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Citations sur Une histoire mondiale du communisme, tome 1 : Les bou.. (180)

(Pages 394 et 395) :
LE PCF, PREMIER PARTI COLLABORATEUR DE FRANCE.

"Si Hitler malgré tout déclenche la guerre, alors qu'il sache qu'il trouvera devant lui le peuple de France, les communistes au premier rang", déclare le PCF dans un communiqué publié le 25 août 1939, deux jours après la signature du pacte [Germano-Soviétique]. Le 2 septembre, les députés communistes votent les crédits de guerre et répondent aux ordres de mobilisation. Un mois plus tard, le revirement est complet ; le PCF devient le parti le plus hitlérien de France. Dans une lettre à Edouard Herriot (président de la Chambre des députés), Jacques Duclos demande le 1er octobre1939 l'ouverture de pourparlers de paix avec l'Allemagne. Peu après, Maurice Thorez, le secrétaire général du PCF, ne répond pas à l'ordre de mobilisation et déserte (le 4 octobre). Au lendemain de l'invasion de la France, en mai-juin 1940, et dans les premières semaines de l'occupation, les dirigeants communistes franchissent le pas de la collaboration, avec un zèle que le Kremlin va devoir tempérer.
Jacques Duclos, responsable du parti depuis que Maurice Thorez s'est réfugié à Moscou, revient dans Paris occupé le 15 juin 1940. Il arrive de Belgique, presque derrière les blindés allemands, à bord d'une voiture diplomatique soviétique. Il s'installe à l'ambassade d'URSS d'où il peut recevoir les ordres de Moscou. Le 18 juin, jour de l'appel du général de Gaulle depuis Londres, les communistes prennent contact, eux, avec l'occupant. Ils veulent obtenir la publication légale de L'Humanité. La PC a été dissous et le journal, interdit par le gouvernement français depuis la signature du pacte germano-soviétique.
(...) Le 19 juin, la Kommandantur donne son accord pour la reparution de L'Humanité, à condition que le journal se soumette à la censure allemande. Le 20 juin, les premiers articles reçoivent l'imprimatur de l'occupant, le quotidien peut légalement paraître.
(...) Dans une analyse de la Gestapo, datée de la fin janvier 1941, on peut lire ce commentaire : "Jusqu'en septembre 1940, le PCF s'est limité à la lutte contre le gouvernement français."
(...) Le même jour [le 4 juillet], L'Humanité clandestine appelle à la fraternisation avec l'occupant : "Il est particulièrement réconfortant, en ces temps de malheur, de voir de nombreux travailleurs parisiens s'entretenir amicalement avec les soldats allemands, soit dans la rue, soit au "bistrot" du coin". Bravo, camarades ! Continuez, même si cela ne plaît pas à certains bourgeois aussi stupides que malfaisants." Le 6 juillet, les communistes remettent à Abetz la copie des articles qu'ils veulent voir publier dans Ce soir."
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(Pages 165 et 166) :
Au printemps 1919 apparaissent les samedis communistes, soubotniki, un jour de travail supplémentaire, "volontaire", non rémunéré. Ces samedis obligatoires sont d'abord réservés aux communistes, pour qu'ils donnent l'exemple, avant d'être appliqués à tous. En juin 1919, le livret de travail est institué. Il devient impossible pour tout citoyen de plus de 16 ans de changer d'entreprise sans ce document. Un parfait instrument de contrôle social, qui rappelle les méthodes capitalistes du XIXe siècle avec le livret ouvrier.
Au début de 1920, un tour de vis supplémentaire est proposé par Trotski. La Russie soviétique lui doit déjà les camps de concentration et la prise d'otages comme moyen de rétorsion, elle s'engage grâce à lui sur la voie de la militarisation du travail. La notion de "travail libre" est bourgeoise, proclame-t-il, il faut inspirer "à chaque ouvrier le sentiment d'être un soldat du travail, qui n'a pas le droit de disposer librement de lui-même".
(...) Selon lui, le travailleur doit obéir comme un simple soldat. "S'il reçoit un ordre, il doit l'exécuter, précise-t-il. En cas de non-exécution, il sera condamné pour désertion et devra subir le châtiment."
Travailler ou mourir, voilà la nouvelle alternative. A en croire Trotski, la capacité du socialisme d'enrôler une main-d'oeuvre de force est un avantage décisif sur le capitalisme. Le retard de la Russie en matière de développement économique devait être compensé grâce au pouvoir de contrainte étatique.
(...) Trotski précise sa pensée au congrès des syndicats, en avril : "On dit que le travail coercitif est improductif. Si cela était vrai, toute l'économie socialiste serait condamnée, car il n'est pas d'autre voie vers le socialisme que la répartition autoritaire de la main-d'oeuvre par l'autorité économique supérieure de l'Etat. Si cette main-d'oeuvre organisée et répartie autoritairement doit être improductive, alors mettez une croix sur le socialisme."
Jamais l'aveu n'a été aussi clair.
