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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Depuis mon adolescence et la lecture passionnée des livres de Pearl Buck, de temps en temps j'aime revenir vers une lecture "chinoise". Unanimement apprécié sur Babelio, cette fois-ci, j'ai choisi "Une odeur de gingembre".
J'y ai un peu retrouvé l'atmosphère que j'aimais dans les écrits de la nobélisée citée plus haut. Dans une version journal intime et sur un ton plus british, on découvre, par les yeux d'une expatriée anglaise, les comportements et les traditions dans la Chine et le Japon du début du vingtième siècle.
Avec une héroïne qui s'affirme et prend son destin en main malgré de nombreuses épreuves, cette lecture fut très sympa... presque à la même hauteur que les excellents moments passés avec Pearl Buck.
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Quel courage hors du commun que celui de Mary Mackenzie, l'héroïne d'« Une odeur de gingembre », tout au long de sa vie !

Dans ce roman épistolaire, celle-ci quitte l'Écosse, sa mère, ses amis en 1905, à l'âge de vingt ans, pour retrouver le mari qu'elle s'est choisi, Richard Collingsworth, un attaché militaire britannique installé en Chine. Très vite, la jeune femme, d'une grande curiosité de la vie et plutôt ouverte d'esprit, se défait peu à peu des conventions victoriennes rigides avec lesquelles elle a été élevée.
Après quelques mois de vie commune, la jeune femme se rend très vite compte de l'erreur commise en épousant un homme qu'elle ne connaît pas : très loin de l'image que chacun s'était fait de l'autre, Mary et Richard ne s'entendent pas. En outre, elle ne parvient pas à se faire à la maison dans laquelle elle vit, et à la société diplomatique britannique, se faisant peu d'amis, à l'exception de diplomates français.
Mary étouffe donc rapidement dans cette vie trop étriquée et à laquelle elle souhaite échapper. La seule issue qu'elle trouve, sans le vouloir vraiment, est plutôt dramatique : à l'occasion de l'absence de son mari et de vacances avec ses amis français, elle devient la maîtresse, le temps de quelques après-midi, du comte Kentaro Kurihama, un officier japonais, de qui elle tombe enceinte.
Chassée par son mari, rejetée par sa mère avec qui elle n'aura plus aucun contact (à part les lettres que Mary lui envoie et auxquelles elle ne répondra jamais), elle arrive au Japon, protégée par le comte Kurihama qui l'installe comme sa maîtresse. Elle accouche d'un garçon qui lui sera enlevé par ce dernier, afin de le placer dans une famille japonaise. Au début du XXe siècle en effet, le Japon, même s'il s'industrialisait, était encore très ancré dans ses traditions, notamment celle des « yoshi », ces enfants adoptés par de grandes familles sans héritier, afin de perpétuer leur lignée.

Mary fera face, tout au long de sa vie, à l'adversité en gardant une force de caractère, un talent de compréhension de l'autre et de la civilisation japonaise (qui pourtant n'était guère accueillante vis-à-vis des étrangers) qui force le respect, à l'instar de l'arbre que Mary préférera dans le jardin de sa maison : « Il y a un autre arbre qui déplaît à Sato [le jardinier de Mary] jusqu'à l'en aigrir, très vraisemblablement parce qu'il n'arrive pas à l'identifier. Sato vient de Kyushu où le climat presque subtropical donne beaucoup de variétés exotiques, mais il n'a jamais vu d'arbre de ce genre. Il dit avec une sorte de haine dans la voix que c'est une chose étrangère. En réalité, cet arbre tout à fait inoffensif ne pousse pas bien vite et a d'assez jolies feuilles pointues qui rougissent en automne. Quand on froisse une de ces feuilles entre ses doigts, il se dégage une légère odeur de gingembre, et même si sa forme de buisson le rend un peu incongru dans un jardin japonais classique, surtout près du point crucial qu'est une lanterne de pierre sur une colline miniature, je refuse de laisser Sato y toucher. […] le fait qu'il dépare ainsi le restant du jardin, avec son allure de plante venue d'ailleurs, accentue encore, à mes yeux du moins, la perfection savamment entretenue de ce qui l'entoure ». Un arbre étranger comme elle, à l'aspect presque japonais comme elle, et qui ne se laissera pas abattre, même après les tremblements de terre : « J'ai jeté un coup d'oeil aux reste de mon vieux pin devenu quasiment du charbon de bois avant de monter sur le petit terre-plein d'où saillait le chicot de l'arbre à gingembre comme un piquet passé à la créosote. Je n'en croyais pas mes yeux, quand j'ai vu ce qui luttait contre les mauvaises herbes pour gagner sa part de soleil : une pousse verte toute nouvelle, émergeant d'un amas de racines noircies, et qui portait déjà neuf de ces feuilles aromatiques si facilement reconnaissables. J'en ai pincé une pour être bien sûre, qui m'a laissé sur les doigts cette odeur de gingembre ».

