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Ecrivains de pères en fils
Liste créée par palamede le 05/08/2014
44 livres.

Filles ou fils d'écrivains, ils ont aussi pris la plume.



1. 22/11/63
Stephen King
4.29★ (9313)

Suggéré par bilodoh. 22 novembre 1963 : 3 coups de feu à Dallas. Le président Kennedy s'écroule et le monde bascule. Et vous, que feriez-vous si vous pouviez changer le cours de l'Histoire ? 2011. Jake Epping, jeune professeur au lycée de Lisbon Falls dans le Maine, se voit investi d'une étrange mission par son ami Al, patron du diner local, atteint d'un cancer. Une « fissure dans le temps » au fond de son restaurant permet de se transporter en 1958 et Al cherche depuis à trouver un moyen d'empêcher l'assassinat de Kennedy. Sur le point de mourir, il demande à Jake de reprendre le flambeau. Et Jake va se trouver plongé dans les années 60, celles d Elvis, de JFK, des grosses cylindrées, d'un solitaire un peu dérangé nommé Lee Harvey Oswald, et d'une jolie bibliothécaire qui va devenir l'amour de sa vie. Il va aussi découvrir qu'altérer l'Histoire peut avoir de lourdes conséquences... Une formidable reconstitution des années 60, qui s'appuie sur un travail de documentation phénoménal. Comme toujours, mais sans doute ici plus que jamais, King embrasse la totalité de la culture populaire américaine.
2. Cornes
Joe Hill
3.81★ (558)

Suggéré par bilodoh. Lorsqu'un matin des cornes lui ont poussé sur la tête, Ig croit d'abord à une hallucination, un tour que lui joue son esprit rongé par la colère et le chagrin. Car depuis un an, depuis que sa petite amie a été violée et tuée dans de mystérieuses circonstances, il vit un enfer. Pourtant, les cornes sont bien réelles, et assorties d'un nouveau pouvoir qui incite quiconque s'approchant d'Ig à lui confier ses secrets les plus inavouables. D'abord torturé par ce macabre don, Ig a tôt fait de comprendre qu'il va pouvoir l'utiliser pour retrouver le monstre qui a assassiné Merrin et détruit sa vie. Il est temps de prendre sa revanche, de donner sa part au diable... Car en fin de compte, ce dernier ne nous comprend-il pas mieux que son éternel rival ? Après "Le costume du mort" et "Fantômes", Joe Hill nous livre un suspense aussi angoissant que fascinant !
3. Les fanatiques de l'Apocalypse
Norman Cohn
4.00★ (27)

Suggéré par Medusa. De la fin du XIe jusqu'à la première moitié du XVIe siècle, l'Europe fut le foyer de nombreux soulèvements dont les chefs nourrissaient leurs doctrines des grandes prophéties traditionnelles de l'Ancien Testament. Aux pauvres et aux exploités des villes et des campagnes, ils prédisaient l'avènement prochain d'un Millenium - pratiquement illimité -, sorte d'âge d'or où, libérée du mal et de la souffrance, la terre se transformerait en un nouveau Paradis terrestre. Le contenu révolutionnaire de ces mouvements ne tardait pas à mettre en péril l'ordre établi, l'exaltation mystique venant renforcer la violence des revendications sociales. Aussi furent-ils sauvagement persécutés et anéantis tant par l'Église que par le pouvoir temporel. Le messianisme révolutionnaire, qui, pendant près de quatre siècles et demi, cristallisa les aspirations et les rancoeurs sociales des couches les plus pauvres d'une partie de l'Europe, est un phénomène mal connu. Norman Cohn, disposant d'une très vaste documentation, décrit avec bonheur l'histoire de ces courants messianiques, depuis les premières croisades des pauvres jusqu'aux prophètes du Millenium égalitaire, Thomas Müntzer et Jean de Leyde (roi éphémère de la ville de Münster devenue la "Nouvelle Jérusalem" communiste), en passant par le mouvement des "flagellants", les hussites, les anabaptistes, etc. Mais l'auteur va plus loin. Il affirme que les chimères millénaristes n'ont rien perdu aujourd'hui de leur pouvoir de fascination. Les grandes idéologies du monde moderne doivent beaucoup à la tradition apocalyptique des masses du Moyen Âge... On le découvrira dans ce livre.
4. A wop bop a loo bop a lop bam boom
Nik Cohn
4.03★ (54)

Suggéré par Medusa. Le bien nommé Awopbopaloobop, Alopbamboom est un texte historique, parce qu'il a ouvert un nouveau champ journalistique et fondé un genre littéraire, celui de la Rock-Critic. C'est-à-dire une manière d'écrire qui assume et revendique son entière subjectivité, sa partialité, ses emportements, son lyrisme... Sans se soucier des risques de plantage. La musique Pop, c'est l'objet - et le mantra - de Nik Cohn. Golden Boy de la critique musicale dans les swinging London des années 60, Nick Cohn, à la manière de ses héros, décide de se retirer des affaires (il a 24 ans!) et de sortir du feu un mausolée dédié à la Pop, son histoire, ses dieux, ses tricheurs, ses seconds couteaux, ses pirates, sa folie, et sa mort. Car, bien entendu, aux yeux de Cohn, il ne fait aucun doute en 1969, que c'est déjà foutu, grillé. Awopbopaloobop n'est pas un livre qu'on résume, c'est une longue traînée de poudre enflammée par le carburant hautement explosif que sécrètent compulsivement hormones et neurones de l'apologiste (et flingueur) Cohn, une sorte de Kerouac anglais, au temps des Teddy boys, des dandys Mods, et de l'avènement de la Teen-age Culture. Les morceaux de bravoures ne manquent pas : on retiendra notamment un portrait habité du producteur prodige Phil Spector, un tableau hilarant et jouissif de la Californie des Beach boys, ainsi qu'une évocation décalquée de la déglingue de Liverpool décrétée ville du Pop, suite au succès astral des Fab four. Mis à part sa capacité à dépeindre les étalons du Pop et leurs errances, le plus étonnant, à posteriori, chez Cohn, c'est le regard extrêmement critique qu'il porte sur le Rock «intello» qui apparaît alors dans le milieu des années 60 avec le "Sgt-Peppers" des Beatles, ou la chanson engagée et poétique d'un Dylan. C'est que le panégyriste rêve d'une Pop éternellement jeune, brutale, bête, bruyante, purement «expressionniste», celle de Little Richard beuglant «Tutti Frutti». Urbuz.com
5. La guerre à neuf ans
Pascal Jardin
3.33★ (108)