(...) Il [Trotski] plaide pour la suppression des droits syndicaux et la subordination des syndicats à l'appareil du parti-Etat. L'idée fera son chemin, les syndicats allaient bientôt devenir de simples courroies de transmission du pouvoir.
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(Page 133) :
Grigori Zinoviev, le président du soviet de Petrograd, annonce d'ores et déjà le nombre des victimes. "Pour défaire nos ennemis, nous devons avoir notre propre terreur socialiste, précise-t-il dans des propos que rapporte la Sverenaja Kommuna du 19 septembre. Nous devons entraîner à nos côtés 90 des 100 millions d'habitants de la Russie soviétique. Quant aux autres, nous n'avons rien à leur dire. Ils doivent être anéantis." Dix millions de morts programmés. L'ère de l'extermination de masse commence.
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(Page 113) :
La voie léniniste vers le socialisme passera par l'étatisme, semant la confusion entre les deux concepts pour déboucher très vite sur un socialisme étatique dirigé par un parti-Etat. Ce sera la marque du communisme au XXe siècle, partout. C'est la conjonction de l'étatisme et de l'idéologie marxiste-léniniste, qui est au fondement du système totalitaire, qui va se mettre en place en Russie et ailleurs.
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(Pages 110 et 111) :
La première réunion, annoncée pour le 5 janvier 1918, doit être sabotée, ordonne Lénine. "Puisque nous avons commis la sottise de promettre à tout le monde la réunion de cette usine à parlote, nous devons l'ouvrir aujourd'hui, dit-il, mais pour l'instant, l'histoire reste encore muette sur le moment où nous la fermerons." Le jour dit, Petrograd est en état de siège. La loi martiale a été promulguée, tout rassemblement est interdit, des troupes sillonnent les artères, les abords du palais de Tauride où l'Assemblée doit se réunir sont bouclés. Malgré l'interdiction, des milliers de personnes tentent de rejoindre les lieux. La foule est fauchée par le tir des mitrailleuses postées sur les toits. On relève une dizaine de morts. Ces victimes sont les premiers manifestants tués dans la capitale depuis les journées sanglantes de février 1917.
(...) L'Assemblée constituante est mort-née.
(...) A peine balbutiante, la démocratie russe est morte le 5 janvier 1918 et la révolution a été confisquée au peuple, pour toujours.
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(Page 1015) :
Une bonne partie des dirigeants khmers rouges sont d'anciens professeurs (Pol Pot, Ieng Sary notamment), ils ont appris comment encadrer et enseigner à la jeunesse. Son Sen, qui dirige la police politique, est lui l'ancien recteur de l'Institut de pédagogie. Les principaux responsables du système carcéral qui commandent aux jeunes bourreaux ont eux aussi fait une carrière dans l'enseignement. Le rapport de maître à élève est essentiel dans la chaîne de commandement khmère rouge. Dans la majorité des cas (53,1 %), les bourreaux écrasent les crânes de leurs victimes agenouillées, à coups de pioche ou de marteau. Les autres méthodes d'exécution sont les armes à feu (28,6 %), la pendaison (6,1 %), l'égorgement (5,1 %), la bastonnade (5,1 %).
Comme les dirigeants maoïstes l'ont déjà compris et mis en pratique, l'exécution manuelle implique davantage le bourreau dans son acte, il le responsabilise et le rend plus complice du crime.
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(Pages 989 et 990) :
Arrivé en France en octobre 1949, le futur Pol Pot n'a pas trouvé la voie de la révolution seul. Le Parti communiste français, véritable parrain idéologique de tous ceux qui sont encore des ressortissants de l'empire colonial (ou ex-colonial), va l'y aider. Saloth Sâr [véritable nom de Pol Pot] adhère au PCF, section indochinoise. Hô Chi Minh y a fait ses premières armes trente années plus tôt. Sâr retrouve chez les communistes français son compatriote Ieng Sary, le futur ministre des Affaires étrangères du Kampuchéa démocratique. Sary est le plus aguerri des deux en marxisme à ce moment-là. Il s'est installé à Paris pour préparer Sciences-Po.
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(Page 917) :
"Les morts ont leur utilité, ils permettent de fertiliser les terres."
Mao Tsé-Toung
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(Page 803) :
"Oui nous avons fusillé, nous fusillons et nous continuerons de fusiller tant qu'il le faudra !"
Ernesto Guevara
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(Page 787) :
Le nombre exact des victimes du Grand Bond n'est pas connu.
(...) Des études récentes fondées sur des documents officiels chinois évaluent le désastre humain entre 36 et 46 millions de victimes, des historiens chinois parlent même de 55 millions de morts. Cette incertitude sur les chiffres, sur les dégâts humains, est une preuve supplémentaire du mépris du parti-Etat pour le sort qu'il a fait subir au peuple. "Lorsqu'il n'y a pas assez à manger, les gens meurent de faim", a reconnu Mao en plein Grand Bond, avant d'ajouter, cynique : "Mieux vaut laisser mourir la moitié des gens, de façon que l'autre moitié puisse manger à sa faim."
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