Je suis le seul lion de pierre de ce village, et son seul gardien.
Voilà comment nous accueille cette petite statue qui trône à l'entrée du village. Un lion, tour à tour moqueur, bienveillant, inquiétant... dont on pourrait se dire "aaaah s'il pouvait parler, que pourrait-il bien nous dire"... Car il se souvient de tout...
En alternant les gros plans, les plans larges, les angles de vue,
Kim Xiong nous amène à regarder cette statue sous un autre oeil. Et ainsi, il pare le lion d'une aura chaque fois différente. Que ce soit un vieillard, un chat, la neige, une offrande, une fillette, la lune... autant de situations de la vie, de l'enfance à la mort, rythmées par le lion de pierre.
On est dans une philosophie orientale, entre haiku et dépouillement. Entre poésié et dure réalité de la vie. le lion ne manquera pas aux gens, qui l'oublieront, mais ils pourront être sûrs que le lion ne les oubliera jamais.
J'ai mis du temps à m'imprégner du rythme et des sensations du livre. Les dessins aident énormément, entrant en résonnance avec les phrases sybillines (qui se répondent de pages en pages).