Témoin de l'Histoire (Vichy en 1942), un enfant traverse un monde bouleversé, fantomatique, avec la sérénité d'un sage. Saint-Simon en culottes courtes, il voit tout avec un sérieux candide, ne s'étonne de rien. On lira dans ces Mémoires insolites et frivoles la tendre insolence d'un grand écrivain, qui raconte sa vérité d'enfant, et celle de l'homme qu'il est devenu.
6. L'île des gauchers
Alexandre Jardin
3.48★ (3731)

Dans un archipel du Pacifique Sud ignoré des géographes, l'île des Gauchers abrite une population où les droitiers ne sont plus que l'exception. Mais là n'est pas le plus important. Cette minuscule société, fondée par des utopistes français en 1885, s'est donné pour but de répondre à une colossale question : comment fait-on pour aimer ? Sur cette terre australe, le couple a cessé d'être un enfer. C'est l'endroit du monde où l'on trouve, entre les hommes et les femmes, les rapports les plus tendres. Voilà ce que vient chercher, dans l'île des Gauchers, lord Jeremy Cigogne. À trente-huit ans, cet aristocrate anglais enrage de n'avoir jamais su convertir sa passion pour sa femme Emily en amour véritable. À trop vouloir demeurer son amant, il n'a pas su devenir un époux. Dans cette réalité à l'envers où tout est à l'endroit, Cigogne et Emily se délivrent non sans mal de leurs habitudes et tentent l'aventure de se combler en suivant les coutumes et les rites étonnants du petit peuple des Gauchers.
7. Un homme d'Ouessant
Henri Queffélec
3.80★ (77)

A la veille de Noël 1783, comme à chaque fête carillonnée, le recteur de l'île d'Ouessant répété en chaire le statut diocésain : les pilleurs d'épaves seront excommuniés. Laurent Brenterch, dit Miserere, s'insurge. L'interdiction lui paraît absurde parce qu'il est impossible de la respecter. Sans. la manne des naufrages, de quoi subsisterait-on sur cette île aride ? Des marins revenus des campagnes d'Amérique, Miserere est le plus ouvert aux idées neuves. Ne l'est-il pas trop ? Ne prendra-t-il pas envie de fuir vers une terre moins inhospitalière ? Cette crainte tenaille sa voisine, Françoise Méar, qui s'est mis en tête de l'épouser. Elle soulève le pays contre lui au nom de la tradition : l'homme d?Ouessant doit vivre et mourir sur l'île. II ne cède pas malgré le vol de son bateau, le saccage de son champ; l'ostracisme des siens. Pourtant, quand vient la tempête, tous se rallient autour du renégat pour courir sus au navire naufragé. Miserere restera dans son île natale. Henri Queffélec a brossé magistralement cette fresque bretonne du XVIIIe siècle où les lecteurs du XXe peuvent retrouver en filigrane le drame des pays sous-développés.
8. Les noces barbares
Yann Queffélec
3.85★ (7187)

Fruit d'une alliance barbare et d'un grand amour déçu, Ludovic, enfant haï par sa trop jeune mère - Nicole et ses grands-parents, vit ses premières années caché dans un grenier. La situation ne s'arrange guère après le mariage de Nicole avec Micho, brave et riche mécanicien qui cherche à protéger Ludovic. Hantée par ses amours brisées, sombrant dans l'alcoolisme et méprisant son mari, la jeune femme fait enfermer son fils dans une institution pour débiles légers. Mais Ludovic n'est pas l'arriéré qu'on veut faire de lui. Il ne cesse de rêver à sa mère qu'il adore et qu'il redoute. Même une première expérience amoureuse ne parvient pas à l'en détourner. Son seul but, son unique lumière : la retrouver. S'enfuyant un soir de Noël, il trouve refuge sur la côte bordelaise, à bord d'une épave échouée, écrit chez lui des lettres enflammées qui restent sans réponse. Et c'est là-bas, sur le bateau dont il a fait sa maison, que va se produire entre Nicole et son fils une scène poignante de re-connaissance mutuelle - qui est aussi le dernier épisode de leurs noces barbares.
9. La Montagne magique
Thomas Mann
4.04★ (7573)

Un jeune homme, Hans Castorp, se rend de Hambourg, sa ville natale, à Davos, en Suisse, pour passer trois semaines auprès de son cousin en traitement dans un sanatorium. Pris dans l'engrenage étrange de la vie des "gens de là-haut" et subissant l'atmosphère envoûtante du sanatorium, Hans y séjournera sept ans, jusqu'au jour où la Grande Guerre, l'exorcisant, va le précipiter sur les champs de bataille. Chef-d'oeuvre de Thomas Mann, l'un des plus célèbres écrivains allemands de ce siècle, La Montagne magique est un roman miroir où l'on peut déchiffrer tous les grands thèmes de notre époque. Et c'est en même temps une admirable histoire aux personnages inoubliables que la lumière de la haute montagne éclaire jusqu'au fond d'eux-mêmes.
10. Le tournant : Histoire d'une vie
Klaus Mann
4.34★ (342)

