'élément d'un tout, l'histoire d'une famille au sens large, construite autour du célèbre père. Non, on ne cherche pas à en sortir, bien au contraire, attentif à ce que murmure chaque détail. Décrit par l'auteure avec une précision tendre et pudique, voilée de mélancolie.

J'ai compris pourquoi Olivia de Lamberterie a été aussi touchée par ce livre - hormis le clin d'oeil au magazine ELLE -, elle qui a récemment pris la plume pour parler de son frère mort avec une tout aussi élégante pudeur. J'ai parfois ressenti des émotions semblables à celles éprouvées lors de ma lecture de la cache de Christophe Boltanski, autre exploration d'un lieu de vie familial chargé de souvenirs parfois dramatiques. Peut-être parce que les lieux et les objets sont si prompts à raviver l'étincelle du souvenir imprégné par les sens. Des images arrivent, des sons, des odeurs. Il n'est pas facile de vivre avec des fantômes et les douleurs qu'ils infusent.

Beaucoup d'émotion et l'espoir que pour Julie Wolkenstein, l'objectif qu'elle évoque - "j'écris ce livre pour me sortir d'une autre sorte de cage, de prison où m'enfermait la crainte de ne plus aimer écrire, ni cette maison" - est atteint. J'ai tellement hâte de la lire de nouveau.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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critiques presse (1)
LaCroix
17 janvier 2020
Dans un très beau récit, Julie Wolkenstein visite dans l’espace virtuel les secrets et les mystères d’une vieille maison de famille.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Mais puisqu’il s’agit, même lorsqu’on explore un archipel, de résoudre des énigmes pour se déplacer d’un lieu à un autre, ou d’une époque à une autre, et que ces lieux sont, avant la résolution de ces énigmes, des lieux clos, je campe sur mes positions: ouvrir successivement les pièces de ma maison, franchir un à un ses seuils et libérer chaque fois un pan de sa mémoire, relier ces fragments d’histoire entre eux, pour moi, c’est un escape game. Sans doute parce que j’écris ce livre pour me sortir d’une autre sorte de cage, de prison où m’enfermait la crainte de ne plus aimer écrire, ni cette maison. p. 159
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INCIPIT
TUTORIEL
Fin février, début mars 2018, j’étais avec Jules et deux ou trois amis à Saint-Pair-sur-Mer (Manche). Je ne me souviens plus du temps qu’il a fait, variable sans doute, pas chaud – je revois des feux dans la cheminée. Nous avons joué au mah-jong bien sûr, et à des jeux de société primés au dernier festival annuel des jeux de société, où il fallait combiner des bûches et des prairies (Kingdomino), ou créer des carrelages portugais (Azul). Malgré une connexion internet presque inexistante, nous avons aussi joué sur écran à un jeu vidéo du type escape game qui s’appelle Rusty Lake: Hotel.
Je ne suis pas experte en escape game (c’est, en gros, une variante particulière de jeu vidéo d’aventure graphique), et je commettrai peut-être des fautes en présentant ce que j’en ai retenu, confondrai certains des principes exposés ici avec ceux d’autres jeux, différents aux yeux des puristes. Bref, je simplifie.
Vous entrez dans une pièce. Plus ou moins familière : une cuisine, ou une salle des machines. Selon l’univers virtuel dans lequel vous projette le jeu : un laboratoire, un observatoire, une centrale électrique, une bibliothèque, un hangar à bateaux, un ascenseur, une chambre à coucher, etc. Vous devez l’explorer sous tous les angles.
Vous pouvez activer certains éléments du décor en cliquant dessus. Dans la plupart des jeux, lorsque, animée par votre souris, la petite flèche balaie l’écran, les éléments du décor sur lesquels vous pouvez agir, et seulement ceux-là, se signalent par une légère phosphorescence. Lorsque c’est une porte (d’armoire, ou donnant sur une autre pièce, un autre espace, parfois un autre temps), en général vous n’arrivez pas à l’ouvrir. Vous entendez un grincement, le battant résiste, il vous faut trouver une clef.
Parfois, pourtant, le tiroir d’un meuble cède : à l’intérieur, d’un clic, vous vous appropriez un objet. Pas une clef, ce serait trop facile : plutôt une bobine de fil, ou une petite boule de verre enneigée, un truc en tout cas dont vous ne voyez pas immédiatement à quoi il pourrait vous servir. Vous le rangez dans votre « inventaire ».
Votre « inventaire » devient, au fil de votre exploration, une liste hétérogène d’objets matérialisée à votre gré sur l’écran (à gauche ou en dessous de l’image principale, c’est-à-dire de l’espace que vous explorez), et dont vous pouvez utiliser certains éléments, séparément ou ensemble, une ou plusieurs fois (une clef – ou une clef reconstituée à partir d’un écrou et d’un tire-bouchon – ne sert d’ordinaire qu’une fois, et disparaît donc de votre inventaire, alors qu’une boîte d’allumettes y restera, et resservira).
Le but de ces jeux consiste à sortir d’une pièce pour en explorer une autre. Les plus scénarisés finissent, pièce après pièce, indices après indices, par raconter une histoire (policière, fantastique, comique, ou les trois à la fois).
Pour progresser dans le jeu (l’espace, souvent aussi le temps), il faut observer minutieusement chaque nouveau décor. Pour avancer, reculer, tourner votre regard, à droite ou à gauche, vers la zone qui vous intéresse (admettons que vous ayez affaire à un jeu dont la technique et le graphisme sont relativement sophistiqués : pas à un pionnier des années 1980), il suffit de bouger légèrement votre souris. Lorsque vous aurez réussi à ouvrir des portes, des passages, et franchirez de plus grandes distances, pointez votre souris (ou plutôt la flèche qui la représente sur l’écran) vers l’endroit où vous voudrez aller, et cliquez. Dans certains jeux, il y a même un raccourci clavier qui permet de courir. Enfin, la plupart vous offrent la possibilité de zoomer sur ce que vous voulez regarder de plus près, par exemple en caressant de votre index la molette de votre souris.
S’il y a dans un nouveau décor (c’est fréquent) des papiers qui traînent (lettre décachetée, liste de noms ou de numéros, recettes de cuisine : tout dépend du genre de pièce que vous explorez), il faut les lire attentivement. Si le jeu ne prévoit pas que vous puissiez les ranger dans votre inventaire, il vaut mieux les recopier, ou les prendre en photo si vous disposez d’un smartphone (ce qui n’est pas le cas de Jules, qui joue donc toujours muni d’un grand cahier où il prend toutes sortes de notes cabalistiques).
S’il y a des images, accrochées aux murs ou traînant dans un coin (regardez bien dans tous les coins), elles ont généralement un sens qu’il vous faudra deviner. N’oubliez pas de vérifier aussi les plafonds, on ne sait jamais.
S’il y a des appareils (télévision, grille-pain, réacteur thermonucléaire, gramophone, là encore, en fonction de l’univers proposé), essayez de les faire fonctionner en cliquant dessus. La plupart du temps, vous n’y arriverez pas (pas tout de suite), mais vous verrez s’allumer des voyants, ou passer des liquides dans des tuyaux, et vous apprendrez plus tard (lorsque vous aurez déchiffré les papiers, ou décrypté les images) à les faire marcher.
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Le jardin attendra ; la plage, de l'autre côté de la maison, à l'ouest, attendra aussi : ils ont attendu pendant des années, de la fin de l'enfance à la fin de l'adolescence, quand j'aimais mieux lire dans ma chambre qu'aller « jouer dehors », comme le préconisaient avec insistance les grandes personnes pourtant favorables à la lecture : « va jouer dehors, il ne pleut pas », ou « pas beaucoup » ou, plus rarement, « il fait un temps sublime ». Comme le réclamaient avec encore plus d'insistance les copines invitées là à passer des vacances, et plus sensibles au charme de la pêche aux coques qu'aux romans, ces très longs romans parfaits à lire en vacances, justement, et qui me clouaient sur mon lit, réduisant les copines en question à la compagnie d'enfants plus petits ; tous, grandes personnes, copines et enfants plus petits finissaient l'été nettement plus bronzés que moi ces années-là.
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Si c'est la premiere fois que vous jouez à un escape game, vous méritez que je vous aide un peu. Chaque fois que vous activez une fonction, au fil de votre progression, vous pouvez avoir provoqué un événement ailleurs, dans l'espace ou dans le temps, et il faut vous en assurer systématiquement Recapitulons: depuis l'entrée, vous avez appris à voyager entre deux époques, les années 1980 et le present, où vous êtes revenus après avoir offert le Elle d'août 2017 à la jeune fille autrefois curieuse de son avenir. Vous avez constaté que ce cadeau vous avait ouvert la porte de la salle à manger, où vous êtes bloqués.Et si maintenant que vous avez ouvert cette salle à manger, vous retourniez dans les années 1980 pour voir à quoi elle ressemblait alors,et, surtout, si vos voyages temporels n'ont pas deverouille une autre porte?