J'ai énormément aimé « Une odeur de gingembre » et son héroïne, pour la femme qu'elle est et son écriture, si poétique, vivante, belle. C'est le seul ouvrage à ma connaissance d'Oswald Wynd, ce qui est fort dommage, tant il a réussi à rendre le personnage de Mary vivant et crédible.
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1903. Une jeune écossaise, Mary Mackenzie, âgée de 18 ans, part en Chine pour épouser Richard Collinsgworth.

Elle ne connaît pas grand chose sur cet homme qu'elle a choisi d'épouser pour échapper à la vie étriquée qu'elle avait auprès de sa mère.

D'ailleurs, ils n'auront pas beaucoup d'atome crochu. Militaire, il est souvent en déplacement. Il ne lui donne aucune explication. de plus, c'est lui qui dirige le train de vie de la maison.

Parti en vacances avec un couple d'ami, elle rencontrera un comte japonais dont elle aura un enfant.

Sous forme de journal et de lettres envoyées à sa mère et à ses amies, on connaîtra les pensées de Mary, sa vie, son courage et sa détermination pour rester et vivre au Japon malgré ses déboires.
A travers elle, on découvrira ce pays, ses habitants, cette période très difficile. Elle sait qu'elle ne sera jamais acceptée dans ce pays qu'elle ne voudra pourtant jamais quitter. Elle saura s'intégrer et elle aimera ce pays jusqu'au bout. Un livre à découvrir.

Une écriture fluide, très pudique, tout comme les japonais, assez dense, mais pas lassant. Grâce à ce livre, je comprends mieux la discrétion des japonais venus aux Etats-Unis décrit dans « Certaines n'avaient jamais vu la mer » de Julie Otsuka et leur départ dans l'indifférence totale.
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Qu'a-t-il bien pu passer par la tête d'Oswald Wynd, auteur de romans essentiellement policiers, pour imaginer le journal intime d'une jeune Ecossaise puritaine partie se marier à Pékin ?
Quarante années d'une vie racontées avec une authenticité surprenante et une écriture délicate.

De 1903 à 1942, Mary traverse les évènements avec une grande liberté d'esprit mêlée de retenue qui lui vaudra bien des chagrins silencieux.
Séduite par la culture asiatique, elle ne sera pourtant jamais totalement acceptée dans une société étroitement codifiée et une époque hostile à l'étranger européen.

L'auteur dresse le portrait d'une femme volontaire, intelligente, qui porte un regard très lucide sur les situations et les gens qu'elle côtoie.
On pourrait s'étonner de la voir aussi fataliste lorsqu'on la prive de ses enfants, allant jusqu'à assumer cette douloureuse conséquence de ses erreurs amoureuses.
Mary garde pourtant la mainmise sur sa destinée jusqu'au bout.

Un récit à la fois doux et piquant, délicieusement parfumé et dépaysant telle mon épice/racine préférée.
Vous avez bien fait, monsieur Wynd, de laisser votre plume courir sur ce papier.
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Plongée dans l'Asie de la première moitié du XXème siècle ou plutôt dans une rencontre entre deux cultures très différentes, avec cette histoire d'une jeune écossaise qui devient adulte loin du pays où elle est née, ce récit de presque 40 ans d'une vie de femme expatriée en Chine puis au Japon de 1903 à 1942.
La vie de Marie Mackenzie nous est racontée par le biais de son journal intime, ce qui crée une certaine proximité avec le personnage qui nous le rend attachant bien que la discrétion de la narratrice sur ses sentiments y soient parfois étonnante - voire légèrement frustrante.
Mais c'est prenant, il y a quelque chose de passionnant dans ce déracinement source d'émancipation, dans la façon dont Marie se fait une place dans le pays du Soleil levant, dans un endroit où, perdant ses repères, libérée aussi de l'influence maternelle, elle échappe à la perspective qui l'effrayait de « vieillir dans une ornière étriquée ».
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Malgré un départ plutôt lent, je dois dire que j'ai beaucoup apprécié ma lecture. Très belle découverte ! Je ne connaissais ni l'auteur, ni le bouquin et c'est grâce aux partages et au club de lecture que j'ai pu tomber sous le charme de cette histoire.
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Agée d'à peine 20 ans, Mary est envoyée en Chine pour y épouser un officier britannique. Là bas, elle fera la connaissance d'un japonais haut gradé dont elle aura un enfant. Rejetée par son mari et sa famille, Mary est obligée de fuir au Japon et de s'adapter dans cette nouvelle société.