Né en 1906, Klaus Mann, le fils aîné de Thomas Mann, fut un écrivain précoce qui, à dix-huit ans, avait déjà publié une pièce de théâtre et un recueil de nouvelles. Seul ou avec sa soeur Erika, il commença dès ce moment à parcourir le monde- Europe, Asie, Etats-Unis... Mais, très vite, cette vie insouciante et libre de dandy des Années folles - drogue dure, sexe, homosexualité affichée - fut interrompue par la montée du nazisme, auquel il s'opposa résolument dès le début. Ecrivain prometteur encouragé par Cocteau et Gide, il fonda en exil une revue antifasciste à laquelle collaborèrent notamment Einstein, Brecht, Trotski, Pasternak, Roth et Hemingway, et participa, en 1934, à la préparation avec René Crevel du Congrès international pour la défense de la culture. Après avoir été correspondant de guerre en Espagne du côté républicain, il s'installa aux Etats-Unis en 1938, et c'est sous l'uniforme américain qu'il devait revenir dans une Allemagne en ruine. Son oeuvre romanesque - Fuite au nord, Le Volcan, Mephisto - contenait déjà de nombreux fragments autobiographiques. Mais il fallut attendre Le Tournant, qu'il acheva peu avant son suicide à Cannes, en 1949, à l'âge de quarante-deux ans, pour qu'il brosse magistralement la fresque tragique de son temps. La beauté du livre tient à cette étrangeté : c'est l'autobiographie sans confession d'un homme plus attentif aux autres et à son époque qu'à lui-même.
11. Les Trois Mousquetaires
Alexandre Dumas
4.26★ (29568)

Aux trois gentilshommes mousquetaires Athos, Porthos et Aramis, toujours prêts à en découdre avec les gardes du Cardinal de Richelieu, s'associe le jeune gascon d'Artagnan fraîchement débarqué de sa province avec pour ambition de servir le roi Louis XIII. Engagé dans le corps des mousquetaires, d'Artagnan s'éprend de l'angélique Constance Bonacieux. En lutte contre la duplicité et l'intrigue politique, les quatre compagnons trouveront en face d'eux une jeune anglaise démoniaque et très belle, Milady, la redoutable espionne du Cardinal. D'Artagnan seul échappe à ses agents. Mais rapportera-t-il à temps à la Reine de France, Anne d'Autriche, les ferrets qu'elle a remis à son amant, le duc de Buckingham? Chef-d'oeuvre d'Alexandre Dumas et modèle de roman historique, "Les trois mousquetaires" demeure un des livres les plus lus dans le monde entier.
12. La Dame aux camélias (roman)
Alexandre Dumas fils
4.04★ (10221)

La société bourgeoise du XIXe siècle tolérait qu'un homme puisse entretenir une liaison, aussi ruineuse fût-elle, avec une courtisane, mais en aucun cas il ne devait s'éprendre d'une de ces demi-mondaines. C'est pourtant ce qui arrive à Armand Duval, qui aime dès le premier regard la plus luxueuse d'entre toutes, la séduisante et capricieuse Marguerite Gautier. Il confie à un inconnu compatissant cette passion tragique, à l'occasion de la mise en vente des biens de la jeune femme, emportée par la tuberculose : après les premières rebuffades, la belle croqueuse de fortunes l'élit comme amant de c?ur, sensible à la sincérité de son amour, si différent en cela des amitiés intéressées qui l'entourent. Suivront les intermittences de la douleur, les rares moments de bonheur, la fulgurance de la souffrance puis la vengeance destructrice. À travers ce récit se dessine progressivement le portrait d'une femme ambivalente, qui mêle gaieté et tristesse, candeur et prostitution, et qui, dans sa bruyante solitude, saura finalement se montrer d'une grandeur pathétique, illustrant ainsi le thème cher au romantisme de la prostituée réhabilitée par l'amour et la mort.
13. La compagnie
Robert Littell
4.44★ (1362)

Mêlant astucieusement fiction et réalité, héros romanesques et personnages historiques, cet ambitieux roman révèle au grand jour les mécanismes de fonctionnement de l'une des organisations les plus secrètes au monde : la CIA. Saga qui se déroule sur près d'un demi-siècle, La Compagnie lève le voile sur la réalité de certains épisodes clés de l'histoire contemporaine : Budapest, 1956 : les opposants au régime sont envoyés à l'abattoir, faute de l'intervention espérée des États-Unis au moment décisif. Baie des Cochons, 1961 : la mission clandestine de la CIA tourne au désastre. Afghanistan, 1983 : juste après avoir rencontré le commandant Massoud, un jeune agent se fait prendre en otage par des islamistes. Russie, 1991 : un espion russe, de retour des États-Unis, se remet en question et aide à déjouer le putsch contre Gorbatchev. Fin chroniqueur d'une guerre froide dont il sait restituer toute la complexité, Robert Littell, dans ce roman fascinant, porte un regard approfondi sur la façon dont une nation a exercé le pouvoir, pour le meilleur et pour le pire, dans la seconde moitié du XXe siècle. Une histoire romancée de la CIA depuis sa création jusqu'à aujourd'hui. Narre quelques épisodes cruciaux de l'histoire contemporaine : la révolution hongroise, la crise de la baie des Cochons, le conflit russe en Afghanistan, le putsch qui a évincé Gorbatchev et met en scène des personnages complexes mus par leur propre ambition.
14. Les Bienveillantes
Jonathan Littell
3.96★ (7949)

« En fait, j'aurais tout aussi bien pu ne pas écrire. Après tout, ce n'est pas une obligation. Depuis la guerre, je suis resté un homme discret ; grâce à Dieu, je n'ai jamais eu besoin, comme certains de mes anciens collègues, d'écrire mes Mémoires à fin de justification, car je n'ai rien à justifier, ni dans un but lucratif, car je gagne assez bien ma vie comme ça. Je ne regrette rien : j'ai fait mon travail, voilà tout ; quant à mes histoires de famille, que je raconterai peut-être aussi, elles ne concernent que moi ; et pour le reste, vers la fin, j'ai sans doute forcé la limite, mais là je n'étais plus tout à fait moi-même, je vacillais, le monde entier basculait, je ne fus pas le seul à perdre la tête, reconnaissez-le. Malgré mes travers, et ils ont été nombreux, je suis resté de ceux qui pensent que les seules choses indispensables à la vie humaine sont l'air, le manger, le boire et l'excrétion, et la recherche de la vérité. Le reste est facultatif. » Avec cette somme qui s'inscrit aussi bien sous l'égide d'Eschyle que dans la lignée de Vie et destin de Vassili Grossman ou des Damnés de Visconti, Jonathan Littell nous fait revivre les horreurs de la Seconde Guerre mondiale du côté des bourreaux, tout en nous montrant un homme comme rarement on l'avait fait : l'épopée d'un être emporté dans la traversée de lui-même et de l'Histoire.
15. Le diable en tête
Bernard-Henri Lévy
3.37★ (321)