P. 76
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Les meubles et les objets, dans cette maison, ont souvent été ballottés, comme des enfants en garde alternée, au gré des recompositions familiales.
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Videos de Julie Wolkenstein (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julie Wolkenstein
"Bienvenue aux éditions P.O.L", un film de Valérie Mréjen. Pour les 40 ans des éditions P.O.L, quelques un(e)s des auteurs et des autrices publié(e)s aux éditions P.O.L écrivent une carte postale et laissent un message aux éditions P.O.L. Avec par ordre d'apparition de la carte postale: Violaine Schwartz, Jean-Paul Hirsch, Lucie Rico, Emmanuel Lascoux, Jacques jouet, Philippe Michard, François Matton, Frédéric Boyer, Catherine Henri, Suzanne Doppelt, Lamia Zadié, Marianne Alphant, Suzanne Duval, Laure Gouraige, Emmanuel Carrère, Jean Rolin, Elisabeth Filhol, Célia Houdart, Nicolas Fargues, Nicolas Bouyssi, Louise Chennevière, Frédérique Berthet, Marie Darrieussecq, Jocelyne Desverchère, Jean Frémon, Kiko Herrero, Julie Wolkenstein, Emmanuelle Bayamack-Tam, Liliane Giraudon, Frédéric Forte, Pierric Bailly, Valère Novarina, Hélène Zimmer, Nicolas Combet, Christian Prigent, Patrice Robin,, Emmanuelle Salasc, Alice Roland, Shane Haddad, Mathieu Bermann, Arthur Dreyfus, legor Gran, Charles Pennequin, Atiq Rahimi, Anne Portugal, Patrick Lapeyre, Caroline Dubois, Ryad Girod, Valérie Mréjen / Dominique Fourcade, Marielle Hubert, Robert Bober, Pierre Patrolin, Olivier Bouillère, Martin Winckler, Jean-Luc Bayard, Anne Parian, Nathalie Azoulai, Julie Douard, Théo Casciani, Paul Fournel, Raymond Bellour, Christine Montalbetti, Francis Tabouret, Ryoko Sekiguchi,
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