Encore un livre qui me laisse sur un sentiment mitigé. Si j'ai adoré toute la partie se déroulant au Japon, j'ai trouvé le récit de l'arrivée de Mary en Chine très long. L'auteur nous noie sous des détails concernant les gens et le mode de vie, détails que j'ai trouvé intéressant au début avant qu'ils ne me lassent. le seul intérêt est de nous donner un point de vue européen sur la culture asiatique. J'ai trouvé la seconde partie du roman beaucoup plus intéressante. Mary est obligée de se débrouiller seule pour arriver à survivre et fait des rencontres surprenantes. La fin m'a aussi un peu déçue. Je la trouve très abrupte et on ne sait pas ce que devient Mary après les évènements des dernières pages.
Un bon roman mais qui manque parfois d'interêt.
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Quand Mary Mackenzie quitte l'Ecosse pour la Chine où se trouve son futur mari, elle n'a aucune idée de ce que la vie lui réserve. Jeune fille bien élevée, à savoir qu'elle ne connait rien de la vie, à peine son mari mais qu'elle est très respectueuse des préceptes religieux et des conventions sociales, Mary va s'éveiller peu à peu. La traversée est la première étape de ce changement, parce qu'elle est seule maître à bord en quelque sorte, parce qu'elle va rencontrer des gens différents et revoir ses préjugés et parce qu'elle ouvre ses yeux sur le pays qui va devenir le sien.

La vie de femme d'un officier, pingre et sans chaleur, a peu de chances de combler une femme aussi éveillée que Mary et c'est, comble de l'horreur dans une société raciste et étriquée, avec un militaire japonais qu'elle va succomber au désir et aux plaisirs de la chair.... et tomber enceinte !

La vie de Mary à partir de là va prendre une direction sans retour possible qui la privera de ses enfants mais lui permettra de se réaliser comme cela n'aurait jamais été possible dans sa vie lisse de femme"bien".

Voilà un roman dont j'ai beaucoup entendu parler et je suis contente de l'avoir lu car il offre un très beau personnage de femme et un regard sur le Japon du début du XXe siècle.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Une jeune fille, un peu oie blanche, est lancée dans le vaste monde par un mariage presque arrangé. La vie se charge de faire que ladite jeune fille se révéle courageuse, entreprenante et sachant surmonter les chagrins les plus atroces comme la séparation d'avec ses enfants.
On voyage en Chine et au japon dans la première moitié du 20ème siècle, et c'est merveilleusement suranné !
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Recueil de lettres envoyées par une Écossaise à son entourage combinées avec des pages de son journal intime, Une Odeur de gingembre esquisse les contours politiques, sociétaux et culturels de trois puissances dans la première moitié du XXème siècle : l'empire britannique orchestré par le roi Edouard VII, la Chine dirigée par l'impératrice douairière Cixi, et le Japon aux mains de l'empereur Meiji.

Cette fresque historique se déroule à travers le regard de Mary Mackenzie qui, à l'aube de ses vingt ans, en 1903, embarque à bord du Mooldera, quittant Édimbourg pour partir épouser un riche militaire anglais en poste à Pékin. La jeune femme emporte dans ses bagages une vision naïve du monde, qu'elle décortique au fur et à mesure des kilomètres parcourus et des jours passés loin de son Écosse natale.

Dissimulant au fond de son coeur une graine d'émancipation et de féminisme qui ne demande qu'à éclore, Mary passe ses premières années asiatiques en Chine, et relate tant la solitude qui l'étreint dans sa "maison du mur au dragon" que sa fascination pour les fastes de la cour. Son récit d'un thé offert par l'impératrice douairière dans son palais d'été constitue d'ailleurs l'un des nombreux épisodes succulents de ses pérégrinations. Malheureuse dans son mariage, et enfermée dans le carcan protocolaire des colons européens, la jeune Écossaise - de la même trempe que la célèbre Rose interprétée par Kate Winslet dans Titanic - voit ses obligations d'obéissance et de bienséance mises à rude épreuve lorsqu'elle fait la connaissance du comte Kenturo Kurihama, militaire et aristocrate japonais. Un événement vient alors bousculer sa vie à tout jamais, et l'emmène à Tokyo, où ses sentiments seront confrontés au sens de l'honneur et du devoir japonais.

Le choix d'un format épistolaire est remarquable en ce qu'il laisse au lecteur un rôle actif. Quel plaisir de décrypter les non-dits, de lire entre les lignes, de deviner les faits qui se cachent derrière la pudeur dont se parent les mots de la narratrice ! Si sa candeur de départ prête à sourire, on est bien vite surpris par sa lucidité, sa soif d'indépendance et son besoin de rencontrer "l'autre". Aiguisant au fil des pages ses critiques envers les systèmes politiques et religieux, elle évolue tout autant que Tokyo, dont les descriptions transportent le lecteur au coeur d'une capitale fourmillant de pousse-pousse, puis traversée par le tramway, ainsi que par les premiers signes d'industrialisation et d'autarcie.

Une immersion mémorable dans l'Asie du début du XXème siècle, un voyage inoubliable dans non pas 24 heures mais 40 années de la vie d'une femme, exceptionnelle de surcroît.
Lien : https://www.chezlaurette.org..
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