"Au bout de ce visage, il y avait le siècle", écrit le narrateur dès les premières lignes du roman. Ce visage, c'est celui de Benjamin, le héros, dont la destinée tragique et sombre traverse le Paris de l'Occupation, le New York dles années cinquante, la Rome des poseurs de bombes, les barricades de Mai 68, le Beyrouth en flammes des Palestiniens ou la Jérusalem d'aujourd'hui. Le lecteur retrouvera là, sans doute quelques-uns des thèmes familiers à BHL. Mais il y découvrira surtout une histoire au grand souffle, riche en péripéties et en rebondissements, conduite par un romancier qui sait se mettre, tour à tour et avec un égal bonheur, dans la peau d'un policier amer et désabusé; dans celle d'une jeune catholique découvrant avec effroi les vertiges du plaisir; ou encore dans celle de Benjamin, éternel maudit, que poursuivent de ville en ville, de chimère en chimère et souvent, aussi, de femme en femme, les ombres du passé jamais exorcisé.
16. Rien de grave
Justine Lévy
3.31★ (2600)

" Tu t'attendais à quoi ? Je lui ai dit. Tu crois que ça va être facile de me quitter ? Tu crois que je vais te laisser faire comme ça ? J'ai lancé le cadre par terre, le verre s'est brisé mais comme c'était pas assez, j'ai bondi du lit et j'ai déchiré la photo, celle qu'il prétendait tant aimer, la photo de nous deux en mariés, beaux et légèrement ridicules, il y avait tant de monde qu'on ne connaissait pas à notre mariage qu'on est partis avant la fin. Il a eu l'air triste, plus de la photo déchirée que du fait de me quitter. Il a toujours été fou avec les photos. Parfois je me disais qu'il n'aimait les choses de la vie que pour les voir un jour en photo. Moi c'est le contraire, rien ne me fait plus peur qu'une photo de bonheur avec toute la quantité de malheur qu'elle promet, qu'elle contient, mais sans le dire, en cachant bien son jeu. Je ne savais pas encore que c'était la meilleure chose qui puisse m'arriver, qu'il me quitte. Comment j'aurais pu le savoir ? Il était toute ma vie, sans lui je n'existais pas.
17. Catherine II
Hélène Carrère d'Encausse
4.04★ (133)

En 1762, un coup d'Etat transforme une petite princesse allemande en impératrice de Russie : Catherine II. Le règne des femmes n'est pas une nouveauté dans ce pays, quatre femmes l'ont précédée sur le trône depuis Pierre le Grand. Mais elle est la première décidée à gouverner par elle-même, y consacrant une énergie et des dons exceptionnels, comme Marie-Thérèse d'Autriche. Elle est aussi une disciple des Lumières et de la culture française, acharnée à exercer une royauté de l"esprit et à faire de son pays un véritable centre intellectuel européen. Mais quel règne agité : épidémies, soulèvements, guerres en chaîne. Au vu d'un tel bilan on pourrait imaginer qu'elle légua à son successeur un pays dévasté et à genoux. Or l"héritage est tout autre : une population accrue, un espace étendu à l'ouest et au sud, et l'installation de la Russie sur la scène internationale. Pourtant, que de malentendus autour de la « Grande Catherine » ! De cette vie où la légèreté et la volonté de bonheur tinrent tant de place, nombre de biographes ont conclu que son règne se réduisait à celui de ses favoris. Pouchkine le premier aura marqué cette ambiguïté, traitant Catherine de «Tartuffe en jupons » tout en saluant sa grandeur. L'ambition de ce livre est de retrouver dans le dédale des faits, des archives, des jugements contraires, le vrai visage et surtout le véritable apport de Catherine II à la Russie.
18. Limonov
Emmanuel Carrère
3.94★ (5126)

Limonov n'est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l'underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d'un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l'immense bordel de l'après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d'un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement. C'est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d'aventures. C'est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
19. Lettres de mon moulin
Alphonse Daudet
3.70★ (29917)

Le Nord de la France, noyé dans les brumes, ignorait le Sud. Alphonse Daudet le lui fit découvrir par ses "Lettres de mon moulin". La Provence, celle de la mer et celle de la montagne, est apparue soudain avec ses troupeaux, ses belles Arlésiennes et ses parfums. Un siècle plus tard, maître Cornille et son secret, la mule du pape qui retient son coup de pied, le curé de Cucugnan, le sous-préfet aux champs, tous ses personnages vivent encore avec la même intensité. Tristes ou gais, mélancoliques ou satiriques, ces petits textes sont des chefs-d'oeuvre de malice, de poésie et d'émotion.
20. Souvenirs littéraires
Léon Daudet
3.79★ (36)

De 1880 à 1930, ces souvenirs du grand artificier de L'Action française couvre un demi-siècle de vie artistique et politique : du naturalisme et de la décadence fin de siècle à l'entre-deux-guerres, avec un détour sur les routes sillonnées par la bande à Bonnot... Hugo, Clemenceau, Zola, Maupassant, Wilde, Poincaré et autres gloires défilent dans une incroyable suite de portraits, de caricatures, d'analyses et d'anecdotes. Proust jugeait ces Souvenirs " prodigieux ", pour donner, " au-delà de la verve inouïe du récit et de la peinture, l'impression mystérieuse d'un âge d'or ". Les madeleines de Daudet sont explosives.
21. Les feux de la colère
Max Olivier-Lacamp
3.50★ (23)

Les Feux de la Colère ont obtenu le prix Renaudot en 1969. 1702-1704 : guerre des Camisards. Les Cévennes sont embrasées. Le hasard ramène Jean Jean dans son village natal de Montvézy où, enfant, il fut converti de force par les dragons lors de la révocation de l'Edit de Nantes. Au service d'un prêtre pourtant bon et tolérant, Jean Jean souffre d'avoir renié sa foi huguenote. Ses ancêtres n'auraient-ils pas mille fois préféré la roue ou les galères plutôt que d'abjurer comme lui ? Très vite, n'écoutant plus que son coeur et sa conscience, Jean Jean rejoint les rangs des Enfants de l'Eternel, ces maquisards de Dieu qui se battent pour la liberté de prier selon leur volonté. Là, parmi les chefs de maquis, il retrouve Jeanne. Jeanne de Valestallières dont les prophéties se réalisent, Jeanne la pure, Jeanne dont quinze ans plus tôt il avait tenu la main, alors qu?on pendait son père sur la place de Lasalle. A travers l'histoire de Jean Jean et de Jeanne, c'est la grande révolte des Camisards que Max Olivier-Lacamp nous fait revivre dans sa folie aveugle et sa violence exaltée, mais aussi toute son humanité.
22. L'éléphant bleu
Ysabelle Lacamp
3.22★ (140)

L'éléphant bleu ou l'histoire d'une princesse thaïe "pas comme les autres" débarquant en Europe avec l'insolence et l'innocence de ses 17 ans. Comme moi, Sirikit est eurasienne. Comme moi, elle a habité Kensington Square et poursuivi ses études dans le Londres délirant des seventies où se croisaient dandys et esthètes décadents, rock-stars blasées, adolescentes perverses, opiomanes excentriques et travestis déments. Ni blanche ni jaune, Sirikit n'était à l'époque ni femme ni enfant, ni poisson ni chat, ni ange ni démon, et tout cela à la fois. Partagée entre ses deux cultures, elle passait son temps à courir après son image ou à se cacher derrière son double visage en attendant l'Amour Fou. Elle aurait pu s'appeler Fleur de Péché. Voici son roman. Y.L.
23. Le hussard bleu
Roger Nimier
3.69★ (371)

Le livre insolent, romantique et tendre qui rendit Nimier célèbre à vingt-cinq ans. Le roman qui fit école et donna naissance à la génération littéraire des « hussards ». La chronique intime, à la fois cynique et sentimentale, d'un peloton de hussards qui pénètre en Allemagne, en 1945.
24. La Reine du silence
Marie Nimier
3.29★ (519)

Mon père a trouvé la mort un vendredi soir. Son Aston Martin s'est écrasée contre le parapet d'un pont. La jeune femme assise à ses côtés était d'une beauté peu commune. Il n'y a rien à raconter, n'est-ce pas, rien à dire de cette relation. Je n'étais pas dans la voiture. J'avais 5 ans. De mon père, il me reste peu de souvenirs, et quelques trésors : une montre qui sonne les heures, un stylo dont la plume penche à droite et cette carte postale, où il me demandait en lettres capitales: QUE DIT LA REINE DU SILENCE? Cette phrase posait une énigme impossible à résoudre pour la petite fille que j'étais, énigme cruelle et envoûtante qui résume toute la difficulté du métier d'enfant. Enigme qui, à l'époque, se formulait ainsi : Que pourrait bien dire la Reine du silence sans y perdre son titre, et l'affection de papa? Ou encore: comment, à la fois, parler, et ne pas parler? J'étais coincée. Prise au piège de l'intelligence paternelle.
25. Le Noeud de vipères
François Mauriac
3.97★ (8351)

Vieil avare qui veut se venger des siens en les déshéritant, Louis se justifie dans une sorte de confession qu"il destine à sa femme : elle le précède dans la mort. Dépossédé de sa haine et détaché de ses biens, cet anticlérical sera touché par la lumière in articulo mortis. Chronique d'une famille bordelaise entre l'affaire Dreyfus et le krach de Wall Street, Le Noeud de vipères offre les coups de théâtre, les surprises d'un vrai roman. La satire et la poésie y coexistent miraculeusement. C'est le chef-d'oeuvre de Mauriac, et l'un des grands romans du xxe siècle.
26. Le temps immobile
Claude Mauriac
3.00★ (22)

Quand on s'appelle Claude Mauriac, qu'on est le fils de François, qu'on a connu de près Gide, Malraux, Cocteau... et tout ce qui compte depuis un demi-siècle dans la vie des Lettres en France; quand on tient son journal depuis l'adolescence et qu'on y a noté chacune des .rencontres avec ces grands hommes, il suffirait, semble-t-il, de publier telle quelle la suite de ces pages pour offrir au lecteur un livre passionnant. Pourtant, Le Temps immobile est beaucoup plus qu'un irremplaçable témoignage. L'aspect documentaire est relégué au second plan par l'ambition, pour la première fois conçue et réalisée, de fabriquer avec les pièces d'un journal intime ce que Joyce réussit à faire avec les morceaux traditionnels du récit, ce qu'Eisenstein et les cinéastes réalisent avec les plans photographiés : un montage. Le montage! Parole magique qui sert à indiquer ici une méthode destinée à trouver dans la masse des faits vécus et enregistrés, des rapprochements imprévus, des coïncidences inopinées et merveilleuses, qui les arrachent à leur précarité et composent avec les bouts envolés du temps une oeuvre d'art capable de les sauver de l'oubli. C'est ainsi que Claude Mauriac tantôt groupe à la suite les souvenirs relatifs à un des personnages qu'il a connus, même si ces souvenirs s'échelonnent sur plusieurs années; tantôt rassemble, sous le même jour du même mois, des pages écrites à des années d'intervalle, si lointaines quelquefois l'une de l'autre que trente ans, quarante ans les séparent. Le résultat est extraordinaire... Le temps immobile, le temps retrouvé. Une grande oeuvre, qui fera date. dans l'histoire des techniques littéraires et, plus profondément, poursuit le même but qui hante tous les artistes assurer la victoire de l'esprit sur la mort.
27. La Tête contre les murs
Hervé Bazin
3.77★ (1309)

Suggéré par bina. L'adolescence d'Arthur Gérane, fils d'un juge d'instruction austère, qui porte en lui une lourde hérédité maternelle, ne fut que fugues, vagabondage, rapines. Le cambriolage effectué chez son père et la mise à sac de ses dossiers le conduit à l'asile d'aliénés. Dès lors, pris dans l'engrenage infernal: internements, évasions, il ne pourra plus échapper à son pitoyable destin. Dans ce roman bouleversant, au style cinglant et imagé, c'est tout le drame de l'hérédité qui est exposé. C'est aussi une peinture sans complaisance des maisons de santé et de détention.
28. La fille indigne
Catherine Hervé-Bazin
3.50★ (13)

Suggéré par bina. Etre la fille d'un homme célèbre, quoi de plus enviable, surtout lorsqu'on l'aime follement ? Gwen adore son père, cinéaste de renom. Querelles entre ses parents, divorce, remariage... Elle accepte tout de lui, même Flore, sa belle-mère, qui lui fait découvrir le monde fascinant de la haute montagne. Mais Yvon n'est pas homme à se complaire dans l'harmonie conjugale. Alors... quand son père s'entiche de nouvelles conquêtes ; quand les week-ends ressemblent plus au bagne qu'à la vie de château ; quand l'ambiance familiale dégénère à nouveau en pugilat ; quand l'amour se ternit et se mue en mépris ; quand elle n'est plus qu'un pou dans la tête du lion... Gwen se prend à rêver d'être fille de personne. La Fille indigne est le premier roman de Catherine Hervé-Bazin
29. La Nuit du renard
Mary Higgins Clark
3.79★ (17895)

Suggéré par bina. Ronald Thompson doit mourir sur la chaise électrique. Témoin terrorisé, le petit Neil a affirmé, au cours du procès, le reconnaître comme le meurtrier de sa mère. Mais Ronald a toujours clamé son innocence. À quelques heures de la sentence, l'enfant est enlevé avec une jeune journaliste amie de son père, par un déséquilibré qui se fait appeler Renard. Il les séquestre dans la gare centrale de New York. Le kidnappeur menace de faire sauter une bombe au moment précis où le condamné sera exécuté. Existe-t-il un lien entre ces deux terribles faits divers ? Un innocent va-t-il payer pour le crime d'un autre ? Une course contre la montre s'est engagée... Ce roman a révélé les talents d'un véritable maître du suspense. L'intrigue est un délicieux cocktail, corsé d'angoisse et de cruauté, mené à un rythme tambour battant qui maintient la tension jusqu'à la dernière page. Personne n'en sort indemne, pas même le lecteur. Mary Higgins Clark a reçu pour ce best-seller international le Grand Prix de littérature policière 1980. --Claude Mesplède
30. Une enquête de Regan Reilly, tome 1 : Par-dessus bord
Carol Higgins Clark
3.20★ (706)

Suggéré par bina. En se rendant à la réunion des anciennes de St. Polycarp, dans le manoir de l'excentrique vieille lady Exner, Regan Reilly ne songeait qu'à oublier ses soucis de détective pour évoquer d'agréables souvenirs. Mais parmi ces souvenirs, il y a la disparition, dix ans plus tôt, de l'une d'entre elles: Athena Popoulos, jeune héritière grecque. Et lorsqu'on apprend que, le même soir, son corps vient d'être retrouvé dans un bois, tout près du manoir, l'évocation du passé prend les allures d'un début d'enquête... C'est à bord d'un paquebot de luxe, le Queen Guinevere, que se trouve l'assassin, et tout indique que c'est à lady Exner et à Regan qu'il en veut maintenant. La fille de Mary Higgins Clark nous donne, avec cette intrigue où le suspense et l'humour font bon ménage, un roman passionnant.
31. L'Homme vert
Kingsley Amis
3.57★ (23)

Suggéré par ileana. Les pires sceptiques sont bien contraints de croire aux fantômes ? surtout lorsque ceux-ci viennent les importuner sous leur propre toit. C'est le cas de Maurice Allington, quadragénaire désabusé, un tantinet alcoolique : l'auberge qu'il tient dans la campagne anglaise, « L'homme vert » est bel et bien hantée ! Et, même si cette fâcheuse constatation ne l'empêche pas de multiplier les avances auprès de sa maîtresse, Allington devra bien un jour affronter le fantôme de face et se transformer en exorciste pour mettre fin à ses ébats... Sarcastique, grivois, malicieux, désinvolte, Kingsley Amis compose ici avec le surnaturel en faisant varier l'horreur, l'érotisme et l'humour.
32. La Flèche du temps
Martin Amis
3.45★ (237)

Suggéré par ileana. Dès ses premières velléités littéraires, Martin Amis a sans doute eu pour ambition de quitter l'ombre de son père, Kingsley Amis, lui-même écrivain de renom. La Flèche du temps démontre avec quel talent il accède au statut d'écrivain à part entière et donne à son oeuvre sa propre direction. Avec ce roman, l'auteur anglais s'illustre tout d'abord par un style violent, poétique, à l'intelligence lumineuse, au service d'une réflexion toujours aboutie. Par des inventions formelles, ensuite, qui font de lui un découvreur de concepts : néologismes, lecture inversée, chronologie chamboulée. Et une imagination, enfin, avec cette histoire déroutante : un être (le narrateur) se réveille dans la peau de Tod Friendly, docteur de son état, alors que celui-ci vient de mourir et prend conscience d'une vérité avérée que notre conscience a du mal à digérer : les hommes commencent par mourir, sont vieux puis rajeunissent peu à peu. Avec brio, sans jamais nous perdre en route, Martin Amis nous propose la mise en scène d'une vie à l'envers. On découvre alors, au rythme de cette "existence à rebours" tous les secrets de Tod et le suspens est massif : pourquoi Tod a si souvent déménagé (New York, Lisbonne, Rome) ? Pourquoi a-t-il changé de nom ? Qu'a-t-il fait de si terrible dans le passé, alors que se profile la Seconde Guerre mondiale et le spectre du nazisme ? Un livre brillant, en miroir, un voyage à reculons dans la mémoire du siècle "des grands abattoirs". --Hector Chavez
33. La course à l'abîme
Dominique Fernandez
4.10★ (524)

Suggéré par fanfanouche. Du Bacchus malade à une Madeleine repentante, de la Vocation de saint Mathieu à une Corbeille de fruits, les oeuvres du Caravage illustrent une même poésie réaliste, qui crée et impose l'impression de mouvement, tout un dynamisme des corps. Le dernier livre de Dominique Fernandez est tourné précisément vers la figure du Caravage, traîne misères et pinceaux, provocateur, turbulent. C'est le portrait d'un homme dans un siècle bouleversant et bouleversé, traversé de conflits, de coalitions et de rivalités. Portrait d'un artiste aussi, né en 1571 à Caravaggio (adulé des princes comme de la papauté), moins maudit que rebelle et farouche aux ordres établis, vomissant "le confort, la carrière, les honneurs". Loin du cocon, carcan. "Associal, amoral, graine de vaurien, gibier de potence", avec ses obsessions, ses hantises, ses désirs sexuels et surtout homosexuels. En somme un modèle assurément romanesque, troublant, inquiétant, dont la mort resta longtemps mystérieuse. Et ce n'est là ni une biographie, ni un essai. Mais un pari littéraire ambitieux (dans le bon sens du terme) qui change de l'ego ordinaire d'un trop grand nombre d'écrivains. Émaillant son texte de descriptions de tableaux, Dominique Fernandez s'est attaché aux sens et à l'essence, saisissant la parole d'un poète du peuple, insatiable gaudrioleur de bouges et tavernes, toujours parti en quête de sensations, gagné par une course à l'abîme qui finalement lui coûta la vie. On aurait alors aimé que la langue soit à l'image de la figure, un peu plus sulfureuse? --Céline Darner
34. Proust
Ramon Fernandez
3.83★ (18)

Suggéré par fanfanouche. En 1943, Proust n'était pas encore mis à la place qu'il occupe aujourd'hui. Dans un temps où l'art moderne était dénoncé par les nazis comme un symptôme de la décadence, il fallait un courage certain pour publier, en pleine occupation allemande de Paris, un livre à la gloire de celui qui était accusé d'en être un des initiateurs. L'originalité de l'étude de Ramon Fernandez, par rapport à toutes celles qui l'ont précédée et toutes celles qui l'ont suivie, c'est que, au lieu de se perdre dans le génial fouillis de Proust, il trace des routes et établit la cartographie intellectuelle et sentimentale de l'auteur d'A la recherche du temps perdu.
35. Gros-Câlin
Romain Gary
3.80★ (3051)

Suggéré par meeva. "Je sais parfaitement que la plupart des jeunes femmes aujourd'hui refuseraient de vivre en appartement avec un python de deux mètres vingt qui n'aime rien tant que de s'enrouler affectueusement autour de vous, des pieds à la tête. Mais il se trouve que Mlle Dreyfus est une Noire de la Guyane française, comme son nom l'indique. J'ai lu tout ce qu'on peut lire sur la Guyane quand on est amoureux et j'ai appris qu'il y a cinquante-deux familles noires qui ont adopté ce nom, à cause de la gloire nationale et dur racisme aux armées en 1905. Comme ça, personne n'ose les toucher."
36. S. ou l'espérance de vie
Alexandre Diego Gary
2.70★ (60)

Suggéré par meeva. " Ça commence par une photographie. Mon histoire. C'est un jour d'hiver, ils portent tous deux un manteau, ils se trouvent sur un promontoire. Ils sont enlacés, la tête de ma mère contre le cou de mon père, Ivan Alejandro, et lui serre son épaule avec son bras, sa main. Ils sourient. Ils sont heureux. Radieux. Ça saute aux yeux. Je suis né de cette photographie. C'était le temps de la Splendeur des Amberson. Ils s'étaient rencontrés quelques mois auparavant à une réception du consulat de France à Los Angeles. Et maintenant, ils vivaient en France, mariés, amoureux. Il y a trop d'amour dans cette photo. Trop de promesses de bonheur. Ils semblent résolument à l'abri des coups de griffes des fauves de la vie. Je la garde, bien cachée, au fond d'un placard. Cette photographie. Je ne peux pas les voir. Pas les voir ainsi, quand on pense à tout ce qui s'est passé après. Elle fait trop mal, cette image, cette icône. "
37. L'été 36
Bertrand Poirot-Delpech
3.44★ (115)

Suggéré par Fifibrinda. Les premiers " congés payés " de 1936 campent et dansent le tango sous les fenêtres d'un manoir breton. D'abord inquiets pour leur luzerne et leurs idées reçues, les châtelains sympathisent avec les intrus. La jeune victoire va jusqu'à se donner à l'un d'eux. mais il ne suffit pas de choquer son milieu pour en changer. Une autre réalité dérange le manoir : l'afflux d'étrangers fuyant l'Allemagne nazie. Avec le mystérieux Alexis, Victoire découvre l'amour, l'humour, l'art, l'instant. Le scandale de ce bonheur vivant, des défenseurs agités de l'Occident le font cesser e enlevant victoire. Alexis la retrouvera-t-il ? Une violence sournoise fait reculer le droit ; la guerre approche.
38. Adèle et moi
Julie Wolkenstein
3.64★ (260)

Suggéré par Fifibrinda. Julie Wolkenstein est la fille de Bertrand Poirot-Delpech. «Après la mort de mon père, j'ai trouvé en rangeant ses papiers des documents sur sa grand-mère dont j'ignorais tout et qui révélaient un secret de famille. Je ne me suis jamais intéressée aux ancêtres de personne : les gens que je ne connais pas, surtout s'ils sont morts, me sont cent fois plus étrangers, même s'ils me sont apparentés, que les personnages de romans. Mais il y avait dans ce que je découvrais sur cette arrière-grand-mère des choses qui me plaisaient, d'autres que j'aurais voulu savoir. J'ai hésité à enquêter. Ce livre est le résultat de mes hésitations.»
39. La Pensée juive
Armand Abécassis
4.29★ (18)

Suggéré par Moan. La Pensée Juive ou le premier panorama complet d'une tradition philosophique et religieuse qui a durablement influencé la civilisation occidentale.
40. La Répudiée
Eliette Abecassis
3.48★ (533)

Suggéré par Moan. Le but de l'amour physique est la procréation. Ainsi le proclame le Talmud, ainsi en est convaincu Nathan qui a épousé Rachel il y a dix ans, sans lui donner d'enfants. Pour lui, dont les journées à Mea Shearim, quartier juif ultra-orthodoxe de Jérusalem, battent au rythme de l'étude et de la prière, la décision est évidente même si elle le torture : le jour de leur dixième anniversaire de mariage, il répudiera sa femme. Ce récit déchirant emprunte le ton des récits ancestraux. Discours épuré des débuts ou de la fin du monde, car chaque jour qui rapproche Rachel de la date fatale la fait osciller entre les deux. Son chant d'amour à la beauté du Cantique des cantiques, dont elle enveloppe, infiniment, l'homme qu'elle aime. En 1999, Éliette Abécassis écrivit, avec Amos Gitaï, le scénario de Kadosh, dont La Répudiée est la fidèle réplique. Éliette Abécassis est aussi l'auteur de Qumran, un premier roman (écrit à l'âge de 27 ans) qui connut un vif succès, de L'Or et la Cendre (1997) et d'un essai, Petite Métaphysique du meurtre (1998). --Laure Anciel
41. Ecrits, tome 1
Jacques Lacan
3.40★ (226)

Oser lire Lacan. Décision téméraire si l'on se laisse intimider par la réputation d'hermétisme de cet auteur. Décision inutile si l'on exige naïvement de comprendre sur le champ ce qu'on lit, confondant la pensée, qui est un travail, et le prêt-à-penser. Décision raisonnable si l'on fait le pari que ce géant de la littérature psychanalytique a forcément quelque chose à dire, puisqu'il a captivé, par son enseignement et ses écrits, toute une génération, et profondément infléchi la théorie et la clinique analytique. Les articles réunis ici couvrent la période 1936-1966. À partir de 1953, Lacan propose un retour à l'oeuvre de Freud dirigée contre les lectures psychologisantes centrées sur le "moi". Ce ralliement s'accomplit dans une optique originale qui permet de dépasser les impasses du freudisme attachées à une conception biologique de la pulsion. Lacan soutient, lui, que la sexualité est l'effet du langage. Qui ne parle pas n'a pas de pulsions. Au commencement du désir est le Verbe, et son incarnation : l'incorporation, par l'enfant, de la parole de l'autre. --Emilio Balturi
42. Un père
Sibylle Lacan
3.02★ (61)

"Ce livre n'est pas un roman ou une (auto)biographie romancée." Il s'agit simplement pour Sibylle Lacan, troisième enfant de l'éminent psychanalyste, née d'un premier mariage avec Malou Blondin d'évoquer non l'homme ni le génie mais le père que fut Lacan pour elle. À coups de souvenirs-éclairs, comme autant de pièces d'un "puzzle" qu'elle ne tientpas même ici à rassembler, elle retient les moments forts de son rapport à ce père "intermittent, en pointillé". Venue au monde dans une totale solitude affective, elle décrit l'enfer que fut longtemps sa vie, plongée dans un insupportable et insurmontable "état cotonneux", déserté par toute forme d'émotion. Au détour de ces images fixées en elle "telles des photographies", elle décharge son fardeau, débarrassée (certainement grâce à l'analyse qu'elle a entreprise) de toute haine ou ressentiment.Sibylle Lacan est traductrice d'espagnol, d'anglais et de russe.Un pèreest son premier roman. Son second,Points de suspensionévoque la figure de la mère, en sus des amis et parents, et conduit à son présent enfin apaisé.--Laure Anciel
43. Dans la brume électrique avec les morts confédérés
James Lee Burke
4.08★ (1086)

Suggéré par havard. Une équipe de cinéma s'est installée à New Iberia pour y tourner un film épique sur la guerre de Sécession, avec la star hollywoodienne Elrod Sykes. Arrêté par Dave Robicheaux pour conduite en état d'ivresse, l'acteur affirme au policier qu'il a vu, pendant le tournage d'une scène dans un marais, le corps momifié d'un noir enchaîné. Dave est tenté de croire à ce récit invraisemblable car, trente-cinq ans plus tôt, il a été le témoin impuissant de l'assassinat d'un homme de couleur par deux Blancs. Le corps n'avait jamais été retrouvé. Le shérif se moque bien d'un crime vieux de trente-cinq ans, mais lorsque Dave se retrouve devant le squelette de la victime, il comprend que le souvenir de ce meurtre n'a cessé de le hanter... En fait, il comprend peu à peu que la guerre de Sécession ne s'est jamais arrêtée et que la bataille de New Iberia continue. Avec une rare violence.
44. Jamais vue
Alafair Burke
3.43★ (120)

Suggéré par harvard. Sans emploi depuis plusieurs mois, Alice se voit offrir par Drew Campbell, un poste de rêve :directrice d’une galerie d’art à Manhattan ! La chance lui sourit enfin. Au lendemain de sa première exposition qui fait scandale, elle retrouve sa galerie entièrement vide à l’exception du cadavre de son patron… Selon la police son employeur ne s’est jamais appelé Campbell. Alice est la première suspecte d’autant qu’une photo d’elle en train d’embrasser cet homme – ce qui n’est jamais arrivé – semble l’accuser sans doute possible… “Alafair Burke est un des meilleurs jeunes auteurs de polars d’aujourd’hui.” Dennis lehane, auteur de Shutter Island
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